J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

lundi 5 novembre 2012

GCDDE # 3 : Brian Eno "Here Come The Warm Jets"

Fait suite au post de Sorgual (sur le Club des Mangeurs de Disques)
Come Away With Me - NORAH JONES

Chanson Fétiche : Needle In The Camel's Eye

Non, non, ne vous endormez pas d'avance ! Pas d'ambient music ici, pas de longues plages destinées aux fêlés complets ou aux Docteurs en Musicologie, mais un Brian Eno rigolard et glam à souhait. A peine sorti de chez Roxy Music, le non-musicien s'amuse avec ses potes à donner libre cours à son imagination.

A l'image d'un album des Rutles, ce qui est étonnant ici, c'est qu'on a l'impression d'un sorte de compilation imaginaire, préfigurant de surcroit plein de choses à grand succès à venir par la suite : Needles In A Camel's Eye n'est pas sans rappeler un Heroes - survitaminé certes - de Bowie qui sortira trois ans après (quoique la filiation avec Waiting For A Man du Velvet transparaisse aussi, tiens donc...), tout comme et peut-être encore d'avantage On Some Faraway Beach. Sans doute la guitare de Robert Fripp, voire la prod' façon Phil Spector...

The Paw Paw Negro Blow Torch, si ce n'est pas du Talking Heads, je ne sais pas ce que c'est...

Passé inaperçu auprès des Mass-Media comme on disait à l'époque, tout le Beau Monde semble avoir décortiqué et disséqué ce disque jusqu'à la moelle.

Mais cela ne s'arrête pas là... Dead Finks Don't Talk est barré comme le tout meilleur de Robert Wyatt, et sous l'influence de Robert Fripp et de John Wetton, le reste vous a par instant des couleurs de King Crimson sous amphétamines (Blank Frank, au hasard). Driving Me Backwards avec son piano bastringue est intriguant à souhait... là encore on peut rêver à un David Byrne jouant sur le Berlin de Lou Reed.

Baby's On Fire...Better throw her in the water... avec son accent cockney fait mouche, aussi, sans compter le solo de guitare de l'espace que n'oubliera pas un Prince, bien des années plus tard. N'oubliez pas d'enfiler votre camisole avant d'entrer, merci.

Mais bon, tout ça, c'est pour attirer le chaland, celui qu'Ambient 1 - Music For Airports ou Discreet Music aurait à jamais éloigné de l'animal, ou celui qui aurait trop rapidement fait le lien Eno = Coldplay = U2 = $$$ (ce qui n'est pas faux, mais avouez que refuser un job pareil... enfin bon).

On tient ici, dans ce premier album solo de Brian Eno un disque complètement branque, quoiqu'encore classique (basse/guitare/batterie, ces choses-là) donc accessible (?) mais à classer très très haut déjà. Dois-je compléter la liste des hurluberlus ici présents ? Phil Manzanera, Chris Spedding, Andy Mackay... Ca va ?

Si proche du soleil que les avions sont tout chauds... c'est à chacun de décider s'il se brûlera les ailes par la suite... ou pas. Abandonnant progressivement le format chanson (quoique, enfin, si, allez, c'est bien des chansons, ici), jurant même ne voulant plus toucher aux crédos du rock, à leurs guitares et leurs batteries (sacré Brian, Bono en rigole encore), tout comme cette folie Canterburlesque ici présente, Brian Eno cherchera, lui aussi, à asseoir la beauté sur ses genoux.

Ici, il lui fait des guili-guili partout, lui rote dans l'oreille, a placé un coussin-péteur sous sa chaise, et il semblerait qu'elle ait adoré. Moi aussi.

Baby's On Fire

7 commentaires:

  1. ... J'ai évité le petit jeu consistant à poster un Prince à chaque coup... j'aurais pu facilement ce coup-là (Come... donc...)

    Alors ben oui, let's come, non ?

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  2. Hello.
    Tiens, je l'ai en vinyle celui-là (comme Purple Rain, tu n'es pas seul...)
    Mais ça fait bien longtemps que je n'y suis pas retourné.
    EWG

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  3. Super disque avec pour ma part Baby's on Fire comme titre préféré.

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  4. Superbe billet, superbe disque, oui ce type là est difficile d'abord, mais en passant par la case Talking Heads, en prenant le temps à rebours, celui là est apparu une évidence Robert Wattienne. Pas très fan de ses autres expérimentations, réconcilié avec l'album avec David Byrne, c'est évident.

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  5. Come, come, come...Moi aussi je l'aime bien ce Eno. Et comme Sorgual j'y suis venu par Talking Heads et David Byrne interposés. Fallait trouver une porte d'entrée.

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  6. Help, me revoilou et intéressou par tout, parti du premier départ, je ne pige pas comment me promener de post en post... Est ce le R/O/C/K/Y le suivant? Et pourquoi? Dans le titre d'une chanson?
    Je suis la liste de liens qu'il y a sur les post de ce genre.
    http://jeepeedee.blogspot.fr/2012/11/gcdde-cest-parti.html
    A+ en espérant avoir la réponse à temps, j'ai Reuteuteu aujourd'hui...

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  7. Tiens donc, je viens de m'acheter en cd le Before and after science...
    Un signe qui sait.
    je l'ai en vinyle avec ses petites estampes originelles mais franchement j'ose pas l'abîmer, alors, le cd...
    je suis reste et serais tj un adorateur de ce penseur sonore.
    ici, il démarre son long et productif chemin...
    ne surtout pas s'en priver, ce serait dommage et dommageable pour nous tous...
    La sphère Roxy et ses merveilles protéiformes...
    Allez bonsoir à tous et venez causer avec moi de son pote Daniel...
    Sujet d'inactualité.

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