J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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lundi 3 octobre 2011

#45: Philip Glass "Einstein On The Beach"

Finie la rigolade et les mélodies faciles... on repart un coup dans du lourd. Musique sérielle ? Contemporaine ? Opéra ? J'ai un peu du mal à coller des étiquettes dès lors que ça sort du schéma chanson/rock/funk/blues...

Je me suis pris ce disque dans la figure à un âge où la logique aurait voulu que j'écoute Kiss et AC/DC. Mais comme j'étais déjà tombé raide de Coltrane et Zappa, je l'ai tenté... J'en ai un souvenir immémorable. Bien sûr, ça s'écoute pas dans son auto-radio ou à l'apéro avec des potes, mais quelle claque. Posez-vous, lancez le machin et prenez le temps de savourer ces volutes répétitives qui peu à peu se modifient, s'entrechoquent et renaissent...

J'ai hésité entre celui-là et un Steve Reich, mais j'ai eu la flemme de ripper le coffret sorti chez NonSuch (si je ne m'abuse). Mais bon, le résultat est le même. On démarre interloqué, on en sort passionné ou irrité au bout de cinq minutes, c'est selon. Mais il faut re-tenter, par petites touches. Nul ne peut comprendre les mystères et la beauté de l'art roman en une seule visite, c'est un peu pareil ici. Soit la curiosité et l'envie prennent le pas sur l'ennui premier, soit, ma foi... tout cela est en même temps très intello, et personne ne vous brimera de mettre le tout à la corbeille et de revenir à des choses plus directes. Mais si vous n'êtes pas à 300 Mo près sur votre disque dur, laissez-le mariner, et quelque chose me dit qu'avec le temps...

Ah et puis désolé, je me suis rendu compte une fois uploadé que l'oeuvre est encodée en m4a. Promis, je le referai plus. Mais c'est juste le signe que dès que j'ai eu mon mac et mon ipod, une des premières choses que j'ai faites est de remplir la bête avec cette oeuvre étrange.

Bien sûr, on pourra détester et mépriser le côté largement intello de Philip Glass, mais les têtes de con sont légion dans le rock aussi, et la prétention n'a jamais empêché Oasis de gravir les charts. Alors voilà, comme je dis souvent, c'est bien pour ceux à qui ça plaît. Mais ceux à qui ça plaît trouvent ça vraiment très très bien...

Allez, on essaie ?

3 commentaires:

  1. Ca fait une paye que, périodiquement, je réécoute cette œuvre (au plus 190 mn en enregistrement!), par goût pour certains passages, par désir de ne pas passer à côté de toute chose importante (votre éclectisme encyclopédique à vous tous, bloggers devant l'éternel, n'est-il pas dû à la même cause ?)... conclusion mienne: comme les voyages en train qui d'attractifs jusqu'à une certaine dose s'avèrent insoutenables au-delà, je pense que la musique doit être en résonance avec un certain rythme biologique propre à chacun. Alors, la réduction des cinq heures originales ne me choque pas. Retourner au one, two ,three, four d'un bon rock 'n' roll est d'autant plus goûteux !
    Merci pour ton blog.

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  2. Je connais mal celui ci que j'avais pris suite à "Akhnaten" qui m'avait davantage attiré par son thème. Surtout que cela n'aurait pas fait la BO idéale pour la version de Goossens.
    En parlant de BO par associssons d'idées: "The Hours" a bien réussi l'intégration de ce monsieur.
    Au fait, Apero avec les potes... ça passe très bien vers trois heures du matin, avec une Grappa ou du Genepi. Boissons comme Glass, commencent par un jet, comme dans Glaçon ;-)

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  3. Pour ceux qui auraient du mal et voudraient néanmoins persévérer, Glass himself avait supervisé un "Best of" en 89, "Songs for the trilogy", qui reprend des extraits d'"Einstein", d'"Akhnaten" et de "Satyagraha". C'est très équilibré, bien pensé AMHA.
    Comme je le disais récemment à Jimmy, ici aussi, chapeau pour l'éclectisme.

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