S'il y a bien un truc qui n'a jamais fonctionné, ou presque, durant les glorieuses années 1970 remplies de guitar heroes et d'icônes de tous genre, et même après, c'est le "supergroupe". Prenez des artistes géniaux, mettez-les ensemble et... il semblerait que leurs génies s'anihilent mutuellement. Un maître du genre, c'était Al Kooper (auto-proclamée organiste de talent depuis qu'il avait joué les trois célèbres notes de Like A Rolling Stone), mais on peut aussi citer Asia, mélange de Yes, King Crimson avec en plus (de mémoire) John Wetton. Une horreur. Seule exception : If I Could Only Remember My Name de David Crosby, avec toute la bande du Grateful Dead, Steven Stills & co. Mais sinon...
Il aura donc fallu attendre les années 2000 pour qu'un Jack White parte fonder les Raconteurs (on arrivait quand même au bout de l'expérience White Stripes) ou Dead Weather. Mais le summum, c'est quand même Them Crooked Vultures : Josh Homme des Queens Of The Stone Age à la guitare et au chant, Dave Grohl des Foo Fighters (et oui, bien sûr, de Nirvana, mais bon, on va pas continuer à lui coller ça sur le dos pendant toute sa vie, si ?) et... John Paul Jones de Led Zeppelin, tout content d'apporter ses talents de bassiste heavy à cette belle jeunesse (et riant sans doute sous cape, personne n'avait songé à inviter Jimmy Page, bien fait !).
Voilà ici un album moderne et épatant de rock stoner/heavy qui balance furieusement. Dave Grohl est un des meilleurs batteurs de notre temps (peut-être parce que guitariste aussi ? Un batteur avec des oreilles ? Waah... pas fréquent), Josh Homme est le futur du rock, et tout ça est très bien soutenu par le bassiste/pilier garant de la tradition. L'anecdote est amusante : tous les essais "cool" (claviers, guitare sèche, etc.) ont été évacués du disque. Dans ta gueule, point barre.
Et quelle barre ! Sans rire, l'enchaînement des six-sept premiers morceaux est une véritable tuerie. Même si personnellement je trouve que ça s'égare un peu sur la durée, un jeune (27 ans) ami à moi m'assure que non, non, c'est trop de la balle jusqu'à la fin. Alors, si la jeunesse le dit...
Pouvait-on rêver mieux que ces breaks torturés par un bassiste habitué à ça ramenant parfois le clavinet utilisé sur un Trampled Underfoot d'un autre âge, avec un batteur largement capable de tuer le maître (John Bonham) et d'y ajouter une petite touche de modernité ? Avec un gratteux pas dégueu, qui, surtout ne chante pas comme une vieille fille en rut comme c'était le crédo avant dans tout ce qui se voulait estampillé hard rock (ou presque) même si on retrouve parfois une influence estampillée Cream (Scumbag Blues) loin de nous déplaire ?
Une merveille, un bol d'air...
Go ahead for the New Fang !
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RépondreSupprimerSalut JeePeeDee !
Rien que pour la chronique (que j'ai copiée, faute d'avoir une fonction "Imprimer l'article"), je ne peux pas laisser passer ça !
Et en plus, après une première écoute rapide, c'est de la vraiment bonne ...
Merci pour tes trouvailles qui décoiffent et égaient l'ordinaire !
PS: chapeau pour les qualités rédactionnelles de tes chroniques :-)
Mon grain de sel (le dernier) UK a été un grand groupe de Prog en 77, fallait oser... A la revoyure
RépondreSupprimerPour rebondir sur le commentaire de Jimmy. J'ai cité UK comme super groupe qui a produit de la qualité... Mais quand on parle de formation Jazz, je pense à la formule de Franck Zappa ou même de King Crimson. Comme si le mot Formation évitait le problème rencontré par le mot Groupe. Un leader et une collaboration du moment avec des artistes de passage le temps de un ou plusieurs albums. Mais tout de même un leader histoire de rappeler que ce n'est pas une démocratie, ce qui a lé mérite d'être clair.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il est excellent ce disque, fortement marqué par un son Stoner dont Monsieur Homme est un indiscutable pionnier (Kyuss, Queens of the Stone Age). De plus, je suis d'accord avec ton ami de 27 ans : c'est trop d'la balle jusqu'à la fin !!!
RépondreSupprimer@Jimmy : C'est sûr, dans le jazz, mon assertion n'est pas fondée. Sans doute parce que le jazz ne s'auto-limite pas au format de la chanson, qui laisse peu de place au développement du talent de chacun (dieu merci, l'horreur s'il fallait un solo de batterie à chaque coin de couplet...). Prenons Robert Fripp et Brian Eno, ensemble, ça reste majestueux. Et puis ces super groupes ont souvent été montés pour le fric, uniquement. La passion était déjà loin... Si on reprend l'exemple de King Crimson, Robert Fripp a toujours affirmé son leadership et la voie qu'il entendait suivre, quitte à perdre son personnel (Greg Lake, par exemple) très régulièrement. Courageux.
RépondreSupprimerSalut
RépondreSupprimerj' aimerai proposer aussi un super groupe:
"Transatlantic"
Neal Morse,Mike Portnoy,Pete Trewavas et Roine Stolt
Et là ça joue.....
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