Non mais regardez moi cette tronche de premier communiant ! Amusez vous juste à comparer avec le même 5 ans plus tard, la mue est totale !
Parce qu'en 1966 (année des enregistrements de cet inaugural et éponyme opus), David Bowie est encore un peu David Jones, pas encore le glam rocker flamboyant qui, de Ziggy Stardust en Aladdin Sane (etc.), éblouit les 70s de sa superbe et de son extravagance. Non, David Jones, pardon, Bowie colle au peloton, suce la roue de ce qui se fait de mieux et lui va le plus agréablement au teint, c'est un honnête ouvrier débutant de la mélodie pop qui va bien, un trousseur de chansons déjà efficace mais pas encore affirmé... Un "work in progress".
Ca ne fait pas de la présente collection de chanson une part congrue, un vilain petit canard qu'on pourrait ignorer en commençant l'exploration du catalogue du sieur Bowie directement par Space Oddity... parce qu'il y a le tube dessus, en plus ! Non ! Parce que tous les germes de l'artiste en devenir sont là et que, déjà, un joli talent à conter d'étranges historiettes aux paroles pas si anodines qu'il y parait se fait jour.
Musicalement, l'album est définitivement de son temps naviguant entre pop baroque et psychélisme contenu... Un peu Pink Floyd (le cousinage avec Barrett est assez évident à mon sens même si Bowie a plus de discipline, un tout autre entourage et sans doute moins de problèmes de substances...), un peu Kinks ou Beatles (un peu plus Kinks que Beatles, d'ailleurs, pour un détachement déjà marqué et remarqué)... Mais bon, album de son temps, visée mainstream évidente égale arrangements... parfois un peu douteux qu'on en croirait presque que Paul Mauriat a été convié aux sessions. Sans doute l'influence de Scott Walker, qui s'y entendait alors pour en rajouter dans le pathos à coup de luxuriances orchestrales et avait particulièrement accroché l'oreille du jeune David Jones que ce soit avec ses Brothers ou en solitaire, on l'entend d'ailleurs sur les morceaux les plus mélodramatiques.
Tout ça serait parfait si le répertoire de Bowie n'avait une sautillante énergie à laquelle les arrangements "ce-mec-est-too-much" donnent fatalement une certaine "kitchitude". Et ce n'est pas désagréable même si ça n'est pas très sérieux, ma bonne dame... Reste que, par moment, on touche au but comme sur There Is a Happy Land où, les arrangements pour une fois en mode discret n'interférant que marginalement, on sent le Bowie, une certaine froideur classieuse, pousser sous le Jones.
Bref, c'est un bon petit album comme il s'en faisait alors, un peu pris dans des élans putassiers mais sauvé par l'écriture et la voix de son auteur. Un album qui n'a pas eu de chance, aussi, puisque sorti le même jour que Sgt Pepper de qui vous savez, ça fait de l'ombre, forcément, et, enfin une exploration intéressante de l'archéologie d'un mythe.
Concernant la présente édition "deluxe", et parce que, c'est bien connu, "il ne faut pas gâcher", Decca (ton univers(sale) impitoyable) rallonge la sauce autant que faire se peut et transforme la courte pige d'un Bowie débutant en un double et pantagruélique cd avec, n'en jetez plus !, le mix stéréo, le mix mono, des outtakes, des remixes, des singles perdus, des inédits, des sessions BBC (pour, déjà !, John Peel et son émission Top Gear), qui combleront d'aise les complétistes et les fans mais n'intéresseront que peu, au delà d'une première écoute curieuse et de quelques retours d'affection (pour les jolis inédits par exemple), l'auditeur lambda. Rien qui n'aurait pu tenir sur un bon simple remaster, en tout cas. Ca n'en reste pas moins un bel objet avec un bon gros livret (sans les paroles, hélas). Sans doute pas essentiel mais indéniablement sympathique.
CD 1
The Original Stereo Album Mix
1. Uncle Arthur 2:07
2. Sell Me a Coat 2:58
3. Rubber Band 2:17
4. Love You Till Tuesday 3:09
5. There Is a Happy Land 3:11
6. We Are Hungry Men 2:59
7. When I Live My Dream 3:22
8. Little Bombardier 3:23
9. Silly Boy Blue 4:36
10. Come and Buy My Toys 2:07
11. Join the Gang 2:17
12. She's Got Medals 2:23
13. Maid of Bond Street 1:43
14. Please Mr. Gravedigger 2:35
The Original Mono Album Mix
15. Uncle Arthur 2:07
16. Sell Me a Coat 2:58
17. Rubber Band 2:17
18. Love You Till Tuesday 3:09
19. There Is a Happy Land 3:11
20. We Are Hungry Men 2:59
21. When I Live My Dream 3:22
22. Little Bombardier 3:23
23. Silly Boy Blue 4:36
24. Come and Buy My Toys 2:07
25. Join the Gang 2:17
26. She's Got Medals 2:23
27. Maid of Bond Street 1:43
28. Please Mr. Gravedigger 2:35
CD 2
Bonus
1. Rubber Band (Mono single A-side) 2:01
2. The London Boys (Mono single B-side) 3:19
3. The Laughing Gnome (Mono single A-side) 2:56
4. The Gospel According to Tony Day (Mono single B-side) 2:46
5. Love You Till Tuesday (Mono single A-side) 2:59
6. Did You Ever Have a Dream (Mono single B-side) 2:06
7. When I Live My Dream (Mono single master) 3:49
8. Let Me Sleep Beside You (Mono single master) 3:24
9. Karma Man (Mono Decca master) 3:03
10. London Bye Ta-Ta (Mono Decca master) 2:36*
11. In the Heat of the Morning (Mono Decca master) 2:44
12. The Laughing Gnome (New stereo mix) 2:59*
13. The Gospel According to Tony Day (New stereo mix) 2:49*
14. Did You Ever Have a Dream (New stereo mix) 2:05*
15. Let Me Sleep Beside You (Stereo single version) 3:20*
16. Karma Man (New stereo version) 3:03*
17. In the Heat of the Morning (Stereo mix) 2:58
18. When I'm Five 3:05
19. Ching-a-Ling (Full-length stereo mix) 2:48*
20. Sell Me a Coat (1969 Re-recorded version) 2:58
21. Love You Till Tuesday (BBC version) 2:56*
22. When I Live My Dream (BBC version) 3:33*
23. Little Bombardier (BBC version 3:25*
24. Silly Boy Blue (BBC version) 3:22*
25. In the Heat of the Morning (BBC version) 4:16*
* previously unreleased
David est déjà là... Bowie suivra.
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