J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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mardi 25 octobre 2011

#62: Ted Nugent "Scream Dream"

Ted Nugent est un gros con. Redneck facho, à fond pour la peine de mort, passant son temps à chasser le daim faute de pouvoir lyncher des nègres, et on l'imagine bien idolâtrer Sarah Palin dans ses fantasmes les plus fous. Du coup, j'ai longtemps hésité avant d'en poster un, et ce n'est pourtant pas l'envie qui m'en manquait. D'abord, parce que le gars jouait sur une Gibson ES-335, qui n'avait rien d'une guitare de hard-rocker, mais plutôt de rocker tout simplement, et que j'ai toujours détesté que sous le vague prétexte d'une pédale overdrive ou d'une fuzz, on mélange artificiellement les genres. Mötörhead/Chuck Berry même panard.

Du coup, puisque le gars ne mérite aucune considération, j'ai choisi l'album où il a l'air le plus ridicule, déguisé en Tarzan du heavy rock, le jouissif Scream Dream. Par nostalgie aussi, rappelez-vous, Wango Tango, l'émission de Francis Zéguth sur RTL - pardon - WRTL. Avant que Lenoir ne s'auto-proclame roi de la culture rock à la radio. Oui, il y avait du rock sur RTL, la radio familiale de mon adolescence, et je ne bénirai jamais assez Georges Lang ou Jean-Bernard Hébey pour tout ce que j'ai pu découvrir pendant que Drucker était baillonné dans l'armoire. J'étais passé d'André Torrent et Gérard Lenorman à Bruce Springsteen grâce à eux. Il existait des passerelles, encore...

Mais bon, fin de la séquence nostalgie. Après la finesse des posts précédents, il était temps de revenir à du brutal, du bestial même - dont acte. Oui je sais, Cat Scratch Fever ou Double Live - Gonzo sont peut-être meilleurs, mais c'est celui-là qui m'a fait découvrir le bonhomme. En pleine folie hard-rock, il a tenté, dans cet album, de rivaliser avec AC/DC et consorts, en alourdissant encore le son, et bon dieu que ça fait du bien. Même si je le range plutôt côté Spinal Tap que Led Zeppelin, cet album, parce que - malgré lui - je le trouve plutôt rigolo. De quoi se faire un trip d'air guitar tout seul dans son salon, avec ses riffs tranchants, sa rythmique lourdingue, ses hurlements de loup-garou... bref, que du bon, du con-con, certes, mais du bon. A l'époque, je le croyais méchant et rebelle, mais visiblement le bourrin ne boit que de l'eau et n'a donc aucune excuse pour ses sorties racistes et puantes. J'imagine quand même que George Bush a du mal avec ça, ça me console.

Et puis en même temps y'en a marre du rock bien pensant, intello et pleurnichard, toujours prêt à sauver le monde, les baleines et la couche d'ozone. C'est oublier que le plus important n'est pas là, qu'on ne leur demande pas de penser, aux rockers. Que l'essence du rock est bien plus présente dans l'intro et les 2'19 d'I Gotta Move que dans les douze prochains Coldplay. Que le rock'n'roll peut sauver votre vie. Même si, les déclarations de Lou Reed me font douter, suite à sa merde avec Metallica... Mais bon. C'est pas beau de vieillir.

Voilà voilà, retour au bercail difficile, une furieuse envie de me payer une tranche de rigolade, de la faire partager. C'est moins couru qu'AC/DC ou ZZ Top, mais tout aussi pêchu, alors allez-y. Retrouvez l'âge tendre de vos douze ans, les boutons d'acné, les auto-tamponneuses, la musette américaine et tout ça. Et si, par hasard, vous vous dites "qu'est-ce que j'étais con en ce temps-là", rassurez-vous Ted Nugent l'était (et l'est) plus que vous. Aussi con que Sardou, mais bien plus jouissif.

Wango Tango !!!