J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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mercredi 4 octobre 2017

#207 : Flotation Toy Warning "The Machine That Made Us"

Les images n'engagent que ceux qui les voient. Quand on s'appelle Flotation Toy Warning plutôt que- disons - The Machin Blues Band - c'est déjà qu'on a pas trop envie d'expliquer par le menu ce qui va se passer pendant les quarante minutes qui vont (ou qui peuvent, dans cette époque pressée) suivre. Quand on sort un album avec un mammouth mécanique en guise de pochette, sauf à vanter les Machines de l'Ile de Nantes, c'est qu'on est sacrément barré quand même un peu. The Machine That Made Us est un album finalement pas si perché que ça. Simplement très beau. Vraiment très beau. Certains évoquent Mercury Rev; ça n'est pas idiot, sauf que c'est moins pénible et que la magie semble tenir la durée. Est-ce donc de la magie ? Serions-nous dans la réalité ?

Les images - disais-je - n'engagent que ceux qui les voient. Alors imaginez David Bowie retournant à Berlin avec The Band enregistrer des chansons de Noël et vous avez une vague idée de la chose. Même si, c'est vrai, ça a un peu le même goût que les chansons du déserteur du groupe pré-cité.

Un disque bourré de mélancolie, d'accords tellement simples que même joué à la guitare par le cousin d'Yves Duteil ces chansons arracheraient des larmes à un crocodile sourd. Ou à Roger Waters, ce qui revient à peu près au même, vous en conviendrez.

Bon, évidemment se pose la question de savoir ce qu'on en fera demain, d'autant qu'il est difficile de caler une table bancale avec un fichier numérique, ce qui constitue un des indices les plus frappants de la vanité de notre ère nouvelle. Surtout qu'on ne risque pas trop d'être nombreux à se poser la question. Et si on se le gardait chacun pour soi, hein ? Comme un Rock Bottom moins définitif, comme un Radiohead dans lequel Thom Yorke se sentirait plus concerné par son chant que par la hauteur de ses flatulences. Comme si, à Canterbury, il se passait encore des choses.

A vous de voir si vous y croyez ?



 

3 commentaires:

  1. 7h du matin, d'habitude je mets France Inter, Catalogne, Los Angeles, Marseille et j'attaque mon café Tartines... Je tombe sur ton papier (papier? marrant) et pour une fois je casse cette routine, et je me "flotation" car quand même, Mercury, Noël, Rêve... J'ai été happé et donc un album que j'avais envie d'abord d'écouter, puis que j'ai oublié d'avoir envie... le revoilà et c'est bien. The Band? Et voilà que je pars au boulot avec ce truc qui m'intrigue... Pourquoi le "The Band"? Faudrait que je me remette à essayer The Band. A+

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  2. Voilà un disque qui se savoure comme un tour de Grand 8, avec de folles montées, des descentes vertigineuses… et une seule envie quand le wagon s'arrête, c'est de refaire un tour !

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  3. J'ai hâte d'écouter cet objet sonore ....Je reviendrai te dire après écoute.

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