J'avais envie de poster un album de l'Immense Léo Ferré, mais lequel ?
C'est incroyable, quand on constate que Brel et Brassens sont reédités à tour de bras, repris à droite à gauche, sacralisés et digérés, de constater que Léo Ferré ben... oui, ok, on trouve les albums, mais il n'y aura sans doute jamais d'émission spéciale sur TF1. Tout au plus C'est Extra passe-t-elle parfois sur Radio Nostalgie mais pour le reste...
Pour le reste, l'immense reste, presque vingt ans après sa mort, si on pouvait l'oublier, ça serait pas plus mal. Se rappeler de Ferré comme on se rappelle d'un Victor Hugo : un génie, oui, mais bon, de là à l'écouter ou le relire, non merci, et c'est tant mieux. Trop anarchiste pour notre pauvre société (donc trop dérangeant), trop exigeant pour nos pauvres oreilles (quoi ! ce monsieur dirigeait un orchestre et n'a jamais cédé aux arrangements faciles (comprenez : vendeurs) !).
J'ai longuement hésité quant à l'album à choisir : Des choses comme le tryptique Ludwig/Le Bateau Ivre/L'Imaginaire sont superbes, mais face à l'effort du label mené par le fiston pour rendre tout cela toujours disponible, je n'ai pas osé. Quitte à jouer au vilain pirate, j'ai préféré taper dans la période Barclay, qui ne rapporte pas un kopeck aux ayant-droits. Barclay, qui n'a cessé de mettre des bâtons dans les roues de l'artiste, qu'ils jugeaient par trop révolutionnaire et pas assez vendeur. Une fois ce postulat déontologique admis, Amour/Anarchie s'est imposé avec évidence.
Avec évidence, parce que ce double album montre un Léo Ferré mordant, gueulant, mais tendre aussi. Un Léo Ferré prêt à s'encanailler avec la jeunesse de l'époque (le groupe Zoo, qui apparaît dans plusieurs chansons, dont la terrible Le Chien). Même si cela a vieilli (La "The" Nana, plein d'autres), Ferré prenait des risques, Ferré allait de l'avant, capable de ranger ses exigences harmoniques et musicales pour mieux atteindre un public prêt à le suivre, prêt à mordre.
Et puis, cet album contient ce chef-d'oeuvre, La Mémoire et la Mer, d'une beauté incroyable. Qu'il faut avoir écouté, au moins une fois dans sa vie avant de décider de ranger Léo Ferré au panthéon des grands artistes pénibles et rasoirs.
Album de transition, entre le Ferré poète rive-gauche aux arrangements "chanson française" datés et l'anarchiste désespéré aux errances jazz/pop (parfois un peu raides, il est vrai), il mérite qu'on arrête d'en parler, et qu'on le re-écoute.
(Après réflexion, j'aurais pu poster aussi Et... Basta ! ou L'Espoir... Une autre fois peut-être ?)
bravo encore bravo!!! je voulais vous suggérer “et basta“ mais vous ne l'avez pas oublié dans votre présentation!! il n'y a plus rien! et l'espoir!! décidément nous avons les même oreilles!! mais forcément quand il s'agit de monsieur Léo 38, le choix est plus que difficile!! pour les hommage un album nommé “avec Léo“ possède de belle interprétation assez inattendu, il y a également jean louis murat qui a bossé un truc pas mal du tout sur des musiques inédites de Léo...
RépondreSupprimerKaophonic
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RépondreSupprimerSalut JeePeeDee,
Je voulais juste te transmettre les remerciements de Madame pour les perles que tu remets près de ses oreilles: Yves Simon, Léo Ferré, ....
Autant de cartes fétiches à ses yeux.
Je ne suis que le messager ;-)