Dans les commentaires du billet d'Everett sur les Meat Puppets (ça se trouve au Club des Mangeurs de Disques), j'évoquais NoMeansNo comme possible piste pour continuer d'explorer le punk "pas comme les autres", Everett me mit immédiatement au défit d'en parler moi-même... Facile avec cette petite chronique déjà publiée dans La Caverne d'Ali Baba en juin 2011 dont le lien était mort depuis longtemps. Voici donc la bonne occasion de redire tout le bien que je pense de ce groupe et de cet album en particulier... Merci, Everett !
Trop souvent caricaturée comme une musique primaire et simpliste, le punk rock peut parfois prendre des atours surprenants et s’avérer plus technique (presque progressif, en quelque sorte) quand des musiciens talentueux et un poil foldingues s’attaque à l’idiome. C’est évidemment le cas ici avec le 5ème album de ces doux-dingues de NoMeansNo en provenance du rude et glacé Canada rural.
Rural, en fait, je n’en sais foutrement rien. Toujours est-il que le (non) look cultivé par les frères Wright rappelle plus le bûcheron ou le camionneur que le gentleman en représentation pour le Derby d’Epsom. Ce je-m’en-foutisme vestimentaire caractérise d’ailleurs bien la démarche de NoMeansNo axée essentiellement sur la musique et pas sur l’esbroufe et qui leur vaut - entre autres choses - l'honneur de la paternité conjointe du math-rock.
Et donc, Wrong. Ce fut ma première approche du groupe (dès sa sortie) et c’est un investissement que je ne regrette pas plus de 20 ans plus tard. Il faut dire qu'avec un premier morceau comme It's Catching Up - un machin typiquement à la NoMeansNo combinant précision technique, agressivité hardcore/punk et une bonne dose d'humour pour alléger le tout - on sait qu'on n'a pas affaire à un album comme les autres.
Il faut bien le dire, la cellule que forment Rob et John avec leur guitariste, Andy Kerr (qu'il eût été injuste de ne pas mentionner), est si colossalement monolithique qu'on se la prend en pleine face un peu comme un CRS se prendrait un pavé parisien sur une barricade du Quartier Latin par un mois de mai 1968. Fort heureusement, quelques respirations (Rags and Bones, Oh No Bruno) parsèment cet album d’une légèreté bienvenue et le rendent plus digeste à ceux peu habitués à un tel déluge de décibels enragés.
Que vous aimiez ou non le punk ou le hardcore, Wrong est un album à ne pas rater d’un groupe qui mériterait qu’on se penche plus sur sa riche et volumineuse discographie.
1. It's Catching Up 3:30
2. The Tower 5:11
3. Brainless Wonder 1:35
4. Tired of Waiting 1:48
5. Stocktaking 3:05
6. The End of All Things 5:11
7. Big Dick 3:15
8. Two Lips, Two Lungs and One Tongue 1:47
9. Rags and Bones 5:06
10. Oh No! Bruno! 3:06
11. All Lies 6:28
12. Life in Hell 3:55
13. I Am Wrong 7:01
- John Wright: drums, percussion, vocals
- Rob Wright: bass guitar, vocals
- Andy Kerr: bass, guitar, vocals
Two Lips, Two Lungs and One Link
Hardcore... euh, t'es un peu hardcore quand tu dis hardcore !
RépondreSupprimerSuper album, acheté au pif il y a une bonne dizaine d'années. Mes potes qu'écoutaient le punk français des Ludwig, Bérus et Majestés, y z'en revenaient pas.
Punk, hardcore... Le hardcore, dans le sens originel, est le post-punk américain sauf que, là où les anglais virent new wave, les amerloques (et canadiens par extension) penchent vers le metal et l'indie. Donc, non, pas si hardcore, le Zornophage ! ^_^
SupprimerSuperbe album en effet. Et riche !
C'est une charmante demoiselle qui m'a passé ce disque il y a 15-20 ans... ça m'avait bien fait rire qu'une fille aussi jolie puisse écouter une telle musique... J'suis toujours fan.
RépondreSupprimerParce que c'est plus sensible et nuancé (ne ris pas !) que ça n'en a l'air ! Et puis, sans doute que la charmante demoiselle se l'était vu refilé par un beau ténébreux. ;-)
SupprimerCe qui nous fait donc du "hardcore sensible et nuancé" ;)
SupprimerCe qu'il y a de gonflant avec les qualificatifs c'est la dépendance aux compléments qui les suivent, peuvent pas se suffire à eux-mêmes.
Ça m'a trotté toute la journée, mais je crois que je me souviens de ma 1ère impression lors de l'écoute de ce disque : je ne connaissais pas du tout le groupe,et j'ai cru à une compile. J'croyais même que le nom du band c'était WRONG ! une trentaine de titre et presque autant de genre, c'était un pack vraiment boostant. Euh, hardcore !
Le beau ténébreux était lui-même bassiste dans un groupe hardcore sensible et nuancé... Je ne pensais pas pouvoir rivaliser... Je pensais que non signifiait non et que Wrong signifiait peut-être que je n'était pas tout à fait dans le vrai.
Supprimer@le Zornophage
RépondreSupprimerT'as vu le programme de ce soir sur arteliveweb?
Non, franchement pas. Y a quoi?
Supprimer(en même temps, c'est pas étonnant que je n'ai rien vu, je regarde jamais).
Et de ton côté, tu as vu ce qui se passe à la Cité de la Musique le Samedi 7 Septembre 2013 ? ^_^ :-)))))
La journée John Zorn au moers festival dont The dreamers, electric masada... plus des trucs dont j'ignore tout comme The Alchemist Quatuor Arditti
Supprimerle lien :
http://liveweb.arte.tv/fr/video/Moers_Festival_John_Zorn/
Le 7 sept tu y vas ?
Oups on parle de la même chose mais pas au même endroit ni en même temps... mais j'ai dégainé le prems.
SupprimerBien sûr que j'y vais ! ^_^
SupprimerHello.
RépondreSupprimerSuis en pleine écoute, je vois bien le parallèle avec les Puppets : énergie punk et virtuosité.
Je vois aussi les différences, le côté légèrement country-folk des frangins Kirkwood est remplacé par un côté fusion-presque jazz chez les frangins Wright.
Thanx pour la découverte Zorno, et au petit jeu marabout'd'ficelle oserais-je lâcher un "et les Minutemen dans tout çà?"
EWG
Minutemen ? Bonne idée. Et je dis "chiche !". ;-)
SupprimerOK !
SupprimerMais va me falloir un peu de temps, j'ai pas d'archives moi...
EWG
trés bon groupe de Hardcore-prog , vu en concert a Lyon au CCO. A l'époque je faisais le paralléle avec
RépondreSupprimerBad Brains qui restera pour moi Le plus grand Groupe de Hardcore .