J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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mercredi 27 février 2019

La Dizaine de blogueurs : jour 1

La chanson qui évoque l'enfance

Vache, c'est quoi ce thème : une chanson qui parle de l'enfance ? Y'en a tant... Une chanson qui m'évoque mon enfance ? Je choisis la deuxième proposition. Et je me jette à l'eau. Ce n'est pas une façon de parler. Je me rappelle de la petite piscine bleue avec trois rubans installée dans le jardin, à l'été... quelle année ? L'année de ce tube sans doute (1973, NDLR). Nous pataugions sous l'oeil indifférent de mes parents - chance ! ils ne voyaient là aucun risque pour moi, c'était rare - quand Alain, le voisin, un crétin au sens médical du terme est arrivé avec - quoi, qui ? une vague cousine ? La fille d'un copain de beuverie de son père ? Je ne saurai jamais. Je me rappelle juste de son prénom, Isabelle, et de son maillot de bain deux pièces rouge. Et de sa coiffure à la garçonne. Et j'ai perdu tout élan à patauger. Je voulais juste tomber sur elle, qu'on se touche, là, ambiguë sensation, inconnue motivation, eaux troubles de l'enfance. Isabelle. L'eau giclait de partout, le voisin crétin beuglait en aspergeant tout le monde, et je ne voyais plus qu'elle.

Et puis elle est retournée chez Tonton, partie, jamais plus revue, disparue, adieu le maillot de bain rouge, je crois que je ne suis jamais retourné dans la piscine, vite rangée voici septembre arrivé. Et ces Poppys qui chantaient très exactement ma peine. Sans doute qu'elle avait dix ans, bien sûr qu'elle avait déménagé et bien sûr que j'aurais aimé lui faire des bébés, sans trop savoir comment mais oui, plus que jamais, d'ailleurs. Et qui sait peut-être m'a-t-elle déjà oublié. Probablement, oui, très probablement.

Un jour, bien plus tard, j'ai connu au sens biblique du terme une Isabelle. Elle aussi m'a oublié. M'a même largué comme une merde. J'avais dû lui chanter la chanson, peut-être. Elle a dû avoir peur.

Poppys - Isabelle Je T'Aime


14 commentaires:

  1. Ah, merde ! Même pas un petit Dylan à se mettre sous les crocs !!!!!
    Aïe ! Les Poppys… tu veux notre mort ?
    :-D

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  2. Hé hé comme tu dis, les thèmes s'interprètent comme on le souhaite, ils ont parfois un double sens, c'est volontaire.
    Pauvre(s) Isabelle, enfin surtout la deuxième, elle a dû avoir peur avec une déclaration d'amour aussi intense que cette chanson =)

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  3. je découvre ton blog sur ce superbe texte. voilà l'une des qualités de ces jeux inter blogs!

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  4. En revenant de chez PascalGeorges et sa vision de "Miroirs dans la Boue" de Sheller je te lisais et pensais, toi aussi donc tu as vécu ce genre d'épisode. Ça ferait de belles histoires mises bout à bout. Ces sentiments d'enfance qui découvrent le sensuel et +. En parlant de sensuel, évidemment, je ne parlais pas de la chanson des Poppys. Je préfère ton histoire

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  5. Super. Un post qui déboule comme ça, comme l'enfance. Sans réfléchir. Merci de ce témoignage plein de fraîcheur. A l'époque, j'adorais "Isabelle" des Poppys (que de souvenirs...)
    Eric.

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  6. Je ne connais pas les Poppys et c'est bien ainsi. Pour te guérir je t'offre une chanson. Bon jeu!

    https://www.youtube.com/watch?v=NcW32HNaz3Q

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  7. C'est charmant et désuet à la fois, les voix (et choeurs) un peu écoeurants, mais le son 60's très accrocheur

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  8. Trop jeune pour les Poppys mais j'en connais qui ne les ont pas oubliés...☺
    Chouette texte comme d'habitude !

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  9. Belle histoire avec Isabelle. Pour les Poppys a part Rien a changé en mode Binamé( https://youtu.be/t4X-Eivvp5Q ) désolé mais je ne connais pas trop.

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  10. Est-ce que tu as gardé le pull rouge ?? à défaut ;D

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  11. les poppys, gamin impossible d'y échapper, t'as ouvert la case souvenirs et chacun les siens avec leurs chansons, excellent rappel de mémoire.
    merci

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  12. Moi aussi, j'ai vu une double interprétation du thème : soit une chanson qui tournait chez moi enfant ou une chanson qui m'évoque mon enfance. J'ai poté pour la seconde option ("Le grand silence des campagne" du dernier Dominique A).
    Très sympa ton texte plein d'humour. Par contre ton choix...ce titre...euh...je passe.
    Cool ce jeu, c'est l'occasion de revenir sur ton blog que j'avais perdu de vue depuis pas mal de temps.
    A +

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    1. Merci pour ton passage. C'est vrai que ce blog est un peu moribond mais bon...

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  13. C'est très bien de choisir un thème avec plusieurs interprétations. A 15 ans, entre l'invasion des sens et le cerveau malléable, les choix s'imposent d'eux même, sans références culturelles inhibitrices. Je ne sais pas si j'avais 15 ans mais la maladie d'amour de Michel Sardou m'avais bien remué à l'époque, alors que j'ai vite basculé vers le hard rock et le punk un peu plus tard. Nobody's perfect...
    Gil

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