J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

jeudi 29 mars 2012

Les Cowboys Etanches à la Cité de la Musique !

Je pouvais pas ne pas me fendre d'une reprise du canard, vu le buzz à la Cité de la musique. Problème, il fallait une vidéo. Etant aussi doué pour le cinéma que le Bob (voir, si vous ne vous endormez pas au bout d'un quart d'heure, Renaldo & Clara).

S'en suivit un week-end gastronomic-éthylico-sympathique, je me suis gratté les cordes vocales à coup de tampon Jex, le camescope a fait le reste.

Oh yeah !


Just Like A Woman - Les Cowboys Etanches par Jean-Pierre_Devin

Bon, je suis pas pour le buzz sur Facebook, mais un pirate à la Cité de la Musique, ça peut être drôle, non ?

Please Vote (si vous la trouvez, je suis pas sûr de la manip, plus à l'aise sur Rapidshare...)

http://www.dailymotion.com/contest/bobdylan/videos#video=xpqbk7

dimanche 25 mars 2012

#120: Jack Frost "Changing Of The Guards - The Very Best Of Jack Frost"

Blowin' In The Wind, The Times They Are A-Changin', It Ain't Me Babe, Mr TambourineMan, Like A Rolling Stone, I Want You, Just Like A woman, All Along The Watchtower, Lay Lady Lay, Knockin' On Heaven's Door, Tangled Up In Blue, Hurricane... STOOOOP !

L'homme dont je parle ici a permis à tout le monde de gratter une guitare, de dire ce qu'il pensait, puis a insufflé la poésie dans le rock'n'roll, et puis s'en est allé avant de revenir poète, tout ça en quinze ans à peine. Et puis dans les années 1980, avant que de l'avoir vu ridiculisé par des productions grotesques (même lui a eu droit à cette p... de reverb sur la caisse claire), il s'était mis en tête d'avoir rencontré Jésus. Et les jeunes de l'époque (Mark Knopfler, salaud d'opportuniste, de le suivre - ou plutôt de l'accompagner - sans vergogne).

Passé 35 - 40 ans, voilà notre homme obligé de proposer de nouvelles chansons sans cesse comparées, disséquées et évaluées par rapport aux canons du genre. Alors que tellement plus essentielles. Cruel.

Imaginons donc cet homme mécanicien chez General Motors jusqu'en 1981. Il chante dans les rades du coin, se fait remarquer par les gosses de REM au hasard d'une tournée, et sort son premier disque à cette époque. Végète un peu dans le milieu underground, sort des disques en catimini, et est aujourd'hui réédité miraculeusement par Rhino. The Very Best Of Jack Frost. OK, ça fait déjà bien longtemps. Mais imaginons qu'avant, il n'y ait rien eu. Oubliez Like A Machin Truc. Laissez-vous porter, je vous fais la chronique de cette découverte sur le web. Celle d'un vieux songwriter abruti par une vie de dingue à serrer des boulons. Qui, musicalement, commence en 1981... :

"Il aura fallu attendre 2012, risquer la mort du CD avant que de pouvoir enfin profiter de Jack Frost. Ouvrier chez General Motors, Jack Frost a traversé trente ans de production discographique le plus discrètement du monde, oublié des rééditions du temps de l'heure de gloire du CD. Aujourd'hui, c'est mieux que rien, un best of de 13 titres nous parvient enfin. Une carrière en dents de scie, débutée en 1981 avec un hommage à Lenny Bruce ici présent, et qui n'a jamais fait rien d'autre que de témoigner de la vacuité et de la vanité de notre époque. Qui n'a jamais rien dit d'autre, que les choses ont changé, mais par rapport à quoi ? A qui ? Et que signifie ce titre, Changing Of The Guards, aurait-il vécu autre chose avant ? Malheureusement pour le critique, rien, aucune information n'est jointe avec ce CD, dont le livret est plus qu'abscons.

Est-il possible, envisageable, en 2012, qu'une compilation d'un inconnu comme Jack Frost puisse attire le chaland ? People are crazy and times are strange, chante-t-il. Mais ça n'est pas nouveau. Donovan nous le disait déjà dans les années 1960. Certes pas avec autant de désabusion, pour citer Nino Ferrer, mais y a-t-il une place aujourd'hui pour un auteur-compositeur inconnu des médias, égrenant sur de vagues notes de piano un hommage à Blind Willie Mc Tell oublié de tous ? Et qui se souvient de Lenny Bruce ?

Il y a plein de nouveautés à écouter sur Deezer de nos jours, y a-t-il une place pour un vieil ouvrier n'ayant jamais connu la gloire nous parlant ainsi présomptueusement de dignité ?

A en croire Jack Frost, au-delà, il n'y a rien. Et la compilation se termine sur un Ain't Talkin' ténébreux. Mais qui est-il pour nous dire tout cela ?

Et de rajouter un bonus track, proposé (quel toupet !) mais refusé à l'époque (1967 !) par Columbia. I'm Not There.

Je Est Un Autre.

Ce gars-là aurait-il pu avoir sa chance ? La version live de son unique tube, Love Sick, laisse penser que oui. Un disque étrange, donc.

A vous de juger..." (Les Inrockuptibles, avril 2012)

Things Have Changed...

Tracklist (obligé...)

01 - Dark Eyes
02 - Love Sick (live @ Grammy Awards)
03 - Every Grain Of Sand
04 - I & I
05 - Highwater (for Charley Patton)
06 - Man In The Long Black Coat
07 - Things Have Changed
08 - Lenny Bruce
09 - Beyond Here Lies Nothin'
10 - Dignity (Brendan O'Brien Mix)
11 - Blind Willie Mc Tell
12 - Ain't Talkin'
13 - (bonus track) - I'm Not There

PS : une compile de Bob D... euh, pardon, Jack Frost, c'est une prise de tête façon prise de la Bastille. Une cruauté, une place au doute incessante. Inutile de dire que je vais me la graver sur un CD et passer la semaine à l'écouter dans ma bagnole, voir si ça passe, si c'est cohérent. Soyez indulgents, c'est ma première tentative dans le genre... 12 titres ! je me fais moi-même violence, du coup j'ai pas pu faire autrement que rajouter un bonus track... sans doute des progrès à faire... vous me direz...


PS2 : Cette compile vient en réponse d'une tentative teutonne de chez Columbia de sortir un truc s'appelant "Pure Dylan", diffusée chez Lyc (j'ai la flemme de chercher le lien, sans doute plus valable depuis mega dead load, en plus) et qui visait uniquement, sous couvert de morceaux peu compilés, de balancer une rareté inédite en CD (Trouble In Mind, pour ne pas la nommer) et prétendre atteindre au coeur de l'artiste. Raté, pitoyable, mercantile, j'espère bien modestement avoir touché plus au coeur de ses chansons moins rabâchées avec les moyens du bord.

mardi 20 mars 2012

#119: The Knack "Get The Knack"

Vous l'avez compris, suite à mon précédent post peinturluresque, et suite à mon silence de plus en plus long entre deux posts, ce blog cafouille, part à vau-l'eau et agonise gentiment. Désolé les gars, je n'ai pas la trempe, le courage et la persévérance d'un Jimmy, et les pépites de ma discothèque s'étiolent et se font rares. J'ai envie de faire autre chose, de prendre plus de temps pour ma puce de 8 ans et ma tendre moitié, j'ai la chance immense d'avoir un boulot prenant mais passionnant, donc au final, je pense que j'ai droit à un sourire concupiscent de Mick Jagger et des autres dans ma mollesse à enfreindre la législation au bénéfice du rock'n'roll et de la musique pour tous.

Mais quand même, ce soir, sur le supermarché des blogs, j'ai versé une larme d'émotion, j'ai tapé du pied et j'enfreins une des règles de ce blog, faute de temps : je balance un lien dont je ne suis pas l'auteur, c'est contraire à la netiquette, à tout ce que vous voudrez, mais boudiou que c'est bon. Bon comme un crocodile Haribo, un Big Mac à Angoulême ou une portion de frites à l'huile rance à la Fête de l'Huma.

Le genre de truc qu'on oublie assez vite mais dont on ne se remet pas. Le genre de truc dont on ne parle à personne (on évoquera plus volontiers la sole meunière goûtée dans un trois étoiles en Normandie, les aliments sans gluten qu'on a généralisés dans le foyer, etc.) mais qu'on déguste toujours trop goulûment jusqu'à l'écoeurement. Qui, objectivement parlant, n'apporte rien à la Grande Aventure du Rock'n'roll, qu'on n'ose passer qu'en fin de soirée, quand tout le monde est suffisamment allumé pour profiter du truc en faisant semblant d'en rire.

Oser un nom de groupe que l'inconscient collectif rapporte d'emblée à l'usine à merde Herta, pour nous, français, exceptions culinaires, c'est déjà une insulte.

Oser des têtes d'abrutis sur la pochette, à côté desquelles les brillants Cheap Tricks passent pour des académiciens en goguette, c'est un désastre programmé.

Réussir à vendre 13 millions d'albums sur la base d'une intro à la batterie et dont on ne se souvient que du riff de basse, c'est une provocation. Un soufflet à Keith Richards et à sa bande de disciples décadents mais porteurs de la Vérité (Johnny Thunders au hasard, choisissez les vôtres).


Bon, ceci dit, en tant qu'ex-musicien désespéré de trouver des gens pour former un groupe, mettre les bassistes à l'honneur, c'est un acte de salubrité publique, mais avec les précautions qui s'imposent. Les bassistes contactés par petite annonce ont toujours la sale velléité de progresser dans leur carrière (entendez - votre groupe) et devenir guitariste soliste à votre place. C'est stupide et désolant, l'Education Nationale devrait créer une option Bassiste à l'Ecole Polytechnique pour qu'ils se tiennent un peu tranquilles. Quant aux bons batteurs, ils sont tellement rares que cette intro les pousse à la surenchère, mais Dieu a créé des boites à rythme de plus en plus perfectionnées, et c'est bien fait pour eux. Ils sont insupportables. La seule façon de les calmer, c'est de leur coller une partition sous le nez. Entendons-nous bien, on parle ici de rock'n'roll.  Pas de jazz. Pour être bassiste ou batteur de jazz, il faut savoir écouter les autres membres du groupe, ce qui ne me paraît pas être une condition sine qua non dans la turpitude du rock'n'roll. Si tous les rockers avaient des oreilles, on danserait moins, on s'amuserait moins, et Olivia Cruz serait probablement technico-commerciale chez Haribo pendant que Mathias Bidule - son pote, vous vendrait les bonbecs dans les foires et les marchés. 

Enfin bref, toujours est-il que j'ai pris mon pied, j'ai mangé tellement de madeleines de Proust que je ne peux pas m'empêcher de vous refiler le lien. Get The Knack ! Les trublions couleront bien plus vite qu'un Titanic dès le deuxième album (qu'en tant que préfigurateurs du syndrome Elmer Food Beat ils auront le culot de nommer ... But The Little Girls Understand en crachant de façon bien présomptueuse sur la tombe de Willie Dixon et Jim Morrison réunis), et c'est très bien comme ça, bien fait pour eux. N'empêche, si l'on est réticent à toute nouvelle création de bonbons Haribo, on est je pense peu nombreux à réfuter le plaisir douteux des crocodiles. Voire, pour ma part, des petites bouteilles Coca-Cola acidulées. Mais ne venez pas me proposer des ersatz au goût de Seven-Up. Je suis seul décideur de mon indigestion alimentaire et de ma capacité à retenir ou pas les flatulences qui en découlent. Il faut savoir rester maître de son destin, en toutes circonstances.

Mais si demain vous êtes en RTT, si vous n'avez pas rendez-vous avec votre conseiller Pôle Emploi et/ou si vous avez prévu une journée VTT avec la petite famille, et que donc ces inconvénients secondaires et gastriques ne vous porteront pas tord (roulez derrière, c'est un conseil d'ami), je vous invite vivement à vous faire bêtement plaisir avec un groupe bête mais efficace, un tube bête mais imparable, que vous pourrez jeter dans la corbeille après écoute avec la même énergie que vous tirerez de votre chasse d'eau une fois vos besoins assumés en toute plénitude (et le bruit de mon Mac me rappelle d'ailleurs à chaque fois cette perte, ce déchirement de notre enveloppe corporelle si cher à la psychanalyse). Mais, quand même, ça fait du bien, non ?

Boum - tidi - boum - ti - boum - tidi -boum - ti...

M -M -M - M- M - M - M - My Sharona !

dimanche 18 mars 2012

Hommage à Charlu

On connait tous l'adage : Beethoven était tellement sourd qu'à la fin de sa vie il était persuadé de faire de la peinture. Chiche ?

Je me suis donc amusé avec Max/MSP, merveilleux logiciel presque aussi marrant que World Of Warcraft quand on cherche à s'évader. L'idée était simple, la réalisation un peu moins : peut-on transformer une image en musique ? Repiquant des bouts de code par-ci par-là (hé ho, je suis pas informaticien dans la vraie vie), j'ai réussi à créer un machin qui lit les images (fichiers jpg ou autres) et qui transforme les valeurs de chaque pixel en note de musique. Et qui enregistre tout ça dans un fichier MIDI, qu'on peut ainsi importer dans un sequencer (Ableton Live, en l'occurrence) et faire jouer par divers instruments virtuels. Vous me suivez ?

Bien sûr, les peintres n'ayant aucune notion de gamme bien tempérée, j'ai choisi de censurer les notes en dehors de notre bonne vieille gamme de do majeur (les dièses, les bémols, tout ça), et de donner à chaque composant du moindre pixel sa responsabilité : toi (R) tu fais les notes, toi (G) tu définis la vélocité et toi (B) la durée. Comme G et B se la coulaient douce, je leur ai demandé aussi, si par hasard leur valeur numérique correspondait, de jouer la tierce et/ou la quinte :



Non, non, je n'ai pas pris de substances illicites, et je suis en pleine possession de mes moyens.

Et le résultat fut surprenant : Les Bergers d'Arcadie de Poussin dramatiques, le Ciel Etoilé de Van Gogh proche d'une parodie (on va quand même pas pousser) du Köln Concert de Keith Jarrett.

Content de mon résultat, et plutôt que de faire une reprise d'un grand classique de Vermeer, je vous propose ici le rendu musical d'un pote à nous, ô combien talentueux, l'ami Charlu. En l'occurrence, son huile sur toile du 12 novembre 2011 visible ici, en espérant qu'il ne m'en voudra pas si je la lui emprunte et vous la propose ci-dessous pour mémoire :


C'est beau, non ? Extrêmement beau, plutôt. J'ai donc mouliné son chef-d'oeuvre dans ma petite création histoire qu'il m'en sorte des notes de musique. Notes que j'ai fait jouer par un piano, un orchestre à corde, des vents, et auxquelles je me suis permis de rajouter une batterie un peu jazz, seule entorse et rajout à la création de Charlu. Je vous en livre ici un extrait, car l'intégrale dure 20 minutes, et j'ai pas les moyens de la poster sur Soundcloud...



Ceux qui voudraient écouter l'intégrale de la toile de Charlu peuvent le faire en la téléchargement légalement (ha ! ha ! ha !) sur Rapidshare (wouarf ! wouarf ! wouarf !, les voilà qui hébergent des fichiers non protégés par les droits d'auteur, les pauvres, s'ils savaient)...

Tout ceci pour quoi ? Eh bien parce que ça pose question : qui a créé quoi ? Charlu, peintre mélomane, qui se voit ainsi parachuté compositeur sans avoir rien demandé ? Mézigue, grâce au modeste algorithme que j'ai développé et à l'arrangement (discutable) que je lui ai collé ? Bill Gates ou Steve Jobs parce qu'ils nous permettent d'afficher/télécharger des images ?

Bon, j'arrête là le couplet moralisateur, je me suis juste bien marré. L'étape suivante, si j'ai le temps, serait de transformer une sonate de Chopin en peinture... mais j'arrête là, on sonne à la porte, des gens en blouse blanche...

A bientôt j'espère, et encore bravo à Charlu, seule crédibilité artistique revendiquée dans ce post...

PS : voilà mon petit jouet en action, en plein délire ambient... et maintenant j'enregistre directement en audio... on n'arrête pas le progrès...

mardi 13 mars 2012

Hats Off To Jack Logan (and Jimmy)

Salut les copains...

Bon, c'est vrai, je poste plus grand chose, all things must pass comme disait l'autre. Mais là, ce soir, j'ai vraiment envie de pousser ceux d'entre vous qui par hasard feraient un tour sur mon blog - routine quotidienne - avant d'aller voir celui de Jimmy, pour vous dire que là, le gars, chapeau. Il tient sinon l'événement du siècle (de l'année ou de la semaine, but time waits for no one, alors qu'importe). Par hasard - ou plutôt grâce à sa motivation sans faille, car je suis sûr qu'on le verrait emprisonné par un Super Hadopi, qu'il enverrait des clés USB par-dessus les barreaux de sa geôle, le voilà posteur d'un album de Jack Logan posant sa voix sur des maquettes des Stones. Complètement inédit, complètement génial, complètement politiquement incorrect (Mick Jagger peut se mordre ses vieux doigts, le génie ne connait pas la crise, et puisqu'il n'a pas besoin d'écrire des sonnets pour vivre une retraite sonnante et trébuchante,  qu'il ne vienne pas nous chier une pendule si d'aucuns s'approprient son célèbre backing-band pour finaliser des chansons qu'il n'aura pas su/pu/voulu/daigner nous offrir).

Je découvre Jack Logan en même temps que vous, ou presque, et j'avoue conchier le FBI pour avoir brisé les liens vers l'autre album que proposait Jimmy. Mais qu'importe. 

Voilà donc un des posts les plus enthousiasmants que j'ai pu connaître en ces quelques mois de blog, et j'ai envie de dire des conneries, enfin des choses puériles : power to the peoplefree music et tout ça. Des bêtises. Mais tellement essentielles. A force de me fader 15 secondes de pub pour la moindre vidéo sur youtube, me voir condamné à 30 secondes d'écoute sur Deezer parce que je ne suis pas quelqu'un de premium, à force de me dire que ce monde est tellement fou que je n'ai pas envie de me voir condamné en comparution immédiate pour avoir posté Tata Yoyo sans autorisation de l'artiste en enfreignant les droits d'auteur, je me dis que ce post, c'est l'avenir. 

On pourra alambiquer sur le mixage du truc. Sur le mastering. Enfin toutes ces choses dont on se fout éperdument quand on tombe sous le coup d'une chanson qui vous met la tête en vrac du moment que l'émotion - la révolte, l'énergie, appelez çà comme vous voulez - s'y colle avec une frénésie dont on n'imagine même pas l'origine, toujours est-il, à mon humble avis, que l'avenir de nos petits blogs interdits se trouve là. Dans le talent d'un Jack Logan, dont personne dans le monde du disque ne veut plus, et qu'on s'arrache pourtant à juste titre au Club des Mangeurs de Disques.

 Alors voilà, bêtement, le lien :


Et posez-vous la question, de savoir si Sir Mick Jagger avait posé sa voix là-dessus, vous seriez tombé d'évanouissement devant tant de génie. Jack Logan en a, incontestablement, pour transformer ces bidules informels en pures chansons. 

A savoir s'il en a le droit, je m'en contre-fiche. Sir Mick Jagger irait-il jusqu'à lui intenter un procès et le placer en détention ? Ils seraient deux, avec Jimmy, ça ferait -sûr - deux clés USB quotidiennes qui voleraient de Fleury-Mérogis vers le reste du monde. Et vous connaissez tous les mathématiques, la loi de Fibonnaci et tout ça. Au bout de quinze jours, la musique serait à nouveau libre et largement diffusée - même si je ne sais pas encore comment parce qu'il faut inventer l'après-internet. Mais je suis sûr qu'on y arrivera. Pas moi, peut-être pas Jimmy, mais ceux qui suivront, les djeuns qui auront écouté Jack Logan.

Ce soir, je m'endors heureux.

Merci Jimmy.

Merci Jack.

PS : mes CD des Stones sont à vendre sur Price Minister. Des fois que ça intéresserait votre concierge....

vendredi 2 mars 2012

#118: Carolina Chocolate Drops "Leaving Eden"

C'est pas souvent que je poste un disque récent, encore moins à près à peine trente secondes d'écoute. C'est même la première fois, et là, ben c'est l'épate totale, le bluff, l'esbroufe, l'amour, la passion et la déraison. Pour les Carolina Chocolate Drops. Trois noirs prenant la sale histoire par les cornes, se ré-appropriant le banjo vilainement piqué par les sales rednecks au début de ce siècle, pour nous faire revivre les string band ancestraux. Il n'est pas (encore) question de blues, même si ça pentatonique ta mère à tous les étages. L'instrument du diable retrouve sa rugosité, sa nervosité, son sens rythmique, loin des prouesses bluegrass vers lesquelles l'amèneront les Earl Scruggs, Bill Keith et autres ténors du genre bien éduqués. On n'avait pas entendu ça depuis ce vieil album de Taj Mahal, De Old Folks At Home, si mes souvenirs sont bons.

Les esprits chagrins me diront que ça sent la cire et le musée. Je leur répondrai, car je suis de bonne humeur, que je préfère traîner au Louvre qu'au Virgin Megastore si l'envie me prend de me cultiver. Toc.

Pour ceux qui seraient donc tentés de découvrir une musique sans âge, à une époque ou l'Amérique, surtout noire, n'avait même pas encore eu l'idée de Rêver, on ne fait pas mieux. Inutile de s'écorcher les oreilles sur de vieux 78 tours vaguement repiqués en digital, c'est le confort à tous les étages. Une occasion unique de vous plonger là-dedans (même si le titre que j'écoute, là, Country Girl, gâche un peu ma prose et vise l'impossible fusion avec le hip-hop et lorgne vers les radios, mais bon... c'est sur le vif, hein !), de vivre une expérience rarement relatée au rayon world music de votre supermarché préféré, si ce n'est que très vaguement via la BO de O Brother.

Pour les fausses sceptiques, je rappellerai que toute la musique qu'on aime, quelque part, elle vient de là. Même si elle a un peu jaunie (c'était mon paragraphe calembours à trois balles, j'arrête là).

Oh voilà un deuxième morceau qui m'ennuie. Leaving Eden. Roots dans l'instrumentation, mais une voix bien trop léchée pour être honnête. Bah, j'ai commencé à écrire, je termine. Finalement, le morceau témoigne bien de la façon dont ces influences ont évolué. D'une beauté primaire à une jolie mélodie. D'un honky tonk à l'iTunes. Mais bon, si ça peut permettre à des oreilles d'entendre le reste, faut-il en vouloir aux Carolina Chocolate Drops ?

Alors, au final, ersatz ou hommage appuyé ? No se. Et qui pourrait dire, en écoutant un truc récent, s'il passera l'épreuve du temps ou si la passion se consumera aussi vite que la crédibilité de l'interview d'un Sarkozy sur France-Inter ? Les fans des Happy Mondays - au hasard - ne me contrediront pas.

Voici donc quelques vignettes de 2'30 maximum à savourer au minimum le temps d'un week-end, entre un T-Bone et un petit whisky de contrebande. A l'heure d'une crise économique sans précédent, cette sympathique galette a, au moins, le mérite de rappeler qu'on peut faire de la musique à plusieurs dans une même pièce sans samplers, avec un banjo, deux cuillers, une contrebassine et un flutiau. De la musique qui sonnera bien mieux au café du coin qu'au Stade de France. Il faut ré-inventer les circuits courts, court-circuiter les Coldplay et autres Radiohead, ré-apprendre à danser et parler ensemble, boire un coup et rentrer heureux.

Voilà, c'était le message du jour du Révérend Jeepee.

West End Blues...