J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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vendredi 1 mars 2019

La Dizaine De Blogueurs : jour 2

La chanson sortie l'année de nos quinze ans

Foutremou, quels thèmes à la con. Pas facile d'avoir quinze ans en 1981. Je m'étais pris London Calling dans les oreilles l'année de mes treize ans, j'en étais encore à décortiquer Sandinista pour essayer de comprendre pourquoi c'était un grand disque (paraît-il), et ma vie d'adolescent était sexuellement aussi vide qu'une paire de couilles de GI brûlées par le napalm. Que dire de cette année-là ? Kim Wilde ? Ha ! trop grand et trop fier pour m'identifier à un kid de l'Amérique ! Police ? Vendus, Police, vendus. Je suis de ceux qui ont oublié leurs quinze ans. Pas de coucheries obscures au fin fond de l'Alsace. Ma plus grande révélation ? Sans doute les équations du second degré ou le théorème de Pythagore, je ne sais plus trop. J'ai beau chercher sur internet, rien ne me parle. Et d'ailleurs, c'est vrai, je ne parlais pas à grand monde, à quinze ans. J'écoutais des choses de Zappa ici hors sujet, et s'il faut vraiment que je me creuse la tête, je ne vois que Shot Of Love, l'album post-chrétien de Dylan. Acheté le jour où ma sœur s'est payée une chaîne hi-fi.

Alors oui, la chanson de mes quinze ans c'est probablement Lenny Bruce. Pas très funky, hein ? Un Dylan bêlant à souhait, et qui donc était ce Lenny Bruce ? J'ai probablement fait des progrès en anglais en devinant son parcours dans la-dite chanson. He was the brother that you never had. OK, un frangin donc, je prends. J'auras bien aimé avoir un frangin, plutôt qu'une frangine qui achetait une chaîne stéréo pour écouter Fabienne Thibault et America.

Non, vraiment, les copains, pas mes quinze ans, d'accord ? L'année d'avant, il y avait XTC, Talking Heads, celle d'après il y aurait un bon Dylan, mais là...

Bob Dylan - Lenny Bruce



11 commentaires:

  1. Quinze ans, l'âge ingrat, en somme ?
    Nan, mais il est pas mal cet extrait, quand même.
    Et puis une soeur qui achète une chaîne qui te permet d'acheter du Dylan, c'est pas si mal, non ?

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  2. j'ai piqué plein de disques à ma soeur... dont un dylan, d'ailleurs, Desire...

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  3. Tu aurais dû faire comme toutes les vieilles folles : TRICHER SUR TON ÂGE !!!!!
    :-D
    Sinon Bob Dylan n'est pas la pire des tortures !

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  4. Marrant, davantage touché par l'évocation de Lenny Bruce. Un mystère pour moi ce monsieur.

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  5. En fait, tes 15 ans, cela pouvait être mes chansons de mon enfance. "Kids in america", je l'aime toujours. Je crois que je l'avais même choisie lors d'un précédent concours.
    Moi, 1981, je crois que j'aurais plein de chansons à mettre... Je commençais à m'éveiller musicalement. Et puis, j'avais pas le souci d'être "crédible" (chose qui apparaît effectivement quand on a 15 ans, surtout quand on revendique l'héritage punk). En fait, mon ADN au niveau son, je pense qu'il se situe entre 79 et 82.

    Mais cette chanson de Dylan aurait été pour moi tout ce que j'aurais détesté lors de mon adolescence. Tu aurais voulu me faire fuir à vie de cet artiste... cela aurait été ça. Cela dit, on m'a fait découvrir avec Infidels et Slow Train Coming, 2 disques que j'aimais pas vraiment. Mais j'avais entendu Knockin'on heavens doors (dans le western, donc bien avant que les autres zozos la massacre) et je me disait que Dylan méritait que je m'y attardent. Alors il y a eu un petite compil' d'occase sur ses premières années qui m'a ouvert les yeux. Je pense que c'était mes années lycées plutôt. Puis la BO de Pat Garrett... Puis Blonde on Blonde... Puis plein d'autres, mais en CD, ceux-là.

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    1. J'espère vivement que lors d'un prochain Bootleg Series la Columbia reviendra sur Infidels. Publiera finalement le mix de Knopfler refusé par Dylan. Je l'ai réécouté il y a peu, toute notre société de merde y est décrite avec 35 ans d'avance. Majestueux.

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  6. Ah ben revoilà Dylan...Je crois qu'à 15 ans j'aurais été beaucoup trop jeune pour pouvoir apprécier le monsieur...il devait y avoir des trucs pas mal en 81 pourtant. .😊

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  7. Mais qu'est-il arrivé à Dylan entre 1979 et 1982 ? Malgré de très bon musicos, Shot of love reste quand meme un album très médiocre dans la discographie de Dylan. Chanson hommage a un comique cinglant américain mort d'overdose( d'ailleurs il y a un film avec Dustin Hoffman sur sa vie), Lenny Bruce ne relève pas le niveau de l'album.

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    1. Pas d'accord mais bon... Je trouve Dylan passionnant sur cet album, et le suivant. Après... misère jusqu'en 1997...

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  8. Bon choix finalement !
    Mais 81 c'est pas dégueu, y'a des immenses disques de Kraftwerk, The Gun Club, Soft Cell, Prince, Television Personalities, The Cure, Taxi Girl, Japan, Undertones, Manset....

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  9. 1981, il y a pire comme année, c'est même un très bon cru niveau musique car sont soties pleins de super skeuds dont de MON meilleur de THE CURE "Faith" / Modern English "Mesh & Lace" ET The Durutti Column "LC".
    Mais aussi, en matière de Post-punk/Cold Wave, le méconnu et excellent "From The Lions Mouth" de The Sound, "Caught In Flux" de Eyeless in Gaza, "Polar Exposure" de Five Or Six, "Movement" de New Order, "Flowers of Romance" de PIL, "Solid Gold" de Gang Of Four, "Mask" de Bauhaus...et "Fire of love" du Gun Club, "Psychedelic Jungle" des Cramps, "Computer World" de Kratwerk, "Damaged" de Black Flag....BREF, une excellente année où j'aurais aimé avoir 15 ans.
    A +

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