Thème du jour : A rebrousse Poil
Immense.
Sans hésiter, ne devrais-je garder qu'un CD dans ma discothèque, ce fabuleux Peter Gabriel arriverait en tête de liste. Tant pis pour les Bee Gees, monde cruel, eux qui avec Saturday Night Fever avaient déjà eu le courage d'affronter la modernité à la fin des années 1970...
Car là, on touche au sublime, au génie. Peter Gabriel, après avoir tergiversé entre prog rock et expérimentation, souvent handicapé par des présences inutiles (ce vieux crouton de Robert Fripp, par exemple), offre enfin au monde sa vraie face, celle d'un artiste inventif dans un album définitif. Finies les pachydermies d'antan, Peter est dans le groove. A bien compris que le rock'n'roll devait se nourrir d'influences mondiales, et renaître avec les possibilités technologiques incroyablement sous-exploitées à l'époque (je pense notamment aux potentialités des synthétiseurs FM mêlées à des percussions tribales digitalisées).
Sledgehammer, quelle claque immense. Alors que Phil Collins se complaît dans des reprises rythm'n'blues (genre passéiste dont tout le monde se fiche) avec You Can't Hurry Love, lui nous bombarde ce morceau définitif, prouvant s'il en était besoin qu'on n'a plus besoin de guitares. Un DX7, un Linn Drum, voilà le son qu'on attendait. Une cohérence invraisemblable dans la modernité, ouvrant la porte à des gabarits du genre David Guetta (rien de moins), Peter Gabriel nous a propulsé bien plus loin que quiconque n'aurait pu l'imaginer.
Bon, par honnêteté, je dois dire que l'oeuvre d'Eric Serra sur Le Grand Bleu s'en rapproche un peu (ta da da da da da daaah ! quelle claque), mais de loin. Pâle copie de ce projet immense. Si des groupes novateurs comme Orchestral Manoeuvres In The Dark avec leur fantastique Enola Gay ont pu (su) lui ouvrir la voie et le pousser à aller plus loin, nul doute qu'il a su transformer l'essai. C'est, clairement, aussi fantastique qu'Adam and the Ants ou encore Depeche Mode.
Allez, ne m'obligez pas à faire l'éloge de chaque titre de cet album. Ils se valent tous. Largement. Sans compter la pochette : Peter Gabriel a encore des cheveux. Entendez là qu'encore jeune pour l'époque, il avait déjà su nous offrir un album d'une qualité telle qu'aujourd'hui, on en est abasourdi, vu son jeune âge, à l'époque. Il a fallu aux Rolling Stones un âge canonique de près de 70 ans en moyenne pour surpasser leur passé (voir les inédits mémorables de Grr...), Paul Simon dans son dernier Live lui arrive à peine à la cheville, et Art Garfunkel à encore du chemin à faire. Ces artistes-là semblent n'avoir pas encore compris à quel point cette remise en question paraissait - déjà - essentielle à l'époque.
Certes, Abba, dans Fernando par exemple, avait compris le potentiel de la World Music, aussi bien que de la déshumanisation humanisante (concept évoqué par JD Beauvallet dans le N°384 des Inrocks, ma bible) dans Gimme Gimme Gimme (A Man After Midnight). Mais ils se sont brûlés les ailes à la flamme de l'innovation.
Peter Gabriel, lui, innove toujours. A su passer ce cap.
Pour info, ses albums finissent rapidement dans le bac à 6,99 €. Le monde n'a toujours pas compris, mais c'est pour notre plus grand bonheur, à nous, mélomanes.
Vous comprendrez donc, qu'ici je ne propose pas un lien de téléchargement, mais plutôt une vidéo de présentation. Vous trouverez le disque à un prix honteux vu sa qualité, entre le rayon Salades et Détergents dans votre supermarché préféré. Il me paraît essentiel de contribuer au développement artistique via ce blog !!! Et si vous êtes nombreux, pourquoi ne pas envisager un fan-club ? Sur Facebook ? Trop cooooool !!!
Ouep. Bah ma remarque sur le Peter Gabriel d'hier, ça fait une drôle de coincidence;-). Je fais l'impasse sur la compile, cette fois-ci. Du moins pas avec vos posts. Et puis j'en ferai peut-être pas du tout pour ce thème, j'en sais rien. Jamais écouté celui-là. Ni aucun Peter Gabriel avant il y a 2 jours, à vrai dire. je connaissais Genesis, que j'aime pas trop. Mais bon, une compile avec P.G., ça me suffit. Surtout s'il faudrait y rajouter du MJ, du Clapton, du Lana Del Ray et du Metallica. Que y en aie 3 avec Tom Waits, ça me dérange pas, par contre;-)
RépondreSupprimerHello.
RépondreSupprimerUne idole de ma jeunesse ainsi dézinguée, ça fait mal ce thème aujourd'hui, très mal !
Parce que je lis entre les lignes moi monsieur, je vois bien que ce disque tu l'aimes pas.
EWG
C'est pas que je l'aime pas, c'est que je le déteste...
SupprimerJoli rebrousse poil Djeep, comment tu l'adore ce disque ;D
RépondreSupprimerBon, je me le garde pour moi alors..laissez le moi celui là..
et je suis presque d'accord avec tout ce que tu dis :D
Génial ton billet... comme d'hab.
.. dis, tu aimes les Beach Boys toi ?? vont tous me péter la gueule :C
RépondreSupprimerOui, Charlu, je suis un inconditionnel de Pet Sounds et j'ai failli mourir de bonheur quand Smile est sorti... T'a're ta gueule à la récréé !!!
SupprimerPutaing, je suis cerné par les faux-culs !!!!!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerMieux vaut les faux-culs que les suspects (minute poésie du soir)
SupprimerCharlu m'avait suggéré Peter Gabriel, mais visiblement je ne le connais pas aussi bien que toi et puis j'avais déjà choisi Le Grand Popo
RépondreSupprimerMe fous complètement de Peter Gabriel (non, pas vraiment, vu ce qu'il a commis en terme de oueurlde musik) et de ce disque, mais lire tes chroniques est toujours un régal !
RépondreSupprimerJe regrette que tu n'ai pas plus aimé le disco, y avait du potentiel pour ta belle écriture, mais bon pour Peter ça me fait de la peine mais que vois bien que tu le FM pas ce type. Et puis t'a pensé au Zornophage, va être tout triste de voir critiquer son Peter, à te voir crier partout "la ou y a du Genesis y a pas de plaisir !"
RépondreSupprimerAh tiens moi aussi je l'adore celui-là. C'est pour ça que je suis étonné de ne l'avoir jamais écouté.
RépondreSupprimerTout pareil. Les suivants, je saurais même pas dire leur titre, tellement j'ai peur d'être trop émouvu en les écoutant...
SupprimerPeter Gabriel avait encore des cheveux. C'est dire!
RépondreSupprimerSuper chro, as usual.
Comme quoi le talent c'est pas dans les cheveux que ça se passe.
SupprimerRegarde Francis Lalanne.
SupprimerEncore une superbe chronique Jeepee........
RépondreSupprimeret Peter Gabriel ? Bof!!!
Hi Djeep, quitte à critiquer Peter Gabriel, t'aurais pu charger Phil Collins non ? Bon je connais peu la discographie de Peter Gabriel, mais ses premiers albums sont plutôt bons.
RépondreSupprimerEt c'est d'autant plus triste que les suivants soient mauvais ;o)
SupprimerSalut
RépondreSupprimerSuper Artiste
Magnifique Album
J' adore ....
Fil
Ah non, hein, Jimmy, pas le live en plus ! Ta remarque est très juste cependant. De là à penser que quand on enlève le talent de Peter Gabriel, ça reste du Peter Gabriel ? Trop fort le gars !
RépondreSupprimerWhouarrff ça fait encoreplus mal avec cette pochette !!! je l'adore, le disque aussi.. bah c'est ici je crois que je suis le moins d'accord... pis y'en a plein qui aiment pas Pete Gab !! la vache, j'aurai pas parié...
RépondreSupprimer.. tu t'es vengé c'est ça ??!!! ..merde quand même Red Rain....
Immense album que, comme le Nevermind de Nirvana, j'ai été particulièrement surpris de retrouver dans ce thème.
RépondreSupprimerRed Rain, Mercy Street à elles seules... Mais il y a le reste et, à part Don't Give Up dont le pathos dégoulinant me donne encore et toujours une petite nausée, là encore, LIMOUSINE !
Allez, j'ten veux pas mon Jeepeedee mais, tt de même, tu m'as un poil attristé.
Tome 6 (complet). Pochette De Vinci.
RépondreSupprimerSpecial Edition (ou Deluxe, pour les pas trop difficiles : y a 1 bonus;-)
Détournement de thème : pas la compilation habituelle extraites des différents posts des blogueurs participants).
J'en dis pas plus. Pour les plus téméraires, les plus curieux, les complétistes ou les amateurs de mon travail voulant compléter la série. Sinon, y a le récapitulatif des disques détestés par chacun, dedans;-).
L'Onde De Choc (GJSF5-T6 Compile Au Poil - 14+1 t)
Petite dédicace à Charlu (même si ça fait 2 thèmes qu'il m'em... pour trouver une pochette et un titre adéquat et des trucs facile à compiler;-)
Peu de temps, mais je reviendrai, pour défendre ces chansons. Le syndrome de l'album à succès, un peu trop MTV? Trop entendu? Les amis qui écoutent peu de musique - et pourquoi pas - le connaisse cet album, avec Police, Dire Sraits, Phil Collins... Ben oui.
RépondreSupprimerFinalement pas mal ce thème, charlu. Moins pour l'aspect schizophrène qui oblige a utiliser son talent d'écriture pour écrire l'opposé de ses pensées, ce qui est fortement amoral je trouve (Surtout quand on a le talent de Jeepeedee)....
RépondreSupprimer... que pour les commentaires de ceux qui se sentent bousculer dans leur jugement.
Bien entendu que je l'aime ce SO, et même, fait rarissime, j'étais content que Peter Gabriel connaisse un succès populaire. Quelque soit ses tournants musicaux il y a un facteur commun à toute sa musique, mais je ne sais pas correctement le dire: Bonté, délicatesse, gentillesse.
Je en sais pas trop si cet album sent le calcul commercial mais sa sortie en Mai 86, joli mois de mai, a apporté un rayon dans une année somme toute un peu tristounette. (Mais Costello & King Of America quand même)
Pour la suite, sa BO sur la "Passion" est envoutante et US !!?? Tiens je ne l'ai pas, hop commandé en médiathèque. Merci Jeepeedee, cela a servi à ça
J'arrive en retard, comme toujours diront certaines mauvaises langues mais bon j'assume, et puis ça permet à certains posts de durer un peu plus longtemps que les quelques jours fatidiques durant lesquels chacun chacune y va de son "j'aime pas" "j'aime bien" "j'aime plus mais qu'est-ce que c'était bien quand même"....bref tout un fatras dont je fais mien aujourd'hui. ouf ? oui, ouf !
RépondreSupprimerbravo l'ami pour ta chronique dézinguage à tout va de ce disque à mon avis trop encensé à l'époque mais qui reste, hélàs, une des marques de fabrique de ces putains d'années 80 de mauvaise mémoire.
So donc. album de rupture selon certains, de renaissance selon d'autres (les mêmes le plus souvent),qui ont trouvé dans cet album l'innovation ! quelle innovation ? Mais le bon truc qui permet le coup de génie : réconcilier le rock avec la world machin chose, et puis le grrrrroove frère, le groove, avec les cuivres et puis le rythme....tout ça ? tout peu selon moi.
Fan du gab depuis toujours cet album m'a laissé à l'époque pantois. Comment ? Le Gab fait dans le "commercial", celui qui sied si bien aux Bowie et autres golden boy du "Rock" ?
Plus de risques rien que du très bien fait, et du bien il y en a avec ce Red rain notamment.
Finalement ce sont les Sledgehammer et autres Big Time qui me dérangent, mais pas que. Après le 4ème opus voici un album passable qui annonce (excepté passion) que le Gab ne retrouvera jamais plus la veine qui l'animait du second au quatrième album.
Suivront quelques belles choses de ci delà sur les albums à venir mais rien de suffisamment bandant pour atteindre la grâce d'un Hammill au sein de son générateur.