J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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mardi 20 mars 2012

#119: The Knack "Get The Knack"

Vous l'avez compris, suite à mon précédent post peinturluresque, et suite à mon silence de plus en plus long entre deux posts, ce blog cafouille, part à vau-l'eau et agonise gentiment. Désolé les gars, je n'ai pas la trempe, le courage et la persévérance d'un Jimmy, et les pépites de ma discothèque s'étiolent et se font rares. J'ai envie de faire autre chose, de prendre plus de temps pour ma puce de 8 ans et ma tendre moitié, j'ai la chance immense d'avoir un boulot prenant mais passionnant, donc au final, je pense que j'ai droit à un sourire concupiscent de Mick Jagger et des autres dans ma mollesse à enfreindre la législation au bénéfice du rock'n'roll et de la musique pour tous.

Mais quand même, ce soir, sur le supermarché des blogs, j'ai versé une larme d'émotion, j'ai tapé du pied et j'enfreins une des règles de ce blog, faute de temps : je balance un lien dont je ne suis pas l'auteur, c'est contraire à la netiquette, à tout ce que vous voudrez, mais boudiou que c'est bon. Bon comme un crocodile Haribo, un Big Mac à Angoulême ou une portion de frites à l'huile rance à la Fête de l'Huma.

Le genre de truc qu'on oublie assez vite mais dont on ne se remet pas. Le genre de truc dont on ne parle à personne (on évoquera plus volontiers la sole meunière goûtée dans un trois étoiles en Normandie, les aliments sans gluten qu'on a généralisés dans le foyer, etc.) mais qu'on déguste toujours trop goulûment jusqu'à l'écoeurement. Qui, objectivement parlant, n'apporte rien à la Grande Aventure du Rock'n'roll, qu'on n'ose passer qu'en fin de soirée, quand tout le monde est suffisamment allumé pour profiter du truc en faisant semblant d'en rire.

Oser un nom de groupe que l'inconscient collectif rapporte d'emblée à l'usine à merde Herta, pour nous, français, exceptions culinaires, c'est déjà une insulte.

Oser des têtes d'abrutis sur la pochette, à côté desquelles les brillants Cheap Tricks passent pour des académiciens en goguette, c'est un désastre programmé.

Réussir à vendre 13 millions d'albums sur la base d'une intro à la batterie et dont on ne se souvient que du riff de basse, c'est une provocation. Un soufflet à Keith Richards et à sa bande de disciples décadents mais porteurs de la Vérité (Johnny Thunders au hasard, choisissez les vôtres).


Bon, ceci dit, en tant qu'ex-musicien désespéré de trouver des gens pour former un groupe, mettre les bassistes à l'honneur, c'est un acte de salubrité publique, mais avec les précautions qui s'imposent. Les bassistes contactés par petite annonce ont toujours la sale velléité de progresser dans leur carrière (entendez - votre groupe) et devenir guitariste soliste à votre place. C'est stupide et désolant, l'Education Nationale devrait créer une option Bassiste à l'Ecole Polytechnique pour qu'ils se tiennent un peu tranquilles. Quant aux bons batteurs, ils sont tellement rares que cette intro les pousse à la surenchère, mais Dieu a créé des boites à rythme de plus en plus perfectionnées, et c'est bien fait pour eux. Ils sont insupportables. La seule façon de les calmer, c'est de leur coller une partition sous le nez. Entendons-nous bien, on parle ici de rock'n'roll.  Pas de jazz. Pour être bassiste ou batteur de jazz, il faut savoir écouter les autres membres du groupe, ce qui ne me paraît pas être une condition sine qua non dans la turpitude du rock'n'roll. Si tous les rockers avaient des oreilles, on danserait moins, on s'amuserait moins, et Olivia Cruz serait probablement technico-commerciale chez Haribo pendant que Mathias Bidule - son pote, vous vendrait les bonbecs dans les foires et les marchés. 

Enfin bref, toujours est-il que j'ai pris mon pied, j'ai mangé tellement de madeleines de Proust que je ne peux pas m'empêcher de vous refiler le lien. Get The Knack ! Les trublions couleront bien plus vite qu'un Titanic dès le deuxième album (qu'en tant que préfigurateurs du syndrome Elmer Food Beat ils auront le culot de nommer ... But The Little Girls Understand en crachant de façon bien présomptueuse sur la tombe de Willie Dixon et Jim Morrison réunis), et c'est très bien comme ça, bien fait pour eux. N'empêche, si l'on est réticent à toute nouvelle création de bonbons Haribo, on est je pense peu nombreux à réfuter le plaisir douteux des crocodiles. Voire, pour ma part, des petites bouteilles Coca-Cola acidulées. Mais ne venez pas me proposer des ersatz au goût de Seven-Up. Je suis seul décideur de mon indigestion alimentaire et de ma capacité à retenir ou pas les flatulences qui en découlent. Il faut savoir rester maître de son destin, en toutes circonstances.

Mais si demain vous êtes en RTT, si vous n'avez pas rendez-vous avec votre conseiller Pôle Emploi et/ou si vous avez prévu une journée VTT avec la petite famille, et que donc ces inconvénients secondaires et gastriques ne vous porteront pas tord (roulez derrière, c'est un conseil d'ami), je vous invite vivement à vous faire bêtement plaisir avec un groupe bête mais efficace, un tube bête mais imparable, que vous pourrez jeter dans la corbeille après écoute avec la même énergie que vous tirerez de votre chasse d'eau une fois vos besoins assumés en toute plénitude (et le bruit de mon Mac me rappelle d'ailleurs à chaque fois cette perte, ce déchirement de notre enveloppe corporelle si cher à la psychanalyse). Mais, quand même, ça fait du bien, non ?

Boum - tidi - boum - ti - boum - tidi -boum - ti...

M -M -M - M- M - M - M - My Sharona !

6 commentaires:

  1. Et on va faire quoi de nos soirées si l'on a plus tes petits textes à dévorer ?
    Alors peu importe que tu poste quelque chose de temps en temps, à un rytme moins étouffant pour toi, que tu nous serve un vague goulash plutôt que de la crème, je n'aime ni le vide, ni le silence... ni perdre de vue quelqu' un qui me touche parce qu' il est, parce qu'il partage.

    En toute amitié Sorgual
    et je vais de ce pas me rerendre une Knack

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  2. Paco's brother21 mars 2012 à 17:12

    Merci d'avoir eu le courage de nous faire visiter ta discothèque avec cette vraie passion.
    Bon vent à ta petite famille et à toi.

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  3. #Sorgual et Paco's Brother : ce blog n'est pas mort, il est en dormance. Je ne vais pas cliquer sur "supprimer", je vais juste ralentir le rythme au niveau du Tango Corse ('voyez, j'ai encore au moins un Fernandel à poster), continuer les chemins de traverse, et surtout m'autoriser de ne pas mettre en priorité N°1 de poster quelque chose 3x par semaine. Ce soir, je suis célibataire, ma chère et tendre va voir Gaïa (une ineptie de la nouvelle chanson française, mais c'est surtout une sortie avec sa copine, alors bon...), j'ai encore du boulot jusqu'à 22 heures au moins, mais j'ai une petite idée pour un post malgré tout. Besoin de rigoler. Après, on verra au fur et à mesure.

    See you soon...

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  4. Hello.
    Cheap Trick ? La pochette me faisait aussi penser à des Real Kids (bien) aseptisés.
    The Knack = The Real Trick ?
    Effectivement . Et tu l'as dit, on est nombreux à s'être fait avoir sur ce coup !
    Alors non je ne prendrai pas, je n'en ai pas besoin : mon vinyle, bien que d'époque, est comme neuf !
    Mais je reviendrai voir régulièrement, prends ton temps (hé, pas trop quand même ..)
    EWG

    (Moi c'est plutôt les oursons guimauve-chocolat)

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  5. @Everett : le plaisir s'émousse très rapidement. Je n'ai même pas réussi à tenir les 4'53 de My Sharona en entier, à dire vrai. Mais quand même, on se doit d'avoir des bonbons Haribo à la maison, même si on ne les mange pas tous d'affilée. Ca m'a fait plaisir de rendre hommage à ces saucisses que je tiens en partie responsables de mon acné juvénile...

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  6. Même à doses homéopathiques, même si l'attente doit nous "ronger les sangs", j'espère encore et toujours tes posts.
    Jamais encore des chroniques musicales ne m'avaient autant donné envie de découvrir ou re-découvrir des albums...........et, nom de dieu, jamais au grand jamais, je n'aurai pensé qu'on arrive à me persuader, par la seule force d'un écrit, à écouter Dave,Il Etait Une Fois ou , bouquet final, Franck Pourcel "meets the Beatles".
    Bien à toi
    Echiré79
    PS= Souviens toi de la dernière séance du 23 Fevrier, "fermé pour cause de relâche" tu nous as promis le post du SIECLE en rattrapage!

    Re-PS=
    "I Want You" 1966; j'ai eu trés longtemps le 45 tous et puis, comme presque toute ma collection, l'ai donné....
    Ne me reste de cette époque que le "Subterranean Homesick Blues" de 1965 avec une pochette tellement parcheminée et abimée que j'ose à peine le toucher....

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