Aujourd'hui, Charlu m'a envoyé du matos. Bon, cela aurait été une toile, des pinceaux, de la peinture, un chevalet et une image à peindre, je n'aurais même pas essayé de me frotter à la commande. Mais ce furent trois fichier mp3 même pas dégrossis, contenant rien de moins, mais en vrac plus ou moins, que l'album En Public de Michel Corringe. Il a existé un temps sur la toile une version correctement rippée de ce chef-d'oeuvre, mais le matériau n'était pas à la hauteur : amateurs de vinyles, en un mot comme en cent, ça sautait à droite à gauche et c'était proposé version petite bitrate.
Alors aujourd'hui, v'là-ti pas que ce cadeau du ciel m'a forcé à ouvrir ma boîte à outils à moi, bien moins poétique mais bon, chacun son métier : Peak Express pour découper le saucisson et nettoyer très légèrement les craquements du disque, T-Racks pour masteriser la chose en boostant un peu les dynamiques, Mp3Convert pour... ben oui vous avez pigé, plus un petit coup de Music Tag Editor afin de proposer un truc propre, à la hauteur de l'enjeu.
Oh bien sûr, je n'ai pas pu faire sonner la chose comme le dernier Benjamin Biolay, quelques grincements subsistent, ça groove pas comme le dernier Cabrel. Mais c'est ce que nous entendions, les potards de l'électrophone à fond, en 1977, par là.
Alors, merci 1000 X Charlu ! J'ai eu, un court instant, cet après-midi, le sentiment de me retrouver dans la peau d'un Compagnon Bâtisseur à qui l'on aurait proposé de participer à l'édification de la Cathédrale de Chartres. Pas moins...
L'ouvrage est là, je vous le propose, en espérant qu'il n'engendrera pas trop de critiques (mais j'assume), et si tel est le cas, je me remettrai à tailler la pierre.
J'ai déjà dit, je pense, tout l'amour que je porte à Corringe, inutile de revenir à l'Homme, auteur-compositeur-interprète des belles années 1970, resté intègre jusqu'au bout, le seul qui, quand il chantait La Route ou Les Paumés semblait vraiment y croire. Elles sont toutes là, ces chansons, débarassées des oripeaux d'une production souvent douteuse. Juste Corringe en concert presque unplugged, comme on ne disait pas encore à l'époque, dans cette belle ville de Saint-Etienne qui fait rêver tous les vacanciers quand l'été s'annonce (non ? ah bon...).
Combien avons-nous été à apprendre par coeur les grilles d'accord de ces chansons, de ce disque ? Peut-être pas tant que ça, mais ceux qui s'y sont heurtés n'en sont jamais revenus. Vous connaissez l'adage concernant le Velvet Underground, hein : toux ceux qui l'ont écouté ont fondé un groupe. Ben là c'est tout pareil. N'importe qui a un jour égrené le mi mineur de Je Suis vous le gueulera en pleine face, tout cadre supérieur qu'il soit devenu chez Machin, en fin de soirée. Et ses yeux brilleront à nouveau. Ces choses-là, chacun pour ses bonnes raisons, restent ancrées au fond de nous. Personne, jamais, ne nous les volera. Personne, jamais, ne nous les fera oublier.
Au hasard, c'est une adolescence avec la fille en robe à fleur assise à côté de vous dans votre chambre. Vous fumez tous deux une Camel ou autre chose, elle verse sa tête en arrière et ferme les yeux en écoutant La Liberté. Vous savez qu'il est 18h25, que maman va vous appeler à table à 18h45 pour ne pas rater Des Chiffres Et Des Lettres, il vous reste très peu de temps pour jouer le Che Guevara et communier avec elle avec ces chansons de liberté dont vous espérez qu'elle rêve autant que vous. Et malgré tout, toute l'énergie de Michel Corringe ne vous permettra pas de conclure. Satané quart d'heure qui vous revient encore parfois à la mémoire certains jours. Ou inversement, oui, vous l'avez fait. Mais aujourd'hui le quart d'heure est le même. Bref, des choses qui vous marquent au fer rouge, comme la fois où vous avez répété Waiting For The Man pour la première fois.
Nous sommes ce peuple-là. Du moins, me semble-t-il, au moins Charlu et moi. Et tous ces vieux anonymes qui hurlent sur ce disque, à l'heure du rappel, ce soir de 1977 ou peut-être même de 1976, à Saint-Etienne, je ne sais plus quand, aussi, sans doute.
Enfin qu'importe, il est pour toi, ce post, mon ami Charlu. Si tu veux m'envoyer une toile en échange, c'est avec plaisir ;o) Naan j'rigole !
Je pourrais vous les chanter, mais je n'ai plus de voix...
Eh eh mon Djeep, c'est vraiment un plaisir.. comme pour le Bertin 84. Je sais pour le vrac..j'apprends à utiliser ma platine à convertir.. les applaudissements ça fait des blancs en moins pour séparer les pistes.. du coup le logiciel a scindé en trois :C.. désolé. De toute façon, il s'écoute d'un bloc ce document rare et très très bon. Au meilleur de sa forme je crois le Lyonnais. C'est sur que les yeux se mettent à briller..un coup de fouet et d'oxugène, avec tjrs l'envie de gueuler avec lui.
RépondreSupprimerTu sais que derrière ma tour à moi, il y a les clochers de Chartres au loin, deux petites pointes sur l'horizon.. quand tu veux on la démonte pour la refaire :D
En tout cas si tu me fais un beau billet comme ça, à chaque envoi..je vais te bourrer la box :D
BIZ
Pour la peine..je vais cogiter une croute..j'chu en panne, je vais profiter de ton déclic....
RépondreSupprimerBonne idée !
SupprimerElles sont trop belles tes toiles, inspiration par Corringe il me tarde de voir ça...
Oh lo lo..peack tag truc... z'ètes des pros le mecs !! Merci.... merde, qu'est ce qu'elle est belle cette pochette...on dirait Cat stevens ou Dylan sans chapeau. Z'ont vraiment été des rats avec lui.. à l'écoute de sa discographie, il aurait pu monter plus haut et en niquer une bonne brouette ....
RépondreSupprimerTu l'as dit Charlu ! C'est une des plus belles pochettes de l'histoire de la chanson française, à mon goût...
SupprimerArrr, avec ce post ça me donne envie de découvrir ce monsieur, mais je voie pas de Corringe dans la liste à droite ->
RépondreSupprimerDésolé, je suis un peu dilettante sur les libellés...
SupprimerSaint-é?..70? On se connait JEEPEE? Moi j en suis répond si ça te parle. Du Pays Basque NELLY
RépondreSupprimerHello Nelly,
SupprimerNon, désolé, je ne pense pas qu'on se connaisse, j'en suis navré. J'ai connu une Nelly en Alsace fan de Pink Floyd et de Thiéfaine...
Merci, merci ...
RépondreSupprimerJe n'ai plus de vinyl, les K7 sont nazes (à force de le écouter) et les cd remasterisés sont bien c'est sûr mais cet album public c'était quelque chose ! Je fais partie des ceusses qui hurlent "je suis..."