J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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lundi 15 août 2011

#3 : Planxty "Live 2004"


J'ai longtemps hésité entre leur premier album, éponyme, et celui-là, le live de leur reformation en 2004 et comme je suis tombé dessus en premier (je fais partie de ces gens qui ont horreur des CD gravés et qui les achètent et les collectionnent jusqu'à faire crouler les étagères, tant mieux pour vous), le voilà donc. Trouvé dans un bac à soldes dans notre beau pays de France, c'est faire bien peu de cas du talent de ces gars-là :

- Christy Moore, le barde, le chanteur immense (presque tout est bon dans ce cochon)

- Andy Irvine qui a popularisé le bouzouki en Irlande, et a de fait complètement atomisé le "folk" de ce pays (exit les chansons à boire façon Dubliners, bonjour la finesse et les apports des autres cultures - notamment slaves)

- Donal Lunny qui s'en est vite emparé (du bouzouki, pas d'Andy Irvine), et est devenue une des figures de proue de la scène irlandaise des années 80, avant de bouffer - c'est vrai - à tous les rateliers celtiques (Gilles Servat, Sinead O'Connor...)

- Liam O'Flynn, immense piper qui a convaincu la planète entière que la cornemuse était bien un instrument de musique (enfin, les uileann pipes - les cornemuses irlandaises - les écossais ont encore des choses à prouver...)

...Voilà donc la bande des quatre qui à l'orée des années 70 ont inventé quelque chose comme le folk progressif. Folk, parce qu'exclusivement acoustique (ou presque), mais progressif parce qu'explorant des arrangements complètement inédits jusqu'alors (et les quelques 10 minutes de Little Musgrave ici vous envoient dans les airs...). Et sans céder à la muse électrique façon Tri Yann (une chanson con-con, même traditionnelle, restera toujours une daube même avec de la guitare électrique, les gars) ou Fairport Convention (eh ouais, une chanson con-con peut devenir géniale quand on a du talent, les gars).

Alors voilà, un bref aperçu de la beauté de leur Queste. Même vieillissants - et ici l'âge semble aider, contrairement aux Rolling Stones (au hasard, et pour pas toujours parler de Tri Yann) - voilà un set impressionnant de reels, jigs et ballades, enregistré au Vicar Street de Dublin, qui devrait dans un monde parfait ravir même les allergiques du biniou. On ne parle plus de musique trad. ici, même pas de folk irlandais. On parle de quatre gars au sommet de leur art.

Et puis... et puis... pour les happy few qui connaissent... écoutez leur version live de The West Coast of Clare.... aussi belle et poignante que l'originale. Oh, une simple histoire toute conne d'amour brisé. Christophe nous a chanté Aline. Andy Irvine, ça. Des questions ?



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