J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.
Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?
- - - Disapproved by the Central Scrutinizer - - -
lundi 5 janvier 2015
#178 : The Orb (featuring David Gilmour) "Metallic Spheres"
Il faut toujours se méfier des fausses bonnes idées. En voici un exemple frappant, l'histoire de jeunes vieux cons trop vieux pour être jeunes mais trop jeunes pour paraître cons, rencontrant un con trop vieux pour être jeune mais trop con pour se rencontre compte que ces jeunes étaient déjà vieux. Vous me suivez ? Non ?
Allez, je détaille. Au début des années 1990, va-t-en savoir pourquoi, le mouvement techno commence à gagner une certaine crédibilité dans le milieu rock. Chose logique, il fallait bien que ça arrive, et puisque le-dit rock s'était déjà fourvoyé dans le prof-rock et le jazz-rock, il n'y avait aucune raison pour que l'inévitable soit évité. Arrivèrent les Chemical Brothers, Leftfield, Propellerheads, Prodigy et les autres. Underworld, un très mauvais groupe de pop, réussit même à décrocher la timbale en virant carrément techno. Remember Born Slippy et Trainspotting ? Voilà.
Alors que les disques de Tangerine Dream repassèrent la barre des trois francs six sous chez les disquaires d'occase, que le has-been Steve Hillage redevenait hype et que les Happy Mondays arrivaient à vendre plus de disques que de pilules d'Ecstasy dans tout Manchester, un groupe, The Orb, sortit un double album au nom improbable mais très psychédélique, pas mal fichu, suffisamment pour tester les chaines stéréo aussi bien que Dark Side Of The Moon. La pochette reprenait même les célèbres usines de la pochette d'Animals. Sans le cochon, certes, mais quand même.
Carrément gonflés ! Alors que l'époque était aux Maxis, ces jeunes-là osèrent l'improbable : le double-CD (soit l'équivalent du quadruple album) forcément conceptuel. Pendant ce temps, Pink Floyd ramait dans des eaux troubles et peinait à rendre crédible son Division Bell.
Evidemment, dans le milieu techno plus encore que dans le rock, les héros d'hier sont les has-been du lendemain, ne serait-ce que pour un pour tchack de travers, un son de synthé pas assez vintage, ou peut-être tout simplement parce que voyez-vous le monde n'est plus ce qu'il était ma pauvre dame. The Orb est donc considéré aujourd'hui par les milieux concernés comme une vieille savate dont plus personne n'oserait se chausser : on est bien dedans, mais on ne sort pas avec.
Le même adage semblant coller au défunt Floyd, qui ma foi s'était fait à cette idée, puisque son public préférait désormais le 5.1 aux virées dans les clubs enfumés, la rencontre se fit, sous la houlette tout aussi improbable du fondateur de Killing Joke (je vous assure).
Ne me demandez pas comment je suis tombé sur cet objet, toujours est-il que la rencontre du vieux con recherchant la crédibilité auprès de jeunes cons déjà vieux recherchant un regain de popularité fonctionne. Même plutôt bien, dès lors qu'on ne s'attend pas à grand chose, et qu'une ambience à la Wish You Were Here (l'album) réactualisée a de quoi faire verser une larme au crocodile qu'il vous faudra camper pour apprécier cette rencontre.
Je ne m'aventurerai pas dans les qualificatifs extrêmes, je n'encenserai pas l'album, je ne le descendrai pas non plus. Dire qu'il s'agit du meilleur album du Floyd depuis Animals serait à peu près aussi crétin que de hurler à la trahison. Pourtant, les deux attitudes s'entendent. D'aucuns ont écrit que cela ressemblait aussi à Tangerine Dream (vous voilà prévenus), mais je ne me permettrais pas de confirmer ou d'infirmer cela : j'avoue que le rêve de la mandarine me laisse perplexe autant que le dubstep ou le drum'n'bass. Juste un truc, donc, qui si l'on s'amuse à peler (oups !) tout le poids de l'histoire et des passions qui l'entourent, me semble plutôt plaisant et cotonneux, pour les nostalgiques, les béotiens et les DJ en herbe. C'est déjà pas si mal.
Metallic Side or Spheres Side ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Dure à suivre cette histoire ! Bon, je charge pour voir de quoi il s'agit
RépondreSupprimeret les fumeurs d'herbe en herbe !
RépondreSupprimerc'est vrai qu'il est assez ennuyant, ce disque.
Je préfère rester sur la bonne impression de ta chronique qu'essayer le disque tiens !
RépondreSupprimer(Tangerine Dream, y en avait du monde à l'époque pour nous expliquer que c'était génial ...)
Le plus étonnant c'est qu'au sein d'un même titre, on retrouve différentes atmosphères… chacune des 2 chansons dépassant quand même les 20 minutes !!!
RépondreSupprimerEnnuyant ? On ne peut pas dire, mais franchement, il faut trouver le temps dans la journée pour s'enquiller des chansons de 20 minutes !!!
Disque plutôt agréable, où il y a plein de choses à découvrir, mais il faut mettre sa vie sur "Pause".
Je l'ai écouté à l'époque et il m'a laissé une impression... moyenne.
RépondreSupprimerPour l'électro, je préfère nettement Animal Collective ou le frappadingue de Japonais dont le nom m'échappe pour le moment.
Je suis preneur de conseils pour l'électro, je suis en plein dedans... A vot' bon coeur !
RépondreSupprimerD'ailleurs pour tout dire, je vous conseille le Pomme Fritz de The Orb, bien barré, marrant. Ou The Aloof, que je viens de découvrir par hasard...
RépondreSupprimer