J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

mercredi 24 mai 2017

Mon nouveau blog

Hello Dollies !

C'est pas que je m'ennuie ici mais un peu quand même. Alors, en guise de vacances, j'ouvre un nouveau blog - un peu à l'image de la série des singlés que Fracas 64 avait repris avec brio.

Il sera question de vieux vinyles, de trésors inavoués-inavouables, repiqués avec amour par mézigue et encodés avec dévotion en FLAC, parce que les mp3 ça va bien pour le dernier Metallica, mais les choses rares ont droit à un plus bel écrin.

Intitulé Vidé Kay-La (vide-grenier en créole), on y verra plein de choses surannées, parfois douçâtres, qui devraient ravir les plus kitsch d'entre vous, ainsi que nos amis rappeurs-bidouilleurs qui trouveront là de quoi sampler à tue-tête.



C'est par ici, videkayla.blogspot.com, l'intérieur n'est pas encore retapissé mais vous pouvez déjà goûter le joyeux South Of The Border de l'inoubliable Herb Alpert & His Tijuana Band. Les plus pop d'entre-vous s'y délecteront d'une reprise au tabasco du All My Loving des Beatles, les autres mangeront tout avec appétit. Vamos !

Ca ne veut bien sûr pas dire que Jeepeedee ferme ses portes. Mais avouez, qui refuserait des vacances au Mexique ?


samedi 13 mai 2017

# 204 : The Knack "GetThe Knack"

Vous connaissez tous sans doute l'allégorie de La Lettre Volée d'Edgar Poe : il n'y a meilleur endroit, pour cacher quelque chose, que de le laisser bien en évidence, à la portée de tout un chacun. Enter The Knack. Mais oui ! M-m-m my sharoooona ! J'en imagine déjà s'étrangler avec leur sandwich aux rillettes, d'autres se laisser aller à d'autres souvenirs de air-guitar : Eye Of The Tiger, par exemple. Et puis ce nom, des plus ridicules, surtout pour les plus lorrains d'entre nous. Et puis leurs tronches en biais sur la pochette de l'album. L'album ? Oui, dans lequel la-dite sharona n'apparaît qu'en face B. Avec 11 autres chansons autour.

Eh bien là, en 2017, j'ai écouté l'album. Vous devez vous dire que je n'ai sans doute rien de mieux à faire ? Ben disons que le live des Flaming Lips m'a gonflé autant que le dernier Radiohead, en plus - pour le coup - de me rendre triste. Gâchis. Que je venais de m'écouter la 6ème symphonie de Mahler dirigée par Boulez et que donc, hein, un peu de futilité, parfois...

Et paf. Là, sans la pochette, sans se salir les doigts à toucher ce moche objet (mon dieu, leurs têtes !), et bien j'ai passé un bien agréable moment. Souvenez-vous, 1979. Les punks avaient un peu constipé Yes, Emerson, Truc et Bidule, et tout le monde s'en portait mieux. Qui plus est, de charmantes mélodies venaient peupler la vigueur des Elvis Costello, Jam et autres britons clairvoyants. Et là-bas, en Californie (d'où peuvent-ils venir, ailleurs que de Californie), on n'avait rien oublié des symphonies de poche de Brian Wilson, on croulait évidemment sous les millions de disques de Fleetwood Mac et des Eagles, mais bon, on écoutait la radio FM.

Alors en 2017, que dire d'un groupe concentré sur la guitare, la basse et la batterie, sans aucun clavier de m..., qui balancerait des petites chansons qu'on retient vite, avec une nervosité que ne renierait pas - encore une fois - l'Elvis Costello de This Year's Model ou Armed Forces. Teriblement bien produit (on leur fait confiance, aux californiens, pour ce qui est de défoncer la bande FM), pas trop de soli de guitare, du riff, bon dieu, du riff ! Une basse élastique comme un marsupilami ! J'aime, comme on dit sur les réseaux sociaux.

Il faut dire qu'en 2017, après avoir élu un jeune banquier qui bouffe à tous les rateliers de manière totalement décomplexée, l'époque est parfaite pour tout oser : Les Inrocks parlent avec dévotion du Rumours de Fleetwood Mac, comme Ungemuth dans Rock & Folk. C'est cool, tendance, d'écouter le songwriting de Lindsey Buckingham, en 2017. C'est hype, ces mecs défoncés à la coke, se nettoyant les glandes dans des baignoires de champagne. Ca t'as le goût de la nostalgie, quand être rock'n'roll ça pouvait signifier gagner plein de fric à rien foutre, se tamponner la couche d'ozone dans le réchauffement climatique et se foutre de la disparition prochaine du triton crêté comme de sa première groupie.

Serais-je dans le même état d'esprit ? Car en effet je ne pousse pas (toujours) la nostalgie à adorer ce que j'avais méprisé à cette jeune époque où mes 13 ans ne se préoccupaient pas du prochain rendez-vous chez le gastro-entérologue. Bien sûr qu'il y a de bonnes chansons chez Fleetwood Mac ! Le problème a toujours été qu'on oubliait un peu qu'il n'y avait pas que Fleetwood Mac. De même, il n'y avait pas que My Sharona. Sur les douze titres de l'album, y'en a bien huit de bons, et le reste de largement supportable. Et, ma pauv' dame, c'est quand même bien triste d'aller déterrer un cadavre peu fréquentable qui pourrit depuis 1979 pour se mettre un peu de pop légère sous les écoutilles.

Alors à défaut (et ô combien j'aurais aimé) de me pâmer sur le dernier Flaming Lips, je monte un peu le volume et j'écoute les andouilles sponsorisées par Herta (et tout autre calembour vaseux leur conviendra parfaitement) par ce beau samedi ensoleillé. Le ridicule ne tue pas, il fait par contre parfois sacrément taper du pied. Essayez vous-même.

Get The Knack !