J'ai acheté des CD depuis 1986 (et plein de vinyles avant), j'y ai mis énormément d'argent. J'en ai souvent racheté (remasterisations, bonus tracks...) et aujourd'hui tout ça ne vaut plus rien. Les rayons se vident au profit des DVD, des blu-ray disc (tout pour les yeux, rien pour les oreilles), en attendant le prochain format.

Et pourtant... c'était pas beau tout ça ?


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dimanche 5 février 2012

#115: Kevin Ayers "Still Life With Guitar"

La pression monte... on garde les bons morceaux pour le 2ème Concours de qui vous savez... Pour autant le silence radio n'est pas de mise. Il faut donc trouver quelque chose entre les deux... La musique du silence, quelque chose comme ça. Rien d'indispensable, ça serait gâcher car les quinze jours vont être rudes. Quelque chose de tout à fait anecdotique, qui de fait en devient essentiel. Profiter pour combler les trous, refaire l'enduit du blog. Un album passé inaperçu, semblerait-il, même pour son auteur. Lequel auteur y chante le sommeil et les natures mortes pendant la petite demi-heure qu'il nous accorde. Et pour lui c'est déjà beaucoup, beaucoup d'efforts consentis.

Kevin Ayers, puisque c'est de lui qu'il s'agit, tenta mollement (normal) un come-back discret au début des années 1990. Nature Morte avec de la Guitare. Afficionados du pogo, s'abstenir. Inconditionnels du groove, allez frétiller ailleurs. Amateurs de rock progressif jazzyforme, attention à la dépression. Point de choses alambiquées ici. Ca démarre comme du JJ Cale sous lexomil et influence Lou Reed, c'est dire l'emphase, et ça finit avec une berceuse de Leadbelly, Irene Goodnight, dont on craint à chaque couplet que le chanteur ne s'endorme avant le refrain. Ceci dit, il vient de se reposer puisque sur le morceau d'avant, un instrumental, il laisse son groupe jouer le temps d'une petite sieste (Don't Blame Them).

Je regarde par la fenêtre, tout est enneigé dehors, avec le silence conséquent de l'absence d'automobiles sur l'avenue de la Venise Verte. Et ce disque est parfait. Même si complètement mal foutu. Les pépites se mêlent aux chansons plutôt bof bof, vite oubliées, le temps d'un bâillement. Il ne se passera rien aujourd'hui, c'est le doux venin de l'ennui qui plombe ce dimanche, et le disque est la bande son parfaite de ce type de journées inutiles et fades dont on rêve pourtant dès le stress des journées sans fin revenu.

Et puis, comme s'il jugeait opportun de déballer l'atout majeur tout de suite, histoire d'en finir rapidement, cette ballade au piano, Something In Between, dont on se demande comment on a pu vivre sans, dont on se dit que c'est la plus belle chanson du monde, la mélodie parfaite. Comme dans un rêve un peu onirique. Oublié dès le réveil. Oubliée de tous, cette chanson, et pourtant...

Un disque complètement embrumé, un peu folk, un peu rock, un peu n'importe quoi du moment qu'on s'énerve pas... Kevin Ayers en Johnny Cash cajun, même ça, c'est possible (Here Comes Johnny). Absolument pas troublé par une certaine réalité, son passé, sa crédibilité artistique, tout ça, Kevin Ayers nous ballade dans du coton pendant trente cinq minutes éternelles autant que fugaces. Et qu'importe ce qu'on en pense, ce qu'on en dit... A vrai dire, pas grand chose.

I don't Depend On You.

6 commentaires:

  1. Tiens donc, un des seuls Ayers qui me manque (en vrai)... Je n'en ai pas un très bon souvenir. Mais c'était il y a longtemps, je m'en vais donc retenter l'expérience voir si le mûrissement de mes goûts m'a rapproché d'icelui.
    Merci JeePeeDee!

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  2. Je l'ai retrouvé chez Easy-Machin-Cash à 1 euro... et j'ai été frappé par quelques chansons qui tiennent vraiment la route. D'autres non... Mais l'album ne mérite pas l'oubli pour autant...

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  3. Kevin Ayers a égayé ma discothèque de 70 à 75, un peu de mal à adhérer au retour en 2007 et 2008, mais j'écoute encore facilement les vieux albums. Merci pour celui là qui m'est inconnu. Sorgual

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  4. j'ai la chance de ... mal connaitre ce qu'il a fait en solo, et le peu que j'ai fréquenté dans ses anciens albums sonne bien sympa... Du coup je ne pense pas prendre celui ci. Ou bien pour une chanson?

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  5. Même les moins bons albums de Kevin Ayers sont souvent plus beaux que les meilleurs disques des autres.
    Jimmy
    P.S. : je ne sais pas à quoi cela est du, mais j'ai un mal fou à déposer des commentaires sur ton blog; j'ai le même souci chez La Rouge, mes messages ne passent pas...

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  6. J'ai jamais compris pourquoi Kevin Ayers est toujours rester un poil dans l'ombre !! pourtant quelle discographie !:! j'ai un faible pour "Sweet deceiver".
    Par contre d'accord avec Sorgual..un peu lmimite le retour.
    TCHOW

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