J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -

lundi 17 septembre 2012

GCDBMDD # 1 : Bob Dylan's Greatest Hits (FLAC)

Thème du jour : Que la fête commence !
Un must pour commencer, lâchez-vous !

OK, OK Mister Moods, je me lâche ! J'ai failli pousser la provocation jusqu'à proposer le tout nouveau Tempest du Zim, sur lequel j'ai dit un peu de mal à Jimmy après une première écoute distraite, et qui depuis tourne en boucle dans mon auto-radio, mais bon... je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un must... Mais je provoque quand même : un tout petit best-of de Dylan, alors qu'il en existe des dizaines, plus goulus, en coffrets, en bootleg series et autres compilations sensées faire cracher les sous du serial addict jusqu'à la moelle. Là, je ne vous propose que le Best Of de 1967, sensé à l'époque faire patienter les fans suite à son pseudo-crash en moto, orné du perfide Positively 4th Street sorti en ce temps-là uniquement en 45 tours, histoire de convaincre (déjà) les plus sceptiques à acheter le disque.

Dire que tout est bon dans ce cochon de best of de Dylan relève de l'évidence. Un accéléré de 1963 à 1967, toute graisse et nerfs évacués. Le genre de disque qu'on pourrait balancer en Corée du Nord ou sur Mars pour expliquer pourquoi les choses ont changé pour toujours dans notre bas-monde. Mais qui semble témoigner aussi d'un manque d'intérêt total à l'heure ou - encore - on trouve bien plus goulu et bien mieux enrobé à la fois sur le net mais aussi dans votre supermarché culturel préféré.

Alors pourquoi ? Ben, deux bonnes raisons me poussent à vous proposer ce frugal Greatest Hits qui s'arrête en 1966, et qui dure à peine les 40 minutes réglementaires d'un vinyle de l'époque.

Tout d'abord, la sortie récente de la compilation de l'Explosion Rock de Dylan, qui m'apparaît débile et mal construite : deux CD, l'un folk, entrebâillé en plein milieu d'un Like A Rolling Stone qui n'a rien à y faire, et l'autre qui bavarde grassement, puisant au hasard dans sa période prétendument Rock, et revenant par ci-par là à sa période acoustique. Tout ça sans même proposer des choses plus discrètes mais tellement essentielles qui permettraient d'attiser la curiosité du néophyte, au hasard, Visions Of Johanna ou Desolation Row. Une merde en boite cautionnée par la Cité de la Musique. Génial.

Ici, pas de gras, que du maigre. De la viande séchée façon Grisons qui demeure essentielle :

Rainy Day Women # 12 & 35 (même si celle-là, j'ai jamais accroché...)
Blowin' In The Wind
The Times They Are A-Changin'
It Ain't Me Babe
Subterranean Homesick Blues
Mr Tambourine Man
Like A Rolling Stone
I Want You
Positively 5th Street
Just Like A Woman

Et Basta, pas vrai, mec ?

Car, on l'oublie, tout était allé très vite. A peine cinq ans pour écrire les tables de la loi, atomiser les us et coutumes de Tin Pan Alley avec ces accords de Do/Fa/Sol provocateurs et verser dans le rock'n'roll et le British Beat cette poésie qu'on retrouve encore aujourd'hui partout, même dans le plus mauvais Cabrel.

Ensuite, et surtout, ce Greatest Hits connu de tous a subi, par la magie des possédés de chez audiofidelity.net un mastering d'une classe sans pareil. Exit, out, bye-bye les reéditions de chez Columbia, même en SACD. Jamais toutes ces vieilles bandes n'ont mieux sonné. Jamais n'a-t-on entendu un Mr Tambourine Man aussi velouté. Ces gars-là se vantent de n'avoir jamais mieux faire sonner Like A Rolling Stone. Et putain de bois que c'est vrai. Et le reste est à l'avenant, mon dieu, I Want You... Depuis, ils ont ressorti The Freewheelin' Bob Dylan, magique et aussi superbe, mais dans mon choix cornélien j'ai préféré ce petit échantillon, inclassable, merveilleux. Même It Ain't Me Babe, enregistré à l'arrache à l'époque sonne comme le chêne dévoré par une flamme tranquille dans votre cheminée.

Alors ici, en ce démarrage du Grand Concours #4, je provoque une troisième fois : pas de mp3, mais du FLAC, à graver sur CD et à déguster sur une chaîne stéréo digne de ce nom plutôt que sur un iPod ou je-ne-sais quel smartphone de mes deux dans les embouteillages à Paris : Tentez-moi donc ce petit rituel : transformer en wav si nécessaire, graver un CD, éteindre l'ordinateur, prendre une petite collation, mettre la galette dans le lecteur CD, choisir un bon fauteuil et fermer les yeux. Les plus pressés pourront toujours utiliser VLC player ou autre, mais quel dommage. Quand on vous revend du remastering à trois balles et à la pelle tous les quatre matins avec un ou deux (voire nada pour le Ziggy Stardust de Bowie) bonus tracks, je crie non ! Là, j'adhère, je profite, je déguste, j'assume.

Nos oreilles s'adaptent aux téléphones portables, et notre vie aussi. Alors je dis que ce disque devrait être remboursé par la Sécurité Sociale, tellement vos oreilles vont s'adapter aux joyaux soniques qui vont sortir de vos haut-parleurs. Et changer votre vie. Déconnectez-vous un peu, que diable ! Prenez le temps ! Et là, peut-être même que pour Tempest, peut-être encore disponible ici, vous pourriez comme moi changer d'avis...

The Times They Are A-Changin' ? (385 Mb, DF)

11 commentaires:

  1. Eh Djeep, ça fait vachement plaisir de te retrouver..y'avait pu de Dylan sur la toile :DD

    Moi aussi je passe Tempest en boucle.. j'avais ralenti sévère sur les 3 derniers opus (trop classique) , là y'a qq morceaux touchés par la grace..un peu comme sur Oh mercy.
    Je déconne pas mais j'ai failli choisir aussi, mais vu les pro de Bob, j'ai eu peur de dire des conneries ;D

    RépondreSupprimer
  2. Forcément, il n'y a pas la moindre faute sur ce best of... C'est un peu le principe en même temps, pas que ça fonctionne à tous les coups... Enfin, tu es un vilain tricheur mais tu sais vendre ton truc, alors bravo !

    RépondreSupprimer
  3. Décidément Dylan...
    Rien à dire, incontournable, obligatoire, tellement bonnard...
    J'attends le gros article d'un ami qui va venir sur le blog.
    Un fan musicien qui en parle, ça devrait réjouir, qui dit réjouir, dit fête.
    Alors bon...
    Compil ou albums, oui, pour de tels artistes pas de mp3 compressé.
    Il est des artistes majeurs à déguster avec qualité et respect.
    Vinyle tant que faire, CD pour certains...
    Dylan , pour sûr en fait partie !
    Et bravo pour le petit pamphlet sur le sujet, même ça, ça fini par se perdre.

    RépondreSupprimer
  4. Magnifique retour aux affaires! Tu le sais (nous en avons déjà discuté), ce fut mon premier Dylan et, malgré tout ce qui existe aujourd'hui, je l'écoute encore souvent. Une certaine idée de la perfection...

    RépondreSupprimer
  5. faut que je regarde mon 33T un best of aussi... Quelques titres en commun mais.
    Avec "I Want You' j'ai découvert que Dylan faisait aussi dans la pop ... Ouille pas sur la tête.
    Ça fait bien plaisir de te lire, je voulais même te laisser tranquille sur ce vrai coup de coeur si chaud.
    Mais comme j'aime la petite polémique de comptoir... Je veux bien pour le rituel mais je ne range pas Dylan parmi les artistes qui demandent obligatoirement un confort maximum d'écoute pour participer à son plaisir.
    Ce que j'ai pu aimer son "it(s All over now, baby Blue" sur mon crin crin, le Dylan passait bien aussi,il y avait déjà cette intimité...Là ou Santana, Pink floyd etc... appelaient de suite à l'investissement technologique pour apprécier.
    Et puis tu sais, j'ai écouté "Highway 61 Revisited" il n'y a que quelques années, un MP3, 192K et je suis tombé raide sur "ballad of A Thin Man" que je connaissais pas ou peu...
    En tout cas bien content que tu repasse faire une piqûre de rappel, j'ai hélas peu investi de mon temps ado sur Dylan, et aujourd'hui tellement à découvrir qu'il est bon parfois de savoir qu'il y a un gars, là, dans le coin, qui revient rappeler ....
    Merci

    RépondreSupprimer
  6. Hello.
    C'est qui ce Dylan?
    Bises et welcome back.
    EWG

    RépondreSupprimer
  7. Pas de problème de smartphone, j'en ai pas. Mais abandonner mon iTruc qui m'accompagne partout ? Douleur, souffrance, bobo.
    Ah pardon, il s'agit juste de le poser temporairement pour écouter Dylan sur une chaîne. Je respire.
    Ecouter Dylan, voilà un truc que je n'ai jamais vraiment pratiqué. Un peu, comme ça, en dilettante. M'y mettre un jour ? être tenté de tenter ? Ça me tente.

    RépondreSupprimer
  8. Hé! Bien oui... cet album est magique.

    RépondreSupprimer
  9. Salut l'ami, ravi de te revoir parmi les bloggeurs... Excellent choix.

    RépondreSupprimer
  10. J'ai moi aussi cet album, en plus de quelques autres de maître Bob, mais je profite de ce post pour saluer le retour du tôlier. Salut JeePee.

    WC

    RépondreSupprimer