J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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dimanche 27 novembre 2011

Leonard Cohen "Do I Have To Dance All Night"

Cocorico. Oui,  cocorico. C'est marqué, en-bas, à gauche de la pochette du 45 T, ce vieux logo datant du temps où le service public existait encore réellement, et faisait son travail d'intérêt général. Sorti uniquement dans notre beau pays, par la grâce d'une station de radio qui avait eu la géniale idée - et l'autorisation, sans doute - de capter ce concert de Leonard Cohen à l'Olympia, en 1976.

A chipoter, ils auraient pu se débrouiller d'en sortir un double-album. A applaudir, on se dit que l'essentiel est sauvé. Do I Have To Dance All Night, qui avait du à l'époque passer pour un titre un peu - euh... rock ? - du Canadien, reste aujourd'hui inédite, perdue, malgré toutes les rééditions, remasterisations e tutti quanti.

Et pourtant, quelle chanson ! Un copain de ma soeur, fils d'instit' (forcément ?) lui avait prêté le 45 tours. Et c'est avec ça que j'ai découvert Cohen. La vie, pour moi, était simple à l'époque, du haut de mes dix ans. J'avais commencé à accrocher à Dylan, et j'avais compris que les artistes commençaient tous leur carrière avec une guitare sèche, puis passaient à l'électricité. Et Cohen de me le prouver, après l'écoute de ce best of jaunâtre et acoustique que chérissait ma soeur.

Aujourd'hui j'ai 45 ans, et cette chanson, mon dieu, comment elle résonne dans ma tête. Un texte immense, cynique et dur, comme on en imaginait pas à l'époque de Suzanne qui vous servait du thé avec des oranges (n'en déplaise à Graeme Allwright). Un texte qui préfigurait First We Take Manhattan, The Future et tous ces trucs qu'il sortira bien longtemps plus tard. Et la version blues rock (ne riez pas) de The Butcher sur la face B nous rappelle qu'il n'a jamais dit autre chose que ces vérités tristes et sans espoir. Même masquées derrière un accompagnement folkeux que nous ne pouvions qu'entendre en lieu et place de ces sentences.

A l'époque, Cohen s'apprêtait à sortir Death Of A Ladies' Man, produit avec un flingue sur la tempe par Phil Spector (et disponible chez Lyc,  c'est bon à savoir), et c'était le début de la bérézina : exit la guitare sèche, bonjour les arrangements pompeux (ou majestueux, c'est selon). Genre, je ne suis pas le folkeux que vous croyez. Don't Go Home With Your Hard-On, y chantait-il, mais qui pouvait comprendre, même à France-Inter ? Tout cela un an avant les punks ?

Voici donc un 45 tours collector de chez collector, histoire de passer un dimanche à réfléchir à tout ça, la vie, les bouchers, les agneaux... On a tous vieilli, ce truc a pris un sens incroyable, et peut-être même tellement insupportable qu'il n'est pas du ressors de Sony Music que de rééditer cela. Peut-être ne faut-il se rappeler que du thé et des oranges qui viennent toujours de Chine. Et tout ça.

A vous de voir.

Ceci chti73-dit, si quelqu'un a un lien vers un bootleg des concerts de l'époque, je suis plus que preneur, et les commentaires lui sont ouverts. Ne me dites pas que France Inter a jeté les bandes.

Et hop, un petit zippy, à la façon d'Antoine :

3 commentaires:

  1. Hi Jeepeedee :)

    Tu trouveras le concert donné à Montreux le 25 juin 1976, soit peu de temps après celui de l'Olympia (6 juin).

    ici:

    http://swappers-swappers.blogspot.com/p/leonard-cohen.html

    le blog s'intitule: "...the blog nobody reads", ça ne s'invente pas!

    Il y a plusieurs autres bootlegs de Leonard pour d'autres millésimes...

    D'après une autre source, ça devrait être ça:

    "An excellent quality soundboard recording".
    DISK 1
    1.) Bird On The Wire
    2.) So Long Marianne
    3.) Who By Fire
    4.) Hey, That’s No Way To Say Goodbye
    5.) Store Room
    6.) One Of Us Cannot Be Wrong
    7.) Lady Midnight
    8.) There Is A War
    9.) I Tried To Leave You
    10.) Diamonds In The Mine
    11.) Chelsea Hotel #2
    12.) The Stranger Song
    13.) You Know Who I Am
    DISK 2
    1.) The Partisan
    2.) Story Of Isaac
    3.) Famous Blue Raincoat
    4.) Lover Lover Lover
    5.) Sisters Of Mercy
    6.) Is This What You Wanted
    7.) Suzanne
    8.) The Butcher
    9.) Bird On The Wire
    10.) Tonight Will Be Fine
    11.) Joan Of Arc
    12.) Do I Have To Dance All Night

    C'est Up sur mediafire

    Pour le concert à l'Olympia, pas encore trouvé de source

    Bonne fin de soirée ;)

    Lyc

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  2. Hi Jeepeedee :)

    C'est encore moi:

    Des liens alternatifs pour le concert de Montreux en 76:

    Leonard Cohen - 1976-06-25 - Montreux, Switzerland
    (FM broadcast mp3@256)

    http://rapidshare.com/files/319157079/LeCo.1976-06-25.Montreux.01.by.T.U.B.E.rar
    http://rapidshare.com/files/319152205/LeCo.1976-06-25.Montreux.02.by.T.U.B.E.rar
    http://rapidshare.com/files/319147366/LeCo.1976-06-25.Montreux.03.by.T.U.B.E.rar

    mirror:
    http://www.megaupload.com/?d=WTZ7LZR3
    http://www.megaupload.com/?d=DH2NY3TD
    http://www.megaupload.com/?d=ZFY8W9WN


    source: http://theultimatebootlegexperience2.blogspot.com/search/label/Leonard%20Cohen

    Voilou, Bonne nuit!

    Lyc

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  3. @Lyc: Je ne dirai qu'un mot : merci beaucoup ! Il y a donc encore des diamants dans la mine... Euh, je vais me contenter de Montreux, c'est juste que je n'avais rien de cette tournée auparavant, et il y a l'air d'y avoir de sacrées pépites sur le premier blog cité... J'y reviendrai ce soir, entre deux ringardises...

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