J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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vendredi 18 mars 2016

Le Beau Gérard Nouveau va arriver !!!

Ouh la la ! Là, on arrête tous de déconner, la nouvelle est de taille : Gérard nous sort un truc grandiose de derrière les fagots le 25 mars prochain, et il y a de quoi saliver sur son site web (manset.fr, voyons). Après un Manitoba Ne Répond Plus qui lorgnait vers Blake & Mortimer, Opération Aphrodite c'est carrément World Of Warcraft version Manset. J'ai d'abord cru me tromper de site en arrivant sur la page d'accueil, mais non, c'est même pas une blague. Et puis il y a de quoi lire, messieurs-dames. Télérama a dû s'éclater, ils n'ont même pas eu à écouter de la musique.

Nous sommes en 2016, et à ma connaissance, à part le Zornophage tout le monde a à peu près abandonné le rock progressif, même Phil Collins semble rassasié par l'affaire et Chris Squire a finalement eu la bonne idée de rejoindre Rick Wright au paradis des Moog Modular avant que de tomber là-dessus. Gégé, non. Il nous sort l'opéra-rock (d'après Télézamioulesclés, ce sont là "des rêveries sensuelles aux mélodies monochromes tendues par des guitares électriques ou pas"), avec l'intro et tout, inspiré des écrits de Pierre Louÿs, s'il vous plait. Après La Mort d'Orion, Gégé nous raconte le mythe d'Aphrodite. Avec des passages récités et tout et tout. Rien de plus, rien de moins. Pardon, vous ne connaissiez pas Pierre Louÿs et ne saviez pas qu'en 1896 le succès de son oeuvre Aphrodite permit la création des célèbres éditions du Mercure de France ? Je suis déçu. Quand vous entendrez le son de la cloche, c'est Gérard qui chante alors tournez la page.

J'ai donc passé dix minutes à lire le biopic sur le site de Gégé la Khâgne, c'est plein d'allégorie, de symbolisme, de dessins moches que même dans la chambre à coucher du président du fan club luxembourgeois de Genesis y'en a plus des comme ça. J'ai ensuite suivi le lien - telle Ariane dans son labyrinthe qui mène droit vers l'article de Télétoublie (car oui, Gérard a beaucoup apprécié cet article, il aime la presse catho, Gérard, et il leur fait de la pub pour la pub qu'ils lui font - c'est pas fort comme symbole, ça, le serpent absurde d'une société pourrie qui se mord la queue...), et là, ben l'article est à mourir de rire. Valérie Lehoux, qui a eu l'honneur de lécher les parties arrières du plus grand poète français de tous les temps (Manset, pas Louÿs, essayez de suivre, bordel) a dû faire son stage de fin d'études de gratte-papier comme responsable communication chez Bonne Maman, parce que la confiture, ça y va. Un extrait ? Allez, pour la route : "[...]Des chansons qui nous plongent dans un âge d'or fantasmé, peuplé de fières courtisanes, où l'amour et la nudité ne sont jamais entachés de rien ; où l'homme et la nature se fondent dans une harmonie perdue, souillée par des siècles d'irrespect délétère. [...]". Mais je vous conseille l'article en entier. A se lire entre amis le samedi soir, on se fend la gueule t'imagine même pas pire qu'au Trivial Pursuit.

Franchement, j'ai jamais eu autant envie de pas écouter un disque...

Quand bien même il s'agit d'un album dans lequel l'artiste prête à son doute existentiel les cordes de sa vibrance musicale pour mieux sublimer l'absurde consistence d'une mythologie qui rend aux hommes la fatuité de leur existence supportable grâce à la beauté engendrée par les accords célestes d'harmonies et désespoirs des textes mêlés (Ca, c'est de moi : si jamais vous connaissez le rédac' chef de Télétoumou, je vous envoie mon CV).

Non mais sans rire ? Allez, encore une image, vous avez été sages :


Non mais avouez quand même qu'à côté de ça les pochettes de Yes on dirait des pubs pour des yaourts, non ?

Finalement, je crois que je vais m'écouter Eddy Mitchell en regardant un Lucky Luke, ça va me reposer la tête et les oreilles. Car rien qu'à lire et voir ces flots de prétention, j'en ai mal aux oreilles. Et dire que Dylan va nous sortir un deuxième album de reprises de Sinatra.

Je crois que je vais m'inscrire au fan-club de Goldman, il sort plus de disques lui, si ?

- Mais où sont passées les lumières qui nous guidaient ?
- L'interrupteur est à gauche de la porte, dans la cuisine mon Gégé, mais je crois que tu as pété les plombs...


10 commentaires:

  1. Le 2ème dessin est un gros détail de la couverture de Terminus 1 de Stefan Wul dans la collec Anticipation.

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  2. J'ai déjà hâte de lire ta chronique de l'album. Je vais m'acheter un gilet pare-balles et un casque lourd !
    Peut-être qu'il sera super génial, cet album. Déjà, s'il y a des guitares électriques ou pas, ça me va !!!!!

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    1. Pour ça il faudrait déjà que je me le procure. Ca m'étonnerait qu'on le trouve sur itunes et c'est pas dans les supermarchés martiniquais que je vais y arriver...

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Y'a plus que des loupiotes qui se dispercent.. plus de lumière.
    Tte façon, je crois que je vais l'écouter ce disque... tiens, je retourne au dernier Guidoni que je viens de découvrir..il était temps.

    pisohhh ehh..moi aussi suis accroc au prog ;D

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    1. Je sais Charlu, les RG me l'ont dit. Mais comme vous êtes moins de sept en France, légalement je ne pouvais pas te citer...

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  5. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  6. Tu sais quoi, tu donnes envies quand même, c'est tout le talent d'une critique négative. Manset, j'en suis encore à Orion et quelques disques de la même époque d'autres artistes qui ont osé le prétentieux, c'est risqué mais ça peut donner. Manset en 2016 tente de coller à une nostalgie que je voudrai partager, nous verrons si il est à la hauteur. Ceci dit, une partie parlée, si j'ai bien compris ton texte, ça peut me bloquer... À suivre...

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  7. Trop drôle vraiment, un régal encore une fois (je parle du texte, parce que le disque, euh... faudrait écouter, mais après avoir lu ce que j'ai lu...) !

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  8. Le seul intérêt des productions de Gégé Maman sait sont pour moi de lire et de relire tes (toutes) chroniques féroces, drôles, argumentées, pertinentes, passionnées du plus grand fan de Gégé (après lui-même). C'est un régal et je t'en remercie du fond du coeur (tout ceci écrit en écoutant "Il voyage en solitaire", vrai de vrai). Encore Merci et continue STP comme cela.

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