- J'hallucine !
- Plutôt cool, non ?
- Non, c'est pas ce que je veux dire ! Qu'est-ce que je fous là avec toi ?
- Ben rien, pourquoi, qu'est-ce que tu pensais faire ?
- Non mais je veux dire, qu'est-ce que je fous avec Jerry Garcia, guitariste du Grateful Dead, un groupe de hippies complètement à la ramasse qui s'est jamais remis du Summer Of Love ! Non franchement, t'es gentil comme gars, mais j'ai rien à faire avec toi, tu comprends ?
- Ben moi non plus, c'est ça qui est bien ! Relax, mec. Pfouh le Grateful Dead, attends, je pense à eux...
Jerry ferma les yeux, se concentra un instant puis éclata de rire.
- Ha ! bonne rigolade, je les ai fait jouer à Chicago ! Mon dernier concert ! Je m'y étais fait chier à mourir mais fallait payer les traites, alors... Bien fait, regarde-les, ah non je suis con, tu sais pas encore, ça viendra ! T'aurais vu comment ils avaient l'air cons ! Ce petit prétentieux de Bob Weir, tout vieillard, ridé et frippé, avec sa moustache de Père Noël, jouant toujours aussi faux ! Ha ! Bonne poilade ! On va bien s'entendre, mec ! Wah t'es un drôle, Jones, en fait, je pensais pas !
David eut l'air triste. Ténébreux. Des larmes perlèrent sur ses joues.
- Arrête de m'appeler Jones, tu veux ?
- Chut ! Encore un truc. Ici on utilise pas l'impératif. On commande pas. On peut demander, éventuellement, et souvent ça marche, bon je me calme sinon je vais repenser à un gros spliff, mais on commande pas. Eh quoi, Jones c'est pas plus con qu'autre chose, si ? Je veux bien t'appeler David, mais je sais pas si c'est te rendre service...
- Ta gueule putain ! Merde, mais où ils sont, Bertold, par exemple ? Et Debussy, enfin, pardon, Claude ? Ils sont où ? J'aurais tellement plus de choses à leur dire ! J'aurais.... Enfin, par rapport à...
- Bordel mais t'es plus con qu'un Hells Angel sous acide, toi ! Tu crois - merde, pardon - enfin tu penses que y'a une raison à tout ça ? T'as jamais lu les Séfiroth et tout le bordel ? Tu te crois où ? Profite du truc, pour l'instant, cherche pas. Viens je t'ai dit on va se marrer.
- Oh un nouveau ! Hey je le reconnais, c'est toi qui a fait cette chanson, Un Homme A Disparu Dans Le Ciel, un truc comme ça. Gérard Palaprat la chantait, quand il faisait la première partie de mon spectacle ! C'est lui qui m'a refilé l'idée de me fringuer tout en blanc. Comme aujourd'hui, tu vois ? Il est pas beau mon costume ? Yahou ! Et hop, un lasso !
- Hey Joe, du calme. Il est nouveau ici, il découvre. Putain mais ça fait combien de temps que t'es là, toi, t'as pas encore décroché ! T'as de la chance que le taulier m'ai collé une bouffe quand je t'ai appelé Joseph, parce que t'en a encore, toi, des trucs à ranger au placard !
David s'énerva.
- Mais c'est qui ce type ? Bon sang mais qu'est-ce que je fais là ?!!!
- Cool, Jonesy. Je vais t'appeler Jonesy je crois, ça t'embête pas ? Parce qu'il va falloir que tu lâches, mec. Très vite. Ce type, c'est, enfin, il se faisait appeler, Joe Dassin. Mais il a du mal à décrocher. Si tu savais le nombre de fois qu'il m'a tenu la grappe, en me répétant qu'on avait trahi l'âme d'Early Mornin' Rain avec les Warlocks, que c'était pas une chanson de pop-music et que lui l'avait portée bien plus loin. Mais qu'est-ce qu'on en a à foutre, ici, je te le demande !
- Mais pourquoi il est là, je le connais même pas ce type ! Lou Reed, il est où lui ?
- Fais pas l'andouille, le mec dont tu parles, tu l'as croisé tout à l'heure, mais il en a plus rien à foutre de ta gueule, si je peux parler ainsi. Me demande pas pourquoi, c'est comme ça.
- Mais qu'est-ce que je lui ai fait ?
- Toi ? Hé mais j'en sais rien mec ! Qu'est-ce que je lui ai fait à Joe Dassin moi ? Rien ! Il est là, c'est tout !
D'un seul coup, Jerry se raidit, et plia vaguement l'échine.
- Bon t'arrête tes conneries maintenant, ok ? Je connais encore du monde en bas, je sens des trucs, c'est pas bon. Je sais pas pourquoi t'es là, j'essaie juste d'être cool, enfin, je sais même pas pourquoi j'essaie, je pourrais tout aussi bien te coller une bouffe, m'en veux pas mec, je comprends rien, moi non plus, je... putain non pas Dylan, pas encore ! Tu vois j'ai pas lâché, pas tant que ça au fond. Mais... fais gaffe, le taulier, on sait jamais quoi.
Il y eut comme un vide. Comme si tout s'arrêtait. C'est du moins ce que ressentirent Jerry et Jonesy. Plus rien.
Euh !… Sinon t'as des nouvelles de Syd ???
RépondreSupprimerAu fait, fais gaffe parce qye ton Jerry, il n 'arrête pas d'employer l'impératif... Style: " Profite du truc, pour l'instant, cherche pas. Viens je t'ai dit on va se marrer." 3 dans une phrase...
RépondreSupprimerBon, là, ça m'a moins enchantée. Moins de surprise. Un peu trop de dialogues, en fait. Et le dialogue, c'est la facilité pour écrire des pages et des pages... Or je trouve que c'était justement hors des dialogues que ton début était très prometteur.
Et je ne suis pas sûre non plus qu'expliciter les choses comme tu l'as fait ici servent vraiment. Au contraire, on se sent plus intelligent de comprendre sans que tu l'explique. Tu fais de ton lecteur un plus grand complice, comme si tu ne lui parlais qu'à lui, alors que du coup, il a le sentiment d'être un peu trahi par toi quand tu dévoile ce qu'il a compris à la terre entière.
Et je note que Jerry bouffe complètement David sur ce chapitre, du coup, le gars David n'est pas à son avantage.
Mais ça reste drôle et plaisant. Juste moins drôle et moins plaisant que Black Star 1 qui était vraiment très réussi. Pour Joe Dassin, j'espère que tu ne crois pas t'en sortir comme ça!!! ^-^
Voilà, je ne sais pas si ça t'aide, si c'est le type de retour que tu attends. Ou si je te donne l'impression de passer devant la maîtresse d'école qui te rend ta copie...
Je ne suis pas très fan non plus des chapitres débordant de dialogues mais, si ce n'est pas trop fréquent, ça peut aisément se supporter.
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