Allez, demain je suis pas là, alors j'en poste un deuxième. Comme la nuit tombe, qu'il est bientôt l'heure d'arrêter de m'agglutiner devant un écran et de me faire l'album du soir, celui-là... je vous le livre en prime time. Leonard Cohen, en public à l'Ile de Wight en 1970. Alors que les émeutes grondent, que tout le monde tente de franchir les barrières au nom de la musique gratuite, apparaît le pâtre, vers 3h du matin. Engoncé dans son famous blue raincoat, avec ses chansons, euh... calmes, l'homme tente d'apaiser tout le monde, et son indifférente passion, face à la situation (40 balais, devant de jeunes hippies ne dépassant pas la vingtaine) semble parvenir à instaurer un climat un peu plus serein, voire réellement mystique.
Ballades bibliques, mélopées intimes, dont le poison se distille petit à petit sous couvert de mélodies faussement simplistes, l'ami Leonard délivre un set noctambule définitif. On plaint un peu les musiciens, chargés d'une note toutes les 30 secondes, et des choristes (suivre le rythme ? so what ?), mais tout ceci donne envie d'y avoir été. D'autant que les chefs-d'oeuvre sont là, du moins mes chansons fétiches (hey, c'est mon blog, non ?), notamment Seems So Long Ago, Nancy et - bonheur - One Of Us Cannot Be Wrong. Mais les vôtres aussi, sans doute.
Longtemps piraté, récemment commercialisé entre deux live récents (il semblerait que sa retraite ne lui suffise pas pour entretenir les jeunettes et payer les stages de bouddhisme, tout ça engendre des frais), voici donc un petit bout de légende pour passer la nuit. A noter qu'un DVD du concert était fourni avec le CD. Mais un diaporama des images glânées sur Google sera tout aussi dynamique... Bah je suis un peu méchant, c'est parce que je n'avais pas 130 € à claquer quand il est passé à Nantes l'an dernier !
Je rigole je rigole mais c'est un petit moment d'histoire que je vous offre là. Un bon résumé de la première période du Canadien Errant, avant que le cynisme ne l'emporte définitivement sur la tendresse. Tout cela est parfait à 3h du matin. Quand plus rien n'est sûr, quand on se retrouve seul avec ces doutes qui vous rongent, cette dernière bière avant d'aller dormir, parce que, allez savoir pourquoi, la soirée pourtant prometteuse vous laisse un goût d'amertume, de déception et de mélancolie. Ce qui a dû se passer vers 3h du matin, à l'île de Wight, en 1970. La fin d'un rêve. Et là, Leonard Cohen vous résume vos rêves et vos déceptions, bref, vos gamelles, genre dernier spot d'infos avant la fin des programmes télé. Allez, bonne nuit.
Tonight will be fine...
... Incroyable Ce que devient le bonhomme, surtout sa voix qui commence à ressembler à un crooner Italien.
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