J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

vendredi 23 août 2013

#165: Bob Dylan "The Bootleg Series vol. 10- Another Self Portrait 1969-71"

Je ne pouvais pas le passer sous silence. Vous trouverez ici un excellent article de la chose, après, moi, ce que j'en dis...

Ce que j'en dis, c'est que c'est peut-être la première fois que oui, pour de vrai, l'adage "J'en ai rêvé, Sony l'a fait" semble justifié. Je me le rêvais certes en quintuple CD, les bandes existent, et le raccourci Self Portrait -> New Morning avec un tracklisting plus pensé pour plaire au péquin moyen qu'au vieux fou hystérique laisse à désirer, mais la chose est là.

Alors, d'emblée, je vous fiche mon billet que le prochain Bootleg Series reprendra les concerts de 1979 en pleine époque cul-béni à Los Angeles, ou peut-être ceux de 1980, dont le fameux pirate au Massey Hall de Toronto, voire un mix des deux. Bien partis comme ils sont chez Columbia, il n'y a que ça à faire.

Bref, j'arrête de faire le Devin pour me concentrer sur l'objet qui vient d'arriver chez moi. Self Portrait, c'était quelque chose ! Une trahison, un blasphème, une honte. Que j'ai toujours secrètement chérie. Pas pour les bonnes raisons, c'était une bien étrange manière de découvrir les Everly Brothers ou Gordon Lightfoot, mais on faisait ce qu'on pouvait, quand on avait 12 ans en Alsace dans les années 1980. C'est pas Bashung qui me contredira.

Il y avait dans Self Portrait ce je-ne-sais-quoi de bordélique qui me fascinait. On sentait que les requins de studio faisaient ce qu'ils pouvaient, suaient sang et eaux pour suivre un Dylan en pilotage automatique. En pilotage automatique mais sans doute avec un dédain et un sens de la provocation rarement vue dans le rock. Ou dans la variété. Avec cette petite lumière qui continuait de briller et qui faisait que - n'en déplaise à Greil Marcus - ça le faisait grave. Alberta, c'est du JJ Cale avant l'heure et jamais Clapton n'aura été aussi laid-back, au hasard. Toujours un pet de travers, trop de cocaïne, trop nerveux. Là, c'est les sphincters ouverts à tous les étages, et ça chaloupe gentiment, dans un je-m'en-foutisme qui vire au chef d'oeuvre. Evidemment, on imagine Dylan lâcher la guitare, et laconiquement demander au producteur effaré d'y rajouter des violons et des cuivres. Histoire de pourrir tout le monde, à commencer par CBS. Particulièrement évident sur Belle-Isle. Et comment c'était poignant au départ...

Et puis il y a New Morning. Un des albums les plus étranges de Dylan. Un album unique dans son genre. Un album unique dans la carrière de Dylan. Je n'arrive pas, aujourd'hui encore à le cerner, savoir s'il s'agit d'un chef d'oeuvre (hormis l'énorme Time Passes Slowly) ou d'un simple disque baclé vite fait sur lequel il ne convient pas de s'attarder. Enfin, je dis ça, c'était avant d'entendre les chutes de studio, qui, comme souvent chez Dylan, sont largement supérieures aux versions originales. Sans doute parce que Dylan ne supporte pas la production, quelle qu'elle soit, Daniel Lanois ou Tom Wilson. Le brut de coffre lui va mieux.

Et rien que pour ça, c'est ici un véritable florilège. Monstrueux à 80%. Inutile à 10% (versions sans overdub, non mais franchement, on a autre chose à faire que d'écouter le remplissage des sbires de CBS), magique pour le vieux bootlegger que je ne suis plus (le concert de l'Ile de Wight, jamais réussi à récupérer une version décente, ça n'a jamais circulé jusqu'à ce jour). Tiens, parlons-en, du concert à l'Ile de Wight. On sent bien que le Band et Dylan ont dû répéter dans l'avion, au mieux. Tout ici est à l'opposé des concerts de 1966, mais bon sang, quand on tient un moment d'histoire (je vous épargne son absence à Woodstock et son pied-de-nez à Wight, ok ?), on est plutôt content de se le bichonner. C'est enfin sorti de la cave de CBS, ça n'y pourrira pas, et c'est très bien comme ça.

Et puis, hop, discrètement, la version cuivrée de New Morning apparaît ici. Faisant lumière sur un Dylan cherchant à sonner comme The Band plutôt que l'inverse. Hmm... je laisse réfléchir là-dessus. RIP Levon Helm, Richard ManuelRick Danko. Fuck off Robbie Robertson.

Pour faire dans le Dylan Thomas, quand même, on dira qu'on tient ici le Portrait d'un Jeune Homme en Vieux Chien. Galeux et avachi, mais prêt à mordre si on lui enlève sa pâtée. Par contre, les voisins peuvent cambrioler la maison, les Black Panthers peuvent faire trembler l'Amérique, rien à foutre le clébard. Presque qu'il te pisserait sur le tapis tellement il a la flemme de sortir. If dogs run free, then why don't we ?

Alors bien sûr, vient le moment d'être objectif. On pourra objecter lourdement sur l'absence quasi-totale de moments mémorables ici. Que de la bretzel en apéro, aucun buvard de LSD, et la bière est plutôt tiède. Et pourtant, derrière tout ça, un rien, un truc fait qu'on n'est pas ici en train d'écouter John Doe jouant ses chansons préférées en direct de l'Alabama sur Youtube. Un putain de quelque chose se passe. Un truc. La désabusion, comme dirait Nino Ferrer. Ou la vraie nature qui explose d'un pantin désarticulé par un accident de moto qui, franchement, n'a sans doute pas eu lieu, mais bon, hein, Liberty Valance... N'empêche que ces versions brutes, on y retrouve un peu la quête de l'Anthology Of American Folk Music, Dylan semble tenté de se la faire tout seul, et, mince, sur Little Sadie, au hasard, il y arrive presque. Par rapport aux Basement Tapes, il s'en rapproche. Sauf qu'à l'époque, il l'a fait transformer en opérette. Et qu'il n'a pas laissé sortir cette incroyable version de House Carpenter, dans laquelle in hurle comme à l'époque des microsillons, ou les fréquences aiguës captaient mieux l'attention  du client, simple question technique.

Rajoute-moi des violons, Tom.

Parce que l'Amérique avait changé, on était à deux doigts de ne plus assurer la parité dollar/or à Fort Knox. Et ce message-là vaut bien plus que tous les Hard Rain's A-Gonna Fall. Et ça, qui pouvait le comprendre ? Certainement pas des hippies adulant Che Guevara.

J'en aurais presque oublié de conclure, mais il est impossible de conclure sur ce truc. Sony a fait un excellent boulot, maintenant, à savoir si vous n'écouterez plus que ça pendant dix ans (moi, ça va au moins me plomber la soirée) ou si l'intérêt historique rend la chose aussi sexy qu'une photo de De Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, je ne peux pas décider pour vous.

La seule chose qui est sûre, c'est qu'on ne peut pas ignorer De Gaulle ni même Colombey-les-Deux-Eglises, ni même Brie-Comte-Robert, car tout cela fait partie de notre vie, de notre histoire. Personne, aujourd'hui (enfin je pense), ne fouille les poubelles de Christophe Maé pour savoir s'il préfère Rihanna ou Lady Gaga. Toutes ces conneries ont cessé le jour où Kurt Cobain s'est fait exploser la cervelle.

Dylan, lui, a préféré se faire une côtelette au coin du feu avec sa guitare. Aujourd'hui, on verrait griller la côtelette sur Youtube, et tout le beau monde de l'industrie musicale se demanderait comment rémunérer Dylan. A l'époque, tout le monde cherchait les os de la côtelette.

Ils sont là.

Pour en savoir plus, allez faire un tour au supermarché.

#164 : The Fall "Hex Induction Hour By The Fall"


Depuis que la FNAC vend des grille-pain, elle est ouverte le dimanche. Depuis qu'elle est ouverte le dimanche, on peut tranquillement traîner dans ses maigres rayons "disques", parce que Philippe Manoeuvre embouteille le rez-de-chaussée en ne sachant pas décider s'il choisira le grille-pain bleu métallisé ou peut-être une cafetière expresso estampillée Hard Rock Café.

C'est plutôt bien, même si on a parfois l'impression de ressembler à un vieux zombie traînant dans des lieux dévastés. Les Doors prennent la poussière à 20 € les 4 albums, Francis Cabrel semble connaître le dur passage entre son Gers maternel et une Lozère désertique qui se moque de Dylan comme moi de Cabrel.

Dans cet enfer silencieux, tout semble muet dans l'attente du magistral coffret des Clash, dont on sait d'ores et déjà que si être punk, ce n'est pas un métier, eh bien il faudra s'être reconverti dans le commerce lucratif de la téléphonie mobile pour pouvoir se le payer. Mais pensez donc, tout Clash dans une belle boiboite dont je connais des commentateurs qui l'achèteront sans même l'ouvrir pour mieux lui garder sa saveur. Ben qu'ils la ferment.

Ailleurs encore, les Queens Of The Stone Age ont beau essayer de vendre leur dernier (on l'espère) disque à un prix démocratique, j'esquisse un sourire. Cette merde, même pas puante (ça t'aurait eu un côté Stoner) n'attire personne. A force de ne plus acheter de disques, les clients en auraient presque acquis un sens du bon goût.

Lost In The Supermarket.

Punk dans l'âme, mais salarié par nécessité, j'allume mon smartphone professionnel et la nouvelle tombe : Philippe Manoeuvre a tweeté ! Yeah ! Super, kids ! J'aime bien le grille-pain bleu métallisé ! Trop bien avec ma Mini Cooper ! Rock'n'roll, kids !

J'hésite entre vomir sur le rayon White Stripes ou dormir sur l'intégrale de Leonard Cohen, et puis je me dis que tiens, puisque je suis connecté à internet et que demain la FNAC va m'envoyer un mail du type "que pensez-vous du service nettoyage des CD de Nolwenn Leroy", autant demander l'avis de Wikipedia sur The Fall, dont j'ai pour unique souvenir un long morceau de 10 minutes qui m'avait scotché il y a vingt ans sur France Inter, histoire de voir. Hasard étrange, un des prétendus meilleurs albums du groupe était en rayon. Après avoir demandé à tester l'aspirateur de table estampillé Dubstep Food et avoir enlevé la poussière de la galette histoire de voir le prix, je me suis dit que 11 euros c'était plutôt pas mal pour une balade dans le désert sans risquer l'accueil du FBI à San Francisco grâce à l'invitation de mon pote Thom.

Je suis un gros frimeur.

Je vous chante que j'ai tout entendu, et je n'avais jamais entendu ça. La faute sans doute aux Inrocks, je le dis comme je le pense. Ces gens-là m'ont à jamais enlevé l'envie de réécouter le Velvet Underground.

Et là, ce que j'entends, ben c'est  un album d'un Velvet Underground avec un Lou Reed énervé comme un Van Morrison devant un anglais, mâtiné du premier batteur de Joe Strummer (sans doute son cousin) qui n'a joué de l'instrument qu'une seule fois à la Pâque 1974, avec un guitariste qu'on vous dirait qu'il a fait un disque que rien que ça expliquerait l'engouement des jeunes pour le DJing plutôt que les reprises de Cabrel avec des curés pédérastes. Qu'on vienne me chanter les louanges de The Street, précurseur du spam, quelques vingt ans plus tard, et je dis oui. J'ai vu le dernier (le Dernier, vous comprenez ?) concert de The Street, à Marmande. Jamais le terme "confiture aux cochons" n'a pris autant de sens pour moi. Je ne connaissais pas The Fall. Pas ska, pas punk, pas rock'n'roll, pas drôle l'Angleterre sous Thatcher, juste pas envie de se la jouer rude boy. Juste raconter les choses devant un micro pourri plutôt que devant un pochetron au pub d'en face.

Philippe Manoeuvre essaie un Stetson au rayon Capétiens. Gee ! Trop Cash le chapeau !

C'est indescriptible, et si vous connaissez déjà par coeur, veuillez m'absoudre. Je sais qu'il y a toujours une personne ou deux qui se retrouvent dans mon état d'ignorance, c'est pour vous que j'écris tout ça. J'ai vu le passé du rock'n'roll, il s'appelle Bruce Springsteen.

Donc, les Clash vont sortir d'ici peu un coûteux coffret plein de merveilles que vous connaissez par coeur, et c'est sans doute pour cela que vous ne vous sentirez pas trompés par la marchandises. Vous en êtes. Oui, vous connaissiez déjà, oui, c'est beau.

Philippe Manoeuvre fait pipi dans les toilettes estampillées "Down On The Street" du sous-sol de la FNAC. Il a tweeté. Il adore.

The Fall a semble-t-il sorti des myriades d'albums, dans l'indifférence générale ici bas. C'est une bonne nouvelle. Une intégrale remasterisée nous coûterait les yeux de la tête. Mick Jones serait peut-être même obligé de revendre une Lespaul pour se l'offrir.

Il est bon, il est de bon ton, aujourd'hui, dans cette FNAC déserte, d'ignorer The Fall. On va pas chier une pendule si un Ian Curtis s'est pendu pour moins que ça dans les années 80. On va certainement pas faire un buzz de Hex Induction Hour. On va le vendre 11 euros, la caissière, guettant une dédicace de Philippe Manoeuvre sur sa bouilloire Drum'n'Bass, ne regardera pas le client d'un air admiratif. Le client rentrera chez lui en tram, tranquillement. Le temps de déballer ce support d'un autre âge, il sera déjà loin.

Oui, déjà très loin. Effectivement, le client confirme.

Who makes the nazis ?

Ce qui pouvait sembler une question limite hippie décalée à l'époque prend malheureusement tout son sens aujourd'hui. Z'avaient raison de le répéter pendant cinq minutes.

Sais pas, trop fun le mug Sid Vicious ! hurle Philippe Manoeuvre en reniflant le fond de la tasse devant un directeur commercial inquiet.

Bien sûr, il (le client) n'en sortira pas indemne, mais il aura tellement de mal à décrire cette amère et jouissive sensation que d'entendre du vrai, du bruit, certes, étouffé par la facilité d'aduler les Clash dans les années 80, que cela n'aura aucune incidence sur la vente des grille-pain bleu métallisé ni sur la blennorragie de Nolwenn Leroy, si l'on en croit le dernier tweet de Phillipe Manoeuvre, à l'instant. On espère tous qu'elle va s'en remettre, Nolwenn, et on sera peu nombreux, mais heureux, à s'en taper les coucougnettes et profiter encore, ou peut-être enfin, de ce putain de disque magistral.

Iceland. Oui, ça peut faire froid dans le dos. Philippe Manoeuvre n'était pas à la FNAC à Bordeaux la semaine dernière. Il aurait pu, ça n'aurait rien changé.

La prochaine fois, je vous raconterai comment j'ai découvert le futur du rock'n'roll à un petit festival de jazz cet été. Et comment je n'y ai pas vu JD Beauvallet qui n'y était pas.



mercredi 21 août 2013

Blog'nRoll Hall Of Fame #1 : Jimmy Jimmereeno

Ouais, il faut bien, puisque personne ne le fait. Vous savez quoi les amis, on va s'auto-congratuler, se claquer des tapes dans le dos et se reconnaître nous mêmes tels que nous sommes, tels que nous désirons l'être : de vrais passeurs de culture, même pas contrebandiers, de d'ceux qu'on la frimousse toute belle quand un péquin anonyme ose - le fou - un commentaire anonyme en disant que merci, que ce disque, mince alors, jamais il aurait cru que, etc. etc.

Parce que, visiblement, on ne nous aime pas. Tout dématérialisés que nous sommes, à une époque, on aurait pu aider le monde à vendre des Walkman, aujourd'hui couic, nada. Nous sommes des vilains qui passons notre temps à dupliquer des bits et des octets qui ne nous appartiennent pas, et nous faisons mauvais genre dans le paysage. Eh oui, les 0 et les 1 du monde binaire sont privatisés, on n'a pas le droit de les ranger dans l'ordre qu'on veut dans un fichier informatique, il pourrait en sortir du Genesis !

Nous ne sommes même pas avides de revenus mal gagnés, contrairement aux supermarchés du genre qui ne semblent pas inquiétés : z'avez beau chercher, pas une pub sur nos pauvres blogs. On risque les foudres du FBI pour quelques merci, et m'est avis que certains groupes qu'on vante ici n'ont même pas à s'en plaindre. J'ai moi-même, très modestement certes, mais quand même, essayé un temps de réhabiliter Chicago. Et vous pensez que j'ai que ça à faire ? C'est au pauvre Terry Kath, suicidé de l'histoire du rock pourri que je pensais. Pas à Columbia ni à James William Guercio. Nous avons nos pauvres mots, pas toujours bien sentis, pas de quoi faire rougir Marcel Proust, mais bon sang les gars, il semblerait que notre seule passion vaille mieux pour faire passer ce putain d'esprit rock'n'roll qu'un DEUG de littérature moderne raté qui permet de piger dans les Inrocks. Tiens, bande d'affreux, et Rock & Folk dans le même sac : tous remplis de journalistes pas assez talentueux pour écrire tout court, alors on écrit sur le rock. Depuis combien de temps Philippe Manoeuvre n'a-t-il pas acheté un disque ? A-t-il pris ne serait-ce qu'une fois cinq minutes pour en copier un à un pote ? Et ce beau monde de disserter le plus légalement du monde sur des disques qu'ils n'ont écouté que s'ils étaient constipés, le vol A/R vers Los Angeles offert par Universal pour interviewer je-ne-sais-qui leur laissant trop peu de temps pour jeter une oreille sur le gagne-pain du mois.

Franchement, merde. J'ai été emmerdé 3X par la censure : la première fois, pour des pierres qui ne roulent plus trop. Hop, viré l'article, fini les ennuis. D'autres continuent de m'agacer. Un petit groupe roots folk/blues dont je tairai le nom pour pas leur faire de pub, sans doute vexés par les commentaires, qui calmaient mon ardeur pour un album finalement plutôt oubliable. Et, imaginez-vous, aussi par des têtes de transistor qui m'en voulaient d'avoir posté un disque (ok l'ordinateur ?) que si vous l'avez pas, vous pouvez même l'emprunter à votre facteur. Je ne sais pas si l'andouille qui s'appelle Tom mais qui sait même pas écrire son prénom de trois lettres correctement (y'a pas de H, normalement, si ? c'est fun, alors just call me JheePheeDhee and forget me, bastard) est au courant, mais franchement ça me rend triste.

Je me rappelle de la pub de Memorex, vous savez, les cassettes au bioxyde de chrome. Eh ben si on repiquait un Jimi Hendrix, on avait le son de Jimi Hendrix. Tout ça en pleine page dans Rock & Flock. Et aujourd'hui, le Zornophage se fait fermer sa boutique à cause d'un Marillion et d'un Steve Hackett. Boudiou, c'est vrai qu'il a mauvais goût mais quand même ! Et le Devant, avec ses chroniques dont on ne sait même plus de quoi il parle à la fin, mais avec un blog sur lequel on découvrait des versions de 1954 de Tanhauser que personne n'empruntait plus dans sa médiathèque, on lui ferme le clapet.

Vous remarquerez que je prends même plus la peine de mettre en gras le nom des groupes et artistes, trop fainéant, trop énervé.

Bien sûr dans vingt ans, quelqu'un découvrira sur un vieux serveur de chez Google que la seule copie qui reste du 1er album de Hatfield And The North, c'est grâce à nous qu'ils l'auront retrouvée.

En attendant, je nous trouve bien seuls à oser encore se servir du web comme outil de partage de passions diverses et variées, ce que n'a jamais fait Napster, au hasard. Ni même plus les vendeurs de la FNAC, trop occupés à se recycler dans les grille-pains.

Heureusement, le vinyle revient. J'encourage tous les rock-critics de la haute à buzzer sur la hype, dénigrer le CD et les mp3. Ca nous fera des vacances. Ces andouilles apprécieront le doux son du vinyle recrachant un master numérique (ha ha ha !!!) moins bien que votre Nintendo 3DS, et c'est très bien comme ça. Allez, les copains, on tient bon encore un an ou deux et on s'achètera une maison sur la Côte d'Azur en revendant un 45 tours des Stones.

En attendant, messieurs mesdames, voici ici venu le temps du Blog'n'Rock Hall Of Fame. Oui, ça fait un peu je m'aime je m'aime je m'aime, mais parfois un petit coup de paluche ça aide à garder le moral.

Premier du nom, Jimmy (et là je remets du gras). Parce que ce gars-là, il t'a une ferveur à maintenir le cap, à encourager les blogozippés à continuer, à reprendre, bref, du genre : un disque pour les tenir tous, le Seigneur des Sillons, tout ça tout ça. Avec toutes mes excuses aux précurseurs, aux fidèles phénix ratiboisés par la bêtise de l'économie numérique (Mister Moods, brand new Zornophage au hasard, Devant plus récemment, etc. etc.) ainsi qu'aux inconnus chez qui j'ai pu vivre aussi des passions intenses (mais où donc ai-je trouvé ce pirate de Zappa ? sais plus.).

Bon, ceci dit, il poste du jazz et de la musique brésilienne, avec un mauvais goût pareil, il pourrait bien être des RG, mais je ne peux pas m'empêcher de croire que si c'est le cas, l'animal s'est pris au jeu. Sinon, Keith, on lui fait la peau, hein, on lui envoie un Slayer vérolé sur sa boîte mail et le coquin sera bien puni.

Hatts Off To You, Jimmy !

Allez, capitaine, on va où maintenant ?

Tiens, si j'avais eu le temps, j'aurais posté Kick Out The Jam du MC5. Si celui-là, monsieur le FBI vous venez me le réclamer comme étant votre propriété intellectuelle, vous oubliez les années de tôle de John Sinclair, la triste vie des autres et là franchement, votre petit mail me ferait presque plaisir.

Et tant que j'y suis, un peu de pub pour ceux qui ont trois sous à donner pour une bonne cause, moi j'ai donné :

http://www.kickstarter.com/projects/1420189458/pete-seeger-vs-the-un-americans-nonfiction-book

Et le FBI, il a donné des sous pour ça ?

Bref, je m'égare.

Hatts Off to you, Jimmy.