J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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vendredi 20 mai 2016

Black star épisode 11

Il n'était visiblement pas seul à se demander ce que Léo foutait ici, de même qu'Alain et d'autres (putain, Jerry... presque insultant). Cela confirmait son intuition, de même ces morceaux de Caravan qui avaient trotté dans sa tête un moment. Il n'avait pas revu Jerry depuis que ce dernier lui avait proposé de se marrer en parlant de Radiohead comme d'un groupe de merde, mais cela n'avait rien de drôle, rien ne s'était passé. Un fantôme dans la Machine ?

En tous cas, une chose était sûre. Cet endroit n'avait de paradis que la promesse de quelque chose après la mort, et avait de l'enfer bien des côtés : à commencer sans doute par cette sensation de ne plus rien maîtriser. Revenir publiquement sur ses déclarations fâcheuses des années 1976, se trouver loser, introverti et largué (mais l'était-il vraiment ? en tout cas c'est l'impression qu'il donnait, mais à qui ?), et puis cette réflexion : trop brouillon. Il était trop brouillon, lui ? David Bow... Non, ça n'était pas lui. Il était mort.

Et cette silhouette qu'il lui avait semblé croisé, l'autre jour, qui lui avait collé le film de 1973 sous le nez ? Il l'avait donc vu. Le taulier. Un des tauliers, comme lui avait répondu il ne savait plus qui. Et les paroles de Dylan qui revenaient. Il doit y avoir un moyen de sortir d'ici. Il faut que je sache où je suis, dès lors j'en serai sorti. Léo l'avait fait : je me casse, et hop, disparu. Mais Léo avait semblé avoir bien plus d'autorité. Il fallait qu'il soit sûr d'une chose. Il se mit à hurler.

JE SUIS DAVID BOWIE !
JE SUIS DAVID BOWIE !
je suis David Bowie ?
c'est moi ?
c'est... ?

D'abord, tu te calmes. Personne n'a jamais dit ça, même si tout le monde l'a cru. Figure-toi que tu n'es que l'un de mes personnages, et maintenant plus qu'hier, mais bien plus que demain, car je vais te rendre ta liberté, je vais t'expédier directement en enfer.

Mais avant cela, je te dois quelques explications. Je n'irais pas jusqu'à te donner quelques conseils, cela me rendrait fou. Cela voudrait dire que moi aussi j'imagine que c'est à toi que je parle. Tu existe déjà dans beaucoup d'autres têtes, regarde ce commentaire d'Audrey (elle s'appelle Audrey, tu n'as pas voulu dire son nom, l'autre jour, peut-être cela s'est-il passé comme je l'imaginais, elle en train de lire ce blog et regarder la vidéo, en t'imaginant l'imaginer ? Ca faisait partie du Plan...).

Figure-toi qu'en fait, tout est parti d'un article de Radiohead, ou je me suis fait démonter la tronche parce que j'avais raconté des conneries et que ça m'avait fait plaisir. Figure-toi qu'en même temps je re-lisais Le Pendule De Foucault (ça aussi je l'ai dit mais tu ne m'as pas écouté, sinon tu aurais compris la construction du Plan), figure-toi tout simplement que j'avais envie de m'amuser. Tu seras flatté d'apprendre que c'est très très agréable de s'amuser aux dépens (mais je t'ai pas fait mal, si ?) de quelqu'un comme David Bowie, qui plus est aussi longuement, sans se prendre de vilains commentaires sur le respect des défunts et tout ça : tu l'as cherché la célébrité, tu l'as. J'ai hésité à te faire dire que je n'aimais pas Black Star, je me suis contenté de dire que six mois après tout le monde l'avait oublié. En toute impunité. Sans même un anonyme venant me taxer de mauvaise foi ou de crime de lèse-majesté.

Certains m'ont laissé des commentaires plutôt sympathiques et constructifs sur le côté littéraire de cette affaire. Je n'ai jamais essayé de faire de la littérature, mais plutôt, tu le comprends maintenant, de la non littérature sur un support inadapté.

A l'heure où j'écris ça, vois-tu, je me demande parfois si je vais continuer ce blog encore longtemps. J'y écris de plus en plus, mais ça devient aussi stupide qu'un journal d'adolescente. Dans mes propos, au vu des réactions parfois engendrées, mais aussi dans la finalité du truc : tu peux comprendre ça, toi. C'est ce putain de disque de Radiohead qui m'a fait tourner la tête. Je n'ai pas compris que l'on puisse en arriver à tant de haine suite à de premières impressions complètement subjectives, venant d'un gratte-papier anonyme du fin fond de nul part. Merde, j'avais mis un lien, tout le monde pouvait charger le disque et aller voir ailleurs ! Lire les Inrocks ou mille autres blogs bien plus polis que celui-ci et basta (pas vrai, mec ?). Mais surtout j'avais promis une réponse au long commentaire d'Audrey, et je me suis dit qu'une hyperbole (parabole ? chais pas...) s'y prêterait finalement mieux, n'ayant aucune volonté de justifier, d'admetttre, de m'opposer... Comprenne qui voudra, dans tout ça.

Alors, à m'accorder tant d'importance, j'ai voulu voir si je pouvais carrément enfermer David Bowie chez moi, et le titiller quelques jours, comme ça, sous couvert d'un essai littéraire (wouarf !). Comme les vilains démons dans Alice Ou La Dernière Fugue (vous remarquerez que je cite mes sources, je n'ai rien inventé, ou pas grand chose).

Et ça a marché. Je t'avoue que je me suis bien amusé, au risque de me répéter. Surtout que j'avais une idée de fin, et ça c'est plutôt rare. Souvent je ne sais pas comment finir mes articles. Mais bon, je ne voudrais pas te retenir plus longtemps, je t'avais promis de t'envoyer en enfer, et surtout de trouver une fin originale, non ?

- Tu sais que tu ne me parle pas, là, moi, David, enfin lui, Bowie, je est mort et il m'en fout de ton truc !

- Je vois que tu continues à faire le malin, hein ! A mon tour : Tu aimes Caravan ?

10 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Ah, je comprends mieux, je crois que tu es bien arrivé à tes fins: donner envie de manger du grat' dauph' comme on l'appelle chez moi. Sauf que j'ai un vrai souci technique parce que je n'ai jamais eu de Genesis en vinyl. Et je ne crois pas avoir de vinyls adapté (si ce n'est quelques disques de mon mari mais je ne m'y aventurerais pas car, contrairement à ton genesis (période Peter Gabriel, j'ai bien noté (au cas où j'en trouve dans un vide grenier pour tenter l'expérience (et il faudrait pas que trop de fans de prog te lisent parce qu'il va y avoir soudain un profond déséquilibre entre la demande et l'offre (à la condition également que beaucoup de personnes n'aimant pas le prog te lisent bien entendu (mais là j'ai un autre souci parce que j'ai ouvert beaucoup de parenthèses et que je ne suis pas sûre de pouvoir gérer leur fermeture (autant fermer une braguette, c'est simple et j’assure autant une parenthèse, des fois c'est vachement compliqué si on y prend pas garde (et ne me dites pas que vous n'avez jamais ouvert de parenthèse sans jamais la refermer (et vous imaginez le destin de toutes ces parenthèses ouvertes qui attendent toute leur vie que leur moitié arrive pour accomplir le destin de toute leur existence en vain jusqu’à leur mort sachant que ce qui est encore plus terrible c’est qu’une parenthèse ouverte ne meure jamais, elle reste indéfiniment en suspension, à jamais ouverte pour l’éternité à tel point que c’en est effrayant et que je me mets à flipper grave rien que d’y penser (je suis sûre que tu n'y avais jamais songé avec ton plat de lasagne ou de grat' dauph (concernant les parenthèses les deux plats fonctionnent même si on n'a pas de pochette de pro pour la recette et spécialement de Genesis avec Peter Gabriel (mais je sens qu’il faut fermer tout ça parce que je me suis déjà fait avoir par ton blog et sa capacité limité d’accueillir des réponses structurées ( d’ailleurs du du coup, t’en fais quoi du vinyl, parce que leur destin semble soudain encore plus effrayant qu’une parenthèse à jamais non fermées (tu noteras que je vais essayer de toutes les refermer mais je ne te garantis rien, car le calcul mental et moi…)) ))))))))))))))))))))))))))))))))))). Je dois en avoir mis assez, j’ai pas compté, je t’avoue, mais je me dis que le destin d’une parenthèse fermé mais non ouverte est moins effrayant (ce qui est complètement con de ma part mais c’est comme ça (j’ai le droit d’assumer ma mauvaise foi après tout je ne suis pas la seule (je fais gaffe parce que tu me pousses à ouvrir décidément bien des parenthèses avec ton Black Star))
    Et tu sais le pire ? C’est que j’ai écouté, réecouuter plusieurs fois le Radiohead et que je ne sais toujours pas quoi en penser. Ni en bien , ni en mal, et que tu avais certainement raison (sauf pour Pink Floyd parce que je ne les ai jamais croiser sur la route de mon conduit auditif sur ce disque). Et le pire du pire, c’est que si tu n’avais pas fait ton papier dessus et mis autant de mauvaise foi dedans, je n’aurais sans doute jamais pris le soin de l’écouter autant ! Donc ce Radiohead est jolie et tout et tout, mais c’est vrai qu’il ne s’y passe pas grand-chose. Et ça, toi, tu l’as tout de suite senti. Bravo ! Et ma conclusion à moi à tout ceci, c’est que le Radiohead ne vaut pas un bon Gratin Dauphinois maison et que ça valait-il le coup de nous pousser à écouter Craravan alors qu’au fond moi, j’attendais du Joe Dassin ?

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    1. Hou la ! Faut ENCORE que je prenne le temps de lire tout ça. Pour Joe Dassin je suis en panne, ma collection est quelque part dans une malle, je n'ai que ma compile perso... Pour un "This Is" chez Keith, why not ?

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  3. Pourvu qu'Audrey te balance encore un paquet de commentaires déplaisants, pour qu'on ait le plaisir de savourer ta réponse hyperbolique ou parabolique !
    Et si Audrey ne le fait pas, je m'en charge… tu veux que je te dise ce que je pense de ta chronique sur Gentle Giant ?!?!? ;-)

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    1. Oh oui fais-moi mal Keith, déjà que le Zornophage veut VRAIMENT me coller des baffes !

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  4. "[...] ça devient aussi stupide qu'un journal d'adolescente..." D'abord, pourquoi adolescente? C'est machiste, j'ai connu beaucoup de garçons qui tenaient un journal - ce qui n'a rien de stupide tant on peut y lâcher de gaz toxiques. Ensuite, la mère de mes enfants doit bien écouter trois disques par an, et j'ai bien peur que la plupart de mes collègues soient incapable de distinguer ne serait-ce qu'un disque des Beatles d'un autre des Stones. Alors, à l'heure de la pause, m'occuper de mon blog ou passer chez le tiens ou celui des copains me procure un plaisir dont je ne saurais plus me passer...

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    1. Hello Jimmy

      Ce n'est pas vis-à-vis du lecteur que je me pose toutes ces questions. Content que tu y trouves un moment de détente.

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  5. "... fais le pour les autres"!! Nous sommes des lecteurs de qualité et suffisamment sincères quand nous disons aimer passer lire par ici. j'ai pris un "malin" plaisir à lire ces vignettes, je commençais à les voir déambuler tous dans ce petit espace dont le décor nous a été si peu décrit. Quelques tables, un bar peut-être, même pas de porte. Si c'est le résultat de ta lassitude à écrire ce non-journal non-intime, alors dommage pour nous si ça se traduit par une révérence et un au-revoir. Moi qui me félicitais ( bizarre comme expression) de te lire plus souvent. Tu ne veux pas attendre la prog-revival the retour après la R&B retromania avant de nous dire à dieu?

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    1. J'ai pas dit que j'arrêtais : si j'arrêtais tous les trucs que je trouve absurde je crois que je cesserais de respirer à l'instant même. Pour ce qui est du feuilleton, j'avoue la fin un peu précoce, mais j'en avais un peu marre, d'autant qu'en plus, Bowie, j'aime pas tant que ça, alors parler de lui pendant onze épisodes c'est déjà mal, non ?

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    2. C'est que j'avoue... il y avait comme une voix désenchantée qui semblait prendre la parole à la place de David... Tuto va bene

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