J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

lundi 28 mai 2012

Make You Feel My Love - Jeepee

Hello !

Juste un petit mot pour vous dire que j'ai gagné ! Pas le premier prix, mais quand même, ma petite vidéo passe à la Cité de la Musique, dans le cadre de l'exposition sur Bob Dylan. Faut-il que je rajoute que j'en suis tout ému ? Que Sony Music me récompense en m'offrant une compile et un coffret des sept premiers albums de Dylan (super ! je vais enfin découvrir !!!) ?

N'empêche... n'empêche... Ben oui, je suis tout ému. Une petite maquette vite fait, une vidéo à la maison un dimanche après-midi, et je dame le pion à certains, pourtant cités dans les Inrocks et Télégrattemoi...




Voilà, c'était mon quart d'heure nombriliste du dimanche soir...

http://www.dailymotion.com/contest/bobdylan/videos#video=xpu53k pour ceux qu'auraient pas vu...

Oh, et puis aux fidèles de ce blog, je peux bien me permettre de faire écouter ma version de Blind Willie Mc Tell... pas eu le temps de faire un clip et tout le tremblement, mais je la trouve pas mal... péché d'orgueil, décidément, mais ça fait pas de mal, parfois... here it is, attention, symphonique (je ripais du Manset, en même temps, rappelez-vous, alors bon...)




jeudi 24 mai 2012

#134 : Gérard Manset "Comme Un Guerrier/L'Enfant Qui Vole"

Voilà, c'est fini... Dernier post de la période vinyle de Manset, avec la seule exception de cette période : l'album a pu, un temps être totalement reconstitué en numérique : De la première édition CD, il ne manque que Pour Un Joueur De Guitare qui, si elle n'est pas la chanson la plus prodigieuse de l'artiste, avait malgré tout un certain charme. Dieu sait que je m'y suis reconnu à l'époque - mais c'est une autre histoire. Manset la censura, la remplaça par Il Faut Toujours Se Dire Adieu, du merveilleux Atelier Du Crabe, déchiqueté comme on sait par sa manie du remix et de la compile genre "j'épure mon oeuvre et n'en garde que ce que la Postérité mérite". Prout.

En 1999, Pour Un Joueur de Guitare réapparaitra sur la double compilation intitulée Le Train Du Soir (vous voulez une aspirine), mais c'est Maubert, rock pataud qui disparaîtra, comme l'édition CD du présent album, d'ailleurs.

Heureusement, depuis la période CD et Matrice, il semblerait que Manset ne retouche plus son oeuvre (même si j'ai des doutes quant à la disponibilité de ces albums au jour d'aujourd'hui, mais bon j'ai la flemme de vérifier sur le site de la FNAC...), quoique Revivre aurait été remixé en douce. J'en appelle donc à ceux qui auraient la deuxième édition (la pochette originale est rappelée en petit sur un fond brunâtre), ma curiosité m'aiguise.

Bref. Depuis que je ripe ces disques, cette question du tripatouillage de son oeuvre me taraude. Et je me dis que, finalement, un gars comme Dylan ne fait rien d'autre, déformant à l'envi ses chansons en concert. Manset s'étant toujours refusé à la scène, il en fait de même sur CD. CQFD ? Allez savoir, je n'en retiens au final que la pénibilité.

Comme Un Guerrier est parfois vu comme un album mineur. Il faut pouvoir supporter le chorus et le flanger appliqués à donf sur toutes les parties de guitare par le père Gégé, il est vrai. Mais sinon, on y retrouve encore quelques traces de guitare sèche, des batteries encore supportables (on est pourtant en 1983) et des chansons encore vivables. Excepté peut-être la violence de Comme Un Guerrier, condensé en six minutes du dégoûtant, de l'insupportable mais superbe Marchand De Rêves de l'album précédent. La Mer Rouge aurait même pu faire un tube et succéder à Marin' Bar. Manset y fait certes son cuistre en éduquant la populace à l'oeuvre de Henri de Monfreid avec des jeux de mots vaseux, mais la satire est bien amenée, la poésie est là, et l'on écoute, béat. Il nous refera le coup avec les Tristes Tropiques de Levi-Strauss quelques années plus tard... De façon générale, les ballades sont à tomber, presque du niveau de Royaume De Siam. Mais pas tout à fait quand même (je dis ça pour m'éviter les foudres de certains).

Coincé entre la trilogie Royaume De Siam/L'Atelier Du Crabe/Le Train du Soir et le diptyque Lumières/Prisonniers De L'Inutile, Comme Un Guerrier a un peu de mal à trouver sa place. La pochette, hideuse avec son côté flash des années 80 et les photos minables a sans doute permis à Manset d'éviter d'arriver à vendre son disque aux curieux, car du courage il faut pour oser contempler l'objet. Réservé aux disciples, donc. A ses inconditionnels. Que les autres, la masse, aille se faire voir.

Voili voulou, cerise sur le gâteau, pour ce dernier post, je vous laisse choisir : vinyle ou CD ? Les deux mon capitaine, figurent dans le zip que je vous propose. Le rip vinyle est magnifique, proposé par Anonyme, mon plus fidèle lecteur (merci, cap), je n'ai fait que le compresser en mp3. C'est vous qui voyez.

Les deux font la paire.

dimanche 20 mai 2012

#133 : Gérard Manset "Manset"

Le voili le voilou, celui de 1975, éponyme, dans lequel figurent Y'a Une Route et surtout SON tube, Il Voyage En Solitaire... J'avoue me l'être gardé sous le coude, j'en ai deux exemplaires : un qui crachote et que j'écoute, l'autre, quasi-neuf, à qui j'avais promis, un jour, un transfert en numérique, gardé religieusement intact dans ma discothèque jusqu'à aujourd'hui donc...

Aujourd'hui... Je reviens d'un week-end de trois jours avec des amis immenses, vous savez, vous les connaissez, ceux qui vous lâchent pas malgré plus de vingt ans de déboires, de bringues, de silences, de gamins et d'éloignement... Autant dire que le retour à la maison s'est traduit par de l'émotion à son comble...

Attends que le temps te vide... eh ben voilà, parfait, on y est. Quarante-six balais, retrouvailles arrosées et malgré tout nostalgiques, en demi-teintes et dans les non-dits... Et je me revois écouter la cassette de l'album, là, quand j'avais vingt ans, le walkman rivé sur les oreilles... Y'a une route, tu la prends qu'est-ce que ça coûte ?!!!

Ca.

Moi.

Aujourd'hui.

Du bon, du mauvais, mais bien lancé sur ma route, y'a de moins en moins de crossroads, même le diable ne semble plus s'intéresser à mon âme, bien trop formatée... Je le savais, en rentrant, qu'Il Voyage En Solitaire résonnerait gravement. Je le savais, que réécouter On Sait Que Tu Vas Vite me ramènerait le souvenir de Daniel, crashé il y a bien longtemps parce que voilà, demande du fric à ton vieux et tire-toi d'ici, c'est pas toujours comme ça que ça fonctionne... Un Homme Etrange... je me la prends toujours en pleine face, celle-là. Comment voulez-vous que sa chemise lui aille ? On a jamais tapé plus juste.

Album du voyage, des risques du voyage, surtout. De la voie tracée, des rails bien balisés comme de la vitesse et de la conne fulgurance de la jeunesse... Et Manset qui en revient, sur la pochette. Qui arrive à la gare, hésitant entre deux voies... et faisant à moitié la gueule au verso dans son petit bureau...

Sors de ta coquille... comme un chien dans un jeu de quilles... Oublie d'où tu viens... 


Mais n'oublie pas que le temps te change.


Un album incroyable, donc, un de plus, un des plus beaux, jamais guitares acoustiques n'ont aussi bien sonné chez Manset, jamais les arrangements n'ont aussi bien collé à ses textes (la fin façon "enterrement à la Nouvelle Orléans" de On Sait Que Tu Vas Vite, mémorable...). Je l'ai retouché au strict minima, car il n'y a rien à redire, ici. Enfin, si, on pourrait gloser sur ces bandes à l'envers par ci par là, mais Manset  ici joue avec le temps, de façon parfois un peu trop manichéenne, mais qu'importe, hein. Juste, une fois de plus, ne pas comprendre cette réédition CD dégoûtante, dans laquelle le merveilleux Rouge-Gorge de Rien A Raconter, fort à propos sur cet album, remplace Un Homme Etrange, essentiel ici. A n'y rien comprendre. Mais bon, encore une fois, il le dit lui-même :

N'oublie pas que le temps te changera.

Suffit de le savoir, pour passer un bon week-end à 46 ans avec des amis d'il y a vingt ans.


mardi 15 mai 2012

#132 : Gérard Manset "Le Train Du Soir"

Une des pochettes les plus moches de Manset (qui semblait à l'époque faire des efforts vertigineux pour donner envie au chaland de ne pas acheter ses disques, voyez L'Atelier Du Crabe, du même acabit) pour un des albums les plus noirs. Une pochette presque manichéenne : rouge, blanche et noire. Pas de finesses, pas de demi-teinte, la violence verbale directe et crue. Des textes d'un désespoir total, voyez ce Marchand De Rêve qui fait passer Desolation Row pour la promenade des anglais... ces enfants qui bougent encore au fond du sac, rien que cette phrase, ça glace suffisamment pour écouter les dix minutes apocalyptiques avec... modération. Le reste n'est guère plus gai, même si la rythmique reggae rend la litanie de nos vies monotones plus supportable Quand Les Jours Se Suivent...

Paradoxalement, l'album s'ouvre sur un morceau - oserais-je dire ? - bêtement rock, Le Train Du Soir (qui roooule dans ma méééémoire - on dirait presque Johnny), témoin de l'affection avouée de Manset pour Bob Seger (ce qui explique peut-être sa barbe et sa tignasse crasse du début des années 1970 ?)

Le reste, il faut bien l'avouer, est un peu un cran en deçà de l'Atelier du Crabe ou du Royaume de Siam. Deux morceaux (remixés, déjà...) parus en 45 tours trois ans avant, deux autres pas essentiels, bref, ça sent la chute de studio à pleins nez. La chute du studio ? Manset s'octroiera une pause de deux ans après cela, avant d'embrayer sur Comme Un Guerrier et surtout le diptyque Lumières/Prisonniers De L'Inutile avant le grand silence et le retour en fanfare synthétique (raah les boites à rythme sur Matrice et Revivre ! les guitares limite Metal, quel gâchis ! Enfin bon, c'est une autre histoire et les chansons tiennent quand même largement la route).

On ne va quand même pas cracher dans la soupe, tout cela parce que l'album n'est qu'excellent au lieu d'être fantastique. Il mérite plusieurs écoutes, le grand frisson n'étant pas immédiat. Du moins, à mon humble point de vue.

Moment nostalgique quand même, c'est le dernier album à sonner comme le Manset des années 1970, avec beaucoup de culot dans les arrangements (le clavecin de Pas De Nom), cette patine... la suite devenant bien plus académique au niveau de l'instrumentation avec - c'est bien triste - un goût pour des batteries pachydermiques et des guitares un brin ringardes, genre mate mon rack d'effet qu'il est beau.

Pas Mal De Journées Sont Passées...

Voilà voilà, octroyez-moi une pause après tout ça... il nous reste un vinyle à ripper, le plus connu (Y'A Une Route), que j'ai gardé pour la fin (de la première partie), et que je m'en vais numériser la semaine prochaine (là, c'est repos et vacances, hein !) avant de voir si j'ai le courage de repartir comme un guerrier... le reste relevant définitivement du domaine du compact disc.

Ce fut un plaisir... que j'espère partagé !

Alors là ! Ca colle ?

Mince. Je me suis tenté tous ces Manset avec de l'informatique pour virer les clic, les cracks, les psss... et il semblerait que de la colle à bois fasse bien mieux l'affaire !

Je balance donc l'info à tous les ignares - comme moi- de cette affaire : nous avons tous cherché, n'est-ce pas, à éviter le ketchup et la bière sur nos précieux 33 tours, parfois en vain ?!!!

Alors là, de la colle à bois...

Objectif du prochain vide-grenier : trouver une vieille platine à trois francs six sous (du moment que ça tourne !) et un disque de Michel Sardou (quoique... il risquerait de ne pas être trop altéré par trop d'écoutes frénétiques... un Jack Lantier ferait peut-être mieux l'affaire, le pauvre homme ayant peut-être moins été habitué à la hi-fi de l'UMP), direction Bricorama pour la colle et je me le tente !

Ca m'a l'air impressionnant, je vous laisse seuls juges. Si vous voulez vous le tenter sur La Mort d'Orion, j'attends vos commentaires avec impatience. Personnellement, je vais me faire la main sur des choses moins essentielles. L'offre et la demande, genre. Si je trouve un Balavoine, un Stone & Charden et deux trois Scorpions bien piqués pour moins de trois euros l'ensemble, ça me semble raisonnable. Mais le gars, là, tente l'affaire sur Miles Ahead ! Fake ?

Si je vous poste un Jack Lantier qualité CD dans la quinzaine remisé dancefloor, c'est que, miracle, ça fonctionne !



Euh... PS, si vous voulez vous lancer direct sur Manset, je vous échange l'album contre 1 litre de colle à bois et trois vinyles de Daniel Guichard. Vous pourrez vous faire la main, vous aurez droit à l'erreur et tout le monde sera content, hein ?!

dimanche 13 mai 2012

#131 : Gérard Manset "Prisonnier De L'Inutile"

Special dedicace à Echiré 79, qui me l'a demandé celui-là. Entorse. C'est un rip CD. Mais pas n'importe quel CD, l'édition originale, qui a dû paraître en 1986, donc avant que Manset ne se décide à hacher menu sa discographie, à purger son oeuvre et à casser les pieds de ses admirateurs comme on le sait. La preuve : dans le livret figure le rappel discographique du trublion, avec référence des vinyles et des titres de chaque album...

Soyons donc numériques ce dimanche soir... pour le dernier album du Manset 1ère période. Je m'explique. L'animal était mal, et a enregistré comme un fou en ce début des années 1980. Marin' Bar sortit en single en 1980, et apparaîtra en 1981 sur l'Atelier Du Crabe, raccourci aux orteils, Pas Mal De Journées Sont Passées subit le même effet : sorti en 45 tours deux ans avant sa parution (remixée... pfff....) sur Le Train Du Soir. Etc. Arrêtons là l'encyclopédisme à trois balles.

En 1984-85, Manset enregistre comme un fou. Des choses définitives. Qu'il découpera en deux albums, Lumières, sorti en 1985, et ce Prisonnier sorti l'année d'après. "Je pensais que ça allait péter... et ça n'a pas pété..." confiera-t-il aux Inrocks. D'où un silence radio jusqu'à Matrice, et avant cela son caca nerveux de 1988 et son "remixage digital" de quelques unes de ses oeuvres, sacrifiées sur l'autel du CD.

A propos de Lumières, je l'ai rallumée, le lien est à nouveau disponible. Pour info, il s'agit là aussi du CD original, donc avant que le Gérard ne nous tente un remixouillage bâtard.

Deux albums, dualité affirmée et presque manichéenne. Lumières est introspectif, Prisonniers De L'Inutile parle de la vanité des autres et du monde (D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?... oui, il l'ose...). Et est quelque peu plus diversifié dans son registre. Ses Chambres D'Asie sont un tube en puissance. Est-ce Ainsi Que Les Hommes Meurent un camouflet à Aragon/Ferré. Genre, je détiens la vérité, pas belle à voir, pire que la votre, et je suis l'artiste ultime. Ok, Gégé. T'en as peut-être fait un peu trop, là, non ? Quoique, ton Mauvais Karma colle comme jamais à ces puantes années. Même si tu cèdes à la sirène de cette cochonnerie de batterie qui a tout pourri ce qui a pu sortir dans ces années-là.

Tu vois, Gérard, céder à ces sirènes ne t'aura pas permis de devenir le Florent Pagny des années 1980. Tes remix ne t'auront pas permis non plus de de devenir David Guetta avant Bob Sinclair. Mais bon sang, Les Enfants Des Tours, ça n'a pas vieilli. Ca n'a pas besoin de remixage digital. Ca supporte le mp3, ceci dit. Et que ça se balade sur la toile, c'est de la salubrité publique. A force de cacher ta tronche sur chaque pochette, commercialement tu es mort. Tu ne donnes pas envie à notre belle jeunesse de t'acheter. Booster les basses n'y change rien. Faut-il que moi, petit vermisseau, je t'apprenne qu'on ne peut changer le passé ? Faut-il que j'en arrive à riper ta Mort d'Orion parce que mon pote Jimmy, le seul à le dire, mais sans doute pas le seul à le penser, ne supporte pas tes purges et ta réécriture en CD ?

Il est incroyable, ton album, là. La mer est remplie d'algues brunes... tu t'es juste trompé de couleurs, pour décrire la bérézina environnementale de notre nouveau siècle. Le reste est toujours aussi vrai, aussi tristement beau. Tu peignais des chef d'oeuvre avec ce que tu trouvais dans les poubelles, dans cette vie simple et monotone que tu exècres... Laisse-nous ça, s'il te plaît. Y'aura toujours deux voiles blanches sur la mer. C'est toi qui le dis.

Non, ça n'a pas pété. Ca n'aurait pas pu. Les anciens déjà, les alchimistes et les rose-croix plus tard, mettaient en garde : No pearls before swines, pas de confiture aux cochons. Tu t'imaginais quoi ? Huysman est mort d'un cancer de la langue, parce qu'il aurait raconté des choses réservées aux initiés, si l'on en croit Aleister Crowley...

Serait-ce ce que tu cherche à faire ? Cacher, éteindre, faire disparaître tout ça ? Avant que de subir les foudres de je-ne-sais quelle entité supérieure ?

Fallait y penser avant, alors...

Mauvais Karma !




samedi 12 mai 2012

#130 : Gérard Manset "La Mort D'Orion"

1969. Tu choisis quoi ? Get Yer Ya-Ya's Out ou La Mort d'Orion ? Franchement, si c'est vendredi soir, je préfère faire le singe. Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'Orion ? Faut que je passe acheter Le Dictionnaire du Symbolisme en plus du disque ? Je passe quel morceau, ce soir, pour draguer Nadine ?

J'imagine, en 2012, que ces questions aient pu se poser.

C'était en 1980-81, par là, qu'elles se sont posées à moi. J'avais dormi chez mon copain Frank. Qui avait un grand frère, Dorian. Qui avait une platine Pioneeer, un ampli, pas de sous pour les enceintes, donc juste un casque. Et une discothèque. Nous, petits cons, étions admis à écouter Barclay James Harvest et voilà. Le Grand Dorian cachait Orion, Zuma de Neil Young, Morrison Hotel et tant d'autres choses que nous n'étions pas capables d'entendre. Evidemment, j'avais repéré les pochettes, et ayant confirmé ma foi en Jésus Christ, le Ciel m'avait doté d'une manne immense. Halleluia. Deux Cent Francs. Zuma fut ma première priorité. Morrison Hotel fut acquis pour peu de frais (échangé contre un Michel Sardou, ha ha, que la vie était belle !). Orion, bof. Pas l'âge d'acheter un sarcophage à 14 ans. Manset arriva plus tard, je l'ai dit déjà, et so long, Marianne.

Un truc invraisemblable que cette Mort d'Orion. Inécoutable par définition. Oubliée de presque tous par conséquence. Soyez honnêtes. C'est pas vrai ?

Ce que je me disais jusqu'à ce que le noir objet ressorte en CD, en 1997. Année durant laquelle j'ai noué, malgré mon consumérisme légendaire et antérieur, une relation passionnelle avec un disquaire, à Auch. Qui m'a vanté la chose : puuutaing ! A l'époqueuh, ong se l'envoyait en boiteuh à trois heureuh du mating,  qu'est-ce qu'on a pu tripper là-dessus, vas-y c'est gigantesqueuh ! C'est comme ça  que se vendaient les disques, à l'aube du troisième millénaire en Gascogne.

Oui.

Envoyé dans le noir, le CD, un soir de 1997, quel souvenir. Quelle claque. Non, pas une claque. Un baiser. Une galoche. Le pied. Désolé de le dire, sans trop rien comprendre à l'intrigue. Que foutre. Quelle émotion, pourquoi y mettre des mots ?

Quelle purée de merveille de fou. Qui n'a jamais connu de coucher de soleil dans le Gers, en 1969 comme en 1997 ou en 2012 ne pourra pas comprendre le trip - oui, le trip - vécu par ce disque. On dit que tous les gens qui ont acheté un disque du Velvet ont fondé un groupe. Moi je dis que tous les gens qui ont écouté La Mort D'Orion se sentent moins seuls. A choisir, je ne sais. J'en parlerai à mon batteur ;o).

J'ai lu, entendu dire, que ce disque était l'oeuvre d'un prétentieux et pompeux artiste. Franchement, à l'écouter, le disque, l'artiste en question a de quoi justifier sa prétention jusqu'à la fin du monde. Et j'espère qu'il continue à pomper... en toutes circonstances... (pfff, ok, je vais me coucher).

Jusqu'à la Mort d'Orion.

Special dedicace à Jimmy, vinyle rip for you....



jeudi 10 mai 2012

#129 : Gérard Manset "L'Atelier Du Crabe"

Elle s'appelait Marianne. Marianne Parmentier. On dirait une relecture de l'histoire de France, hein ? Marianne était la fille du fermier de presque en face et elle était grosse comme une patate. Comme sa soeur, d'ailleurs, grosses, moches et filles de ploucs. No way. Mais Marianne avait - disons - 16 ans, et j'en avais 14, et les hormones humaines ne distinguent pas les patates des boutonneux.

Marianne avait 16 ans, fumait des joints assise sur sa fenêtre en écoutant Royaume De Siam de Manset à longueur de journées. Je le sais, elle me toisait. J'avais 14 ans, je fumais des Carambar et j'écoutais London Calling à longueur de journées.

Même que des fois je baissais le son de mon électrophone.

Hola, une légende se meurt. Purée, c'était quoi son Manset, là ? Ma soeur m'avait déjà cassé les pieds avec Il Voyage En Solitaire, que je trouvais moins bon que Mort Shuman, dans le genre, mais là... la connasse. Comment je l'ai méprisée. Moi, Héros rentré dans l'Ere du Punk par la face A du Double Testament des Clash, la bouseuse me ramenait, à 300 mètres de là, à du bon vieux Gérard...

Oui mais elle fumait des joints. Ceci explique cela. La rivière coule au pied du temple de l'aurore, gnan gnan gnan. C'est pas comme ça qu'elle va trouver un métier. Moi, j'allai révolutionner ma carrière professionnelle, mon bulletin de 5ème et tout le reste grâce à Joe Strummer. J'étais un Winner. Et puis...

So long, Marianne

T'avais raison. Je te l'ai tellement rêvé ton disque, que je me rappelle même plus comment, à cet âge, j'ai pu savoir que c'était Manset, cette merveille, que j'entendais, de telle sorte qu'ue fois L'Atelier Du Crabe sorti, je me suis jeté dessus. En plus, y'avait Marin' Bar, ce qui permettait de se la jouer intello, frimer face à la frangine (et surtout ses copains) qui elle aussi fumait du Santana en écoutant des joints tout en ayant l'impression d'écouter Joe Dassin sans avoir à subir Workin' For The Clampdown... franchement bourrin. On entendait à peine La Neige Est Blanche du côté de la Parmentier quand je la passais... enfin bref, passons...

L'Atelier Du Crabe, donc, le disque de la rédemption adolescente, pour ma part. Ca swinguait bien, c'était cool. Basse/guitare/claviers/batteries. A l'arrache. Avec le slow - Il Faut Toujours Se Dire Adieu - très bien, très très bien, et le reste. Les Rendez-Vous d'Automne censurés des rééditions, n'importe quel péquin repérant grave l'influence Station To Station, et alors ? Manteau Rouge et sa stratocaster façon Dire Straits, faute de goût ? Bah, merde, c'était cool. Sur ce coup-là, même si les baaaananiers sont tombés, le Gérard Manset, il a été cool.

On s'est donné du mal à tenir debout, on avait pas toujours de la bière, mais Marianne tenait debout. Tant mieux, l'album ne valait pas deux étages de chute libre... On regardait en face, le danger passait... On s'est penché, on est pas tombés. Désolé, Gérard, ça nous a fait avancer...

On avait la musique dans la tête...

Bien sûr aujourd'hui, on a pas tous les jours de la bière, on se demande ce qui s'est passé...

Bref, l'album rock, simple et envoyé dans ta face de Gérard Manset. Ca vous te le va comme ça ? Moi ça me te le fait ok. Marin' Bar en boucle. Et L'Atelier Du Crabe... Putain le bon vieux temps... c'est nul mais bon... on enfiiile le manteau rouge, gnan gnan gnan...




#128 : Gérard Manset "Long Long Chemin"


Ta da da !!!... UN chef d'oeuvre que voilà, tellement beau que Manset, au moins, n'y a jamais touché, n'en a jamais coupé le moindre petit morceau pour le mixer dans ses salades indigestes. Ceux qui n'ont donc jamais contemplé, ou mieux, écouté, un vinyle de Manset ont là de quoi baver de bonheur car, mazette, purée, pétard, quel disque. Le premier "album blanc" de Manset, quatre ans avant Rien à Raconter qui par son iconographie cherche visiblement à faire le lien avec cette merveille. Oui, merveille, j'ai dit merveille.

Tout nourri encore des escapades expérimentales de La Mort d'OrionManset revient ici au format chanson, même si certaines (Jeanne) dépassent allègrement les dix minutes et que d'autres... on ne sait pas très bien quand elles finissent et quand commence la suivante.

Après une introduction mirifique, façon Peau d'Ane, harpe et cordes à tout-va, c'est une superbe balade au piano, genre dans lequel Manset excèle qui démarre le disque et qui se fond en rythmes acoustiques cuivrées. Et la suite... orchestrations de velours, arrangements osés (ce pipeau, là dans le fond du mix...), économie de moyen, son, ultra-moderne pour l'époque (on est en 1972), même si quelques bandes à l'envers me contrediront, bref, s'il n'y en avait qu'un à retenir... Moi je garde celui-là. C'est un long long chemin à trouver celui qu'on aime... on peut carrément qualifier Manset d'optimiste, là ! Les excès verbeux désabusés ne sont pas encore là, et on ne s'en plaindra pas, ni nous ni la corde qui ne nous pendra pas ce coup-là.

Mazette, ces arrangements, c'est du cinéma pour aveugle ! Dans un monde où Universal s'acharne à vendre des chansons pour des sourds, c'est évidemment un bonheur.

Cerise confite sur le gâteau, mon vinyle est quasi-neuf, et je ne suis pas peu fier de mon petit goût de baguette magique, mesuré, avec parcimonie, qui je l'espère contribuera ne serait-ce qu'un tout petit peu à redécouvrir cet élément majeur de l'activité artistique de notre beau pays. Peut-être le plus beau disque français des années 1970.


Malheureusement, ma besace se vide. C'est le climax, les amis. Le reste suivra parce que - par passion pour la musique - ces choses doivent revivre, mais soit le vinyle crachote (les albums à "tubes", hé hé...), soit Manset lui-même caquette (Le Train Du Soir, bôf...) mais bon. Vous aurez tout ce qui est en ma possession jusqu'à ce Train du Soir besogneux. Le reste a à peu près été édité-réédité en CD, je ne m'y pencherai donc pas, ou plus parcimonieusement...

Faut-il que je vous numérise aussi la Mort d'Orion, réédité en CD mais coupé/rabioté par endroits ? En êtes-vous là ? Y'a qu'à demander.

Prochain épisode demain.

Bonne nuit les amis.

mardi 8 mai 2012

R.I.P. Levon Helm

Levon Helm est décédé ?!! J'apprends ça par hasard, comme ça, au hasard d'un lien pioché chez Jimmy...

Merde... Et personne n'en parle ? Ho, les blogueurs, là !??? Merci Le Monde...

Levon Helm, c'est, oui, le génie de The Band. Robbie Robbertson avait des chansons d'enfer, mais c'est bien Levon qui tenait la baraque, faisait le taulier avec amour, talent et bonheur. Seul américain du groupe, redneck qui plus est, l'animal (on est mal...) faisait véritablement chanter sa batterie. Jamais entendu nul autre pareil à lui. Putain, Levon n'est plus...

Levon Helm, c'est lui qui avait bataillé pour que Muddy Waters puisse participer à The Last Waltz, menaçant carrément de plomber la soirée s'il en était autrement (et cette vieille fiotte de Robbertson aurait préféré un 2ème duo avec Neil Diamond, la raclure...). Levon Helm, c'était le respect fait homme.

Levon Helm, c'est peut-être encore plus que Dylan, l'homme qui avait digéré la musique américaine, celle du sud, mélange de blues et de country, et qui la resservait à qui voulait bien l'entendre. Combien ont-ils été à tout lui piquer et à fanfaronner ? Qu'importe, il en est sorti des bons disques et je suis certain que le gars ne leur en voulait pas, aux jeunots comme aux rock-stars (et Clapton en premier).

Je ne peux que vous conseiller de réécouter Dirt Farmer, que Mister Moods m'avait fait la gentillesse de publier dans sa caverne, à l'époque.

Putain, Levon Helm est mort...

#127 : Gérard Manset "2870"

Peut-être un des Manset les moins intéressants de nos jours, puisqu'à part Jésus, tout le reste a été découpé sur divers CD à diverses époques... Pour amateurs du son d'époque, donc, avec quelques crachotements que je n'ai pas pu supprimer...

Quel album que ce 2870, pourtant... Sorti en 1978, après le flop prévisible de Rien A Raconter (prévisible, et recherché sans doute après Il Voyage En Solitaire...), c'est la grosse cavalerie : pochette de luxe signée Hipgnosis, comme Pink Floyd, noire comme La Mort D'Orion, mais en version science-fiction. Les guitares remplacent ici les arrangements de corde façon Sonate à Kreutzer, quitte à se faire tripatouiller allègrement - bandes à l'envers e tutti quanti sont de sortie sur 2870, LE morceau titre, phare et ampoulé, clairement sous influence flamand rose, qui ouvre la face B.

Pas funky du tout, que ce 2870. Lourd d'un bout à l'autre, si ce n'est l'acoustique Amis qui clôt la face A du vinyle. Pachydermique dans ses rythmiques, compressé à bloc, oppressant au possible. Même les moments calmes sont malsains, tel Le Pont ou le provocateur Ton Ame Heureuse. Un album malgré tout incroyable.

Pas étonnant finalement, dans l'esprit de Manset, que cet album - plus particulièrement - ait fini saucissonné, haché et délayé. L'hydre monstrueuse de 1978 a été resservie sous forme d'amuse-gueules, mais resservie malgré tout. Tout est bon dans ce cochon de disque.

Plus jamais question par la suite de telles tentatives conceptuelles. Manset va se consacrer à la chanson, quitte à faire durer (ah, ces onze minutes hypnotiques de Lumières...), mais terminé ces soli à rallonge, ces effets de studio. On arrive ici à la fin d'une époque.

Mais pas à la fin d'une oeuvre.


#126 : Gérard Manset "Royaume de Siam"

Le voilà... Pas loin d'être mon préféré, celui-là... Rien que la pochette... et puis surtout, ces chansons, La Neige Est Blanche, Le Jour Où Tu Voudras Partir... Heureux celui qui les découvrirait aujourd'hui.

Malgré son titre et sa pochette, ce n'est peut-être pas le Manset le plus voyageur. C'est sans doute le Manset le plus intime, dans lequel il livre des sentiments humains, bêtes et triviaux, comme de se faire larguer (l'extraordinaire Balancé), d'avoir un enfant (Quand Tu Portes)... Il n'y reviendra plus par la suite.

Evidemment, pas une ombre de gaité dans tout ça, mais bon, des arrangements parmi les plus beaux de sa période "rock" (entendez par là, pas sa période symphonique façon La Mort d'Orion).

Que dire d'un disque comme celui-là, si ce n'est que c'est peine de l'avoir entendu haché menu en CD, terrible mix avec deux-trois morceaux de l'Atelier du Crabe et de 2870, et des grands absents : Balancé, mais aussi Fini d'Y Croire et Seul Et Chauve, bon c'est sûr, si avec tout ça les choses ne sont pas claires... Peut-être a-t-il voulu extraire de l'album les titres fleurant trop l'auto-apitoiement ? Auto-censure ? Pourtant cet aller et retour entre un monde qui va mal (La Mer N'A Pas Cessé De Descendre) et un Manset au fond du trou était ma foi plutôt bien vue... à mon humble avis.



lundi 7 mai 2012

#125 : Gérard Manset "Rien à Raconter"

Sûr que c'était passé sur RTL. Je l'ai pas inventée, cette chanson. Ailleurs. On vit on pleure. Ailleurs le monde est meilleur. Proust n'offre ses madeleines qu'à ceux qui ont en déjà goûté. CQFD. Et puis mes souvenirs, qu'est-ce que ça peut vous fiche ?

Album extraordinaire. Sorti après l'énervé Il voyage En Solitaire, rempli d'accidents de la route, à croire que de route il n'y a pas. Un parc ou vont les bêtes, et voilà.

Et, mazette, un tube. Suffisamment d'inconvénients pour qu'un Manset en pleine possession de ses moyens balaye tout ça avec un album à la pochette moche, titres dans le désordre, tronche de Jésus au recto, musicos qui se barrent en faisant la gueule au verso, genre, pff, ouf, c'est fini.

Polaroids. Rien ne durera. Et ici pas de voyages. Contemplations de vases bleues (entendez par là, pas le machin ou l'on met des fleurs, mais la gangue qui nous engloutit, absence d'oxygène, hydromorphie, apoplexie). Casse-toi, Cheval, Cheval. Moi je suis le chien auquel on met un collier. Toi, te laisse pas faire. On dit que tu vas vite, alors barre-toi. Le moment d'être heureux, tu parles, la Pie Noire est là. Cueille les fruits de ton verger, laisse-la s'envoler. Mange-les. Profite, ça va pas durer. Et bouge pas. Ailleurs ? Conneries. On vit on meurt. Le monde n'est pas meilleur. On vit, on meurt, et personne ne pleure. On fait des colliers de fleurs. Et on écoute cette fadaise - Le Moment d'Etre Heureux. Mais même le chanteur n'y croit plus. Guitares en saccades, bling, blang, fichu foutu. Et les cordes n'y font rien. Et le chanteur non plus. Il reviendra ? Qui ça il ? Le moment...

Alors, si tu tiens jusque là, mate le rouge-gorge. Seul goût de paradis ici. Arpèges brésiliens pour le plus commun des oiseaux d'ici... y'a pas de rêve... Ouvre ta gorge ! Elle est rouge ? Que nenni, continue de chanter la gorge serrée... gorge rouge et fatiguée...

Bref, rien à raconter....


Special dedicace à Echiré79... et à Charlu qu'en avait fait une bien plus belle chronique...


#124 : Gérard Manset "Animal On Est Mal"


Hop, on réactive Jeepeedee's Rips... Avec un Manset de légende, ripé/remasterisé en mp3 320 kbps for your ears only...

Sarkozy c'est fini depuis hier soir, la Bastille avait un petit air de liberté, alors je me suis dit qu'il était temps de numériser ce vinyle de Manset, sorti en 1968, évidemment introuvable depuis des lustres. Un coup de pot, que cette réédition de 1978 qui m'est tombée du ciel un jour à Bessines... Disque pas trop abimé, bref, de quoi lui donner une deuxième vie, numérique celle-là, puisque son auteur s'y refuse au nom de sa pseudo intégrité conceptuelle de mes fesses.

Et puis j'avoue, coup de bol, je suis tombé, pour un prix ridicule, sur une carte son Audio 4 DJ de chez Native Instruments, avec des convertisseurs incroyables, une prise de terre pour ma platine vinyle bref, le bonheur du rippeur de disques, quelque part. Alors j'ai fait joujou...

Bon, c'est vrai, il faut l'admettre, ce n'est pas le meilleur album de Manset, mais comme le Monsieur continue à en sortir des bien vilains régulièrement, ce n'est pas (plus) le pire non plus. Et puis j'imagine qu'il fait encore fantasmer 3-4 internautes, alors... le voilà débarrassé de ses craquements, adapté à l'ipod, prêt à vivre une nouvelle jeunesse ?

On pourra au moins en rire. Hé, franchement, Gérard, t'as des rimes osées quand même : La toile du Maître/Mesure deux mètres/Cinquante centimètres... oui oui bon... La nostalgie, ça a du bon quand même, hein... C'est sûr qu'il y en a pas deux comme toi pour les arpèges de piano qui tuent, les cordes osées pour l'époque (Mon Amour). Bien sûr que le petit côté jerk mélangé à tout ça n'est pas toujours très heureux (Il Rentre A 8 Heures Du Soir), mais ce qui est essentiel, c'est d'avoir osé tout ça. Voire, d'avoir pu oser tout ça. Avec sa tronche d'étudiant en droit renfrogné, on n'imagine même pas ce qu'il adviendrait de lui aujourd'hui... 

Mais quand même, Golgotha, quelle chanson... L'Une Et l'Autre... tout est déjà là... 

Alors pour ceux que le son approximatif ne fait pas peur, outre le côté collecter de la chose, ils pourront même se l'écouter... 

Pour ma part, c'est parti, je me les numérise tous, les Manset... du moins jusqu'à Lumières. Rien à faire des éditions CD remixées (et recomposées), le plastique c'est fantastique. J'ai une version quasi-neuve de l'album blanc... et je vous conseille vivement Royaume de Siam aussi... Bref, si tout ça vous tente, les commentaires sont là pour ça...