J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

lundi 26 novembre 2012

# 154 : Frank Zappa "Hot Rats" (1987)

Non non non pas de remasterisation ici, visiblement le CD devient collector : Cette version (à vrai dire, la seule que je possède et sur laquelle j'ai pris mon pied intégral tant de fois) semble aujourd'hui recherchée comme le loup blanc. Je m'explique, sur la jaquette arrière il est écrit Remixed from the original multi-track masters with added material from the original sessions. Ouh la ! Ca vous parle ? Moi je l'aurais volontiers échangé contre la dernière version remasterisée, la mienne vieillissant allègrement, boitier plastique pété et jauni, prêt à penser que la dernière sonnerait encore mieux. Mais, semblerait-il, il me faut les deux. Pourquoi ?

Parce que, qu'est-ce qui importe là-dessus ? Hola, mais Peaches En Regalia en formidable ouverture, Willie The Pimp avec le Captain, The Gumbo Variations à en mourir, et basta, pas vrai, mec ?

Ben il semblerait que mon objet se fourgue à 75 euros sur Price Minister... Que la chose (l'album et ses diverses rééditions) ait une histoire (je crois me souvenir, effectivement, que personne ne sache plus trop quelle était la version originale, tripatouillages obligent). Donc, illico, je digitalise, et tant qu'à faire, je propose. Si d'érudits esthètes peuvent m'expliquer ce qui s'est passé, je suis preneur (de même que la dernière remasterisation, histoire de comparer - c'est le genre de disque que je peux m'enfiler 3x dans la soirée, alors...)

Si certains d'entre vous n'ont tout bêtement jamais entendu la chose, c'est le moment ! Enfin, dans sa version remix ;o)

Je serai bref, on est lundi soir, demain je bosse, pas le temps de gloser sur le disque. Enfin, dites-moi quand même !!! Merci d'avance.

It Must Be A Camel...

dimanche 25 novembre 2012

SINGLéS # 1 : Prince Buster "Al Capone/One Step Beyond"

Un jour, je me suis assis sur un trésor : quelques dizaines de singles labellisés Trojan, Motown et autres Blue Beat, acquis pour peu de frais dans une brocante gersoise qui par ailleurs tentait d'arnaquer le chaland à coup d'armoires normandes et d'horloges franc-comtoises hors de prix.

Ainsi, parmi tant d'autres choses impensables mais désormais miennes (j'ai failli me faire pipi dessus quand j'ai mis tout ça dans le coffre de la voiture...), ce single incroyable de Prince Buster, sorti en 1964, et qui allait, quelque 15 ans plus tard, donner naissance au mouvement ska de ce côté-ci de la Perfide Albion. Incroyable, le mot est faible. Deux faces, deux hits, deux groupes et la messe serait dite : les Specials transformeront Al Capone en Gangsters grâce à un judicieux dictionnaire des synonymes, et Madness, tel le lièvre battu par la tortue, ne s'embêtera même pas à modifier quoi que ce soit vue l'urgence, direction la face B : One Step Beyond !!! Restera sur le carreau de la postérité les Selecter, tant pis pour eux, Prince Buster  n'avait pas inventé le single à trois faces !

Voici donc un pur moment d'histoire, crachotant ses 48 ans dans vos enceintes, pour votre plus grand bonheur !

Bienvenue dans un monde de SINGLéS !!!

Bien entendu, pochette (ici minimale mais recto/verso quand même, les Brittons ne s'embêtant pas de ce détail), face A/face B vinyle ripped for your love en bon 320 kbps et nettoyées par le taulier !

La galette complète, siouplait !


Les SINGLéS sur orbite dès ce soir !!!

Chaque dimanche soir, à l'heure ou le bloggeur rassasié ne sait plus ou donner du clic (merci Jimmy de nous achever avec tes Music Junkies !), on se remémorera ici de la rubrique Singlés tenue par Philippe Manoeuvre dans Rock & Folk, dans laquelle il balançait sa prose alors dévastatrice, dégommant les 45 tours de l'époque dans une sorte de tir au pigeon jouissif. Un 45 T. par semaine, donc, et par pitié, pas de CD-single ! Du bon vieux vinyle qui crachote, quand bien même la chose aurait été digitalisée par la suite. Avec la pochette recto-verso, siouplait ! Du grandiose, de l'ésotérique, du rarissime, du ridicule, ça sera selon mes humeurs ! De quoi peut-être alimenter, à terme, un autre Juke-Box Mental (merci encore Jimmy pour ton idée d'aller chercher ces vieilles gamelles qui font les meilleures recettes) ? Compile trimestrielle ? Why Not ?

Aux grands fous qui voudraient participer (vinyle rip obligatoire, face A/face B, maudit soit iTunes !!!), il reste six jours dans la semaine...

On va commencer dès ce soir par un single historique, grandiose, pas ésotérique, rarissime et certainement pas ridicule... Je serais vous je repasserais faire un tour...

# 153 BAP "Weisste Noch ?"

J'suis né tout près de la frontière
Celle qui vous faisait si peur hier...

Ben oui, l'Elsass Blues de Bashung, je l'ai pris de plein fouet, moi aussi. J'ai pas trouvé le dernier Kraftwerk, je l'aie connue cette frustration...

Oh bien sûr on écoutait Thiéfaine, Springsteen, et les autres, comme n'importe quel gamin de Brie-Comte-Robert, mais dans la vallée de Munster, il ne se passait jamais rien, et il fallait attendre la Foire Aux Vins de Colmar pour espérer pouvoir assister à un concert de seconds couteaux récemment reformés (Wishbone Ash, tu parles d'un panard !). Les Bretons eux avaient Tri Yann et Alan Stivell, nous on n'avait que les saucisses et la choucroute, bref, ni le beurre, ni l'argent du beurre. On rêvait presque de la Cancoillotte à Thiéfaine, nos amis franc-comtois ayant au moins eu droit à une chanson. Nous on avait droit qu'au blues de Bashung, trop content d'oublier son enfance là-bas en haut à droite. Comme on le comprenait...

Et puis un jour nos voisins teutons nous ont balancé ça. Une bande de rockers jactant en colonais, bien en phase avec l'époque (Springsteen et son Born In The USA, l'image iconique de Wolfgang Niedecken en Bob Dylan prussien...), colonais dont on arrivait presque à piger quelque chose - ni plus ni moins qu'à l'anglais mais quelque chose - bla bla ressemblant à l'alsacien qui nous faisait autant honte. Et les gars cartonnaient dur en Germanie. Autrement plus classes qu'un Capdevielle.

Ces gars-là avaient un sens inné de l'hymne gros rock qui tache et qui fait mouche, un gratteux visiblement tout dévolu à Keith Richards et Steve Perry (Ne Schöne Jrooß), un chanteur (le fameux Wolfgang, ça ne s'invente pas) qui semblait écrire des textes aussi pertinents que Springsteen avec une voix écorchée qui envoyait bien dans les (nombreuses) ballades : Samedi soir, Maman dort entre ses bretzels et sa bière (Sendeschluss), ça nous parlait drôlement. Bande de veinards, les teutons nous envoyaient encore une rouste ! Bismarck is back in town ! Et des refrains à gueuler en jouant de l'air-guitar (Verdamp Lang Herr) ! Et des tubes joliment folkeux (Eins Für Carmen Un En Insel), bref, tout ce qu'il fallait à des petits alsaciens encore fans de Jethro Tull et de Yes alors que Cure ou Joy Division avaient déjà envahi l'hexagone (enfin, la France de l'Intérieur, hein !).

Tout ceci sonne un peu daté aujourd'hui, flirtant à la limite-limite du rock FM. Ils tomberont dans cette immonde marmite dès le début des années 1980 pour n'en plus jamais sortir. Restent ces trois-quatre albums, j'en ai compilé le meilleur à partir de mp3 glânés ça-et-là, me suis amusé un peu à faire une pochette, et voilà. Ils méritaient bien ça. OK, ça tient plus du Kouglof de Proust qu'autre chose, mais quand même. Un truc comme Sendeschluss (bien que très inspiré par le Private Investigations de Dire Straits, tout comme l'immense Bahnhofskino) me remue encore aujourd'hui. Ens Em Vertraue est marrante comme tout, sonnant comme des Pogues tyroliens et mon pote Jimmy, tu devrais te régaler de cette reprise de Dylan, Su'ne Morje (petit jeu : c'est quelle chanson qu'ils reprennent ? ha ha ha... v'là c'que c'est que de pas avoir pris allemand première langue !).

Weisste Noch ?


samedi 24 novembre 2012

# 151-152 : Salvatore Adamo "Un Soir Au Zanzibar" et "La Part De L'Ange"

Désolé, mais Yes, je n'ai pas osé. Même si je dispose de l'édition collector de Tales From Topographic Oceans avec des bonus tracks, et que j'aurais pu vous en parler des heures, de celui-là.
(NDLR : tu l'as déjà dit, deviendrais-tu gâteux ?)

Il me semblait bien plus opportun, après Terry Riley, de revenir sur un artiste largement sous-estimé, d'autant que ça fait bien longtemps que je n'ai posté ni Dave ni Dassin. Voici donc un disque sans doute connu de vous ni d'Eve ni d'Adam (désolé, j'ai pas pu m'empêcher).

Quand j'étais petit, au milieu de mes 45 T. de Stone & Charden, Lenorman et autres, il n'y a jamais eu de place pour Adamo. Je détestais ses yeux de cocker triste et sa voix de chanteur pour grand mère. En plus, le rital belge osait sortir des canons du la mineur/sol majeur et ses accords diminués, sus4 et autres m'ennuyaient au plus haut point. J'aimais pas les chanteurs qui chialaient (à l'exception d'Art Sullivan, Une Larme d'Amour), c'était encore pire que ceux qui criaient. Je pestais quand TF1 ou Antenne 2 programmaient Barbara, oh les chiantissimes samedis soir, alors qu'on aurait très bien pu proposer, au hasard, Joe Dassin, hein ? Là, au moins, ça dépotait (enfin, avant qu'il ne vire chanteur à gonzesses avec l'Eté Indien, je parle de L'Equipe A Jojo, soyons clairs !).

Bref, dans mon élitisme et mon immense culture musicale, y'en avait un en-dessous de tout, Adamo.

Le Cora de Colmar, c'était super, vingt-cinq ans - trente ans plus tard. Unique moment de libération avec ma copine lors des longs longs séjours chez mes parents, seule fuite possible pour échapper au BigDil et à La Roue de La Fortune. J'en ramenai l'édition Deluxe d'Ummagumma, des disques de chez Magic Records qu'on ne trouvait même pas à la FNAC, bref, de quoi tenir le coup là-bas en haut à droite.

Un jour (comme on dit), ce live d'Adamo avec sa jolie pochette faisant plus penser aux Têtes Raides qu'à Gilbert O'Sullivan y était proposé en écoute. Mon ennui était tel que je pris le casque, mort de rire d'avance, et que j'ai écouté.

Complètement piégé par des arrangements classieux (C'est Ma Vie, Une Mèche de Cheveu), des chansons oubliées qui renaissaient sous un jour nouveau (J'Avais Oublié Que Les Roses Sont Roses), d'autres, récentes et forcément inconnues (Mon Voisin Sur La Lune, Ô Monde) épatantes, avec un final barnum à souhait, les Filles Du Bord De Mer sentant encore plus la frite et la bière que chez Arno, bref, vous savez quoi ? J'ai acheté. Je n'ai écouté que ça en cette fin d'année 2004, me repassant en boucle Inch AllahUn Air En Fa Mineur et pratiquement tout le reste. Adamo était devenu, sur ce coup-là, un Très Grand Monsieur.


Du coup, je révisai avec l'album Zanzibar, pas mal, et lorsque le suivant sortit, La Part De l'Ange, je crus un court instant que le stupido Salvatore allait remplacer dans mon coeur les Johnny Cash et autres indécrottables. Des arrangements à tomber, malgré un duo inutile avec Olivia Ruiz qui vient ruiner l'album. Un concert magique à Mérignac, émouvant au possible, avec ces vieilles rombières déposant un bouquet sur la scène entre chaque chanson, sembla me le confirmer.


Malheureusement, face à ce nouveau panache, Adamo a cru bon de sortir ses vieilleries réenregistrées avec le gratin de la vieille nouvelle chanson française. Et puis un autre album, nul à chier.

Adamo a donc depuis repris sa place - paardon, vous permettez monsieur - dans mon coeur au même niveau que les Stone & Charden et Lenorman qui s'ensilent dans mon passé. Dommage.

Comme il est très peu probable que je revienne sur Adamo, et histoire de vous gratifier de trois disques, comme Yes, voici donc, dans l'ordre, le double-live ainsi que La Part De l'Ange. Ange, tiens, si je vous reparlais d'Ange un de ces quatre ???

Amour Perdu...

...Au Café Du Temps Perdu

vendredi 23 novembre 2012

(Hats Off To) Robert Plant !

Tiens, tenez, vous tous, pendant que je râle sur le live de Led Zeppelin, que je le considère comme un non-événement, parce que bon, tout bon-bon qu'il est, ça s'est passé il y a déjà cinq ans, et que je me prends une salve de commentaires sur la qualité de la chose, la légende et tout ça, un pote à moi, Robert Plant, semble corroborer mes dires. Comme l'ami Lyc l'a déjà posté, je vous renvoie vers lui.

Quoi que c'est ?

Ben, tout simplement un joli coup dans les mollets de ce passéisme ambiant, de ce pétard mouillé (chacun ses goûts, j'ai personnellement horreur des pétards mouillés). A l'heure où le dirigeable tente de briller de mille feux sans plus personne au contrôle, Robert, mon pote, balance un live enregistré en 2012, pile-poil au même moment. Je me permets ici de paraphraser notre Grenouille à Grande Bouche, Jean-Louis Aubert : Live = Vivant. Ca va pas tournebouler l'oeuvre de Kant, Lacan et Spinoza réunis, on est d'accord, mais n'empêche que l'ami Robert montre de quel bois il se chauffe et surtout du fait qu'aucun feu ne brûle plus pour justifier l'Affaire du Dirigeable.

OK, Black Dog ne s'enflamme pas, s'embourbe dans les branches vertes d'un bayou dont on n'a jamais fait de grands navires ni a fortiori de grands machins volants. Tout cela finit même World Music à un point tel que même Peter Gabriel serait capable de louer un Falcon pour tapoter sur un tam-tam pendant le final. Heureusement que Jean-François Copé a repris les rennes de l'UMP et que le petit Nicolas n'est plus au pouvoir, on évitera au moins ça.

C'est pas innocent, l'ami Robert reprend ici également le Ramble On dont personne (à ma  connaissance) n'a jamais eu rien à carrer. Avec autant ou aussi peu d'intérêt que sur l'objet sensé briller sous l'arbre païen de Noël. D'un point de vue symboliste, c'est quand même un joli coup de pied au cul à cette pièce montée que constitue le Celebration Day de qui-vous-savez.

D'autant que le vieux Robert ose s'aventurer du côté de Cream (enfin, de Willie Dixon, on est d'accord, mais pas le morceau racheté à grand prix par le Zep), osant un Spoonfull barré trip-hop, sur lequel on pourra glauser mais qui a au moins le mérite d'exister. Aujourd'hui. Et ça finit quand même joyeusement dans un gumbo que n'ont pas osé qui-vous-savez il y a cinq ans. Witchdoctor enfonce le clou. Gris-gris Gumbo Ya-ya. La sauce est bonne.

Et puis on appréciera le medley : Whole Lotta Love balancé dans un même parmentier que Who Do You Love. Genre, c'est l'heure des vieilleries. Je serais méchant, je dirais c'est ton heure, Robert. Mais j'applaudis, et je dis que tu as bien raison d'aller de l'avant, même si tout cela ne révolutionnera plus rien du tout. Même si je doute sur le fait que cette coloration world à la noix soit pertinente, tu as su être plus mesuré et moins caricatural qu'ici. C'est aussi une triste façon aussi d'admettre que tu ne sais plus monter dans les aigus comme avant, vu les arrangements. Mais qui s'en plaindrait en 2012 ? Le changement, je sais pas si c'est maintenant mais maintenant, il en reste un, toi.

Culot suprême, tu finis par Rock & Roll, comme sur l'Objet. Et là, je t'aime, mon pote Robert. Rendu obsédant par ses raffales de violons, tu rappelles que le petit ballon avait vocation à innover. Pas à draguer la caissière du supermarché.

Hatts Off, donc, Robert. Is it amazing, 44 years later ? Oh yeah !

L'album est chez Lyc, ça doit encore être ouvert à cette heure-là.


lundi 19 novembre 2012

Led Zeppelin : Celebration day ?


D'emblée : non, non, aucun lien ici vers les deux galettes. Je ne vais pas risquer la fermeture de ce blog pour avoir posté des liens sur lesquels vous cliquerez forcément par curiosité. J'imagine que tous les Robots de la terre sont à l'affût d'une telle bêtise, et j'aimerais bien continuer à poster du Corringe, du Bertin, du Terry Riley, autant de choses que vous êtes statistiquement moins nombreux à connaître par coeur. Arrêtons de blaguer, tout a été dit sur ce concert, la set-list est disponible un peu par tout et même le maudit Youtube, nouvelle cause de défections à la FNAC, semble avoir été convié à balancer des vidéos très officielles de la chose : Kashmir, Rock  & Roll et Black Dog serviront largement de teaser pour ce non-événement planétaire. Si ces vidéos vous poussent à taper du pied, à jubiler devant la puissance de la musique ici délivrée, l'objet sera sans aucun doute disponible au Super U du coin, sinon en téléchargement payant, mais quand on aime Led Zeppelin, on ne compte pas. Rapport à Super U donc, non, je ne serai pas celui qui piratera ses étalages. Poster une laitue ou un litre de lait numérique, ça me paraît difficile. C'est bien plus facile d'acheter du Led Zeppelin en même temps que les couches de la fifille ou les hamburgers congelés.

Donc, le concert à l'O2, c'était bien ? Là aussi, ne polémiquons pas sur la prestation. Les addicts ont depuis longtemps entendu la chose - certes sur des enregistrements poisseux - mais s'en sont fait une idée. Ce ne sont pas les miracles de la digitalisation/masterisation/commercialisation du truc qui changeront un poil de la prestation. On peut s'interroger sur le nettoiement de l'horrible larsen qui surgit à l'époque lors du Good Times Bad Times d'ouverture. Et ouvrir la boîte à ragots quant aux retouches apportées aux bandes, puisque celui-ci est totalement évacué. Se saisir de ce petit incident pour imaginer ô combien la légende est plus importante que la vérité une fois offerte aux masses. S'interroger sur les déclarations de Jimmy Page à l'époque : "il faudra des années avant que le concert puisse sortir en DVD". Il me semble que ce ne sont pas quelques parties de guitare à refaire qui auraient pu constituer la principale cause de ce délai. Plutôt la batterie d'avocats chargés d'établir les droits et les profits de ces musiciens, et aussi le manque d'intérêt, une fois le magot ramassé, pour continuer à vivre sur la Légende. A l'époque, Robert Plant vivait un grand amour musical avec Alison Krauss, et avait d'autres chats à fouetter que le dirigeable. John Paul Jones, lui, saura prouver rapidement par la suite qu'il n'avait pas besoin de Led Zep pour continuer à avancer - surtout après avoir été écarté du buzz Page/Plant de 1997. Son projet Stoner avec Them Crooked Vultures remettra largement l'homme en selle, et à juste titre. Ses trois lignes de témoignage dans la jaquette du CD (alors que les autres tentent de vous faire venir les larmes aux yeux durant une page (opus, désolé) entière), me semble significatif : "On a tout de suite retrouvé la magie du groupe après les premières répètes", en gros ça se résume à ça, et c'est bien suffisamment convenu et politiquement correct pour vendre la laitue deluxe qu'on vous proposera demain à Intermarché. On ne s'attardera pas sur le commentaire de Jason Bonham, fiston-batteur de qui vous savez. Figurez-vous qu'il nous explique que d'avoir joué avec Led Zeppelin, c'était le plus beau jour de sa vie. Tiens donc, ça c'est étonnant. Moi je rêve plutôt de faire la kermesse de Brie-Comte-Robert avec Gérard, son Orgue Electrique et Ses Musiciens.

Tiens, justement, prlons-en des répètes : la pub vante l'intégralité de celles-ci pour les fous comme moi se portant acquéreurs de l'édition Deluxe. En fait, le DVD propose les répètes de la veille. On apprend dans le livret que pour arriver à être à la hauteur, il a quand même fallu six mois à nos intrépides héros. Bon dieu, s'il fallait autant de temps au groupe d'à côté pour proposer leur premier concert, avec une telle avalanche de matos supposé, y'a de quoi se faire du souci sur l'avenir du rock, hard, heavy, jazz, progressif, electro ou qu'importe quoi d'autre. Cet effort de grabataires ajoute-t-il une pierre à l'édifice du groupe ? Pour ma part, j'en serais plutôt honteux, et quitte à imprimer la légende, j'aurais essayé de faire croire que deux jours de jam à l'arrière d'un pub du Pays de Galle auraient suffit à faire renaître le prétendu Phénix. Ca t'aurait eu un peu plus de gueule, non ?

Mais bon, ne mégotons pas. A l'heure où les Stones se fendent d'une triple compile avec deux (DEUX) morceaux inédits, un titre à faire fuir de peur le dernier des punks (Grr) pour montrer qu'ils demeurent les rois du rock, on ne pourra qu'apprécier cette superbe prestation datée ceci dit d'il y a déjà cinq ans.

Autant je peux comprendre qu'en 1976 Led Zeppelin fut malmené par des petits cons souvent incapables de jouer dix fois moins bien qu'eux, et je serai parmi les derniers des derniers à défendre leur Presence, autant je m'érige aujourd'hui contre ces happenings définitivement tournés vers le passé, usant des maigres ressources financières disponibles chez les Majors (ah, la crise du disque mon pov' monsieur) rendant plus qu'improbable l'investissement sur l'avenir pour d'éventuels nouveaux talents.

J'ai discuté il y a quelques mois avec un jeune bobo dans un bistrot parisien qui m'avouait épater son entourage en jouant Stairway To Heaven à la guitare. Tu connais ? eut-il l'innocence de me demander ! Cela semblait très exotique dans ses soirées parisiennes. Faut-il de fait revenir là-dessus pour autant ? Faut-il en déduire que l'electro, le trip-hop et je-ne-sais-pas-quoi ennuie tout le monde, finalement ?

En un mot comme en cent, plutôt que de resservir un plat largement congelé, bien qu'encore un peu goûteux pour des hard-core fans, on pourrait peut-être essayer d'envisager l'avenir, non ? Imaginer qu'on survivra au 21 Décembre 2012. Et puis, par immense respect pour Led Zeppelin, peut-on raisonnablement parler de Jour de Célébration, alors que les coquins en ont vécu bien d'autres, amassant des foules gigantesques lors de tournées fantasmagoriques ? Et là, pas question de répéter six mois avant un concert : 32 vodkas, 3 groupies et 125 grammes de coke suffisaient. Bon, même si certains bootlegs suggèrent aujourd'hui qu'entre les folies d'après concert, une petite répète aurait été bienvenue pour assurer un minimum, surtout vers la fin. OK, me dira-t-on, la Célébration, c'était pour Ahmet Ertegun, mort aussi bêtement que Sandy Denny ou Nico. A fond farewell to Ahmet for all the reasons WE knew, nous dit Robert Plant dans le livret. On a bien compris. Ahmet, we did it, lancera le même Robert après Stairway To Heaven. Petit mot devenu presque aussi mythique que le Yes We Can d'Obama. Comment le comprendre ? Genre "on a réussi à la rejouer ensemble sans se planter" ou plutôt "t'y crois ça, en 2007 encore, on a osé et ça marche !" ?

N'empêche, s'il est une fête aujourd'hui, c'est bien celle d'un major ayant bravé une batterie d'avocats pour finalement sortir le truc, pour finalement avoir réussi à réduire Led Zeppelin à un produit purement commercial. Comme la bière ou la margarine que vous pourrez acheter demain dans votre supermarché, en même temps que cet objet. Car il n'est plus besoin d'aller à la FNAC pour le trouver, la FNAC se posant aujourd'hui plus la question de pouvoir vous vendre aussi de la laitue.

Tout ça grâce à deux heures de sacrément bonne musique, quoiqu'on en dise,  jouée il y a cinq ans dans une méga-salle de spectacle devant un parterre vite rassuré de n'avoir pas tant vieilli que ça, puisque, ce soir-là, ils ne furent pas ridicules. Mais si cet objet n'avait que ce but légitime, une rapide vision du Kashmir posté sur Youtube par la maison de disques devrait suffire. Ou pas. Il est tellement question de gros sous dans cette histoire que je m'abstiendrai, encore une fois, de faire le trublion et risquer la peau de ce blog en vous balançant des mp3, qui ne sauraient, encore une fois, qu'attiser l'envie des plus addicts d'entre-nous d'en profiter pour en profiter tant qu'à faire à racheter un cassoulet William Saurin pour jeudi, et trois litres de lait. Désolé, ce blog ne vise pas à promouvoir l'industrie agro-alimentaire.

# 150 : Terry Riley "In C"

Salut les amis. Ce jour est un peu spécial, pour plusieurs raisons, bonnes ou mauvaises, et dans le désordre :

1) J'ai été complètement ému par le feuilleton électrique de Jimmy, et j'étais à deux doigts de vous poster Tales From Topographic Oceans de Yes, arguments à l'appui, rien que par provoc' pour rigoler un peu et parce que je ne dispose pas du-dit Yessongs en CD (comme quoi, malgré ma manie de collectionner les 45T. d'Il Etait Une Fois et d'être fan de Dave, je ne suis pas encore complètement foutu au niveau crédibilité, si ?)

2) Ma fille était malade ce matin (tu parles, "évaluation des volumes", oui !). Ca n'a rien de grave, mais c'est moi qui l'ai gardée bien au chaud, profitant quand même de l'aubaine pour acheter le live à l'O2 de Led Zeppelin, live dont je vous reparlerai parce que ça pose question, mais pas aujourd'hui. Ayant subi un revers de manche professionnel la semaine dernière, je change mon fusil d'épaule, priorité à la petite famille et priorité à ces instants salutaires ou j'entretiens ce blog.

3) Ce même blog fête aujourd'hui son 150ème album posté (en dehors des Grands Concours divers et variés) et je voulais donc vous faire profiter de quelque chose de spécial. J'aurais pu, dans ce créneau, poster moulte coffrets plus ou moins rarissimes, jouer sur la quantité. J'ai choisi au contraire de poster quelque chose de vraiment spécial, qui tient en seul morceau. Si je ne le fais pas, je sais que Mister Moods le fera (c'en est fallu de peu lors du Concours des Disques Exquis), et je vous invite vivement à aller faire un tour ici, A Rainbow In Curved Air qui suivit cette folie valant également son pesant de choucroute, de même que le dernier en date. C'est tant mieux pour vous, d'une façon ou d'une autre ce disque serait paru sur la blogosphère, mais je l'aime tellement que je me le rêve bien au chaud sur Jeepeedee's Rips.

Ce disque, c'est le merveilleux In C de Terry Riley. Dans sa toute dernière version remasterisée (et onéreuse) de chez Esoteric Records.

Sans faire mon wikipédiste, l'idée de base est suffisamment originale pour retenir quelques instants votre attention : des musiciens, chacun avec la même partition composée de petites séquences. Chacun doit jouer chacune d'entre-elles, pendant un certain temps (comme dirait l'autre), puis passe à la suivante. Ce qui d'un point de vue théorique est très amusant (bien plus qu'intellectuellement honorable, on n'est pas là pour jouer aux vieux croûtons de l'IRCAM) et qui peut raisonnablement inquiéter les plus rockabilly d'entre-nous constitue en fait une réussite absolue. En fait, tout cela témoigne d'une époque de laquelle on ne veut retenir que le Summer Of Love, donc les vilains rockers consommateurs de drogues et pervertisseurs de nos futures belles jeunesse. Mais la-dite perversion avait heureusement également atteint ces compositeurs dits sérieux parce qu'on ne les voyait pas jammer avec le Jefferson Airplane. Bougez-vous, réfléchissez, explorez ! Changez le monde ! Tout cela ne se résumait visiblement pas à un single des Beatles trop enfumé pour adolescents révoltés...

Bref donc, quoi qu'est-ce ? Ca commence comme des poules qui caquettent dans un poulailler, ça surprend, on rigole, on s'interroge et... on continue à écouter, de plus en plus envoûté par la Chose. Car tout ça évolue gentiment, par petites touches imperceptibles. Cuivres, marimbas, tout ce beau monde vous envoie en 3/4 d'heure chrono dans un univers particulier que je conseille à chacun d'entre vous de visiter au moins une fois dans votre vie.

Ce disque, c'est un peu le Rock Around The Clock de la musique dite minimaliste, et sans lui, inutile de dire que les Brian Eno et autres esthètes auraient continué à jouer de la basse dans un groupe de rock sans même jamais se poser de questions auxquelles ils n'auraient pas été en mesure de répondre. Enfin, à ma connaissance. N'étant pas spécialiste du genre, bien qu'appréciant Steve Reich ou Philipp Glass, béotien donc, peut-être certains d'entre vous, là encore, pourront-ils me conseiller pour sonder plus avant ce domaine.

Ce disque, en tous cas, vaut toutes les séances de méditation disponibles sur le net pour arrêter de fumer, recommencer à manger ou entrer en relation avec le Cosmos pour 79,90 € TTC. Bien sûr, un casque et un bon fauteuil semblent obligatoires (on évitera l'ipod dans le métro) mais le trip, connaissant la folle idée de départ, me semble assuré. On passe de la joie à l'inquiétude, du questionnement aux moments de pure jubilation, bref, c'est peut-être un des disques les plus puissants en terme de sensation musicale, j'entends par-là celles procurées par la Musique et elle seule, pas un tube d'Abba beuglé de vive voix un soir de 31 décembre. Même si j'aime beaucoup Abba (encore une tare ?) et que je préfère me les écouter tranquillement pour savourer leurs trouvailles de compositeurs géniaux plutôt qu'en troupeau entre la soupe de champagne et les ris de veau.

Alors donc, voici un disque de musique concrète (?), minimaliste (?), répétitive (?) qu'un fan de Dave apprécie plus que tout, suffisamment toujours pour placer la galette lors du très symbolique 150ème disque posté.

Bonne soirée avec ce fou de Terry Riley.

En Do, donc.

dimanche 18 novembre 2012

# 149 : Michel Corringe "En Public"

Aujourd'hui, Charlu m'a envoyé du matos. Bon, cela aurait été une toile, des pinceaux, de la peinture, un chevalet et une image à peindre, je n'aurais même pas essayé de me frotter à la commande. Mais ce furent trois fichier mp3 même pas dégrossis, contenant rien de moins, mais en vrac plus ou moins, que l'album En Public de Michel Corringe. Il a existé un temps sur la toile une version correctement rippée de ce chef-d'oeuvre, mais le matériau n'était pas à la hauteur : amateurs de vinyles, en un mot comme en cent, ça sautait à droite à gauche et c'était proposé version petite bitrate.

Alors aujourd'hui, v'là-ti pas que ce cadeau du ciel m'a forcé à ouvrir ma boîte à outils à moi, bien moins poétique mais bon, chacun son métier : Peak Express pour découper le saucisson et nettoyer très légèrement les craquements du disque, T-Racks pour masteriser la chose en boostant un peu les dynamiques, Mp3Convert pour... ben oui vous avez pigé, plus un petit coup de Music Tag Editor afin de proposer un truc propre, à la hauteur de l'enjeu.

Oh bien sûr, je n'ai pas pu faire sonner la chose comme le dernier Benjamin Biolay, quelques grincements subsistent, ça groove pas comme le dernier Cabrel. Mais c'est ce que nous entendions, les potards de l'électrophone à fond, en 1977, par là.

Alors, merci 1000 X Charlu ! J'ai eu, un court instant, cet après-midi, le sentiment de me retrouver dans la peau d'un Compagnon Bâtisseur à qui l'on aurait proposé de participer à l'édification de la Cathédrale de Chartres. Pas moins...

L'ouvrage est là, je vous le propose, en espérant qu'il n'engendrera pas trop de critiques (mais j'assume), et si tel est le cas, je me remettrai à tailler la pierre.

J'ai déjà dit, je pense, tout l'amour que je porte à Corringe, inutile de revenir à l'Homme, auteur-compositeur-interprète des belles années 1970, resté intègre jusqu'au bout, le seul qui, quand il chantait La Route ou Les Paumés semblait vraiment y croire. Elles sont toutes là, ces chansons, débarassées des oripeaux d'une production souvent douteuse. Juste Corringe en concert presque unplugged, comme on ne disait pas encore à l'époque, dans cette belle ville de Saint-Etienne qui fait rêver tous les vacanciers quand l'été s'annonce (non ? ah bon...).

Combien avons-nous été à apprendre par coeur les grilles d'accord de ces chansons, de ce disque ? Peut-être pas tant que ça, mais ceux qui s'y sont heurtés n'en sont jamais revenus. Vous connaissez l'adage concernant le Velvet Underground, hein : toux ceux qui l'ont écouté ont fondé un groupe. Ben là c'est tout pareil. N'importe qui a un jour égrené le mi mineur de Je Suis vous le gueulera en pleine face, tout cadre supérieur qu'il soit devenu chez Machin, en fin de soirée. Et ses yeux brilleront à nouveau. Ces choses-là, chacun pour ses bonnes raisons, restent ancrées au fond de nous. Personne, jamais, ne nous les volera. Personne, jamais, ne nous les fera oublier.

Au hasard, c'est une adolescence avec la fille en robe à fleur assise à côté de vous dans votre chambre. Vous fumez tous deux une Camel ou autre chose, elle verse sa tête en arrière et ferme les yeux en écoutant La Liberté. Vous savez qu'il est 18h25, que maman va vous appeler à table à 18h45 pour ne pas rater Des Chiffres Et Des Lettres, il vous reste très peu de temps pour jouer le Che Guevara et communier avec elle avec ces chansons de liberté dont vous espérez qu'elle rêve autant que vous. Et malgré tout, toute l'énergie de Michel Corringe ne vous permettra pas de conclure. Satané quart d'heure qui vous revient encore parfois à la mémoire certains jours. Ou inversement, oui, vous l'avez fait. Mais aujourd'hui le quart d'heure est le même. Bref, des choses qui vous marquent au fer rouge, comme la fois où vous avez répété Waiting For The Man pour la première fois.

Nous sommes ce peuple-là. Du moins, me semble-t-il, au moins Charlu et moi. Et tous ces vieux anonymes qui hurlent sur ce disque, à l'heure du rappel, ce soir de 1977 ou peut-être même de 1976, à Saint-Etienne, je ne sais plus quand, aussi, sans doute.

Enfin qu'importe, il est pour toi, ce post, mon ami Charlu. Si tu veux m'envoyer une toile en échange, c'est avec plaisir ;o) Naan j'rigole !

Je pourrais vous les chanter, mais je n'ai plus de voix...

Grands Disques du Concours Exquis : pas fini c'est !

Hé non, le Grand Concours du Disque Exquis n'a pas dit son dernier mot. Si l'on s'est un peu perdus parfois, moi le premier et je m'en excuse, l'heure est venue d'offrir aux fidèles auditeurs de nos blogs le fruit de notre travail.

Oui, mais, comment ?

La première idée, la plus égocentrique, la plus mauvaise donc, pourrait consister à poster une compile de tout ce que vous aurez posté durant le jeu : genre, moi, ma vie, mon blog. Bôf. C'est malgré tout une idée à retenir pour aider les petits copains à récupérer tout ça et pouvoir proposer le méga coffret pour Noël : Grand Concours du Disque Exquis : l'Intégrale. Mister Moods, roi du cover, tu te proposes toujours pour la publication du Grand Oeuvre ? Allez, Mister Moods, s'te plaît...

Voici donc ma contribution, merci à Blanche-Neige et aux six autres nains de faire de même...

L'idée, oh qu'elle est bien meilleure, c'est de poster votre premier morceau, suivi de ceux qui vous ont suivi. Pour moi, j'ai commencé par le Hot Rod Mama de Tyrannosaurus Rex. Pour des raisons qui n'appartiennent désormais plus qu'à l'histoire et donc qu'à lui, Approxbutfair a posté Diabolic Scheme des Hives en suivant. Everett W. Giles a suivi Approxbutfair en proposant le Seven Nation Army des White Stripes, lui-même suivi par Sorgual proposant Avanti ! d'Arthur H, etc.

Je me suis employé à la collecte, aux tags des mp3 concernant donc les morceaux ayant suivi mon premier petit caillou, j'ai fait une belle pochette, une play-list, et voilà donc Jeepeedee's First (non pas que je me proclame le premier du concours, loin de là, mais que mon premier morceau a conduit à la suite que voilà).

Idéalement, du travail bien fait pourrait conduire à un contenu suivant : les chansons, la pochette et la play-list.

Je m'écoute donc cette petite compile, et j'en suis heureux, le coq et l'âne se sautent dessus d'un bout à l'autre, c'est frais, surprenant parfois (laissez dérouler la play-list et faites autre chose pendant ce temps...).

J'insite, encore une fois, sur l'Intégrale, 64 morceaux qui devraient vous permettre de tenir les quatre heures de route jusqu'à la Plagne à Noël (ou chez belle-maman, auquel cas le bon goût de chacun d'entre nous devrait vous revigorer un tantinet). Triturez-les, passez-vous d'affilée tout ce qui est sorti le 3ème jour, mettez-les par ordre alphabétique, que sais-je encore ! Et nous pourrons montrer à la blogosphère qu'il y a bien plus d'idée en ces huit journées de jeu que dans l'inévitable numéro spécial des Inrocks qui sortira avec un minable petit CD guidé par les relations commerciales entretenues par les majors avec le canard boiteux.

Allez les gars, un dernier effort !

Grand Concours du Disque Exquis - Jeepeedee's First
 (oups ! fôte d'ortaugrafe dans la pochette, merci de télécharger le cover ici !)

samedi 17 novembre 2012

# 148 : Cadillac Sky "Letters In The Deep"

Faisant suite à une remarque à Jimmy, ainsi qu'à une défection de ma part lors du Concours des Disques Exquis, voici donc le merveilleux Letters In The Deep de Cadillac Sky. Je ne disposais que d'une version à petite bitrate, d'où mon retard à poster le truc (j'ai fini par l'acheter chez les vendeurs de pommes), et ça m'apprendra à outrepasser les règles que je m'étais fixées à l'ouverture de ce blog (tu postes, donc tu as, pour faire simple).

Désolé, je n'aime pas revenir sur un truc passé. J'en ai dit trois mots, je ne trouve pas les autres. Si ce n'est de dire que le groupe s'est sabordé depuis, et qu'il laissera donc à des Mumfords & Son (avec lesquels ils avaient tourné) où autres surfer sur la gloire. Et c'est bien dommage. Avec un line-up aussi redneck (guitare, violon, mandoline, banjo), ils sortent l'orchestre du credo bluegrass habituellement réservée à ce type de formations. Ils arrivent aussi, thank you Lord, à éviter le piège du newgrass, de ses démonstrations instrumentales inutiles pour en revenir - mazette - au plus important : les chansons. N'attendez donc pas ici de vains exercices de vitesse façon Duelling Banjos mais plutôt des mélodies entêtantes royalement servies par des instruments limités (pas de pédale d'effet pour le violon, hein !) mais craquants comme un feu de cheminée, pour lequel je défie DJ Shadow d'en sortir une moindre musicalité avec son sampler.

Comme je l'avais dit, on flirte ici plus du côté des Violent Femmes que de Bill Monroe & His Bluegrass Boys. Une bande de jeunes qui cherchaient à en découdre avec les instruments trainant dans le grenier plutôt que des sous-produits du Grand Ole Opry.

Voici donc les Cadillac Sky, paix à leur âme. J'aurais préféré, malgré la modeste fréquentation de ce blog, aider juste un peu à leur promotion, mais c'est là encore un exquis cadavre que je vous propose. Cadavre dont je pleure la disparition, peinant à télécharger des albums sur exystence.net taggés Americana dans lesquels je trouverais le dixième du souffle ici présent.

C'est un samedi de merde que ce jour d'aujourd'hui, j'en ai plein les bottes de mon boulot, qui m'a contraint à ne pas assumer le Concours jusqu'au bout. Je vous remercie encore, les participants, les commentateurs, bref, tous les petits amis de la blogosphère, et même s'il n'y a ici que du classic rock (Dave est donc labellisé Classic Rock, on se dirait au Virgin Megastore de Tokyo ;o)), dernière pique à Mister Moods (bisous, mon grand).

Enfin, positivons, j'en retiens une chose. Ce blog va se réactiver, enfin je l'espère, et reprendre un rythme plus soutenu. Je suis accro.

D'ici la suite, please welcome the Cadillac Sky, ladies & gentlemen, enjoy !

Part Of My Heart

vendredi 16 novembre 2012

# 147 : Can "Ege Bamyasi"

... où l'on entend les Inrockuptibles hurler "Mais pourquoi pas plutôt Tago Mago, chef-d'oeuvre du groupe et patati et..."

Patata.

Parce que Ege Bamayasi.

C'est une bonne réponse, non, à une telle question aussi absurde ?

Va savoir. Ege Bamyasi, donc.

Parce que cette musique me vrille présentement la tête. Tago Mago aussi, allez-vous me dire, alors pourquoi pas...

STOOOOP !

Parce que j'en ai marre de cette notion de Krautrock, qui induit un courant marginal tentant de se dégager de l'influence blues de l'hégémonie anglo-saxonne et américaine. Parce que, de fait, on réduit cette musique à un plat qui fait péter, plein de saucisses, alors qu'il en est tout autre.

Le premier morceau devrait vous convaincre qu'il est beaucoup plus 5 fruits et légumes par jour que n'importe quel album des Allman Brothers Band. Même si ici, on fume vraisemblablement les légumes autant qu'on les mange. On en ressort le groove tribal avec maestria, bien qu'avec maladresse. Alors que le premier morceau débute, l'impression que le groupe a déjà joué 5 heures avant que d'appuyer sur la touche Rec. s'impose. L'impression que le groupe a joué jusqu'à l'épuisement, et qu'il retient sur bande le moment où les endorphines prennent le dessus, ce fameux moment rejeté sur tous les albums des Rolling Stones. Par exemple.

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. J'ai récemment reécouté le Phaedra de Tangerine Dream, groupe que j'avais laissé tomber depuis que la Telecaster a remplacé dans le rêve de mes nuits le Mini-Moog qui fait poulet-pouet à tous les étages. Eh ben quelle claque, Tangerine Dream. Un jour je vous en parlerai. Mais bref.

Coincés dans le même plat de choucroute, de Krautrock donc, autrement dit les autres, Can évolue (?) dans des sphères normalement réservées aux groupes conventionnels. Eh oui, on y distingue clairement, si l'on écoute bien, de la basse, de la guitare et (surtout) de la batterie. Et des bruits de chiottes, des choses bizarres. Ecoutez-moi Soup, à l'image de la pochette, de ces okras putrides. Ca finit aussi mal que lorsque vous digérez ces infectes légumes gluants (désolé, Dr John, c'est l'infectitude du légume qu'on célèbre ici).

Hormis la liquide chanson un peu difficile, tout ici est surprenant, et vous scotche le nez devant les baffles. L'hypnotique One More Night m'en soit témoin. Economie de moyens, prêts à déraper à tout instant, j'ose la comparaison ultime : Ces gens-là avaient le même esprit que le Velvet Underground. Capables de passer du plus mignon (Sing Swan Song) au plus étonnant (Soup), balançant le même contraste que Sunday Morning/European Son sur l'album à la banane, osant malgré l'approximatif l'émotion puissance grande E (Vitamine C), et claquant la porte cinq minutes après quitte à pourrir le-dit morceau avec des bruitages très musique concrète dont je ne doute pas qu'ils furent ravis.

Soup, le Grand Oeuvre, finit véritablement n'importe comment. Et ce ne sont pas des choux frisés qui permettront de suivre le groupe durant sa tragédie de 10 minutes, même si elle commence très rock. Cela finit véritablement en macédoine, dans laquelle on y verse le bébé, l'eau du bain, du pastis, trois-quatre parpaings, un dé à coudre et cinq ratons-laveurs. Vous me suivez ? Menteurs ! Personne ne peut suivre ça. On ne peut que se retrouver éberlués lorsque I'm So Green vous rapatrie rapidement sur terre.

Spoon, le tube, clôture l'album, avec sa boite à rythmes, son synthé bizarre, sa guitare sèche (?), et en quelques trois-quatre minutes, nos amis sans doute atomisés par quelque substance autre que la choucroute dessinent sans le savoir l'electro de nos belles années.

Celle qui fait qu'ils seront si souvent cités comme référence par des artistes si peu inspirés qu'on se demandera s'ils ont jamais réussi à écouter ce disque plus que cinq minutes d'affilée. Mais nous vivons à l'heure des press-books, et il apparaît évident que citer Can offre une belle légitimité, une belle influence. Il faut du courage pour se plonger dans cette boîte de conserve (et de fait conservée). Nul doute que ceux qui s'en réclament ont la voix facile : on les croira sur parole.

Alors vous qui n'êtes pas comme eux, trouvez-vous un décapsuleur et écoutez-moi ça. Moi, je me le remets. Ce soir j'ai besoin de péter un câble et d'aller ailleurs. Je n'ai que deux manières d'y arriver : le Rock Bottom de Robert Wyatt, et Can. Et quand il faut aller vite, le concentré de folie contenu dans Ege Bamayasi remplace allègrement l'overdose de Tago Mago. Ce soir, donc, c'est cool, on reste sérieux, on ne prend qu'une petite dose.

Vous auriez un radis pour allumer ma carotte ?

Oups, pardon, c'est l'effet Soup...

jeudi 15 novembre 2012

GCCDDE # 8 : Jeff Beck "Truth"

Faisant suite à Life's Too Short - Marshall Crenshaw
Posté par Approxbutfair
dont la chanson fétiche était Everything's The Truth

Morceau fétiche ici : You Shook Me

...All night long, devrais-je même dire ! Ce morceau - ce disque pour remercie les 7 nains que sont Jimmy, Sorgual, Fracas64, Everett W. Giles, Approxbutfair, Charlu et Mister Moods, grands fous à avoir testé le Grand Jeu du Disque Exquis. Yes, lads, you shook me all night long. Peu de sommeil, la suite à assurer tant bien que mal, de superbes albums postés, de quoi faire ressembler le dernier Rock & Folk au catalogue promo de Super U, de quoi renvoyer les Inrocks sur chacun de vos blogs pour y dénicher les perles postées et paraître vachement intelligents après, de quoi fabriquer de bien belles compiles à venir, de quoi être frustré de ne pas suivre untel parce que là, avec tel mot, on déballait l'album du siècle, etc. etc.

Parce que c'est peut-être ça la vérité - Truth. Le vrai amour de la musique qui passe aujourd'hui par nos blogs respectifs plus que par les conseils de la FNAC moribonde qui en surfant sur le progrès et les nouveaux médias a perdu toute son âme.

Parce que lorsqu'un concours comme ça se termine, Greensleeves est parfait pour illustrer le Grand Vide...

Parce que, tout simplement, ce disque a un goût de cadavre exquis. Jumeau du Led Zep I, le p'tit bouclé  de Robert Plant saura s'inspirer des accents de Rod The Mod, et Jeff Beck finira sur le carreau pour n'avoir pas compris que les compos étaient essentielles, mais c'est une autre histoire...

Parce qu'enfin, bon dieu, Nicky Hopkins là-dessus, ça joue ! Parce que c'est tout simplement un bon disque, fut-il classic rock, label dans lequel ce blog est catalogué.

Alors voilà, c'est sur un Beck's Bolero que je clos ma part du cadavre, me demandant encore si ça ne constituerait pas un titre bien meilleur que You Shook Me pour clôturer une compilation. Et comme je pense que si, je me ferai un petit cadavre exquis moi-même, en décidant finalement que :

Morceau fétiche ici : Beck's Bolero

Allez, à vous les studios, merci à tous, bonjour chez vous, et lavez-vous les mains avant de manger !

Rock My Plimsoul !

mardi 13 novembre 2012

Burn out chez Jeepeedee...

Salut les copains zé fidèles lecteurs... Je reviens du boulot, je suis à la bourre, pas eu une seconde pour le Concours du Disque Exquis, ni pour le bilan de dimanche, ni pour le post d'aujourd'hui. Et je repars la semaine pour un taff de folie...

Aussi, quelqu'un veut-il bien prendre la plume pour le bilan de dimanche ?

Pour le post de demain, et pour ne pas dire que l'on triche, je vous livre le nom du groupe et de l'album, que je décrirai plus tard.

Il s'agit du Letters In The Deep de Cadillac Sky, faisant suite au Sky Blue Sky de Wilco posté par Fracas64.

Morceau préféré : allez, va pour Hypocrite, mais c'est pas mon cas ce soir...

Que dire en deux mots de cet album ? C'est que si après le travail d'orfèvre mené par le groupe dans une configuration bluegrass (violon, banjo, mandoline, guitare et voix) on prend toujours ce style pour une musique de demeurés, je rend mon tablier.

Voici la vidéo du magnifique Hangman, en attendant mieux. Rhabillez-vous, Moriarty de tous bords. Je ne vois guère que les Violent Femmes à avoir abordé la musique américaine avec autant d'intelligence. Et encore, Hangman est facile d'abord, mais c'est pas ce qu'il y a de mieux sur l'album... Allez, dodo, désolé...


dimanche 11 novembre 2012

GCDDE # 6 : Jim Jones Revue "The Savage Heart"

Faisant suite à :

Live 1975 - The Rolling Thunder Revue - Bob Dylan
Posté par Everett W. Giles

Morceau fétiche ici : tous, mais bon, allez... Never Let You Go 

Voilà un groupe que j'aime. Et pour cause. Malgré mon grand âge, j'ai participé au festival Garorock à Marmande l'an passé. C'était cher, la bière n'était pas bonne, je me suis senti vieux à devoir supporter Ben l'Oncle Soul(e) sous le hurlement des midinettes, et j'ai pleuré secrètement quand The Sreets, dont c'était le dernier concert et ma raison même d'être là a joué dans l'indifférence générale, tout le monde attendant Tiken Jah Fakoly pour fumer un joint en cachette après avoir téléphoné et rassuré papa et maman.

Heureusement, la Jim Jones Revue a joué ce soir-là sur une petite scène, et bien évidemment a mis le feu. La bière a perdu son mauvais goût, j'ai retrouvé ma belle jeunesse, celle du soir où j'avais vu, dans des conditions similaires, les déjà-vieux Fleshtones allumer la campagne Gersoise avec une foi sans pareil.

La foi, c'est tout ce qu'on attend d'un concert. Le bonheur de voir et d'entendre des gens jouer comme si leur vie en dépendait. J'en ai rêvé, Jim Jones l'a fait. J'ai pris une claque magistrale, mon oreille gauche en a bourdonné pendant deux jours et c'est très bien comme ça.

Alors quand voilà un nouvel album de la Jim Jones Revue, plus rien d'autre ne compte. Je repeins la pièce de noir, j'égorge un poulet, j'allume les chandelles, et j'écoute.

It's Gotta Be About Me déboule, sale et méchant, ternaire et glauque, et bon dieu que c'est bon. D'emblée, on sait que ça va pas se calmer, on est dans le lourd, on va y rester pendant la petite demi-heure que va durer le disque. Le piano vrille la tête, les guitares sont poisseuses et Jim Jones éructe comme au bon vieux temps des Cramps ou du Jon Spencer Blues Explosion, avant que ce dernier vende son talent contre un sampler.

Never Let You Go, c'est du Bo Diddley à 200 à l'heure, avec un Jerry Lee Lewis derrière qui regarde les petites filles de l'assemblée, et la guitare qui rappelle que Led Zep, entretemps, est passé par là. Bref, un régal. Remettez-moi un coup de booze, et tant pis si le taulier y a versé de la mort-aux-rats, ça lui ôtera son goût de patate.

7 Times Around The Sun commence comme un Gospel vicelard. It may be the Devil or it might be the Lord, but you gotta have to serve somebody, chantait le Zim. Jim Jones a choisi. Et le Diable de danser le twist, fou de joie : il vient de trouver son prochain Robert Johnson, assurément.

Where Da Money Go reprend le boogie hirsute là où It's Gotta Be About Me l'avait laissé, pour lui tordre encore un peu plus le cou, avec ces guitares qui riffent derrière le piano épileptique. Blaaam !!!

Chain Gang fait peur, tout simplement. Pachydermique, englué dans un blues emplâtré qui ne décolle pas. C'est le morceau calme du disque, et il y a de quoi s'inquiéter si Jim Jones vous propose de danser le slow.

In And Out Of Harm's Way est sépulcral à souhait. Une armée de zombies dansant le mambo sur la tombe à Jim Morrison n'aurait pas moins d'éclats. Là encore, psychobilly à souhait, mazette, on n'avait pas entendu ça depuis... off... qu'importe.

Catastrophe porte bien son nom. Rythmique vicieuse comme le tout meilleur de Led Zep, hé oui, étonnament, le fantôme d'Aleister Crowley rôde sur ce disque comme au bon vieux temps des séances de spiritisme au manoir de Boleskine.

Quand la guitare se fait tronçonneuse comme dans Eagle Eye Ball, blues méchant qui vous scie la moëlle épinière bien délicatement, on ne peut que se laisser faire. Fais-moi mal, Jimmy. Encoore !

Mais c'est déjà la fin. Midnight Oceans & The Savage Heart, avec ses violons, n'arrivera pas à faire pardonner le déluge sonique qui l'a précédé. Nick Cave reprenant les Ronettes, genre. La guitare continue à larsener, tentant de se faire câline mais personne n'y croit.

Vous l'aurez remarqué, je viens de vous proposer une chronique "titre-à-titre". Comme on en lisait dans Best et Rock & Folk à l'époque où l'on attendait le nouveau Lou Reed pour essayer de rêver entre les lignes à ce que cela pourrait donner, et décider de l'acheter plutôt que le nouveau Dylan. Ces choses-là avaient grande importance à l'époque. Ah ma pauv' dame, on scrutait les moindres recoins de la pochette, on regardait le sillon du disque, et même, on en rêvait avant avec le magazine, avant que d'avoir recueilli les 38 francs 60 (code U, le plus fréquent) et que d'aller chez le disquaire avec des frissons partout en imaginant la déflagration à venir sur l'électrophone.

Voilà, c'était cette importance que je voulais accorder à ce Jim Jones Revue. Dans un monde parfait, au lieu que de simplement en profiter, vous vous le seriez rêvé, vous l'auriez attendu comme le Messie.

Et le Diable vous serait apparu.

Catastrophe


samedi 10 novembre 2012

GCDDE # 5 : Mister Moods m'a tuer

Bon, c'est vrai, j'ai fait une boulette. Faisant suite au post de Mister Moods, j'ai re-posté un disque avec Man dedans, mais c'était ça ou un Camel et je me voyais pas m'enfiler 1 heure de prog rock pour trouver l'inspiration et j'étais fatigué et j'ai pas fait gaffe et je m'en excuse. De surcroît, j'ai posté un Chicago, ce qui m'a valu cette remarque assassine : "Ha, Jeepee, on va finir par penser que tu n'aimes que les mauvais artistes pour de mauvaises raisons !".

Eh bé... j'ai failli ne rien écrire ce soir : j'ai visiblement tous les Genesis et tous les Rush à écouter pour parfaire ma sinistre culture... Après je m'attaquerai peut-être à Tygers Of Pantang ?...

Bref, à part ça, Everett m'a remonté le moral avec un live de Dylan, faisant joliment suite au Rolling Stones posté par Jimmy. Lequel Jimmy rebondit sur le même Everett (enfin, on se comprend, hein) avec un Terry Callier de derrière les fagots.

Mister Moods, quand il ne passe pas son temps à tacler les copains reprend le fouet des Pogues que je lui avais tendu pour nous proposer un Clifford Thornton Quartet qui m'a l'air pas mal du tout. Bien sûr, je ne connaissais pas. Vous savez, moi, à part Supertramp et Balavoine, hein...

Pendant ce temps, Sorgual nous remet joyeusement en mémoire les Sugarcubes, qu'on aurait presque oublié suite aux bidouilleries electro de Bjork. Eh oui, c'était pétillant et bien envoyé, les Sugarcubes. Après l'album des Feelies de Fracas64, force est de constater qu'il s'est quand même passé des trucs sympa dans les années 1980 (outre Supertramp et Balavoine, bien sûr). Le-dit Fracas64 rebondit à l'album d'Arthur H posté précédemment par le même Sorgual avec un Joseph Arthur, ce qui est une bien bonne idée car on aurait trop souvent tendance à oublier ce monsieur.

Charlu lui nous sort un David Sylvian dont je ne vois pas trop le lien avec l'album précédemment posté par Approxbutfair. Charlu aurait-il oublié que vendredi c'est disque exquis

Un détail m'aurait-il échappé ? (NDLR : Oui Jeepee, un gros détail, c'était pas le bon disque que tu as regardé. Décidement, l'uppercut à Mister Moods t'a bien remué... mais bon tout est réparé dans les liens !)

Approxbutfair qui lui suivait le même Charlu (eh oui, vous l'aurez compris, c'était un peu chassé-croisé vendredi) innove encore dans le cadavre exquis : Looks, Like et Rain, trois mots de l'album de Mickey Newbury se retrouvent dans trois chansons du Renaldo & The Loaf qu'il poste avec brillo.

Voilà, je pense n'avoir oublié personne. Plein de bonnes choses à écouter donc, de quoi supporter le week-end pluvieux.

Sur ce, je me remets Breakfast In America.

Everett W. Giles (sur le Club des Mangeurs de Disques)
Live 1975 - The Rolling Thunder Revue - Bob Dylan

Jimmy (sur le Club des Mangeurs de Disques)
The New Folk Sound Of Terry Callier - Terry Callier

Mister Moods (sur la Caverne d'Ali Baba)
The Panther & The Lash - Clifford Thornton Quartet

Sorgual (sur le Club des Mangeurs de Disques)
Life's Too Good - Sugarcubes

Fracas 64 (sur le Blog de Fracas 64)
Come To Where I'm From - Joseph Arthur

Charlu (sur les Chroniques de Charlu)
Blue Screen Life - Pinback

Approxbutfair (sur Approximate But Fair)
Arabic Yodelling - Renaldo & The Loaf

Jeepeedee (ici même)
Chicago Transit Authority - Chicago (oui oui je sais, ça va...)

A demain pour de nouvelles aventures.

vendredi 9 novembre 2012

GCDDE : 4ème jour

Pre-scriptum : Désolé, je ne maîtrise pas Blogger. Mon post de ce jour est juste en-dessous, je n'ai pas failli à mon obligation...

Ouh le pauvre titre navrant. On n'aurait pas pu faire plus vrai, ni plus succinct. Voici donc le résultat des courses du 4ème post du Grand Concours du Disque Exquis. Et ce soir je suis épuisé. J'ai pleuré dans ma bière pas plus tard qu'hier (voir mon post des Pogues avec And The Band Played Waltzing Mathilda faisant suite au Band On The Run de Paul Mc Cartney via les Chroniques de Charlu (ça, c'est fait - je me veux aussi laconique que le-dit Charlu, trop heureux d'avoir casé son Macca d'amour dans cette toile d'araignées), j'ai bossé toute la journée avec un sérieux qui vous ferait rire si vous me voyiez, j'ai un projet de jeu politiquement incorrect sur le grill (voir ici pour les curieux) et j'ai flippé comme un âne pour savoir ce que je posterai demain (voir ici demain, enfin, dans 4 minutes à vrai dire...).

Donc, bref, peu importe et allons-y, de quoi fut fait hier ?

Charlu s'en vint poster un album de Mickey Newbury, Looks Like Rain, en réponse au Rain On Lens de Smog proposé par Fracas64. Je ne doute pas qu'il s'agisse d'un très bel album, mais les ayant-droits de Mickey étant fort désagréables (les vieux de la vieille comprendront), je ne m'étendrai pas sur ce post.

Fracas64 s'en va faire un tour du côté des Feelies, The Good Earth répondant au Red Earth - A Malian Journey de Dee Dee Bridgewater posté précédemment par Jimmy et on aurait bien tord d'oublier que ces gars-là faisaient du bon boulot à une époque ou c'était ma foi bien difficile. Teribles années 80, certes, mais si on réécoutait les Feelies, on parlerait moins de Culture Club et les soirées se termineraient moins mal.

Jimmy lui, poste un séminal mais controversé album des Stones (les Rolling, pour le suivant), Metamorphosis, joyeux et cupide fourre-tout agrémenté ici de bonus tracks, ce qui, pour une telle compilation représente rien moins qu'une tarte aux cerises sur le gros gâteau, ce en réponse aux Métamorphoses du Bester Quartet posté par Mister Moods. Ce n'est pas rien, c'est la seconde fois que voici la preuve que nos bloggeurs savent se servir de Google Traductions pour se sortir de chemins difficiles. Nous avons donc la preuve que les bloggeurs utilisent Internet, aïe aïe aïe, le FBI n'est pas loin !

Mister Moods enlève ici sa kippa pour nous proposer un truc Stoner psychédélique, les Nomad Pursuits de Yawning Man que je vous conseillerais bien d'écouter si j'avais quelque chose à dire. Perso, c'est la révélation pour moi, merci Mister Moods. Mister Moods très joueur, puisqu'il propose un disque posté par Approxbutfair sur son blog à lui, faisant suite au Intoxicated Man du même Approxbutfair mais en fait de Mick Harvey. Vous me suivez ? Oui ? Non ?

Bref, Approxbutfair nous sort les Compass Point Sessions de la divine Grace Jones, et là, on est bien peu de choses... Le Point en question faisant suite au sublime John Mayall posté par Sorgual,  n'est-ce pas légitime que d'avoir un penchant pour la Grande Dame  ? Dans tous les cas, au vu de la pochette de la Négresse Blanche d'Arthur H posté par le même Sorgual, suivant Everett et ses Elephant de White Stripes (encore un qui sait utiliser un dictionnaire, mazette, quels érudits dans la boutique à Jimmy), je me dis qu'il peut comprendre. Joli post, ceci dit.

Mais voici que je m'embrouille moi-même... où en étais-je...

Ah oui, manque d'attention, on m'a suivi dans ce dédale. Everett W. Giles s'est emparé du Here Come The Warm Jets de Brian Eno posté par mézigue pour proposer le Here Comes The New Folk Underground de David Baerwald. Le boucan baisse d'un ton, mais la tension augmente. Everett, toujours à fond.

Voilà, tout ceci est un peu foutraque, je m'en excuse, et espère n'avoir oublié personne.

Allez, les liens et au dodo :

Jeepeedee (ici même)
Rum, Sodomy & The Lash - The Pogues

Charlu (sur les Chroniques de Charlu)
Looks Like Rain - Mickey Newbury

Fracas64 (sur le Blog de Fracas64)
Looks Like Rain - The Feelies

Jimmy (sur le Club des Mangeurs de Disques)
Metamorphosis - The Rolling Stones

Mister Moods (sur la Caverne d'Ali Baba)
Nomad Pursuits - Yawning Man

Approxbutfair (sur Approximate But Fair)
The Compass Point Sessions - Grace Jones

Sorgual (sur le Club des Mangeurs de Disques)
Négresse Blanche - Arthur H.

Everett W. Giles (sur le Club des Mangeurs de Disques)
Here Comes The New Folk Underground - David Baerwald

GCDDE # 5 : Chicago "Chicago Transit Authority"

Faisant suite au post de Mister Moods (sur la Caverne d'Ali Baba)
Nomadic Pursuits Yawning Man 

Chanson fétiche ici : I'm A Man

J'ose ici l'improbable, même pour un blog Classic Rock, comme dirait Mister Moods. Je risque la réputation dont je n'ai que faire. Je m'en vais joliment et benoitement glorifier un album de Chicago, alors même que ce fut la curée ici même pour le dernier Cabrel, tellement vide mais moins indigeste que le quadruple live At Carnegie Hall des même Chicago. Alors, d'entrée, attention. On parle ici en fait de Chicago Transit Authority, hein. Ils s'appelleront certes Chicago dès le deuxième album, mais perdront bien plus que le Transit Authority. En fait, en terme de transit, ça constipera de plus en plus, ou - a contrario - ça fera chier tout le monde.

Qu'en est-il donc de ce machin : des jeunes diplômés du conservatoire s'éclatant comme des bêtes dans un mélange de pop-music, de rythm'n'blues et de jazz. L'équation impensable. Encore une fois, ça fonctionnera presque parfaitement le temps de cet album. Qui fera un carton, et laissera nos minous complètement désemparés. Oubliant le feeling, ils utiliseront leurs compétences en contrepoint pour continuer à fabriquer des double-albums aux pochettes toujours plus chiadées mais de plus en plus vides de sens. On peut, si l'on est courageux, tenter de les suivre jusqu'au Chicago V qui recèle encore ça et là quelques pépites. Au hasard, A Hit By Varèse. Mais dès Saturday Night In The Park, on sent que c'est fini. Leur album-pochette-en-chocolat avec l'immonde If You Leave Me Now sonnera la fin. Un truc comme ça est pire que la Centrale de Fukushima pour créer des mutants punkoïdes prêts à en découdre avec les dinosaures. Ce qui se passa, très exactement. Qui s'en plaindra ?

Voilà donc pour la biographie de ces gros nazes, qui avant d'avoir été gros et nazes ont un instant mis leur talent d'instrumentistes au service de ce premier double-album. Double, parce qu'ils en avaient des choses à jouer, et aussi parce que c'était la mode (Blonde On Blonde, Freak Out...). Ca jamme un peu de partout : des morceaux qui s'intitulent Introduction, autant dire que voilà, hein... Evidemment, il y a le tube inénarrable, Questions 67 & 68, pop à souhait, avec ses cuivres derrière et sa mélodie imparable. La patine du temps n'a fait que le magnifier, rendant même supportable le final très "La Croisière S'Amuse", qui préfigure l'horreur à venir.

Et surtout, dans l'intro (et beaucoup moins après, comme c'est prémonitoire), on entend un solo incroyable de Gibson SG, joué par le jeune Terry Kath que tout le monde a oublié mais qui, à l'époque, impressionnait même Jimi Hendrix. Le même Terry, hippie en diable, nous propose 7 minutes de Free Form Guitar, durant lesquelles il imite très bien une voiture, merci. Ah ben quoi, c'est le temps qui voulait ça. Rappelez-moi en quelle année Lou Reed a sorti Metal Machine Music ?

En revanche, le Terry, quand il envoie South California Purples ou Poem 58, plus personne ne bouge. Ni dans cette reprise immense du I'm A Man du Spencer Davis Group. Certes, rallongée à souhait, mais quand même, quel groove. Quelle putain de partie de guitare. Hendrix ne l'aurait pas mieux jouée. Et que dire de la longue impro de Liberation, par moments très Hendrixienne avant l'heure là aussi, morceau capté live et sans tricherie de surcroît ? Sans conteste, un guitar hero, comme on disait à l'époque, que ce Terry Kath. Bien bien meilleur que le petit Santana qui enflammera Woodstock.

Sauf que.

Sauf qu'on retiendra la section de cuivres, les arrangements un peu tarabiscotés, qu'on (= Columbia Recording Systems) leur intimera de reproduire jusqu'à plus soif (et plus faim non plus), parce qu'il y a une place à conquérir, et que Blood, Sweat & Tears (qui après un ou deux albums corrects sombrera dans la même mélasse) est sur le coup aussi.

L'avenir retiendra (?) de Terry Kath ses talents de mélodiste/compositeur, mais l'avenir surtout lui priera gentiment de baisser un peu le son de sa guitare, sauf pendant les rappels, sauf pendant I'm A Man. Qu'il jouera jusqu'à la lie, jusqu'à l'écoeurement. Tel le clown de service. S'est-il rappelé pendant ces moments que c'était lui qui avait fondé le groupe ? Que l'idée des cuivres, ça mettait du pep's à son rock cosmique ? Au début, oui, sans doute. Et puis après, les dollars, la coke et avec eux l'ennui se sont installés.

Et l'ennui, c'est terrible. Tellement ennuyeux que par un terrible soir de 1978, backstage, avec sans doute beaucoup trop de coke dans le nez (tenir deux heures à cocotter à la guitare en suivant, pas facile...), Terry perdit définitivement la partie à la roulette russe.

Ca a fait trois lignes dans les Télégrammes de Rock & Folk, Chicago a continué à sortir des merdes, ça n'a plus fait une ligne dans Rock & Folk, et c'est très bien comme ça.

Alors, listen without prejudice, comme disait l'autre. D'autant que c'est la (forcément) superbe réédition Rhino que je vous propose ici.

Pour Terry Kath, et pour lui seul s'il le faut. Il mérite bien ça.

Listen.

Update : il semblerait que 2 morceaux, et non des moindres (I'm A Man, Questions 67 & 68 soient en 128 k, chose intolérable ici (on est certifiés ISO 9001 ;o), merci iTunes !). Voilà donc l'update pour les clients exigeants, avec les excuses plates et confuses du taulier :

http://depositfiles.com/files/5e28kh41y

mercredi 7 novembre 2012

GCDDE # 4 : The Pogues "Rum, Sodomy & The Lash"

Fait suite au post de Charlu (sur les Chroniques de Charlu) :
Band On The Run - Paul Mc Cartney & Wings

Chanson fétiche du présent album : The Band Played Waltzing Mathilda

Non, franchement, ça m'ennuyait : gloser sur un album de The Band, oui, j'aurais pu. Parler des Allman Brothers Band aussi... mais quel classique (rock)... alors, à l'image d'Approxbutfair sur son dernier post, je m'empare du titre d'une chanson contenant un mot convenable (band... pff...), mais quel album, quels souvenirs !

Donc, les Pogues... quelle affaire... A cette époque-là j'étais tombé amoureux pour la première fois (avec la langue), et du coup toutes mes années de Rock & Folk, Zappa, Talking Heads et autres ont fini chez le brocanteur du coin pour racheter du Caradec, Castelhémis, Yves Simon (tiens donc ?!) parce que mademoiselle jouait (mal) de la guitare et qu'elle aimait tant les soirées feu de camp...

Ne vous méprenez pas. J'échangerais aujourd'hui encore n'importe quel Dylan contre un Caradec chanté sous la ligne bleue des Vosges en amoureux, avec l'acné qui vous picote le visage et la promesse d'une nuit sage à juste se bécoter un peu et à dormir ensemble.

Je vous la joue volontiers à la Dave, sur ce coup-là : J'irais bien refaire un tour du côté de chez Emmanuelle, mais ça rime pas, c'est mort. N'empêche. Bien qu'amoureux transi que j'étais, avec mon bandana et ma guitare 12 cordes, London Calling me manquait... Et comme Emmanuelle aimait bien le folk irlandais (c'est où l'Irlande ?), quand j'appris que cette chose inconnue - via les Pogues -  était fraichement revisitée façon punk, je me suis rué sur la cassette de ces Pogues comme la vérole sur le bas-clergé breton.

Oh bien sûr, je lui ai fait écouter Dirty Old Town, et j'ai moi-même joué de façon gentille (comme le fera Christy Moore des millénaires plus tard) A Pair Of Brown Eyes. Bingo ! La Douce avait souri, et il avait suffit de l'automobile de sa soeur, du côté rock'n'roll de son beauf pour nous mener à la Foire Aux Vins de Colmar ou les Pogues nous attendaient - si j'en crois les Dernières Nouvelles d'Alsace de l'époque, avec pas moins de 400 canettes de Kro. J'avais évité de lui faire écouter Sally Mc Lennane, sait-on jamais.

Combien de temps dure un concert, dans un théâtre en plein air quand on a 18 ans à peine et qu'on est amoureux fou et que la gentille brise d'été vous balance quelques phéromones dans le nez ?

Ben, 1h15. Le temps que Shane Mc Gowan débarque sur scène, ouvre sa bouteille de Gin, chante (faux), boive un coup, chante encore, puis termine sa bouteille, ivre mort. 

Oh mon dieu comme la Côte Ouest de Clare, comme les falaises de Mohair et le Giants Causeway se sont éloignées de nous ce soir-là... Nous étions deux rigolards dans la Golf en rentrant : le beauf et moi. La version de Sally Mc Lennane avait été extraordinaire. Ces salauds de Pogues n'avaient par contre joué qu'un seul morceau euh... mid-tempo. A Pair Of Brown Eyes. Et encore, Shane en avait profité pour déglutir plus vite sa flasque de Gin. J'ai bien tenté de prendre Emmanuelle par l'épaule, mais bon... bad moods.

Les Pogues n'ont pas joué The Band Played Waltzing Mathilda ce soir-là. 

Constance, une copine de prépa (eh oui, j'ai été érudit dans ma jeunesse !), revenant de ses vacances en Australie, me la chantera deux ans plus tard, debout sur une table, entre deux cours de maths. Avec une classe sans pareil. Jimmy pourra toujours me parler de Nico et du Velvet Underground... bof... Je l'ai vue en vrai, ma muse...

Constance, l'année d'après, finira écrasée par un poids-lourd en plein centre de Montpellier. Elle avait pas respecté le passage piéton vert-rouge, patin-coufin.

Waltzing Mathilda, Waltzing Mathilda, Who'd go-a waltzing Mathilda with me ? 

Ne m'en voulez pas si je pleure toujours avec cette fichue Waltzing Mathilda

Certains soirs ou j'ai pas le moral, les Pogues ne peuvent plus rien pour moi. J'étais trop con à l'époque pour comprendre que quand une fille vous chante votre chanson préférée debout sur une table, c'est peut-être qu'elle vous aime bien. Et qu'elle est moins coincée qu'une Emmanuelle fredonnant Fifi l'Oiseau

J'étais tout aussi trop con pour comprendre que finalement, avec Maxime Le Forestier à la guitare sèche et non Sally Mc Lennane, j'aurais pas perdu Emmanuelle. J'ai tout perdu  finalement avec les Pogues.

Bien sûr, aujourd'hui, tout ça n'a plus aucune importance, je joue Jesse James au banjo avec ma chérie pour toujours à la guitare, et ça va très bien, merci, mais c'est tout moi, ça. Boire des bières en beuglant Dirty Old Town, et rater tout ce qui se passe à côté.

Allez, à mes amours !


PS : C'est bien sûr la superbe édition remasterisée que je vous propose ici, avec tous les maxi-singles qui ont suivi, Rainy Night In Soho et tout ça... mais bon, j'ai pas le coeur à vendre le produit ce soir...