1969. Tu choisis quoi ? Get Yer Ya-Ya's Out ou La Mort d'Orion ? Franchement, si c'est vendredi soir, je préfère faire le singe. Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'Orion ? Faut que je passe acheter Le Dictionnaire du Symbolisme en plus du disque ? Je passe quel morceau, ce soir, pour draguer Nadine ?
J'imagine, en 2012, que ces questions aient pu se poser.
C'était en 1980-81, par là, qu'elles se sont posées à moi. J'avais dormi chez mon copain Frank. Qui avait un grand frère, Dorian. Qui avait une platine Pioneeer, un ampli, pas de sous pour les enceintes, donc juste un casque. Et une discothèque. Nous, petits cons, étions admis à écouter Barclay James Harvest et voilà. Le Grand Dorian cachait Orion, Zuma de Neil Young, Morrison Hotel et tant d'autres choses que nous n'étions pas capables d'entendre. Evidemment, j'avais repéré les pochettes, et ayant confirmé ma foi en Jésus Christ, le Ciel m'avait doté d'une manne immense. Halleluia. Deux Cent Francs. Zuma fut ma première priorité. Morrison Hotel fut acquis pour peu de frais (échangé contre un Michel Sardou, ha ha, que la vie était belle !). Orion, bof. Pas l'âge d'acheter un sarcophage à 14 ans. Manset arriva plus tard, je l'ai dit déjà, et so long, Marianne.
Un truc invraisemblable que cette Mort d'Orion. Inécoutable par définition. Oubliée de presque tous par conséquence. Soyez honnêtes. C'est pas vrai ?
Ce que je me disais jusqu'à ce que le noir objet ressorte en CD, en 1997. Année durant laquelle j'ai noué, malgré mon consumérisme légendaire et antérieur, une relation passionnelle avec un disquaire, à Auch. Qui m'a vanté la chose : puuutaing ! A l'époqueuh, ong se l'envoyait en boiteuh à trois heureuh du mating, qu'est-ce qu'on a pu tripper là-dessus, vas-y c'est gigantesqueuh ! C'est comme ça que se vendaient les disques, à l'aube du troisième millénaire en Gascogne.
Oui.
Envoyé dans le noir, le CD, un soir de 1997, quel souvenir. Quelle claque. Non, pas une claque. Un baiser. Une galoche. Le pied. Désolé de le dire, sans trop rien comprendre à l'intrigue. Que foutre. Quelle émotion, pourquoi y mettre des mots ?
Quelle purée de merveille de fou. Qui n'a jamais connu de coucher de soleil dans le Gers, en 1969 comme en 1997 ou en 2012 ne pourra pas comprendre le trip - oui, le trip - vécu par ce disque. On dit que tous les gens qui ont acheté un disque du Velvet ont fondé un groupe. Moi je dis que tous les gens qui ont écouté La Mort D'Orion se sentent moins seuls. A choisir, je ne sais. J'en parlerai à mon batteur ;o).
J'ai lu, entendu dire, que ce disque était l'oeuvre d'un prétentieux et pompeux artiste. Franchement, à l'écouter, le disque, l'artiste en question a de quoi justifier sa prétention jusqu'à la fin du monde. Et j'espère qu'il continue à pomper... en toutes circonstances... (pfff, ok, je vais me coucher).
Jusqu'à la Mort d'Orion.
Special dedicace à Jimmy, vinyle rip for you....
Repose en paix mon vieux cd, je retrouve l'odeur et le son du vinyle. Grandiose. Merci ... et continues c'est trop bon cette cure de Manset.
RépondreSupprimerVous me faites douter sur la version que j'écoute depuis des années, le seul MANSET que j'écoute souvent en entier (Ouille pas sur la tête)
RépondreSupprimer"Vive les Hommes" continue à me bouleverser
il me fut dit que tu avais la version vinyle ici avec plein de différences avec la version CD.
RépondreSupprimerje me demande vraiment de quoi il s'agit !
écoutons voir
mille étoiles