J'assume.
J'assume tout sur ce post.
- Le fait que Lyc l'ai déjà mis en ligne (parmi les amis, les autres m'importent peu).
- Le fait que c'est pas hype d'aduler Wish You Were Here en ces périodes où les plus de 45 ans songent au cadeau de Noël pour leur filleul de seize ans, période judicieusement choisie pour le re-fourgage (pardon, re-mastering), de ces choses ("tu verras, tu vas aimer, ça c'était de la musique" - je l'ai fait avec un petit cousin et "Led Zeppelin IV", j'aurais mieux fait de lui offrir le dernier Grand Theft Auto, j'aurais eu l'air moins con et il écoute du R'N'B de toute façon et c'est très bien comme ça).
Et surtout, j'assume le fait d'avoir largement plus trippé, dans ma pré-adolescence et jusqu'à ce jour, sur Wish You Were Here que sur The Piper At The Gates Of Dawn. Merde, qu'est-ce que j'ai pas dit là. Ho, ne me faites pas dire que l'un est meilleur que l'autre. Y'a tellement de gens qui trouvent que l'autre, justement, est nettement moins bon, que je voudrais pas rentrer dans ce débat. Ne me ditent pas l'inverse non plus, donc, tombons simplement d'accord sur le fait que Pink Floyd, avec ou sans son icône, n'a jamais été le plus mauvais groupe des années 70.
Je voudrais simplement rappeler qu'entre le départ de Syd Barrett et la consécration suite à Dark Side Of The Truc, Pink Floyd a sorti, pour n'en citer qu'un, Meddle. Et je pourrais citer More, aussi. Putain, The Nile Song ! Me dites pas que Johnny Rotten ne l'a pas entendu.
Alors voilà, Wish You Were Here, en 2011, c'est l'histoire d'un gars qui part acheter les Smile Sessions en vinyle chez Leclerc, parce que bon... et qui tombe sur cette édition augmentée... voyons... de quoi ?
De choses, de clés, capables de le ramener 35 ans en arrière (enfin, disons 30 ans, je l'ai découvert un peu après, je suis jeune et clinquant ;o)). Le remastering, disons-le clairement, on s'en tape. On m'aura plus avec ça. Mais le fameux CD bonus, voire bonux, là, dans ce cas précis, est terrible. Terrible, car montrant qu'à l'époque, le Floyd avait des choses à dire. Trois morceaux live à Wembley, je sens que ça vous excite comme un pied de veau vinaigrette un 14 juillet. Sauf qu'en 1974, les Floyd n'avaient pas encore sorti l'album, et se payaient déjà Shine on You Crazy Diamond en live, ce qui pour moi signifie qu'ils ne capitalisaient pas sur Dark Prout of The Winxs. Qu'ils allaient de l'avant. Qui me trouvera un pirate des Stones de 1975 avec Miss You ou Start Me Up ? Personne ? Et je vais plus loin, les deux autres extraits, sous des noms aguichants, ne constituent rien d'autre que l'essentiel d'Animals, à venir bien plus tard (Raving And Drooling -> Sheeps, You've Got To Be Crazy -> Dogs). Donc, que malgré la médiatisation déjà foldingue du groupe, ils se permettaient de tester en live des choses à l'état embryonnaire, certes, mais - j'ai la faiblesse de le penser - parce que leur créativité, à l'époque, dépassait largement la simple idée de promouvoir leur dernier album (Dark Plouf of the Schtroumpfs).
Ceux qui sont allés écouter un concert ces vingt dernières années peuvent-ils me citer un seul groupe ayant encore dans l'esprit de ne pas simplement promouvoir un album, si gigantesque (au sens Billboard et Royalties) soit-il et d'oser balancer courageusement ce que pourrait - ou ne pourrait pas - en constituer la suite ?
Alors OK. On connaît la triste fin du Floyd avec Roger Waters en dictateur chiantissime et névrosé. The Final Cut (qui continue à m'émouvoir un peu) ne serait que des chutes de The Wall refusées par le groupe. Pire, The Pros And Cons Of Hitch Hiking aurait été l'alternative proposée par Waters au groupe face à The Wall. D'où l'idée malsaine, mais justifiable, argumentable à tous les étages, que ces fuites en avant ne pourraient que constituer un test de ce que les autres accepteraient d'enregistrer ou pas, vox populi au pouvoir.
Sauf que j'assume. Et que je considère Animals comme une belle bête, aussi. Rien à jeter ou presque, là-dedans non plus.
Depuis que je suis gosse, j'ai entendu parler de ce projet de dingues qu'avaient les Floyd d'enregistrer de la musique à partir des objets du quotidien. Depuis que je suis adulte et salarié, je me suis payé le logiciel Reason, de chez Propellerheads, et je crée des bidules avec des élastiques, des canettes de bière et autres choses de ce genre, je m'amuse avec ça, j'ai mille fois plus qu'un Fairlight dans mon petit Mac (et je vous fais grâce de mes modestes bidouillages, de surcroît). Et là, je découvre deux minutes de leur projet forcément avorté, et je suis sur le cul. Non pas que Wine Glasses, court extrait (mais je ne pense pas qu'ils en aient enregistré 3/4 d'heures, vu le boulot que ça représentait à l'époque, de leur HouseHold Project) révolutionne la musique contemporaine (?), mais je m'attendais à un truc inaudible façon On The Run, sur Dark Chose Of The Bing, eh ben non, on retrouve ici les prémisses de l'intro de Shine On Your Crazy Diamond. C'est peu, mais c'est déjà beaucoup.
Je peux me permettre de rajouter que la version de Wish You Were Here avec Stéphane Grapelli est superbe ? Disons, simplement avec un violon, parce que la partie jouée par l'immense Stéphane ne casse quand même pas trois doigts à Django Reinhardt et d'autres auraient pu le faire... Mais qu'importe... Oh, et puis la version de Have A Cigar à deux voix renvoie Roy Harper à ses études ésotériques avec Jimmy Page. Je ne suis ni Roger Waters ni David Gilmour, mais cette maquette-là m'aurait bien satisfait, pour l'album.
L'album... le produit fini qu'on connaît par coeur depuis des lustres. Remastering = zéro, on s'en fout, on est d'accord. L'édition de 1994 me procure les mêmes frissons sans me gêner aux entournures des maudites fréquences de Nyquist. Oui, mais frissons quand même. Mélancolique (reviens, Syd, reviens), déjà égocentrique ou presque (We're just two lost souls swimming in a fish bowl... entendez, Gilmour et moi, Waters, les autres on s'en tape) mais jamais, enfin pas encore, simpliste ni caricatural. Shine On Your Crazy Diamond, avec ses soli dantesquement mélodiques de Gilmour, reste le thème du disque. Entre deux, Waters tacle l'industrie du disque (Welcome To The Machine, et cette phrase superbe sur Have A Cigar : the band is really fantastic, oh by the way,which one's Pink ?).
Alors, on peut rire des arpèges de Wish You Were Here, éculées. Mais on peut rire aussi de Stairway To Heaven, Smoke On The Water, Johnny B. Goode, et de quelques autres moments (parce qu'éculés et rabâchés) qui auront contribué à rendre le rock éternel. En veut-on autant à Led Zeppelin aujourd'hui, qu'on en veut au Floyd ? N'y a-t-il pas une place pour nepas renier le Floyd sans Syd Barrett ? Même en 1974-75 ?
Ah que merdre, voilà un putain d'album, oh, j'ose, un sommet dans la carrière du groupe. Ses parties de synthé ringardes deviennent vintage pour notre belle jeunesse, en plus, et elles me vont bien, quand je rentre dans leur trip. Et je le redis, je tiens plus facilement les 12 minutes de Shine On Your Crazy Diamond en apnée que celles d'Interstellar Overdrive. C'est pas hype, pas cool, c'est peut-être du mauvais goût, un signe d'aliénation, mais voilà. M'en fous.
'tain, j'ai posté un album que je j'aime, on va dire que ça s'arrête là. C'est juste un blog, à la fin...
You've Got To Be Crazy !
J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.
Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?
- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -
mardi 8 novembre 2011
#76: Pink Floyd "Wish You Were Here (Experience Edition)"
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Entièrement d'accord avec toi. J'ai redécouvert "Animals" il y a un mois. Je ne l'avais plus écouté depuis plus de trente ans. A l'époque, je trouvais ça faible, préférant les premiers albums. Maintenant, je trouve qu'il n'y a rien à jeter. En revanche, je n'ai jamais aimé "The Wall" ni tout ce qui a suivi, et j'ai toujours trouvé "Dark Side..." trop commercial et fade (j'ai en revanche un collègue pour qui c'est la référence absolue, qu'il continue à écouter au moins une fois par mois depuis 73, comme un rituel liturgique). Mais enfin, tout ça est quand même meilleur que l'oubliable (et oublié) "La vallée" (d'ailleurs, le film m'a laissé un souvenir tout aussi peu marquant).
RépondreSupprimerJe me souviens encore de ces journées de décembre 75 où les arpèges de "Shine on you..." sont venus pour la première fois me titiller les oreilles. Mon père était décédé deux mois avant et j'ai trouvé dans cette mélodie une consolation incroyable.
Une anecdote. A l'époque, on avait écrit à différents endroits que cette poignée de main mécanique (la pochette originale) était un hommage du Floyd à la rencontre entre les astronautes américains et russes (ponctuée justement d'une poignée de main dans l'espace le 17 juillet 1975, lors de la mission commune Apollo Soyouz). Je n'ai plus depuis belle lurette rien lu de tel. Alors? Info ou intox?
Effectivement, il y a de tout en matière de remasterisations. Tant qu'on arrive à faire acheter le gogo pour la énième fois. Et un jour, il faudra jeter tous les CD parce qu'on ne trouvera plus rien pour les lire et qu'on nous aura inventé un nouveau standard INDISPENSABLE. (Vive la société de consommation et la croissance - que certains voudraient infinie).
RépondreSupprimerN'empêche qu'avec un bon matos, le disque vinyle était quand même bien meilleur et le son tellement plus naturel et réaliste... Mais pas facile de trouver de bons amplis avec une entrée Phono aujourd'hui...
Egalement mon album prefere du groupe avec Animals et A sauceful of secrets.
RépondreSupprimerPas de nostalgie Syd Barrett pour moi.
Finalement l'album s'ecoute encore tres bien a ce jour.
Puisque nous evoquons les vieilles gloires j'ai ete assez surpris de la qualite hier soir du passage televise de Scorpions et par l'ecoute du dernier cd avec reprises d'anciens titres du groupe et meme de Ruby Tuesday.
Le groupe avait ete oublie(volontairement ?) dans l'evocation des concerts de la foire aux vins de Colmar.
Je n'y avais pas assiste mais me souviens tres bien du programme les annoncant en me rendant chez de la famille du cote de Mulhouse.
Hello :)
RépondreSupprimerYapadesouci! Mes UPs sont dispos pour être réUPs et ne doivent pas rester bloqués in ze dark side of ze HDDs. Plus ya de liens disponibles, plus le partage est efficace. En plus, en ce qui concerne cet album, moi je n'ai Up que la version "cheap" et donc merci pour le CD live de la version "Experience".
@plus
Lyc
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerEtant arrivés sur terre après tout le monde, j'ai toujours trouvé une progression logique dans la carrière des Floyd. Aussi, ce qui est bien, c'est que beaucoup de période de ma vie vont avec un album différent et je suis bien incapable de dire lequel est mon préféré même si Animals et Wish you were here sont les plus récurent, depuis une promo à la fnac en 2002, je suis fada de "Obscured by Clouds", même si ce n'est pas dans son intégralité, je n'y cherche pas à trouver qqchose de "Atom" ou "Meddle", j'y vais juste pour écouter la B.O d'un film que je n'ai jamais vu.
RépondreSupprimerJ'aimerais ajouter pour défendre Roger Waters que "The Wall" a plus de sens situé après "Animals" plutôt qu'avant "Final Cut" ou le film (qui dessert pas mal le disque au final (cut))
Sinon, où est ce qu'on trouve les liens?
tcho'
PinkyMilky (vieux pseudo datant de l'analogique: fais tourner...)