Au fond du trou.
Suite à une gros grosse série d'albums dispensables pour qui n'est pas/n'a pas su entrer dans son univers, Dylan arrête tout. Crée le buzz un instant avec Good As I Been To You, parce que se produisant seul à la guitare sèche, comme à ses débuts mais... point de Blowin' In The Wind dans tout ça, juste des reprises dont on ne sait trop d'où elles sortent. Alors, le buzz, passé quinze jours, terminé. On est en 1992, Nirvana déboule avec son Nevermind, on a bien d'autres choses à faire, pour rester poli...
Alors, imaginez lorsqu'un an plus tard déboule ce World Gone Wrong. On aura pu s'interroger un instant sur la pochette, l'une des plus belles (ou des moins moches, c'est selon) de sa carrière, mais quand le bling-blang redéboule, il n'y a plus personne. D'autant que si le mixage de Good As I Been To You tentait de camoufler la solitude d'un Bob tout seul avec sa guitare en amplifiant les basses fréquences, ici le Zim semble avoir clairement expliqué la situation à l'apprenti ingénieur du son derrière les manettes (qui aurait voulu s'occuper d'un truc pareil, par ailleurs ?). Ca grince dès le départ. Dans les dents. Le monde est parti de travers. World Gone Wrong. Kurt Cobain est à deux doigts de se mettre le pétard sur la tempe. Le grunge, c'est déjà presque terminé. Qu'y avait-il alors qu'il n'y a plus ?
Les Mississipi Sheiks, au hasard. Blind Willie Mc Tell, toujours. Et la légende de Stack-a-Lee, peu importe l'orthographe qu'on lui donne. Et Jack-a-Roe. Il n'est plus question ici d'être aussi bon qu'il l'a été pour vous en vous présentant des vieilleries ma foi jolies. Tout est parti de travers, et les notes de pochettes de l'album sont explicites. Le (déjà) vieux Zim en prend acte, et donne ici - à sa façon - le départ du never ending tour. Qu'il déclare depuis longtemps clos (depuis le départ du guitariste G.E. Smith, l'animal est précis...).
Puisque tout cela n'a plus aucun sens, autant tourner autour du pot jusqu'à ce que mort s'en suive, autant tourner autour du lampadaire, sans jamais s'y cramer car l'animal est adroit.
A ce jour, le lampadaire vacille mais éclaire encore vaguement un ciel sans lune. Un ciel sans lune qui n'a jamais été mieux dépeint que dans cet album définitif.
Un an plus tard, Kurt Cobain reprendra le In The Pines, idiotement renommé Where Did You Sleep Last Night de Leadbelly (tiens donc !) parce que couplet/refrain (ou copyright/copytheft ? oblige), se tirera une balle et voilà. World Gone Wrong, il vous l'a dit, non ?
Sitting On Top Of The World... comme toujours...
Merci Jimmy
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