J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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dimanche 18 septembre 2011

#23: Propellerheads "Decksndrumsnrocknroll"


Je suis né avec les oreilles décollées. Passées les premières brimades à l'école, j'en suis finalement pas malheureux. Joe Dassin et Michel Delpech ont illuminé mon enfance. Et puis première grosse claque, à onze ans : Bob Dylan. S'en suivirent toute la mouvance progressive de l'époque (oui, j'ai écouté Genesis !), Neil Young et les autres et puis... deuxième grosse claque avec les Clash et surtout XTC : des morceaux de trois minutes pouvaient t'envoyer dans l'espace en moins de temps que les 22 minutes d'Echoes de Pink Floyd.

La 3ème grosse claque, ce fut en 1996, bien plus tard donc. Je découvris au hasard d'une grosse teuf que ce qu'on appelait "la techno", c'était écoutable. C'était avec Leftfield. Et puis les Chemical Brothers me sont rentrés dans les oreilles par effraction avec Dig Your Own Ground en 1997 et enfin, cet album unique des Propellerheads : des platines, de la batterie et du rock'n'roll ? J'en fichai mon billet et me pris la chose direct dans la figure.

Qu'en dire aujourd'hui ? Le morceau avec Shirley Bassey reste éternel, la reprise de la BO de James Bond marrante, et le reste groove plutôt pas mal.

Bien sûr, 1998, c'est la préhistoire de l'electro, l'ancien testament. La suite m'a vite lassé, toujours un peu la même chose (à part, peut-être Boards Of Canada, un de ces jours si j'y pense...) mais finalement quoi de plus normal ? On a mis facilement 200 ans à explorer les possibilités de l'orchestre - de Bach à Debussy, tranquillement 50 ans à défricher les promesses du jazz - de Jelly Roll Morton à Albert Ayler, certainement plus de 20 ans à cerner la rock music - d'Elvis Presley aux Sex Pistols, alors... l'electro... quoi, 5-10 ans et puis voilà, la messe fut dite.

Dans cette course vers le futur, cet album continue de me toucher : balayant le trip-hop, la techno et le rock'n'roll (oui, il y a de vraies guitares, de vraies batteries là-dessus) d'un revers de manche, les Propellerheads ne durèrent que le temps de cet album. De fait, ils sont aujourd'hui moins grotesques que ce que sont devenus les Chemical Brothers, et toutes les idées à venir dans ce domaine sont ici en germe.

Alors voilà, je poste l'album pour mettre un peu les boules aux jeunots qui investissent dans les logiciels à la mode, le macbook et tout ça : OK les gars, vous avez tout sur un plateau, mais maintenant soyez créatifs et inventez la suite !

Take California !




1 commentaire:

  1. ##

    Et moi qui croyait bêtement être un des rares à savoir prononcer leur nom et citer leur album !

    Bref, bien content de voir quelqu'un les remettre à l'honneur.

    Merci JiPiDi :-)

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