J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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lundi 27 février 2017

LCD Soundsystem "Shut Up And Play The Hits" (two down, eight to go)

LCD Soundsystem, voilà un groupe que j'ai suivi du début à la fin. Complètement bluffé par le côté electro qui me rappelait le Second Toughest In The Infants d'Underworld d'Underworld mêlé au rock'n'roll (punk) bien crasse, envoyé comme aux meilleurs instants du Clash, pas moins. Daft Punk Is Playing In My House, waouh, rien que le titre, et le morceau du même acabit. De longues envolées technoides auxquelles pouvaient se suivre de vraies chansons, bien troussées (New York I Love You But You're Bringing Me Down), et en plein succès, paf, terminé, ça suffit, j'ai tout dit. Une grande classe donc.

La seule question que je me pose, c'est pourquoi il faut attendre entre dix et quinze ans pour qu'un OVNI pareil apparaisse dans la voûte céleste où les galaxies du classic rock, de l'electro, de l'americana et du jazz semblent s'ignorer, sans s'attirer ni même se repousser, réfutant à la fois la théorie de la relativité et celle de la gravité de Newton qui voudrait qu'au bout d'un moment, cette apparente dichotomie se brise comme un flan monté trop vite.

En découlent bien d'autres, des questions : pourquoi depuis bientôt 20 ans, depuis les premiers samplers, se contente-t-on de partir systématiquement sur du poum-tchak entendu mille fois auparavant (Donna Summer, déjà...). Mince, avec les moyens d'aujourd'hui tout est imaginable et reste malheureusement du domaine de l'imagination. Le Velvet, phénix parmi tant d'autres, renaît régulièrement de ses cendres, l'héritage de Johnny Cash est sans cesse rabaché par de jeunes talents déprimés juste ce qu'il faut pour faire croire qu'en entend pas les mêmes accords et cette vieille chèvre de Dylan trompe son Alzheimer en se prenant pour Sinatra - en imaginant donc que lui-même n'a jamais existé.

Ancien DJ, co-fondateur d'un label dance-punk (!), ingénieur du son, James Murphy était sûr de son coup. Dix ans, quatre albums, un concert d'adieu gigantesque au Madison Square Garden et basta. Il était temps de passer à autre chose, la messe était dite. A quoi bon continuer à radotter sur le même thème ? A quoi bon continuer à mélanger boites à rythmes et guitares cinglantes ? Le concept était créé, développé, et mené à son terme. La preuve, donc, ce dernier concert, 3h30 de live, qui pourrait tenir autant avec dix années de répertoire, sans temps morts ?

Rippé puis édité à partir des deux DVD par mézigue, après six mois de silence, il fallait bien un peu de contenu pour la suite, pour ces 10 artistes qui comptent le plus pour moi (mais oui, le coup de l'île déserte...). La suite ? Dans six mois ? Un an ? Ben quand j'aurai le temps et l'envie. Je me pose beaucoup de questions par rapport à tout ça.

Bises à vous.

JP

Jump Into The Fire