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Franchement, j'ai beaucoup rigolé lorsque Jimmy a posté Drama de Yes. Sacré fanfaron, ce Jimmy ! Trop drôle. Sauf que, pour le thème de l'album ampoulé trop trop trop, Tales From Topographic Oceans s'était posé là. Je l'aime bien ce disque. Un des premiers que j'ai achetés. Fallait choisir, pas se louper, et même dans ce cas on l'écoutait grave, histoire d'arriver à y piocher le peu de jouvence qui pouvait s'y trouver. Très très jésuite comme occupation. Mais ça vous forgeait une méthodologie, une patience, un respect sans borne. Bon, ceci dit, on va pas passer le concours à poster du Yes, et puis aujourd'hui, même si je l'aime toujours, c'est un peu inavouable, et j'ai d'avantage envie de poster des disques avouables. Comme ce Todd Rundgren. Un génie, ce gars. Un cinglé complet aussi. Bref, deux fois plus génial.
A Wizard, A True Star constitue semble-t-il une des pierres angulaires de son oeuvre. 12 chansons sur la face A, 7 sur la face B. Difficile à battre, et bien loin des soli de guitare de 18 minutes de l'époque (1974). Pour autant, on est loin d'un Dr Feelgood alignant les tirs de boulet rouge. Des petits bonbons trop sucrés et englués d'effets de studio sans doute pyrotechniques, mais... comment dire... comment suivre ce truc ? 55 minutes compressées sur un vinyle, on peut guère en mettre plus. Et entre la reprise du thème de Peter Pan et le medley rythm'n'blues, on se demande où l'on va. Ceci dit, l'effet feu d'artifice fonctionne totalement. Oh la belle bleue ! Oh la belle rouge ! A peine une mélodie se dégage-t-elle de l'engluement volontaire des arrangements que l'on passe à autre chose.
Bien sûr, et conformément au thème du jour, c'est trop. On a l'impression de déguster des pâtisseries portugaises les unes après les autres. Toutes trop sucrées, trop savoureuses. La première, ça passe, curiosité aidant, la deuxième aussi et puis... bon, faut vraiment finir le plat ? En même temps, chacune d'entre ces petites vignettes possède un je-ne-sais-quoi qui pousse à goûter la suivante, même si l'on sent dans son for intérieur que la digestion ne va pas être simple. C'est ce que j'appellerais le Haribo Concept Album. On abhorre, mais les papilles ou les tympans en redemandent, car la curiosité prend le pas sur le semblant de fonctions vitales qui vous disent stoooop !!!
Alors, tout peut agacer sur ce disque. Le concept, la performance, le côté prog rock, mais malgré tout, on sent l'artiste suffisamment barré et sincère pour se laisser prendre au jeu. Pour accepter le titre prétentieux et sans doute au second degré de l'album. Pour supporter la vilénie de la pochette, digne d'Emerson, Lake & Palmer. Parce qu'on sent bien que la chose part ailleurs, qu'elle n'a aucune vélléité à toiser les dinosaures de l'époque dans le top ten.
Et puis, surtout, surtout, c'est un disque qui dérange. On s'en fait cinq morceaux, on craque, on range, et puis on y revient. On cherche, on renifle, on trouve une clé, on la perd, on comprend pas. Un machin luxuriant, plein de perles de pacotille, que raisonnablement on devrait oublier au plus vite, mais va savoir pourquoi tous les six mois que Dieu fait la galette se retrouve en haut de la pile. On l'essaie entre amis, jusqu'au fatal "on peut changer la musique ?" pourtant peu poli en société. Et sitôt le disque zappé, l'apéro est flingué parce qu'on attend qu'une seule chose, que tout le monde se barre pour se faire un dernier verre et retenter le truc.
A décrie, c'est pas simple. Une sorte de croisement entre Queen, Traffic et les Beach Boys ? Oui, mais manque encore un peu de... de quoi ? Beatles ? Can (oui, même Can) ? Carpenters ? Lewis Furey ? Sparks ? Yes ? Zappa ? Chicago ? Foreigner ? Soap Opera ? Oh j'y rajouterais bien un peu de Kinks pour l'humour et tout ce que vous voudrez de variétoche, même les fans d'Elton John pourraient trouver ça funky... Chaque morceau m'inspire une influence géniale ou indigeste, tout à la fois... Chaque minute bien digérée pourrait chier un tube rock FM, de quoi se payer une villa sur Sunset Boulevard. Beurk... ne vomissez pas en lisant. Vous vous poserez la question comme moi et vous y reviendrez.
Inlassablement...
Never never land...
Ce disque est un de mes disques de chevet... Possiblement un des 10 ou 20 que j'écoute et estime le plus. Donc oui, il y a sûrement trop de tout, mais je ne le ressens absolument pas du tout. J'ai développé une tolérance aux sucreries, je crois.
RépondreSupprimerExcellent choix !
Encore un artiste que j'ai négligé....
RépondreSupprimerBien sage pour du "too much" en ce qui me concerne mais un excellentissime album, indéniablement.
RépondreSupprimerDe la part de quelqu'un qui écoute Steve Hackett, je peux comprendre...
SupprimerWell done good boy. C'est lui et personne d'autre.
RépondreSupprimerhttp://audiolemok.blogspot.fr/2012/08/todd-rundgren-wizard.html
Un peu de mal avec lui, mais si je prend un album ce sera celui là.
RépondreSupprimerExcellent choix, même si j'ai encore du mal adhérer complètement à Todd Rundgren.
RépondreSupprimerLes pâtisseries portugaises ... la comparaison est parfaite !
RépondreSupprimerN'est-ce pas !
SupprimerCelui-ci, je n'arrêtes pas de croiser dans les mag du genre, 100 albums rock qui ont..., 1000 a écouter avant de chier... etc. Et pourtant, je ne l'ai pas encore écouté... mais tu donnes envie. Too much, et alors?
RépondreSupprimerAmbiance pop, pas désagréable, ça s'écoute facilement… pas de prise de tête !!!
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout, mais tout ça m'intrigue...
RépondreSupprimerExcellent choix pour la thématique ! Et un "classique" de la pop baroque et grandiloquente (mais dans le bon sens du terme).
RépondreSupprimerEt quelle carrière avec tant de grands projets ayant marqué la rock story. Compositeur, musiciens, producteur virtuose....il a tellement de cordes à son arc. Un immense artiste et créateur de génie !
A +
Merci à tous !
RépondreSupprimerDécidément les sucreries!!! Choix impec, rien à dire!
RépondreSupprimerTodd Rundgren : un des plus grands cerveaux de l'histoire du rock et sans conteste une des discographies les plus passionantes.
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