J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

mardi 30 avril 2019

Bob Dylan : des news

Plus aucun suspense possible. Le prochain Dylan concernera, à nouveau, la Rolling Thunder Review de 1975-76. Ah oui ?

Premier indice sur Netflix : Martin Scorcese a visiblement eu accès aux rushes de Renaldo & Clara, imbuvable film du Bob tourné pendant ces deux années, et te les a remoulinés en un rockumentaire. Bien joué, Martin, y'a pas de petits profits...


Et vas-y, disponible en juin :



Deuxième indice sur Spotify : Un morceau disponible en prime-time : une répète de la-dite tournée, One More Cup Of Coffee. Et un joli visuel :


...qui laisse penser à un gros gros coffret (y'a matière ceci dit).

La suite logique des sessions de Blood On The Tracks, donc, et dont on se demande si - on l'espère - ce coffret sera gargantuesque à prix modique (comme les concerts de 1966) ou en édition ultra-limitée à prix gargantuesque (les sessions studio complètes de 1965-1966). Vu qu'il n'y a pas marqué Bootleg Series sur la vignette de Spotify, on peut espérer s'en tirer à pas trop cher (renouvellement de copyright oblige). Mais vous ratez pas les gars, il nous faut TOUT sur ce coup-là, pas un bête double-CD. Répètes et concerts, tout. 60 CD à 200 balles, genre. Siouplé.

Et puisque semble-t-il c'est la chronologie qui l'emporte, pour la tournée de 1978 je me contenterai du concert à Nuremberg.  Rien que pour la version apocalyptique de Masters Of War, en ces lieux - mon dieu ! Mais on verra ça plus tard, hein ?

Bref, ce soir j'aurai du mal à m'endormir, une fois de plus.

Le single est ici (merci Anonyme !)

Edit : Ca y est, deux jours après le post, la nouvelle tombe : 14 CD, 100 $.

https://bobdylan.shop.musictoday.com/dept/the-rolling-thunder-revue?cp=73047_105296&src=MSGR475847


dimanche 10 mars 2019

La Dizaine De Blogueurs : jour 6

La chanson associée à un voyage inoubliable

Nous avions quitté l'Alsace. Pris l'autoroute en Suisse. Nous avions dormi, nous étions réveillés en Italie. Traversé l'Italie. Dormi. Réveillés la nuit, pour prendre le ferry. Fait les cons, dormi. Arrivés à Igoumenitsa. Les Météores, puis toute la Grèce antique avec un prof gauchiste et ses potes du coin qui avaient résisté au régime des colonels. 16 ans. Destination improbable. Soleil. Emois. Quitter l'Alsace, un jour. Je l'ai fait.



mercredi 6 mars 2019

La Dizaine De Blogueurs : jour 4

La chanson déclic, qui nous a permis de découvrir un nouvel univers musical

Alors là, sans hésiter. Sans même le moindre suspense, sans même argumenter, tiens je m'arrête là : Paul Mc Cartney et ses Wings : Mrs Vanderbilt.



 Non sans déconner, je n'avais pas quinze ans, pas de casque, et Isabelle me trottait dans la tête (voir les épisodes précédents). A l'âge où ma fille a eu son premier Iphone, j'ai eu un transistor (comme on disait) Philips, et je plaquais l'oreille contre l'engin pour écouter le Hit-Parade d'André Torrent sur RTL, assez conforme à l'absence totale de culture dans laquelle je vivais. C. Jérôme, Gérard Lenorman et d'autres belges oubliés étaient mes idoles. Seraient-elles numéro 1 ce soir ? Pour le savoir, fallait se fader les dix premiers.

Dont ce Wings, inconnu au bataillon, perfide anglais venu entacher la franchouillardise de mes nuits. Mais qu'est-ce que c'est ?

 Ho ! Hé ! Ho !

 Comment ça s'appelle ? Michiouanderbeul.

Ah ? Ce truc était devenu une obsession - bizarrement comme le Goodbye Vienna d'un certain Ringo Starr, mais puissance dix. Un jour, à Carrefour, plus tard, je tomberai sur un triple albuim : Wings Over America, Statistiquement, michiouandertruc devait y être, non ? Il me le fallait. J'ai collé une étiquette "3 disques pour le prix d'un - 49,;90 Francs" sur l'étiquette "82 Francs 40" (largement au-delà de mes moyens, mais IL ME FALLAIT CE DISQUE). Ben non. Paulo avait eu beau tourner en Amérique, que dalle. Oh, j'ai bien aimé ces trois disques, mais sans plus. michisouanderchose m'échappait encore.

Leave me alone, Mrs Vanderbilt... 

 Bien sûr, plus tard (mais que signifie "plus tard" quand la pop s'empare d'un gamin de 9 ans, hein ?), j'achèterai le CD. Parce qu'entre temps, d'autres choses m'auraient éloigné de C. Jérôme. J'aurai ma phase air guitar sur l'album de Led Zep (celui-ou-il-y-a-Stairway-to-Heaven), je partirai en vrille avec Zappa et après le Clash je n'écouterai plus jamais Supertramp (enfin si, mais en cachette). Et puis, un John Lennon mort à quatorze ans, on en oublie un Mc Cartney vivant (enfin, presque). Mais n'empêche....Mrs Vanderbilt. Et dire qu'elle ne figure sur aucune compile du gaucher ?!!! Tout comme Monkberry Moon Delight, ma deuxième claque du bassiste. Va savoir, je dois pas être fait comme les autres?.

dimanche 3 mars 2019

La Dizaine De Blogueurs : jour 3

La chanson que l'on écoute seul le soir au casque

Pff... quand je mets le casque, déjà, c'est pas bon. Journée de merde, soirée de merde, je ne mets plus le casque que pour oublier. Alors tant pis pour vous, mais pas (plus) de Leonard Cohen, Bashung ou autres empêcheurs de dormir en rond. Quand je mets le casque, je veux que ça joue. Je veux m'évanouir dans la plénitude des Choses Plus Grandes Que La Vie. Exit le caca-boudin, déjà vécu les heures précédentes, exit la mélancolie, exit tout ça. Un truc qui te secoue à un moment, tu dis - waouh, j'ai rien vu venir. Au casque, je parle, hein, pas... enfin bon.

Et, au casque, j'ai cinquante millions de propositions à vous faire, pour une seule - en fait, deux - et unique(s) chanson(s). Le Grateful Dead envoyant China Cat Sunflower suivi (comme toujours, les Dead Heads savent ça) de I Know You Rider.  Oh cet instant magique où la rythmique change - si peu, si peu - pour acueillir Rider. Change pas de main, gamin, ça vient. Oui oui oui. Oui oui oui, c'est ça, que j'écoute au casque. Il m'en reste encore au moins 523 versions à découvrir, alors je vous laisse, ok ?

Grateful Dead - China Cat Sunflower/I Know You Rider



vendredi 1 mars 2019

La Dizaine De Blogueurs : jour 2

La chanson sortie l'année de nos quinze ans

Foutremou, quels thèmes à la con. Pas facile d'avoir quinze ans en 1981. Je m'étais pris London Calling dans les oreilles l'année de mes treize ans, j'en étais encore à décortiquer Sandinista pour essayer de comprendre pourquoi c'était un grand disque (paraît-il), et ma vie d'adolescent était sexuellement aussi vide qu'une paire de couilles de GI brûlées par le napalm. Que dire de cette année-là ? Kim Wilde ? Ha ! trop grand et trop fier pour m'identifier à un kid de l'Amérique ! Police ? Vendus, Police, vendus. Je suis de ceux qui ont oublié leurs quinze ans. Pas de coucheries obscures au fin fond de l'Alsace. Ma plus grande révélation ? Sans doute les équations du second degré ou le théorème de Pythagore, je ne sais plus trop. J'ai beau chercher sur internet, rien ne me parle. Et d'ailleurs, c'est vrai, je ne parlais pas à grand monde, à quinze ans. J'écoutais des choses de Zappa ici hors sujet, et s'il faut vraiment que je me creuse la tête, je ne vois que Shot Of Love, l'album post-chrétien de Dylan. Acheté le jour où ma sœur s'est payée une chaîne hi-fi.

Alors oui, la chanson de mes quinze ans c'est probablement Lenny Bruce. Pas très funky, hein ? Un Dylan bêlant à souhait, et qui donc était ce Lenny Bruce ? J'ai probablement fait des progrès en anglais en devinant son parcours dans la-dite chanson. He was the brother that you never had. OK, un frangin donc, je prends. J'auras bien aimé avoir un frangin, plutôt qu'une frangine qui achetait une chaîne stéréo pour écouter Fabienne Thibault et America.

Non, vraiment, les copains, pas mes quinze ans, d'accord ? L'année d'avant, il y avait XTC, Talking Heads, celle d'après il y aurait un bon Dylan, mais là...

Bob Dylan - Lenny Bruce



mercredi 27 février 2019

La Dizaine de blogueurs : jour 1

La chanson qui évoque l'enfance

Vache, c'est quoi ce thème : une chanson qui parle de l'enfance ? Y'en a tant... Une chanson qui m'évoque mon enfance ? Je choisis la deuxième proposition. Et je me jette à l'eau. Ce n'est pas une façon de parler. Je me rappelle de la petite piscine bleue avec trois rubans installée dans le jardin, à l'été... quelle année ? L'année de ce tube sans doute (1973, NDLR). Nous pataugions sous l'oeil indifférent de mes parents - chance ! ils ne voyaient là aucun risque pour moi, c'était rare - quand Alain, le voisin, un crétin au sens médical du terme est arrivé avec - quoi, qui ? une vague cousine ? La fille d'un copain de beuverie de son père ? Je ne saurai jamais. Je me rappelle juste de son prénom, Isabelle, et de son maillot de bain deux pièces rouge. Et de sa coiffure à la garçonne. Et j'ai perdu tout élan à patauger. Je voulais juste tomber sur elle, qu'on se touche, là, ambiguë sensation, inconnue motivation, eaux troubles de l'enfance. Isabelle. L'eau giclait de partout, le voisin crétin beuglait en aspergeant tout le monde, et je ne voyais plus qu'elle.

Et puis elle est retournée chez Tonton, partie, jamais plus revue, disparue, adieu le maillot de bain rouge, je crois que je ne suis jamais retourné dans la piscine, vite rangée voici septembre arrivé. Et ces Poppys qui chantaient très exactement ma peine. Sans doute qu'elle avait dix ans, bien sûr qu'elle avait déménagé et bien sûr que j'aurais aimé lui faire des bébés, sans trop savoir comment mais oui, plus que jamais, d'ailleurs. Et qui sait peut-être m'a-t-elle déjà oublié. Probablement, oui, très probablement.

Un jour, bien plus tard, j'ai connu au sens biblique du terme une Isabelle. Elle aussi m'a oublié. M'a même largué comme une merde. J'avais dû lui chanter la chanson, peut-être. Elle a dû avoir peur.

Poppys - Isabelle Je T'Aime