J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

dimanche 16 décembre 2012

SINGLés # 4 : Bob Dylan "Mixed Up Confusion/Corrina, Corrina"

Bon, désolé, pas pu résister plus longtemps. Mais quand même, c'est pas Like A Rolling Stone, là. C'est une histoire bien plus vieille, c'est le début de l'histoire. Le 11 novembre 1962, le petit Bob entre en studio avec John Hammond, et enregistre... du rock'n'roll. A peine signé chez Columbia, le petit drôle dévoile - certes prématurément - ses ambitions. Le folk ne sera qu'une étape, essentielle certes parce que le vilain petit canard n'a pas le look de Presley ou de Roy Orbison, mais guère plus. En 1962 donc, alors que les Beatles viennent à peine de sortir Love Me Do, le Zim se lâche sur un ersatz de Mystery Train, qui préfigure les Tombstone Blues à venir. Rough, comme diraient les Inrockuptibles. Piano, basse (mon dieu, quelle purée de Fender Bass, déjà), batterie, et nada question protest song. Je sais plus ou j'en suis, déclame-t-il déjà à qui ne l'entendra guère.

Rapidement retiré des ventes, pour cause de Blowin' In The Wind galopant dans tous les sens dans les charts, et donc considéré comme contre-productif (si j'dis ça, j'casse mon image dira l'autre), ce 45 tours renaîtra miraculeusement en 1967, après tous les événements qu'on sait (la guitare électrique, l'accident de moto, tout ça), avec une superbe pochette estampillée 1965, et force est de constater qu'on aurait pu se faire berner, à l'époque. Parce qu'encore une fois, en 1962, tout était déjà là. Il n'y a que les sourds qui ne veulent pas entendre, Pete Seeger en tête.

La chose est posée à côté de l'ordinateur, là. Elle a malheureusement crachoté un peu, mais qui pourrait en vouloir à un 45 tours du Benelux (la version française avait paraît-il un liseret jaune) d'il y a 45 ans de ne pas délivrer le son pur de la version iTunes ? Les sanguins, les addicts se feront plaisir : la version ici serait celle de Biograph, différente de celle de Masterpieces, et pareil pour Corrina, Corrina... quelle bande a bien pu arriver au Benelux ? Va-t-en savoir. On pourra maugréer. Ca crachote.

Oh et puis crachote, Corrina, Corrina, tu es toujours aussi belle.

Version mp3 320 kbps

Version FLAC

dimanche 9 décembre 2012

SINGLéS # 3 : The Stooges "Down On The Street/I Feel Alright (1970)"

A ceux qui pesteront comme quoi la France n'a jamais été un pays rock, je répondrai tout simplement par ce 45 tours : en 1970, on pouvait acheter les Stooges au Monoprix et faire vomir son électrophone. C'est peut être trois fois rien, mais c'est quand même énorme.

Enorme, ce petit disque l'est. Alors que le-dit Down On The Street - en face A - est serré, tendu, compact et nerveux comme un iguane coincé dans une tapette à rat, I Feel Alright (1970) explose complètement, vomit sa bile et peine à nous faire croire que ces foutues années 1970 vont être Alright, justement.

Visez la pochette : Iggy habillé avec des cheveux et la langue à Mick Jagger semble toiser tout ce petit monde de rockers et rire au nez des baba cools présents dans le public. Chevauchant cette bande d'andouilles, Iggy se place au-dessus de tout ça, et pour les décennies à venir.

Ca ne sera évidemment pas aussi simple, on sait l'histoire, la dope, le fond du trou, repêché par Bowie et Lou Reed, etc. Mais durant ces quelques instants, ces deux faces gravées dans la lave, on aurait pu y croire. Peut-être même peut-on encore y croire ?

J'ai tout mis dans le rouge, inspiré par les notes de pochette du remix de Raw Power par l'Iguane. Compresseurs et Eq vintage, potards à fond, pour votre plus grand plaisir. J'ai tenté d'être plus mesuré sur Down On The Street, qui audiblement a dû être bien plus écouté, et les crachouillements du vinyle ont freiné mon ardeur. Mais sur I Feel Alright (1970), je me suis lâché...

The proof's in the pudding.

Version MP3 320 kps

Version FLAC

lundi 3 décembre 2012

Un nouveau SINGLé !!!

Salut à tous, notre ami Fracas64 s'est visiblement aguiché de ma modeste rubrique SINGLéS et s'en devrait aller sous peu répandre cette bonne parole sur son propre blog ! Bonne nouvelle, d'autant que nous avons eu une petite discussion et que - je serais certains d'entre-vous - je frémirais d'avance vu ce qu'il compte ripper !

Mais je n'en dis pas plus, vous conseillant simplement d'aller le chauffer histoire qu'il se grouille un peu de nous offrir tout ça !

A+

dimanche 2 décembre 2012

SINGLéS # 2 : Bijou "Si Tu Dois Partir/Le Tueur"

Aah... Bijou... pour paraphraser les Dogs, qui n'ont guère connu meilleure fortune, too much class for the neighbourhood. Le romantisme me ferait dire que le voisinage était punk, que même un peu avant Doctor Feelgood en perfide Albion avait su remettre la guitare au coeur des débats, luttant fièrement contre les Moog agonisant dans un dernier cri, faisant perdre les cheveux à ELP et autres abominations positives. Les Sex Pistols et les Clash arrivaient, banzaï ! Oui mais non, nous sommes en Phrance giscardienne, mon bon monsieur, et tout cela ne pètera pas. Exit, out, Asphalt Jungle et tous les autres.

Pourtant, Bijou avait la classe. Gainsbourg saura le reconnaître, mais là encore, à la fois trop tard (1979 ? 1980 ?) et trop tôt : Les Papillons Noirs voleront brièvement, alors que le Serge est déjà reggae et que sa métamorphose médiatique en Gainsbarre n'est pas encore réalisée pleinement.

Les années 1980 feront pourtant la part belle à ces petits groupes pleins de classe, trop beaux pour être honnêtes (L'Affaire Louis Trio, au hasard), mais ceux-là ne savaient pas reconnaître les belles guitares.

Trop mélodiques pour être punk, trop intègres pour être rois, Bijou verra la Grenouille à Grande Bouche et aux cheveux sales, Jean-Louis Aubert & Co rafler la mise avec un Téléphone bien plus portable vers les masses : c'était fort, rapide, mais encore plein de tics "à la Stones", donc parfait pour notre cher peuple qui avait encore une coupe de cheveux en retard.

Alors ce soir, pour ce 2ème SINGLéS, je les mets à l'honneur. Vous me voyiez venir avec un single de Dylan, hé, bien vu, mais oui et non : ici, c'est bien la reprise de If You Gotta Go, Go Now du Zim que je vous propose (on se refait pas), mais avec un refardage impeccable, des arrangements que la vieille bique n'aurait jamais osé, et c'est plus du côté de Johnny (c'est sa seule reprise de Dylan, à ma connaissance) que les garçons lorgnent, avec un british beat de tueurs. Le Tueur, c'est la deuxième face, encore plus rapidement envoyée (pétard ce solo de basse !!!), mazette et bon dieu que c'est bon.

Bon sang, ce son !

Enjoy !!!

Version mp3

Version FLAC (merci à Fracas64 pour cette excellente idée)