J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

samedi 31 décembre 2011

#107: The Band "Rock Of Ages"

Pour un 31 décembre, quoi de plus adapté qu'un concert d'un 31 décembre ?

A l'Academy Of Music de New York, ce 31 décembre 1971, ce fut une belle soirée. Une soirée grandiose pour The Band. Quelque part, leur dernier éclat. Après trois albums majestueux, inclassables et essentiels, l'ego de Robbie Robberston se mit à croître à la vitesse de proparagtion de la petite vérole sur le bas clergé breton, et l'album suivant, Cahoots, prétentieusement cinématographique, ça l'a pas fait. Oh, il y avait bien quelques titres à sauver dans le lot. Une reprise d'un bon titre (encore inédit) de Dylan, ça reste une bonne chanson quoiqu'on en fasse ou presque (When I Paint My Masterpiece). Mais ça sentait le réchauffé. Heureusement, il y avait Life Is A Carnival. Arrangements de cuivres d'Allen Toussaint. Et là, même une chanson pas formidable, ça le fait aussi.

Et quelques fois, le manque d'inspiration, ça le fait aussi. On sort la carte joker du double live pour honorer le contrat de la maison de disques et payer les traites de la villa à Frisco, et voilà. Les 3/4 du temps, c'est purement anecdotique, mais parfois...

Allen Toussaint, justement. L'idée de Robbie Robbertson de proposer au génie d'arranger les vieilles chansons du Band, ce fut sans doute la meilleure idée qu'il eut durant les années 1970.

Il nous reste de cette soirée le célèbre Rock Of Ages, souvent considéré comme un des albums live les plus brillants, et, j'ai envie de dire, à juste titre. Pervertir ces chansons roots et rurales d'une touche black, funk et New Orleans, ce fut ce qu'il y avait de mieux à faire pour leur donner une nouvelle jeunesse. Et le groupe joue serré, comme un seul homme.

Car il n'était pas dans les habitudes du Band de se lancer dans de grandes improvisations, mais plutôt de recréer les morceaux au plus près de ce qu'ils étaient, gravés sur la cire. C'est un jeu très dangereux. Quand le groupe est en forme, ça vous envoie des torpilles dans les oreilles, ça tape où il faut, au plus juste. Mais il suffit que l'un d'entre eux mollisse (et la passion de Richard Manuel pour le Cointreau rendait ce risque palpable et de plus en plus souvent avéré), pour que tout parte en bouillabaisse. Et là, pas de filet. Impossible de claquer le solo pour faire illusion. On rumine contre le trainard, on passe pour des ventres mous et la soirée est gâchée.

Mais là, quelle soirée ! Etaient-ce (sans doute) les cuivres d'Allen Toussaint qui ont poussé le Band dans leurs retranchement ? Qu'importe. La version du Don't Do It de Marvin Gaye, d'entrée, met tout le monde d'accord. L'intro de The Night They Drove Old Dixie Down, ces quelques notes de trompette, subliment à jamais une chanson qui n'avait pas besoin de cela pour figurer parmi les plus belles jamais écrites. Sauf que la voilà (encore plus) bancale, on dirait un enterrement de 1ère classe dans le French Quarter. Et le reste à l'avenant.

Bien sûr, sur disque, tout a été retravaillé : idée géniale, on commence l'album par le rappel, quand les musiciens sont au plus chaud, histoire de mettre une grosse baffe à l'auditeur d'entrée. Martin Scorcese reprendra l'idée (private joke, sans doute), dans son Last Waltz. En ressort un live parfait, et tant pis pour les encyclopédistes. Comme disait l'autre, si la légende est plus belle que la vérité, imprime la légende.

Les encyclopédistes et complétistes pourront se repaître avec le 2ème CD gorgé de bonus, morceaux non retenus sur l'album initial, et cesser de pleurer l'absence d'Up On Cripple Creek sur le double vinyle d'époque. Les dylanophiles pourront même se faire pipi dessus, puisque sont inclues les quatre chansons que le Maître a daigné jouer avec eux ce soir-là. Qui ne sont pas fantastiques.

Les autres jetteront le CD2 à la corbeille, et se passeront le premier en boucle. D'une grande majesté.

Le reste est trop triste. Le Band ne se relèvera plus. Tout juste aura-t-il un dernier soubresaut de génie avec Northern Lights/Southern Cross juste avant l'euthanasie par leur mentor mégalomane.

C'est une histoire qui finit tristement, mais qui dans sa dernière flambée ici proposée en mettra plein les écoutilles à plein de gens - enfin, je l'espère. Cet album, c'est, de plus, une merveilleuse compilation pour les indécis, les béotiens et les radins de la bande passante, pour découvrir ce qui n'a été qu'accessoirement le groupe à.Dylan. Tout y est.

Et mon petit ego se gargarise et se satisfait à l'idée que quelqu'un, quelque part, pourrait bien commencer l'année 2012 avec The Weight. Ca ne peut être qu'une bonne année qui commence, quand on découvre une chanson pareille...

Vous savez ce qui vous reste à faire. Happy New Yaire.

Rag Mama Rag !

vendredi 30 décembre 2011

#106: Steve Reich : Phases - A Nonesuch Retrospective

A l'heure où j'écris ces lignes, je me flagelle tel Silas dans le Da Vinci Code. Poster ce pavé, alors qu'on le trouve à 25 euros dans toutes les FNAC de Navarre, et que le compositeur de ces oeuvres vit modestement dans un appartement New-Yorkais alors qu'un Brian Eno vit allègrement sur le matelas de dollars sans cesse engrossé par le dernier U2 et le prochain Coldplay entre deux albums censés vanter son génie underground, ça me pose question.

Alors je me dis que si j'ai pu faire connaître Steve Reich à trois personnes grâce à ce post, trois personnes qui seraient passées à côté du coffret en cherchant les rééditions de Pink Floyd à la FNAC, ça vaut son pesant de cacahuètes. Et personne n'est volé. Sauf Pink Floyd, peut-être, puisque pour le Noël prochain ces gens-là auront l'idée de mettre ça sous le sapin plutôt que Dark Side Of The Moon. Alors, let's go.

Si je poste ce gros calibre (plus de 800 mégas, de la patience il faudra pour télécharger la chose - et d'avantage encore pour l'écouter dans son intégralité) un 30 décembre, ça n'est pas tout à fait un hasard. Je l'ai moi-même acheté un 31 décembre, et l'ai écouté un 1er janvier au réveil. Etait-ce l'aspirine, les abus de la veille ou la musique et le tout qui m'ont à jamais vrillé la tête ?

Et puis, c'est la période des étrennes, et, me semble-t-il, en voilà une bien jolie. Incapable de rivaliser avec l'intégrale de Nino Ferrer postée par Jimmy, mais quand même, si, un peu. D'abord, parce que de rivalité il n'est pas question chez les Mangeurs de Disques, ensuite, parce que, si jamais, vous êtes esseulé(e) le soir du Nouvel An, Nino Ferrer ça rend triste. Comme James Brown, les Stones ou autres. Vous allez danser dans votre salon, tout(e) seul(e), avec toutes ces chansons qui appellent le groove, les potes, tout ça ? Misère. Profitez plutôt de cette solitude pour tenter une expérience qu'on ne peut que difficilement partager. Jouissez du fait qu'aucun journaliste inrockuptible ne soit là pour vous faire l'article, et lancez la musique. Je vous conseille fortement, car le coffret est très bien fait, de commencer par le 1er CD. Drumming, qui finit le 5ème, est un peu trop barré pour s'y plonger direct. Dans un sauna, la douche glaciale ne profite que si l'on a goûté à la sueur de la vapeur à 50 degrés auparavant... Vous serez accompagné dans votre voyage par des gens pas manchots. Pat Metheny, le Kronos Quartet, entre autres, ça va bien se passer. Un voyage qui vous mènera droit vers les frissons que seul votre cerveau reptilien pourra aborder avec sérénité, grâce, et remerciements.

Car il s'agit ici de musique qualifiée de répétitive, terme barbare imaginé par des intellectuels trop avares pour partager leur bonheur. Mais dont tout un chacun - qui ait jamais tapé du pied à l'écoute d'un Donna Summer - se souvient vaguement. On est donc bien loin d'un oratorio de Bach, d'un morceau de Chuck Berry ou d'un live de Zappa où cinquante idées fusent à chaque minute. Ici, on laisse le temps au temps. Au derviche de tourner. Commencez par Music for 18 Musicians. La même pique-note de piano vous accompagnera pendant une bonne heure. Un peu comme dans In C, de Terry Riley (à qui Fripp et Eno ont piqué l'idée des Frippertronics, soit-dit en passant, et qu'il faut que je poste, en 2012, dans la version majestueuse du Kronos Quartet). Tout bouge doucement. Très doucement. A peine. Un peu. Rappelant ainsi que la répétition fait la transe. Bref, un truc de fou, capable de rendre des fans de Yes adeptes de la techno en une heure à peine. Si, si... on ferme les yeux... on écoute... Après ça, vous êtes prêts pour le boum-boum. Et pour Vivaldi. Deux pour le prix d'un. Cette musique rappelle l'importance du temps, du rythme, et vous transforme en moins de temps qu'un psy vous prendrait pour découvrir l'amour que vous portiez à votre maman et cette envie de tuer votre papa qui fait que vous avez, un jour, volé des Carambar à la supérette du coin. Enfin, je dis ça...

Et puis Steve Reich, c'est quelqu'un. Un vieux gars avec une casquette sur le front, qui a tenté d'exorciser le nazisme auquel il a survécu (Steve Reich, en plus, rien que le nom, pas facile...), et qui non content d'explorer le temps dans ses variations les plus intimes (Music For Mallet Instruments, Drumming, au hasard....) y mêle un côté protest à tomber de respect. Different Trains, sur la base du tagactatoum bien connu de ceux qui ont expérimenté les Corails avant le TGV, ose le parallèle entre ceux qui traversaient les States vers toujours plus de croissance et ceux qui menaient à Auschwitz... Une grosse, grosse, énorme claque. Le Dylan de la  musique dite savante, ou d'autres termes bien choisis de façon à ce que cela paraisse trop hermétique pour vous (la bonne blague), pas moins. L'émotion en plus. Et Steve Reich continue aujourd'hui encore de se faire tacler. On s'est indigné de la pochette de son dernier album, axé sur les événements du 11 septembre (on voyait trop bien les avions). Il l'a modifiée, bonne pâte. Humble et rieur devant la connerie des gens.

Et devant la cupidité de tant d'autres qui en écoutant ça, n'ont pu qu'inventer l'electro, frimer devant des journalistes face à à l'inventivité de de leur Grand Oeuvre, alors que la partition était déjà, depuis longtemps, écrite dans un modeste loft de New York, dans un quasi-anonymat... Mais qu'importe. Quand je vais acheter des clopes au tabac du coin, je croise ce vieux harki qui se fait systématiquement traiter de bougnoule par les autres clients (je ne serai pas vulgaire, aujourd'hui), mais qui partagent bien volontiers un p'tit blanc avec lui. C'est le prix qu'il paie pour avoir eu une vie à peu près tranquille. On devrait s'en révolter. Une bonne résolution pour 2012 ?

Alors, ne me parlez pas de David Bowie, David Byrne, Brian Eno, Aphex Twin, Justice, Daft Punk ou je-ne-sais-qui et bien d'autres après ça. Tout est là. Cela n'enlève rien à la qualité des disques qu'ils ont pu produire, mais ça laisse comme un blanc quant à ce qui leur a permis d'en arriver là. Autant l'influence d'un Dylan, même si l'on ne supporte pas sa voix de canard alcoolisé, est communément admise, autant, modestement, me semble-t-il, Steve Reich reste un peu trop dans l'ombre et mériterait une bien plus large audience, et, surtout, une majestueuse reconnaissance. Y compris de la part d'un Philip Glass.

Ouvrez la boîte de Pandore, vos oreilles n'en reviendront pas. Ca n'enlèvera pas un décibel de talent à Pink Floyd, un dollar à Brian Eno, mais ça peut vous ouvrir les portes de la perception, bien plus largement qu'un album des Doors, surtout après un milliard d'écoutes d'une de leurs oeuvres hypnotiques façon When The Music's Over, quand le plaisir s'émousse, si, comme moi, vous avez fondu sur ce truc-là dans votre prime jeunesse tant et tant de fois. Des choses incroyables peuvent se produire avec Steve Reich. Soyez l'Indiana Jones du retour aux sources de tout ce que le rock "intello" (Talking Heads, tout ça...) a pu produire ces trente dernières années. Vous n'en reviendrez pas indemne.

Tout est là, ou presque.

Presque, à peine. Et c'est ça qui est bien.

jeudi 29 décembre 2011

#105: Brad Mehldau "Songs"

Bien sûr, ça commence avec Song-Song, et ce morceau-là est d'une beauté et d'une efficacité sans failles... Suite d'accords cafardeux, dans les médiums, et vers 1'39, tout s'éclaire d'un seul coup... J'ai la faiblesse de penser que, rien qu'avec ce coup-là, Brad Mehldau avait gagné tout ses galons, et pouvait tout se permettre. Jeune, et pourtant jazzman... quel gâchis ? Un gimmick qui tue pourtant : Brad Mehldau reprend du Nick Drake et du Radiohead (du temps ou Radiohead composait des chansons, bien sûr). Et voilà de quoi faire monter la hype, et faire marcher le syndrome de la tarte aux pommes.

Vous ne connaissez pas le syndrome de la tarte aux pommes ? Sans le savoir, vous faites vous-même appel à cette technique de communication sans faille. Le syndrome de la tarte aux pommes s'exprime ainsi : "Autant j'aime pas les tartes aux pommes, autant, une bonne tarte aux pommes...". Tout est dit. Et là, on pourrait se l'adapter facile : Autant j'aime pas le jazz, mais autant un disque de jazz comme celui-là... Ou encore, autant je trouve que Radiohead, c'est surfait, autant, repris par Brad Mehldau, on savoure toute l'intelligence du morceau...

Bla bla bla.

Ce disque m'interroge. Bien sûr que la reprise de River Man est d'une rare beauté.  Mais qu'apporte-t-elle à l'originale ? Si ce n'est de se rappeler que Nick Drake chantait ses chansons comme de long chorus passionnés sur des harmonies blafardes.

Alors quoi ? S'agit-il de jazz, ici ? J'en sais rien, trop peu éduqué dans ce domaine. Mais ce qui me gêne, c'est quand même la relative absence de prise de risques. Tout ici retombe sur ses pieds en une moyenne de 4'35. Vous me direz que chez Duke Ellington aussi, on faisait dans l'efficace, le truc qui tue. Mais voilà, je suis en train de lire la bio de Monk par Laurent de Wilde, essayant par là de trouver un fil, un truc, me permettant d'accrocher à sa musique (celle de Monk, pas de Laurent de Wilde). C'est rempli de sang, de sueur et de larmes, sa vie, et même si j'ai du mal à accrocher à tout, ça me semble riche et aventureux. Ici, on est plus dans le Guide Michelin me semble-t-il. Non ? Ce côté un peu éthéré casse-pieds à la ECM (aïe, je vais me faire tirer dessus, là) ?

Ce post est donc l'objet d'une grande question : voilà un album quand même magnifique, bien ficelé, bien produit, qui a ravi des milliers de paires d'oreilles, notamment celles bien lavées des Inrockuptibles, et je ne sais trop qu'en penser. Qu'est-ce qu'on fait quand le disque est fini ? On se retrouve devant un verre vide avec trois cacahuètes dans l'assiette, et on n'a pas l'impression d'avoir voyagé très loin. Et pourtant, ceci est pompeusement sous-titré The Art Of Trio, volume 3 (extrait d'un coffret qui vient de sortir, et dont le reste m'emballe peu). Un peu plus tard, il se permettra un Elegiac Cycle, au piano solo, qui me fait penser à du Keith Jarrett sans trop d'inspiration. Me trompé-je ?

Ce post est donc en forme de poire, en guise de question. Un appel à commentaires. Je sais que l'album devrait plaire à certains d'entre vous, mais je vous le livre ici comme on montre un dépliant, une photo. Voilà, j'aime bien ces paysages, mais comment on fait pour y aller vraiment ?

Amis jazzmen, j'attends dans vos commentaires des liens qui mettraient la pâtée à ce Brad Mehldau dont, définitivement, je ne sais que penser... C'est magnifique, très très beau, mais voilà... ce côté Center Park...

Et qui me permettraient de vraiment voyager. Pas d'admirer la qualité des bas-médium des enceintes de  ma chaîne hi-fi.

The Art Of The Trio ?

mercredi 28 décembre 2011

#104: Supertramp "Supertramp"

Allez, soyez sympas, oubliez le nom du groupe, les a priori et tout ça. C'est leur premier disque. Sont pas encore prêts à prendre le petit déj' aux Etats-Unis, ni à pondre des chansons logiques, ni à rien du tout. C'est un petit groupe qui débute. Et quand on débutait, en Angleterre, au début des années 1970, pourvu qu'on soit pas trop handicapé du manche, on signait facilement, on sortait rapidement un disque. Dont celui-là. Exemple typique.

Pour faire simple, mélangez Crosby Stills & Nash, Pink Floyd, Procol Harum et Cream, en plus maladroit et vous avez une bonne idée de ce qui s'y passe. Rien de bien révolutionnaire. Sauf qu'il ne suffit pas de mélanger les genres. Tout dépend de qui écrit les chansons dans ce gloubi-boulga d'influences. Et tout dépend des musiciens. Et tout dépend du producteur. Là, j'ai envie de dire, heureusement qu'il y a les musiciens, mais pas encore de producteur pour tout aseptiser. Ca sonne évidemment horriblement daté. Pourquoi ? Parce qu'on reconnaît les instruments, un par un : basse, guitare, batterie, Fender Rhodes, Hammond, flutiau par-ci par-là et basta.

Mais purée... Comment ça joue... Bientôt, pour eux, le carton plein. Une fois maîtrisée la production. Et mérité, le carton plein. Sauf que cela sonnera tellement propre qu'on s'en lassera, qu'on méprisera. Supertramp est le groupe capable de changer le génie en liquide vaisselle. L'inverse de Mr Propre, en quelques sortes.

Mais là, tout n'est pas dit, paramétré, maîtrisé, et c'est ça qui est bien. Franchement, ils s'appelleraient Supernouille, on découvrirait ça aujourd'hui dans le cadre d'une réédition discrète et improbable, on crierait au génie. Si vous deviez n'en essayer qu'une, essayez Try Again, leur grand oeuvre sur cet album. Ou si vous n'avez pas la patience, It's A Long Road est parfaite, et fouette son steak. Mais le reste vaut son pesant de prog' rock teinté de pop et de folk.

Mais bon, si je peux me permettre d'insister, tentez Try Again, allumez des bougies et...

On montait vers le Schiessrothried avec Guillaume, en 1986. Il passait la cassette dans la voiture. Il avait le permis, lui. On allait passer un week-end ensemble, avec ma copine. C'était l'été, il faisait beau, j'avais 19 ans. C'est quoi, ce que t'écoutes ? - Supertramp. Ah ? Et puis les lacets dans la montagne, on s'aventurait au plus haut des cieux, c'est à dire à environ 900 mètres d'altitude, en Alsace. J'ai gobé tout le bonheur du monde dans la bagnole, avec l'autoradio pourri, avec Supertramp.


Un mois plus tard, Guillaume a tenté de s'aventurer au plus haut des cieux, à nouveau, dans le massif des Ecrins, genre 3200 mètres d'altitude. La corde a lâché. Guillaume a fini dans les faits divers sur TF1. 

Try Again, mes fesses, pas possible. Teach me to fly... non plus... Enterrement. Deuil. Blues, en re-écoutant ça. Mais grand plaisir, aussi. Maybe I'm A Beggar, ça envoie, par-dessus tout. With Guitar, comme disaient les Clash.

Et donc, on est bien peu de choses. Si vous lisez ça, vous pouvez essayer encore. Oublier Breakfast In America, et tenter le grand saut.

En musique, ça fait moins mal.

Try Again.

lundi 26 décembre 2011

#103 : Rush "A Farewell To Kings"

Bouboule avait piqué la cassette à son frère aîné et me l'avait passée : une BASF chrome, avec Tea For The Tillerman de Cat Stevens sur un côté et A Farewell To Kings de Rush de l'autre. Son frangin avait l'âge tendre de ma soeur, ils écoutaient Santana en fumant des joints avec leurs autres potes et donc, forcément, savaient des choses qu'on ignorait. Alors on écoutait leurs disques, en espérant percer tous ces mystères par la Voie Musicale. Ma frangine, elle était plutôt du genre à suivre. Alors la moisson n'était guère pléthorique : Harvest, de Neil Young, ce genre de choses. Mais les garçons, c'était autre chose. Ca te draguait les filles sur une face (le Cat Stevens), et ça gardait l'autre pour tripper au fond du lit (le Rush) en faisant attention de ne pas faire grincer le sommier.

Dans ma quête initiatique de découverte de ces grands adolescents et de leurs secrets, j'avais fait le choix d'acheter les deux : le Cat Stevens pour frimer devant la frangine et tenter de me faire accepter dans son monde, et le Rush pour aller plus loin et découvrir vraiment pourquoi ces mecs étaient si cool. Evidemment, le Rush me faisait bien plus frissonner : dangereux, le disque ! Après quelques arpèges de guitare classique (que je vénérais secrètement, mais dont il était de bon ton de se moquer pour mieux prendre la déflagration du riff de A Farewell To Kings dans la figure - taam tadaam tadaam tadadadada taam tadaam tadaam !), ça partait dans des contrées bizarres et majestueuses. Une pause par-ci par-là (Closer To The Heart), histoire de respirer, et on embarquait vers Cygnus X-1. Et bon dieu ça dépotait plus que Pink Floyd, ça gueulait plus que Simon & Garfunkel et ça permettait de lancer un "tu peux pas comprendre" à la frangine, peu encline à ces déversements de métaux lourds, d'un air fier et hautain. Et en plus de ça, Monsieur, ça jouait bien, dru, sec, alambiqué et carré. Autre chose que les simplistes AC/DC gravés au marqueur sur les musettes de l'armée américaine que trimballaient les mecs de 5ème 9 qui arrivaient à rouler des galoches aux filles devant les autos-tamponneuses. Ha ! Bande de crétins ! Je m'imaginais trouver La nana qui savourerait avec moi cette musique d'érudit. Elle serait forcément mieux que Nadia... même si Nadia était tellement mignonne... mais quelle inculte ! Tant pis pour elle, tant mieux pour moi. Quand j'ai commencé à jouer de la guitare, je me suis rendu compte de l'impasse : Cat Stevens, OK (à mon grand dam, je n'ai récolté des regards enamourés que des binoclardes de 4ème 5), mais Rush... euh... comment dire... Une grande partie de ma vie affective et sexuelle tient donc dans ce triste constat. Toujours.

Ma passion pour Rush n'a pas duré. En 1978-79, Police, Clash, XTC ont balayé ces efforts tentaculaires, et mon nouveau pote - le fils du garagiste - m'avait prêté Overkill de Mötörhead. Ah ouais, quand même. Question speed et je te le prends dans la figure, j'en étais tout penaud avec mon Rush. En plus, ma soeur s'était trouvée un copain et écoutait Fabienne Thibault toute la journée. Alors j'ai rangé le disque. Communication Breakdown...

Et je l'ai racheté, il y a des années de ça, par pure nostalgie compulsive. Toujours une histoire de quête, celle de posséder tous les albums essentiels du monde et de la galaxie. J'ai du mal à l'écouter en entier, j'ai même toujours du mal à jouer l'intro de A Farewell To Kings à la guitare classique. Mais le morceau me rappelle toujours tellement de choses que la galette m'est sacrée.

En surfant sur le supermarché des blogs, j'ai téléchargé les coffrets remasterisés (l'intégrale de Rush de 1974 à 1989... est-ce vraiment nécessaire ?), par ennui et curiosité. Ca casse pas trois pattes à Mötörhead (Lemmy leur met la volée quand il veut), mais j'ai été touché par l'honnêteté de la démarche. Ennuyé aussi, mais content (le suivant ressemble au précédent mais en moins bien, de plus en plus FM, et comme les précédents de A Farewell To Kings, je les trouve moins bien, j'ai la sensation d'avoir tapé juste avec cet album, nostalgie et musicologie confondues. Vous me suivez ?).

Alors, je vais quand même vous aguicher un peu. Déjà, la pochette : ce pantin désarticulé sur fond de décombres, ça sent un peu le punk, non ? Et puis ce trio qui joue, purée, même encore aujourd'hui, avec une maestria pas loin d'un King Crimson période Red, en plus consensuel, certes. Pas d'esbroufes, ou si peu, tout dans la technique et le talent. C'est pas rien quand même. Evidemment, c'est pas Heavy Metal du tout, quand on est jeune on ressent les choses plus fort. Une pédale de distortion, une overdrive, et on se refait le monde.

Alors, si par hasard, quelqu'un qui lit cela vient d'offrir un ipod à son gamin pour Noël, ça peut être une bonne idée de lui coller l'album dans le bouzin. On sait jamais.

Et puis je voulais dédicacer ce post à Mister Moods, grand Fan des Trois devant l'éternel (as-tu réussi à draguer avec Rush, Mister Moods, c'est là une question existentielle ?) dont j'attends avec impatience l'ouverture de son nouveau blog. Ne serait-ce que pour ne pas avoir à traîner sur toute la blogosphère pour trouver des John Zorn de qualité décente. Et parce qu'il m'a mis le pied à l'étrier. Alors merci mille fois, Mister Moods.

Voilà, si vous n'avez rien de spécial à faire ce soir, vous pouvez tremper vos oreilles dans le hard rock - progressif version seventies (pléonasme ?) juste histoire de voir si l'eau du bain est assez tiède pour vous y plonger avec délices.


samedi 17 décembre 2011

#102: Sufjan Stevens "Songs For Christmas"

Le petit Sufjan (rien que le nom) n'a pas dû avoir une enfance facile dans son Michigan natal. Toujours à se castagner avec son frangin, supporter ses deux frangines squattant la salle de bain à chercher leur tube de rouge à lèvres, et des parents... des parents, quoi.

A Noël, papa décidait que toute la famille devait se retrouver. Donc se castagner, s'engueuler, s'emmerder toute la sainte journée. Pendant ce temps, maman décidait que Noël était un moment merveilleux et décorait la maison, achetait des cadeaux, tout ça à crédit, en taxant les voisins, et faisant chauffer une carte bleue sans combustibles. Et papa n'appréciait pas du tout la facture du Wall-Market local, se demandant comment ils allaient s'en sortir. Coups de gueule, portes qui claquent, et maman finissait toujours par prendre un cadeau, au hasard, et le foutre au feu histoire de dire que puisque c'est comme ça...

Toute la carrière de Sufjan Stevens semble s'être jouée une veille de Noël où, décidant de racheter pour son frangin trois paires de chaussettes en acrylique (après avoir découpé le bout de chaque chaussette du-dit frangin un jour de haine), maman refit son cirque et mit le cadeau au feu. Une étrange fumée sortit du fourneau, une odeur âcre et insupportable (l'odeur de la Mort, décida le petit Sufjan), et voilà comment, définitivement, Noël fut catalogué comme un instant d'horreur chez le jeune garçon, qui prit les jambes à son coup pour aller à New York le plus vite possible enregistrer des disques complètement barrés mais géniaux (Come On Feel The Illinoise, au hasard, enfin pas tout à fait, son meilleur), enfin débarrassé de l'encombrante famille.

Sauf qu'un jour de septembre 2001, l'odeur qui régna sur New-York ne fut pas celle de quelques chaussettes en acrylique brûlées dans un fourneau au fin fond du Michigan. Et ce fut la ville, le pays tout entier, le monde sans doute, qui devint complètement déboussolé face à tant de violence absurde et inexplicable.

Alors, Sufjan décida d'enregistrer quelques chansons de Noël, sensées calmer l'esprit du monde, tout du moins le sien, sur son 8 pistes. Mêlant traditionnels et compositions étranges et hum... déroutantes, Sufjan envoya son petit CD-R à ceux qu'il aimait. Et recommença cela quatre années de suite. Silent Night. Jingle Bells. O Come O Come Emmanuel. Amazing Grace. Pour que ces vilaines chaussettes ne détruisent pas le monde.

Evidemment, quand on enregistre des chansons de Noël en ayant peur de chaussettes nucléaires, le résultat ne peut pas être conforme aux desiderata de la paroisse locale. Catalogué folkeux par des Inrockuptibles ayant entendu du banjo sur ses disques (quelles oreilles musicales, quand même, ça c'est de la presse !), mais trop génial pour s'y cantonner, détesté par plein de gens (mais pourquoi y joue du synthé plutôt que du banjo sur son dernier CD ?), Sufjan Stevens, semblerait-il, se retrouve toujours coincé entre ses soeurs, son frère et ses parents, et en plus JD Beauvallet qui ramène sa fraise et Philippe Manoeuvre qui lui offre chaque année la dernière compile des Rolling Stones histoire de paraître toujours djeuns et dans le vent (super ! too much, les kids ! les inédits de Some Girls !). Avec la chaussette de Damoclès au-dessus de sa tête. A mon avis, il devrait en parler à Daniel Johnston, cela pourrait l'aider à mieux vivre sa vie.

Moi, je l'aime, Sufjan Stevens. Même si parfois sa voix trop bien posée a tendance à m'agacer. Mais j'imagine les roustes qu'il a évitées en chantant juste à la messe de Noël. Ce gamin est foutu pour le heavy-metal, c'est sûr.

Alors, si votre soirée de Noël risque de ne pas être franchement placée sous le signe des Rois Mages, de la joie et de la foi en un Christ ressuscité, je vous conseille d'en placer une ou deux, de ces chansons, sur la chaine hi-fi familiale pendant l'ouverture des cadeaux. Si d'aventure la grande soirée familiale tourne à la débâcle (parce que ce crétin de cousin a oublié d'acheter les piles qui vont avec le camion télécommandé du petit neveu qui hurle tel un damné en des temps si bénis), blotissez-vous dans votre fauteuil, regardez les bougies électriques clignoter, et soyez heureux que la Grande Chaussette ne vienne pas détruire le monde - ou tout au moins - la soirée.

Alors qu'en ces temps bibliques je relis l'Evangile, je constate qu'aucun des Rois Mages, malgré l'encens, l'or et les mirifiques cadeaux portés au fils de Dieu enfin venu sur terre sauver les hommes, aucun d'entre eux ne lui a amené de chaussettes, malgré qu'on devait se les peler, en hiver, au fond d'une étable, à Bethlehem, bien longtemps avant le réchauffement climatique. Il vous reste une petite semaine pour télécharger le disque et corriger la donne, si d'aventure l'idée vous avait pris d'en acheter à Papy.

Il va de soi que je vous déconseille de perpétuer la tradition des chaussettes placées devant la cheminée, en attendant le Père Noël. On est déjà assez flippés comme ça avec le calendrier Maya !

Joy To The World !

mardi 13 décembre 2011

#101: Les Cowboys Etanches "Motel Riviera"

Pour tout dire, le concours des bloggers m'a un peu séché, je suis en panne d'inspiration et surtout en manque de temps... Bon, j'ai mis le Nitty Gritty Dirt Band, album essentiel à mes yeux, puis un Cohen de soir de blues, pas essentiel pour passer de bonnes fêtes. J'y ai intercalé une vidéo des Cowboys Etanches, après une bière de trop, m'en suis voulu de tant d'égocentrisme, mais après tout, allons-y. Notez bien, chers consommateurs, chers membres de la commission Hadopi, que je me pirate moi-même, parce que vous pouvez, si vous le désirez (mais ça serait bien bête, franchement, entre nous), acheter cette chose sur iTunes. Charité bien ordonnée commence par soi-même. Je suis persuadé que si ma petite musique peut avoir quelque auditeur, ça n'est pas en la vendant mais en la faisant écouter le plus largement possible. C'est également valable pour tout ce que j'ai posté ici. Je ne pense pas que les survivants de Hatfield & The North m'en veuillent d'avoir mis l'album sur mon blog, genre.


Je ne prétends pas faire preuve de génie incompris. J'ai juste envie, puisque ce blog va berner grave durant les jours à venir, pour mieux repartir quand j'aurai retrouvé du temps, de la pêche et des nouveaux disques à poster, de pousser un coup de gueule un peu politico-musical. Si d'aventure vous téléchargez la chose, vous devriez y retrouver trace (maladroite, certes) de tout ce que j'ai pu envoyer. Y compris Dave.

Je ne suis qu'un anonyme, je ne connais personne dans le monde de la musique, mais l'informatique aidant, j'ai pu me créer mon petit studio virtuel paradisiaque pour jouer au chanteur, au groupe de rock. Cuivres, cordes, batteries impensables, modélisations d'amplis, bref, moi et ma petite Telecaster (made in Indonesia) on s'est bien amusés à jouer les rockstars. Compensation maximum par rapport à une vie professionnelle que j'ai délibérément choisie éloignée du monde du spectacle, n'étant d'une part pas assez bien gaulé pour être roadie, et d'autre part décidé à ce que la Musique (avec un grand Aime, demeure toujours une passion et jamais une contrainte). Et aussi, parce que je suis bien conscient de mes limites. Je ne suis ni Jimmy Page, ni Jacques Brel. Alors j'essaie d'exister petitement dans ce monde, à l'écart, et c'est très bien pour moi, ma chérie et ma fille. Je grève parfois le budget en me payant un logiciel (ça vous fait rire ? Je ne les pirate pas... trop bête le gars ? Non, juste trop anarchiste pour traverser dans les clous histoire de pas me coltiner le garde-champêtre), et basta.

Bref, voici Motel Riviera, dernier né (j'appelle ça un album, vous m'en voudrez pas, les gamins parlent bien de camions de pompiers pour décrire leurs playmobils...).

Et non, Jimmy, ce n'est pas de la musique humoristique (j'ai du mal avec ça aussi), c'est de la chanson désengagée. Très différent. J'essaie de créer des choses dont on peut rire ou pleurer, chacun selon son état et son envie. Je vous détaille le menu ? Pfff... Mais c'est vrai qu'elle est garnie de chansons con-con, faut expliquer un peu...

Motel Riviera <-> Hotel California, of course. Le côté Oulipo, la contrainte, c'est la structure et la ligne de batterie du morceau des Eagles. Le message est clair : si les Eagles se retrouvaient bloqués dans leur hôtel de rêve, Maurice et Jeanine se voient boulées de leur motel miteux au bout de leurs quinze jours de congés payés. Avec un solo pourri, en plus. La réalité face au rêve. 'Tain, c'est presque une chanson communiste...

Macadam : Chanson écologique (je ne suis pas écologiste). Juste le bonheur de faire du Status Quo tout seul avec un texte qui sonne. Enfin je trouve.

Tubular Western : Oups. Privé. Première incursion poétique dans le disque. Je me suis rendu compte, après coup, que le "message" ressemblait fortement aux notes de pochettes de La Violence Et L'Ennui de Léo Ferré. Pas fait exprès. Je me compare pas à Léo, soyons clairs.

Gravitation Blues : Chanson à texte. Je vous laisse libre de juger.

Ingrid : Ingrid, c'est mon oie. C'est une bête en cour. Ha ha ha... private joke, et tentative de sonner comme la Gaby de Bashung.

Nos Amis Les Allemands : Hey Jude ! Ben oui, juste une tentative de créer une chanson sur la même stucture, y compris le final, avec la Sambre-Et-Meuse en toile de fond. Ca vous arrive jamais de péter un cable ? Et on en est presque là, politiquement...

Sunday Bloody Sunday : Encore de l'Oulipo. Tu prends le titre d'une chanson, t'en fais autre chose. Mauvais jeux de mots sur Jean-Louis Foulquier, Mireille Mathieu, association d'idées débile histoire de casser les monuments culturels établis. Batterie directement pompée sur le tube de Noir Désir (que j'avais vus aux Franco, qui m'avaient gonflés, en 1989... je dis ça pour mon psy). Celle-là est vraiment débile et j'aurais du la virer.

Magnolias Forever : Même idée, tu prends un titre et... sauf que c'est un hommage très sincère mais raté (ça sonne pas trop), à la Nouvelle Orléans, suite aux dommages que l'on sait.

Que Je T'Aime : Johnny Hallyday meets Michel Delpech. Si elle intéresse Dave, je lui fais un prix d'ami. Elle a un sens caché, aussi, mais si terriblement caché que j'en parlerai pas ici.

Woodstock-sur-Mer : On repart dans le lourd. Amertume sur le fait qu'on devient tous un peu vieux cons bourgeois. Souvenirs nauséabonds d'un week-end à l'Ile d'Oléron.

Niort -> La Rochelle : si vous venez de Paris, vous pourrez lire le texte, graffité sur la 4 Voies entre... Niort et la Rochelle. Y'a bien sûr du Gandhi, et d'autres trucs là-dedans, mais je le trouve beau. Suffisamment beau pour éviter de prendre sa bagnole et rendre quand même hommage à ces sales empêcheurs de tourner en rond, qui chaque soir, me disent "on arrête tout, on réfléchit ?".

Sales cons, je vous aime.

Voilà, j'ai osé jusqu'au bout. Le 101ème post. Si vous ne venez ici que pour pécho le coffret de Nirvana, tant pis. Le seul message qui tienne, qui vaille le coup, c'est qu'il y a quelqu'un, derrière tout ça. Faut le supporter. Dans tous les sens du terme...

Joyeux Noël à vous si je ne vous vois plus d'ici là, et bonne année.

Et à propos de cadeau de Noël, vous avez quoi, j'aimerais bien être piraté. Comme on est jamais mieux servi que par soi-même, je me suis piraté juste après un Leonard Cohen... péché d'orgueil... Mais si ça vous plait, n'hésitez pas. Si vous trouvez tout ça nul, n'hésitez pas non plus. J'ai suffisamment taclé pout être taclé à mon tour.

Jeepee

dimanche 11 décembre 2011

#100: Leonard Cohen "Songs From A Room"

Tout a été dit sur Leonard Cohen. Tout a été chanté. Tout a été commercialisé. Tout le monde est d'accord. Tout le monde le trouve fantastique, surtout lorsque les Pixies le reprennent avec un peu plus d'entrain. Les Français s'émeuvent de ses quelques couplets en français, le reste du monde de son talent et tout le monde rêve de passer une soirée avec Suzanne.

Personne n'a lu The Beautiful Losers, mais tout le monde fait comme si.

Alors Songs From A Room, tout le monde connaît. Bird On A Wire, The Partisan, bien sûr. Le deuxième album, qui est bien même si c'est pas celui où il y a Suzanne, mais quand même.

Et le vieux Leonard d'en remettre une couche à chaque tournée. Story Of Isaac. Wouh ! Tout le monde écoute, on va dire que c'est juste une chanson folk, hein ? Biblique ? Quoi ? Sacré Leonard ! On applaudit, la mélodie est jolie...

Et dans tout ça, dans toute cette carrière, cette reconnaissance, il reste, inconnue, discrète et presqeu oubliée, Nancy. Pas Suzanne. Incroyable, la plus belle chanson de Cohen reste cachée, à la fin de la première face de son deuxième disque. Comme si tout le monde, ou certains, ou nous tous, on la gardait pour nous. Comme un ultime secret. Comme une peine trop grande pour la partager en streaming...

Nancy... Dans ma vie, elle s'appelait Aurélie. Elle est partie, une corde au cou, dans les beaux jours de ses trente ans, telle une petite chèvre d'un Monsieur Seguin en guise de bon faux Dieu.

Nancy... Elle porte tous les noms de la terre. Vous la connaissez tous, malheureusement. Ou peut-être pas, alors tant mieux. Mais elle est peut-être là, juste à côté. En train de rigoler. En train de boire une bière.

Faites très attention si elle rigole très fort. Raccompagnez-la même si elle prétend pouvoir rentrer toute seule. Restez chez elle, quand elle dit que ça va aller, que c'est pas grave. Ne la croyez pas quand elle vous envoie une carte postale de Chine pleine d'humour.  Ca veut dire Au Secours. Ou ça ne veut rien dire. Nous la trouvions tous belle et sympathique. Nous l'avons laissée seule dans la Chambre des Mystères.

Nancy, elle est là, au creux de votre vie, au creux du disque. Et vous pourriez bien être Nancy, aussi, peut-être. Avec ce flingue qui vous tente, là... Avec ce sentiment qu'on se fout de votre gueule à longueur de journée, mais bien content qu'on vienne vous voir, quand même...

Alors il faut chercher des choses qui veulent dire quelque chose. Prendre les armes. Refuser les sacrifices. Prendre l'amour avec humour. Embrasser le monde avec une machine à écrire.

Ne jamais oublier cette chanson, Seems So Long Ago, Nancy... Au risque de la prendre dans la figure, d'une façon ou d'une autre, un jour ou l'autre. Ca fait trop mal. Ca ressort sept ou huit ans plus tard au hasard d'un blog, d'un soir. You who build these altars to sacrifice our children, you must not do it anymore... Je sais pas qui tu es, You, mais je te déteste. Saleté de vie qui passe, à se dire que Nancy avait peut-être raison... mais non. Définitivement, non. J'avais offert les Who Live At Leeds à Aurélie, j'aurais peut-être dû lui offrir celui-là...

Re-écoutez Songs From A Room... Gardez-le près de vous...

#99: Nitty Gritty Dirt Band "Will The Circle Be Unbroken"

En 1992, j'étais pas bien. Loose et glande toute la journée, aucune moindre idée vers où aller. Je venais de rencontrer l'âme soeur, mais j'étais en dehors de tout. C'est elle qui, voyant mon vieux banjo traîner chez mes parents, m'avait dit que "ça m'irait bien" d'en jouer. J'étais jamais arrivé à en sortir quoi que ce soit. Alors, rue de Rennes, à Paris, lorsque je suis tombé sur cette méthode Bluegrass Banjo de Peter Wernick, j'ai crevé ma bourse et lâché les soixante douze francs pou tenter le coup.

J'ai passé six mois à jouer du banjo six heures par jour. Une sorte d'hygiène de vie : un café, une camel, trois heures de banjo, une boîte de saucisses-lentilles William Saurin, trois heures de banjo et hop, le bus, le bistrot et les copains.

L'année suivante, je savais jouer Jesse James, bon pas trop vite, mais quand même. On a pris une location à la campagne avec Bob et Sophie et ma copine. Bob était un gratteux terriblement talentueux, Sophie préparait son CAPES de lettres, et ma copine trimant comme animatrice à Quiberon pour tenter de financer mes achats discographiques compulsifs (déjà...). Et moi je jouais du banjo. Six heures par jour de forward-backward roll. Sophie en a raté son CAPES, notre petite communauté s'est dissolue, mais fin 1993, je vous jouais Nashville Blues comme sur le disque. Comme sur cet album du Nitty Gritty Dirt Band, que j'avais réussi à piquer à Bob.

Le Nitty Gritty Dirt Band avait fait carton plein avec son album mi-pop, mi-country, Uncle Charlie And His Dog Terry, sans inventer l'eau chaude, mais avec émotion, en mêlant rock mou et bluegrass dans ce qui allait devenir le country rock. Alors que le blues avait eu droit de cité depuis bien longtemps, les anglais ayant invité un Howlin' Wolf à jouer avec eux depuis des lustres, la country restait maudite. Image de rednecks racistes, rien à faire dans cette belle communauté émancipée du début des seventies. Ringarde, aussi. Johnny Cash passait pour un couillon réactionnaire. Le disquaire d'occase avait un sourire en coin lorsque je lui en prenais un. Andouille.

Mais les choses allaient changer très vite, un peu de basse/batterie derrière tout ça, et l'Amérique allait redécouvrir ses Enfants. Jusqu'à remettre des disques de platine à des Eagles dans un hôtel californien fort éloigné de l'idée de départ. Jusqu'à prétendre que des hippies défroqués tels les Byrds avaient ré-inventé l'eau chaude, à tel point qu'un Gram Parsons permettrait à Keith Richards d'obtenir un visa pour les States.

N'empêche, les seuls à rendre hommage, les seuls à se rappeler des choses, à l'époque, ce fut le Nitty Gritty Dirt Band. Osant ce triple album de jam sessions avec les plus grands, les plus has-been, les fondateurs. Laissant le batteur préparer à manger, ils louèrent un studio pendant un week-end et se firent humbles et discrets derrière la brochette d'incontournables qu'ils invitèrent à pousser la chansonnette : Merle Travis, Doc Watson, Mother Maybelle Carter, Earl Scruggs, Roy Acuff, ressortis du placard et rappelés aux bons souvenirs d'une belle jeunesse trop oublieuse d'un passé pourtant si proche.

Et ça à joué, pendant ce week-end-là. Et l''on doit aux Nitty ces versions merveilleuses de Keep On The Sunny Side, Wildwood Flower par Mother Maybelle Carter,  et bon dieu quel beau travail, quelle belle abnégation, quel effort. Doc Watson rules, entre autres. Rappelez-vous, compatriotes, notre musique n'est rien sans eux. Chapeau bas, les Nitty.

Trente ans plus tard, par la magie des frères Coen, tout le monde trouvera ça génial, la musique des petits blancs des Etats-Unis. O Brother Where Art Thou et tout ça.

On s'est perdus de vue avec Bob (qui n'est plus avec) et Sophie, qui a eu son CAPES l'année d'après je crois. Mon banjo a fait gagner un an de salaire à l'Education Nationale... j'ai donc joué un rôle économique sur ce coup-là... Aujourd'hui je joue du banjo cinq minutes tous les six mois, et je ne maîtrise plus Nashville Blues. Le temps est passé par là, qui n'attend personne. Ma maman est décédée, Mother Maybelle Carter aussi, mais quand elle chante ça calme mes insomnies. Il me reste, comme un cadeau, ce si beau message. Keep On The Sunny Side Of Life. Et cette musique incroyable.

I Saw The Light...

samedi 10 décembre 2011

Les Cowboys Etanches "Nos Amis Les Allemands"

Un clip avant d'aller dormir ?

#98: Saez "Varsovie/L'Alhambra/Paris"

Saez... Je ne sais pas quoi en penser, en fait. Je m'étais jamais trop intéressé à son sort. Ma nièce écoutait Jeune Et Con quand elle avait quinze ans, donc je l'ai catalogué vite fait et je l'ai oublié. Et puis une copine n'a pas arrêté de me rabâcher que c'était un mec bien. Et puis j'ai entendu Jeunesse Lève-Toi à la radio. Et j'ai fondu. Il ne m'en faut pas beaucoup. Un petit arpège de guitare, de préférence des accords mineurs, pas diminués, tous bêtes, et je me laisse faire, je prends, j'apprécie. Lam Rém Sol, tout ça.

Va-t-en savoir pourquoi j'ai acheté cet album ? Ben c'est simple : un triple CD, comme naguère les double-albums, ça m'a toujours sinon impressionné, du moins fasciné. Il s'y passe toujours quelque chose. Le temps s'y délaie, on cherche à faire passer des choses plus délicates, tout ça... Attention, je parle pas des CD bourrés jusqu'aux 78 minutes réglementaires de morceaux qui n'auraient jamais eu leur place sur un vinyle, hein. La durée idéale, c'est 40-45 minutes, x2 si c'est un double, on peut chercher une bière entre-temps, faire une pause, tout ça.

Alors au risque de passer pour un âne, ce triple CD (vite évacué des étalages, au profit du seul Paris un tant soit peu produit et arrangé) me laisse pantois et admiratif. Pas forcément devant la qualité intrinsèque de l'oeuvre, mais face au courage du p'tit gars. Qui balance ses chansons tout seul comme un grand avec une pauvre guitare, et il n'est pas virtuose, on est donc dans le syndrome Dylan/Pete Seeger et tout ça plus que dans le Segovia.

Evidemment, il a une voix insupportable (donc géniale ?), genre Bertrand Cantat pré-pubère, mais putain quels textes ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas bu des paroles aussi goulûment, ça tape très haut des fois, on dirait presque du Ferré ou du Brel tant c'est gouleyant dans le texte. Je m'égare ? J'y vais fort ? Peut-être. Mais je m'en fous, l'important c'est l'effet que ça me fait.

Ayant quand même une boutique à tenir, je me suis renseigné sur le petit con, avec un coup de wikipedia. Ca m'a fait plaisir et rassuré, son succès (?) il le doit plus à ses chansons qu'à son attitude, qui semble déplaire au plus haut point (entendez par là, le PDG d'Universal). Vous me rétorquerez que c'est un argument de vente, une attitude. Peut-être. Sans doute. Le syndrome Beigbedder/Houellebecq n'est pas loin.

Toujours est-il que Varsovie, ça tape juste, que Jeunesse Lève-Toi, si ça peut réveiller nos gamins trop occupés à cliquer sur J'Aime sur Facebook pour prendre conscience qu'ils vont en chier dru, c'est déjà bien. J'arrête, on dirait un vieux communiste barbu tentant de convaincre un socialiste grassouillet.

J'attends vos commentaires hargneux, rigolards, interloqués ou effrayés pour continuer le débat. Genre, Jeepee, tu déconnes, là, ou, peut-être, finalement, admettre qu'il a du talent ce petit con.

Ca me ferait plaisir en tout cas que vous fassiez l'effort d'oser cliquer sur le lien. Un truc pareil, ça mérite au moins une écoute. Pour les avides de l'idée toute faite, j'y joins un zippy, destiné aussi à ceux qui n'auraient même pas eu l'idée de s'intéresser à ce garçon. Qui me semble, je me répète, bien plus concerné par la réalité des choses qu'un Benjamin Biolay trop talentueux pour s'adresser aux masses.





Décidément, je vais passer pour un imbécile, aujourd'hui. Who cares ? Mais je m'inquiète pour ma petite fille, tout ce qui pourra aider à réveiller la jeunesse sera bon pour elle. Je suis déjà en partie foutu, je lui ai acheté une Wii pour Noël. Place aux jeunes !

Jeunesse Lève-Toi !

jeudi 8 décembre 2011

#97: Various Artists "Movement - BBC Peel Sessions 1977-79"

Celle-là, je l'ai passée à mon psy, sur une clé USB, la semaine dernière. Notre séance de ce soir a été très bénéfique, pour lui comme pour moi. Il s'est allongé sur le divan, m'a expliqué pourquoi selon lui les Stranglers avaient changé sa vie, lorsqu'à 37 ans il découvrit que leur batteur avait l'âge de son père, qu'il avait joué du jazz avant, et m'a avoué qu'écouter Sex And Drugs And Rock'n'Roll très fort sur son électrophone lui avait permis à l'époque de résoudre - tardivement - son complexe d'Oedipe. Bien sûr, nous avons longuement discuté de Joy Division, et je suis parti en lui annonçant que c'était notre dernière séance lorsqu'il a prétendu que Stiff Little Fingers jouait vraiment trop mal. Il a tenu à me donner 120 euros quand je lui ai rappelé que les Clash, en live, c'était souvent bien plus approximatif que sur London Calling. Je les ai refusés tout net, chacun son job.

Je suis rentré chez moi et j'ai réécouté la compile. Bof, deux CD, c'est bien sûr très limite et très frustrant. Mais ça rappelle quand même combien la radio, ça pouvait être quelque chose d'essentiel, en ces temps reculés. Et je peine aujourd'hui à trouver le quart du centième du génie ici concentré malgré les Deezer et Youtube, malgré les images et l'offre quasi-infinie dont je ne sais sans doute pas profiter assez ni correctement. Je m'en tiens à quelques blogs, je limite les entrées. Je ne peux pas absorber l'univers tout entier. J'essaie juste d'en gober le meilleur (Le Club Des Mangeurs De Disques, au hasard, enfin pas tout à fait, juste histoire de rappeler les choses et surtout les gens derrière auxquel(le)s je tiens).

Toujours est-il que voilà un bien beau bilan de cette période où l'acné me fleurissait la face, et qu'il est assez déroutant d'écouter aujourd'hui. Cliquer, affamé, sur tel ou tel ténor de l'époque, et se rendre compte que d'autres, largement oubliés (Tom Robinson, au hasard), envoyaient la purée avec autant de génie et de foi.

Très instructif, aussi, et optimiste, d'entendre qu'après la furie de 1977, la déprime qui a suivi - avec talent pour certains, avec... conviction pour d'autres - finalement c'est le fun qui a gagné, en 1979, avec le mouvement ska, par exemple.

Après la pluie, le beau temps.

Y'a des jours, c'est rassurant.

Vivement demain.

Une fois n'est pas coutume, la track-list :

CD1
1. The Jam – In the City [02:11]
2. Buzzcocks – What Do I Get? [02:49]
3. Generation X – Youth Youth Youth [03:47]
4. The Stranglers – No More Heroes [03:11]
5. The Adverts – Gary Gilmour’s Eyes [02:14]
6. The Slits – Love and Romance [02:24]
7. XTC – Science Friction [03:19]
8. Dr Feelgood – She’s a Wind Up [01:56]
9. Tom Robinson Band – Don’t Take No for an Answer [03:59]
10. Ian Dury and the Blockheads – Sex, Drugs & Rock’n'roll [04:05]
11. Adam and the Ants – Deutscher Girls [02:36]
12. Siouxsie & the Banshees – Hong Kong Garden [02:39]
13. The Only Ones – Another Girl, Another Planet [02:56]
14. The Undertones – Get Over You [02:54]
15. The Rezillos – Top of the Pops [03:06]
16. The Flys – Love and a Molotov Cocktail [02:40]
17. The Members – Sound of the Suburbs [03:45]
18. Stiff Little Fingers – Alternative Ulster [02:51]
19. Skids – The Saints Are Coming [03:13]
20. The Angelic Upstarts – We Are the People [03:57]
21. The Ruts – S.U.S [03:15]
22. 999 – Homocide [04:07]
23. John Cooper-Clarke – Reader’s Wives [02:08]

CD2
1. Penetration – Movement [03:05]
2. Monochrome Set – Goodby Joe/Strange Boutique [05:05]
3. Wire – The Other Window (Original Version) [02:18]
4. Magazine – Light Pours Out of Me [04:17]
5. Joy Division – Transmission [03:53]
6. Killing Joke – Wardance [03:44]
7. The Human League – Being Boiled [04:20]
8. Orchestral Manoeuvres in the Dark – Messages [04:07]
9. The Psychedelic Furs – Sister Europe [05:07]
10. Simple Minds – Premonition [05:32]
11. Public Image LTD. – Poptones [04:30]
12. Steel Pulse – Jah Pickney (Rock Against Racism) [03:39]
13. Aswad – It’s Not Our Wish [03:42]
14. UB40 – Food for Thought [04:46]
15. The Special aka – Gangsters [03:00]
16. Madness – The Prince [02:33]
17. The Selecter – Street Feeling [03:15]
18. The Beat – Ranking Full Stop [03:02]

mardi 6 décembre 2011

#96: King Crimson "Red"

On continue la semaine dans le lourd. Avec l'album le plus courageux des années 1970. Un groupe se sabordant en direct. Arrivé au bout du chemin : celui de la sophistication extrême (Bill Bruford, John Wetton et Robert Fripp ne sont pas des manchots) mêlée à la brutalité délibérée. En témoigne le potard qui orne le verso de l'album : tout est dans le rouge.

Tout le monde vous le dira, la musique est faite d'un savant mélange de sons non périodiques (le bruit : l'attaque d'une corde de guitare par un médiator, la frappe sur un tambour) et de sons harmoniques procurant à nos chastes oreilles l'impression d'une mélodie. Combien de Bach, de Mozart ont cherché à transcender le deuxième aspect ? Combien de Debussy, de Satie, de Bartok ont cherchés à le sublimer ? Pendant ce temps, des peuplades incultes tapaient sur des tambours pour atteindre une même transe. A San Francsico, en 1967, par exemple. Mais aussi tout le mouvement techno & co, qu'on peut mépriser négligemment mais sur lequel on reviendra, un jour, tous autant qu'on est.

King Crimson, ici, a mêlé dans sa maîtrise instrumentale les deux extrêmes. Préfigurateurs de tellement de choses qu'il serait vain de les nommer ici (je choque quelqu'un si je parle d'Hüsker Dü ? Pour ne pas nommer les Ride et autres My Bloody Valentine noisy pop ? Tant pis).

Et puis Robert Fripp a décidé que ce genre de groupes dinosaures était ridicule, en 1974. Et s'en est allé vers d'autres horizons. Laissant les Marshall fumer dans le studio, Bill Bruford en pleurs (il avait quitté Yes pensant trouver ici chaussure plus rentable à son pied) et toute une bande de hippie désolée de ne pas trouver des elfes sur la pochette ni même de ballade symphonique réconfortant leurs soirées peace & love. Bien sûr, Starless démarre comme ça, mais finit en jus de boudin après trois minutes de solo à une note (Virtuose, moi ? j'vous en foutrais, semblait dire Robert Fripp). Et même quand se calme la Lespaul, les rythmiques barrées ne laissent aucune place au repos. One More Red Nightmare. Ca finit toujours mal (Fallen Angel)

Ce post, court, car il n'y a pas à gloser sur un tel album, est dédié à celui qui, par hasard, n'aurait jamais pris ce disque dans la figure. On ne sait jamais. Prend-le celui-là, inconnu qui passe ici. Si tu devais n'en prendre qu'un...

J'ajouterai à la brièveté du post la cruauté de n'avoir pas posté la dernière édition. Pas de bonus tracks, donc, l'histoire n'est pas d'aguicher le chaland. L'édition de 2004 va très bien. Elle pète du feu de dieu. Les cinq morceaux sont là, on les prend dans la figure, et tout le monde au lit.

A commencer par moi, je suis crevé.

Jimmy a semble-t-il posté son album fétiche pendant le concours, le fameux Velvet à la Banane, je vous propose donc le mien, le Crimson à la grenaille. Sans comparaison possible. Si ce n'est qu'on adore (mais on peut préférer le J. Geils Band et en dire du bien quand même quand on discute dans un salon avec une dame ;o)) ou qu'on jette.

J'attends vos commentaires pour rugir, défendre, argumenter, mordre s'il le faut, si je n'ai pas été assez convaincant. Emmener cet album sur une île déserte vous aidera à devenir paranoïaque plus rapidement, à ré-inventer l'électricité pour vous fabriquer une platine CD, à faire fuir d'éventuels figurants de Kôh-Lanta et peut-être à recréer une nouvelle civilisation qui, partant de ça, créerait une race de surhommes aux oreilles plus larges que celles de Gainsbourg, et dix fois plus fonctionnelles encore, faute d'avachir tout le monde devant des mondes en 3D à la noix qui ne laissent plus aucune place au rêve.

Providence ?

lundi 5 décembre 2011

#95: Grand Funk Railroad "Live Album"

Je constate que mes posts de Rick James et de Donny Hathaway trônent toujours en haut de l'échelle, alors que le funk et moi, ça fait trois, ignare et peu culturé de la chose que je suis. Et que je passe pour un inconditionnel de la vielle à roue alors que, putain de bois, ce que j'aime plus que tout c'est le rock'n'roll. Alors, après le BOC d'hier, passons à la pinte.

Soyons clairs, j'écarte ici toute velléité de vous pondre un post genre je-détiens-la-vérité façon Inrocks ou même Rock & Flock. Pour tout dire, du Grand Funk, je ne sais pas grand chose. Ayant lu à l'époque dans Frock & Loques, justement, qu'ils étaient de très mauvais musiciens, il m'a fallu attendre le hasard d'un prix vert pour tenter le coup. Bien après l'adolescence. Bien après ma période Air Guitar, donc. Et le disque est resté sagement sur l'étagère.

Grand Funk Railorad, ça m'interroge. Voilà un groupe qui remplissait les stades, et qu'on a semble-t-il complètement oublié. Chez Leclerc, je trouve du Led Zeppelin, du Deep Purple, de l'Iron Maiden et même des Stooges, mais de Grand Funk, que nenni. Pourquoi ? Etaient-ils donc si mauvais ? Le mieux est encore d'écouter le disque. La légende disant qu'ils jouaient tellement fort que les oreilles saignaient est plutôt pour me plaire, vu mon envie de me décrasser les écoutilles.

Le temps que l'intro se passe, ma bonne humeur ne fait qu'augmenter. Un power trio. Pas d'esbrouffe, donc, un trio ne peut pas être mauvais ET avoir rempli les stades. Ca n'est mathématiquement pas possible. Cela nécessite un guitariste capable de riffer sans relâche - on évite donc le risque du solo bavard - et si solo il doit y avoir, charge au bassiste de rappeler le riff avec force conviction et au batteur d'envoyer double dose pour éviter le syndrome de la baisse de tension, impensable pour un groupe heavy. Suicidaire.

Et Mazette. Are You Ready, on dirait du Motown survitaminé par des punks qui auraient été adoptés et allaités (Rockus et Rollus ? Une nouvelle mythologie ?) par des Black Panthers de Harlem. Une basse énorme, une guitare qui - effectivement - envoie grave du power chord, un batteur qui bat, et un chanteur qui s'égosille comme tous les grands chevelus des années soixante-dix. Comme ce chanteur est également le guitariste, il ne peut donc se permettre de ponctuer les soli de Yeah, Come On, Ooooh Babe Babe Babe inutiles, ce qui n'est pas si mal.

Oui, bien sûr, là, c'est bourrin et pas fin, c'est pour de la consommation immédiate. De la Valstar plutôt qu'un Saint-Emilion qu'on laissera vieillir. D'où, peut-être le fait qu'on n'en trouve plus guère en stock chez notre fournisseur préféré. Mais les mecs étaient courageux, capables de sonner lourd même quand le gratteux délaissait son instrument pour pianoter sur un Rhodes (Mistreater). Et gaffe, ce qui démarre comme un slow vire très très vite au Jerry Lee Lewis sous acide. Bien plus méchants que les Doors, dans le genre, sans caution poético-artistique, ouf, et moins académiques qu'un Child In Time, au hasard.

Et je crois que je tiens la clé de l'énigme. Car le disque est bon, même si l'on évite pas le solo de batterie (vous pouvez donc zapper T.NU.C sans complexe). Alors pourquoi cette disparition, cet oubli ? Ce trou noir ?

Ca paraît simple : ces gars-là étaient vraiment méchants. Sorte de MC5 plus branchés funk que marijuana et révolution - ce qui leur a permis sans doute de faire carrière. Alors que, quoiqu'on en dise, le hard rock estampillé 70's peine à trouver des successeurs, pas de problème pour le Grand Funk. Les Stoners de Queens Of The Stone Age et bien d'autres ont pris la suite. Ils sont jeunes et méchants, jouent très fort aussi, et assument donc pleinement l'héritage. Dès lors, quel besoin de revenir à la source ? La musique du Grand Funk est promise à un bel avenir : du groove, une basse qui envoie direct dans la cage thoracique, un gratteux pas trop démonstratif, bref, du rock'n'roll. Et du rock'n'roll plus fort que la concurrence. Alors, tant pis pour eux, pas de culte nostalgique. Qu'importe le vin, pourvu qu'on ait l'ivresse. Ces gars-là avaient compris ça bien trop tôt, à leurs dépends. Il fallait prendre tout, tout de suite, laisser les critiques gloser sur leur niveau instrumental, sachant que tout ça allait se terminer très vite. Prends l'oseille et tire-toi.

Ce qu'ils firent. Un gros coup, puis voilà. Place aux jeunes, qu'on le veuille ou non. Chose qu'ils avaient comprise, vue l'urgence ici déployée. Je crois que le Grand Funk est en train de devenir un de mes groupes préférés, rien que pour ça. Bien sûr, même le gagnant du gros lot à l'Euro-Million continuera de cramer ses cinq euros hebdomadaires en espérant une deuxième mise, même si cela est absurde. Eux continuent toujours plus ou moins d'écumer les clubs. Mais il y a tellement de retraités qui font leur jogging quotidien, qu'on ne peut pas leur en vouloir d'entretenir la forme, si ?

Voilà voilà, c'était mon petit hommage du jour à un groupe sans grande crédibilité. Mon petit grain de sable dans l'Histoire avec un grand Hasch, dans l'Evangile que cherche à écrire le comité de rédaction du Vatican - pardon, des Inrockuptibles.

Are You Ready ?

dimanche 4 décembre 2011

#94 : Blue Oyster Cult "Extraterrestrial Live"


Il n' y a sans doute pas de hasard. Ce dimanche, triste parce que le concours est terminé, a été quelque peu illuminé par une convention de disques, dans ma petite ville de Niort. A brasser les vinyles dans les bacs, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire que si celui-là je l'avais pécho avant, lundi j'aurais peut-être posté autre chose, etc. etc. Bref, music rules.Alors ce post fait suite à un échange, durant cette merveilleuse semaine, avec Mister Moods. Ca manque de BOC, dans la blogosphère, je vous le dis. Et à lire le numéro spécial des Inrocks sur Patti Smith (pourquoi ai-je acheté ce torchon ?), je voulais remettre certaines pendules à l'heure :


1) Fire Of Unknown Origin a TOUJOURS figuré sur l'album du même nom, andouille de journaliste. En plus, j'attends toujours l'édition augmentée dont tu parles. A ma connaissance, on est toujours sur la première édition CD, jamais remasterisée.

2) Fire Of Unknown Origin n'est pas un simple bonus track de Wave, c'était la face B de Frederick, pauvre andouille. Wikipedia et le piston ne font pas de toi un journaliste, faut du vécu, que tu n'as pas.

3) Fire Of Unknown Origin, à 14 euros, vilain vendeur, je prends pas. Je l'ai commandé sur Price Minister à 5,87 euros, et dès qu'il arrive, je le partage ici.

Je suis rentré chez moi énervé. Enervé d'avoir revendu ce live, aussi, à l'époque. Du coup, je vous poste une version grapillée sur je-ne-sais-plus quel blog, parce qu'urgence il y a.

OK j'avais seize ans, mais Veteran Of The Psychic Wars et ses 8'19 minutes de montée en puissance me laissent toujours pantois. Joan Crawford est toujours aussi vénéneuse et sidérante. Don't Fear The Reaper laisse toujours couler sa cruauté incisive avec une mielleuse perfidie. Et toute la première face rappelle les moments les plus rèches du Cult. Avec bonheur et violence. Et Godzilla balaye tout sur son chemin. Terrific.

Oh il faut que j'en rajoute sur Joan Crawford. Le morceau le plus ténébreux qu'il m'ait été donné d'entendre. Vachement enrobé dans un écrin pop-FM, le Cult rend hommage à l'actrice décapitée dans un accident de voiture. Joan Crawford has risen from the grave. J'en ai encore des frissons. Et les bruitages (pardon, le sampling) durant le break... Démoniaque. Et cette intro... Stairway To Heaven, Hotel California et d'autres sont entrées dans l'histoire à cause de la guitare, laissons une place au piano. Policemen are hiding behind the skirts of little girls... Qui oserait écrire ça aujourd'hui ?

Et figurez-vous que Robbie Krieger, des Doors, défend son Roadhouse Blues avec panache pendant neuf minutes. Tradition respectée, comme sur tous les live du Cult. Une reprise (au moins) essentielle, mettant les pendules à l'heure.

Ils auront donc tenu jusqu'en 1982, les Blue Oyster Cult. Après, bof. Mais après, j'ai eu 17 ans, et tout ça a perdu de son importance. Sur ce disque, j'étais au bon endroit (la FNAC) au bon moment. J'ai vu le générique de fin.



Grand Concours des Bloggers Mangeurs de Disques : le récatipulatif


Voilà... c'est fini... Ce fut une bien belle semaine... Les bloggers sont foooormidables comme aurait dit Jacques Martin. Alors, amis lecteurs du théâtre de l'Empire, on leur met une note ? 10 ? 10 ? 10 ?...
Tout le monde a gagné un week-end chez Dave à Brie-Comte-Robert, ainsi qu'une place pour son concert du samedi soir à la salle des fêtes où il reprendra "Pour En Finir Avec Le Jugement De Dieu" accompagné par Les Blousons Noirs !

En attendant, voici le récatipulatif des événements de la semaine (j'espère n'oublier personne) :

Lundi : L'album le plus craignos, mais ah que je l'aime


Les Blousons Noirs (1961-1962) - Les Blousons Noirs  chez Jimmy
Doux Tam-Tam - Dave chez Jeepeedee
Les 7 premières compositions - Daniel Balavoine chez Charlu
Demonix - Gitane Démone chez La Rouge
Very - Pet Shop Boys chez Warfleloup
Culture Dance vol.1 - Various Artists chez MaN
Caca Chocolat & Cot-Cot Codet - Le Professeur Choron chez Marius Perlinpinpin
And Then There Were Three - Genesis chez devantf
In A Metal Mood - Pat Boone chez Mr Moods
The Very Best Of - The Rubettes chez Toorsch
1er Album - Lio chez Zer
Plays Classic Rock Hits - Ye Olde Space Band par Everett W. Gilles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Mardi : Rock'n'roll is here to stay

Burning Your House Down - The Jim Jones Revue chez Jimmy
Horses (Deluxe Edition) - Patti Smith chez Jeepeedee
Young Man With The Big Beat - Elvis Presley chez Charlu
Dr Jekyll & Mister Hyde - Jean Leloup chez La Rouge
Natural Boogie - Hound Dog Taylor chez Warfleloup
A Date With Elvis - The Cramps chez Marius Perlinpinpin
Live At The Star Club Hamburg (1964) - Jerry Lee Lewis chez devantf
Scandinavian Leather - Turbonegro chez Mr Moods
Elvis Presley - Elvis Presley chez Toorsch
Plein d'albums de Scorpions chez Zer
Is That You In The Blue ? - The Dex Romweber Duo par Everett W. Gilles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
Un album des Detroit Cobras par Pascal Arcade via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Mercredi : Le jour des enfants

Innocence And Despair (1976-1977) - The Langley Schools Music Project chez Jimmy
Studio Tan - Frank Zappa chez Jeepeedee
Paul Mc Cartney And The Frog Chorus - Paul Mc Cartney chez Charlu
Ninna Nanna - Montserra Figueras chez La Rouge
Elvis Sings For Kids - Elvis Presley chez Warfleloup
Passion - Peter Gabriel chez MaN
Non, Non, Rien N'A Changé - Poppys chez Marius Perlinpinpin avec un bonus proposé par Jeepeedee
Piccolo, Saxo & Compagnie - André Popp chez devantf
Let's Go Everywhere - Medesky, Martin & Wood chez Mr Moods
Toys In The Attic - Aerosmith chez Toorsch
Philippe Katerine - Philippe Katerine chez Zer
Here Come The 123s - They Might Be Giants par Everett W. Gilles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
L'Enfant Et Les Sortilèges - Maurice Ravel par LRRooster via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
Un album de Junior And His Soulettes par Pascal Arcade via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Jeudi : Ah que quand jeudi jeudi, Johnny Hallyday obligatoire


Story 1961-1966 + Story 1967-1973 - Johnny Hallyday chez Jimmy
Rivière... Ouvre Ton Lit - Johnny Hallyday chez Jeepeedee
Enregistrement Public Pavillon de Paris Porte de Pantin - Johnny Hallyday chez Charlu
J'ai ta Photo Dans Ma Chambre - Johnny Farago chez La Rouge
Vie - Johnny Hallyday chez Warfleloup
Fais-moi Mal Johnny - Magali Noël chez MaN
Johnny Reviens ! Les Rocks Les Plus Terribles - Johnny Hallyday chez Marius Perlinpinpin
Derrière l'Amour - Johnny Hallyday chez devantf
Johnny H. Uncovered - Various Artists chez Mr Moods
La Dernière Séance - Eddy Mitchell chez Toorsch
En Anglais 1 1960-1971 - Johnny Hallyday par Everett W. Gilles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
Les Elucubrations - Antoine par LRRooster via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Vendredi : Thanks God it's friday, funk et soul à tous les étages

The Stax Story (4CD Boxset) - Various Artists chez Jimmy
Skimming The Skum - Lefties Soul Connection chez Jeepeedee
Strange Games And Funky Things - Various Artists chez Charlu
Magnify - Coral Egan chez La Rouge
Security - Antibalas et III - The Budos Band chez Warfleloup
Dance Masters vol. 1 The 12 inch mixes - Various Artists chez MaN
They Say I'm Different - Betty Davis chez Marius Perlinpinpin
Love Power Peace - James Brown chez devantf
Skin Tight/Fire - Ohio Players chez Mr Moods
Hot Buttered Soul - Isaac Hayes chez Toorsch
Plein d'albums de Primus chez Zer
Was (Not Was) - Was (Not Was) par Everett W. Gilles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
un Dr John par Pascal Arcade via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Samedi : C'est les emplettes, ramène ce qu'il y a de mieux

The Velvet Underground And Nico (Deluxe Edition) - The Velvet Underground chez Jimmy
The Band - The Band chez Jeepeedee
Baba Love - Arthur H chez Charlu
Baboon Moon - Nils Petter Molvaer chez La Rouge
Move Like This - The Cars chez Warfleloup
Trip Hop Sampler # 3 - Various Artists chez MaN
Paul's Boutique - Beastie Boys chez Marius Perlinpinpin
Boris Godunov - Modest Mussorgsky chez devantf
50 Words For Snow - Kate Bush chez Mr Moods
Weird Tales Of The Ramones - The Ramones chez Toorsch
A Tribute To Japanische Kamphörspiele - Various Artists chez Zer
Nightmares... And Other Tales From The Vinyl Jungle - J. Geils Band par Everet W. Giles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
Gene Vincent And The Blue Caps - Gene Vincent And The Blue Caps par Pascal Arcade via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Dimanche : Le jour du seigneur

Pour En Finir Avec Le Jugement De Dieu - Antonin Artaud chez Jimmy
A Love Supreme (Deluxe Edition) - John Coltrane chez Jeepeedee
The Boatman's Call - Nick Cave chez Charlu
To Be An Angel Blind, The Crippled Soul Divide - The Tear Garden chez La Rouge
Their Satanic Majesties Request (Mickboy Remaster) - The Rolling Stones chez Warfleloup
Tout Le Monde Il Est Beau, Tout Le Monde Il Est Gentil - Jean Yanne chez MaN
Jesus Christ Surferstar - Various Artists chez Marius Perlinpinpin
Dieu - Alpha Blondy & The Solar System chez devantf
Apocalyspe - Bill Callahan et Tout le Monde Il Est Beau Tout Le Monde Il Est Gentil - Michel Magne chez Mr Moods
Hyms By Johnny Cash - Johnny Cash chez Toorsch
Vital Remains, Jean-Paul II et Jimmy Swaggart chez Zer
Wrong Eyed Jesus - Jim White par Everett W. Gilles via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
Everybody Knows We Got Nowhere - The Heads par Pascal Arcade via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)
Un Little Richards, par LLRooster via Jimmy (cherchez dans les commentaires du jour)

Voilà, si j'ai oublié quelque chose ou quelqu'un, les commentaires sont là pour ça !

...Et comme je ne peux plus m'arrêter, et qu'il faut toujours revenir au point de départ, le voilà !!! Pour ceux qui ne pouvaient plus vivre sans entendre Daniel Auteuil slammer avec Dave du côté de chez Swann, qui s'inquiétaient de savoir si Sylvie Vartan avait été cryogénisée ou si elle bouge encore et qui se demandent ce que Françoise Hardy fait ici, la réponse à toutes vos questions existentielles est sur l'album. Il est très mauvais, je vous préviens.

Special Dedicace à Toorsch...



La grande question c'est donc : quand est-ce qu'on remet ça (Jimmy propose le mois de février, why not) ? On monte un grand sondage pour choisir les prochains thèmes ? Tout ça tout ça...